
La trêve estivale est l'occasion de revenir sur les expositions que nous n'avions pas eu l'occasion de faire découvrir à nos lecteurs. Le Centre Pompidou propose cet été autour de l'aventure de l'Union des Artistes Modernes (1929-1958) une rétrospective du mouvement du modernisme en France, dès le début du XXème siècle.
Très riche en objets et documents de toute sorte, c'est sans doute la plus importante exposition du Centre jamais dédiée aux arts décoratifs. Nous nous contenterons donc d'en suivre le parcours sans détailler les nombreux artistes et décorateurs, avec un point de vue plus esthétique qu'explicatif...
Elle commence avec les coloristes, bien avant la constitution de l'UAM.
Dernières illustrations :Table à thé de Louis Sorel (1910) et bergère de Paul Follot (vers 1920), Tapis de Maurice Dufrêne (vers 1922), Garniture de fauteuil de Edouard Benedictus (vers 1925)
Une robe d'enfant de Paul Poiret et l'atelier Martine, vers 1925, le salon bleu de Francis Jourdain pour George Besson, vers 1911, deux vases de Maurice Marinot pour la Maison Cubiste (1912), le Passage à niveau (1912) de Fernand Léger et un tapis du même auteur.
Des meubles d'architectes, avec cette table basse à système d'Auguste Perret, ce bureau de Le Corbusier, ce bureau (1925) ,ces canapé et fauteuil (1921), cette psyché-coiffeuse (1927) et ce mobilier de bureau pour Robert Mallet-Stevens (1927) de Pierre Chareau, et ce fauteuil (1923-1925) de Robert Mallet-Stevens.
Des dessins d'architecture : Le Corbusier avec la maison Dom-Ino (1914), Mallet-Stevens avec cette école et ce bureau de tourisme.
On peut même admirer cette magnifique automobile de Rolland & Pilain de 1922 ou cette nature morte de Picasso de la même année et ce paravent de Jean Lurçat, toujours de la même année.
Les Delaunay sont présents avec notamment ce portrait de Mme Heim, les créations de tissus et de mode de Sonia.
Des extraits de la publication "Répertoire du goût moderne", avec notamment des dessins de Francis Jourdain.
La scénographie de l'exposition est particulièrement réussie...
Tête de femme, 1922 (Joseph Czaky), Le Guitariste, 1921 (Pablo Manes), Oiseau, 1929 (Gustave Miklos), Couple aux Masques, vers 1937 ( Jean Lambert-Rucki), Nu au fardeau, 1928-1937 (Joseph Czaky), et un panneau décoratif d'Albert Gleizes de 1930.
Devant l'abondance des éléments de décoration, des accessoires, des mobiliers dont certains bien connus, nous nous contenterons d'un aperçu de leur présentation....
On reconnaîtra notamment les chaises de Robert Mallet-Stevens pour le restaurant du salon des arts ménagers de 1939, son fauteuil à patins de 1937, le tabouret de bar de Louis Sognot et Charlotte Alix de 1929 et le pupitre pour l'école de plein air de Suresnes de Eugène Beaudoin et Marcel Lods (vers 1937), la chaise de jardin d'André et Jean Prouvé (1936-1937), le fauteuil en verre et la table basse de René Coulon pour le pavillon Saint-Gobain de l'exposition internationale de 1937, une bibliothèque de Charlotte Perriand, un bureau de Jacques Dumond (1955) et la chaise Bellevue d'André Bloc (1951), le siège d'amphi de Jean Prouvé pour la faculté de droit d'Aix-en-Provence (1952), une table basse de Gustave Gautier (1955)
Une affiche du salon des artistes décorateurs auquel participaient la plupart des membres de l'UAM...
...avant que le refus de ce dernier de leur accorder une présentation groupée ne les conduise à créer leur propre salon
L'exposition fait aussi la part belle à l'art de l'affiche...
Quelques coups de projecteur :
Les réalisations de Félix Aublet et Robert Delaunay pour le pavillon des chemins de fer de l'exposition internationale de 1937
Le pavillon démontable pour réfugiés et la chaise démontable en bois de Jean Prouvé
Le meuble cuisine de Le Corbusier pour l'Unité d'Habitation de Marseille
L'exposition se termine, après la mise en sommeil de l'UAM, sur sa postérité avec une collection d'objets du quotidien qui évoquent pour l'auteur et les lecteurs de sa génération bien des souvenirs d'enfance et même de jeunesse...