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30 avril 2022 6 30 /04 /avril /2022 08:00

Nous terminons le parcours de l'exposition originale Pionnières au musée du Luxembourg (notre billet du 23 avril dernier). La salle suivante est intitulée Représenter son corps autrement. 

"Les artistes femmes sont déterminées à révéler le monde tel qu’elles le voient, à commencer par elles-mêmes ; elles sont désormais libres de se représenter d’une autre façon que les hommes. Leur regard se construit à côté du regard masculin et s’en différencie de manière à la fois tranchée et subtile."

 Nous y retrouvons plusieurs artistes déjà présentes dans les salles précédentes :

Chana Orloff, dont la grande sculpture Grande Baigneuse accroupie, 1925, bronze doré, occupe le milieu de la salle.

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Plusieurs toiles de Mela Muter :

Femme avec un chat, vers 1918-1921, huile sur toile
Nu cubiste, 1919-1923, huile sur toile
Nu assis avec des bas, 1922, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Jacqueline Marval : L'Étrange femme, 1920, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Marie Vassiliev, dont nous avions découvert les étranges marionnettes, cette fois avec un tableau : Nu aux deux masques, 1930, huile sur toile marouflée

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

et nous en découvrons d'autres :

Émilie Espérance Barret, dite Émilie Charmy (1878-1974) : 

Hania Routchine, nue, 1921, huile sur toile
Jeune femme, tête renversée, 1920, huile sur carton toilé

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Alice Bailly (1872-1938) : Baigneuses aux oiseaux, 1922, tableau-laine sur carton

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

et Natalia Sergueïevna Gontcharova, dite Natalia Gontcharova (1881-1962) : Nu, vers 1925, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

La salle suivante est intitulée Les Deux amies

"Tamara de Lempicka, à qui cette salle est dédiée, fait partie des artistes qui vivent ouvertement leurs multiples aventures amoureuses et qui en font un des sujets de prédilection de leur art. À ce regard féminin sur le corps en général s’ajoute, dans les œuvres de Lempicka, la construction d’un regard désirant d’une femme sur le corps d’une autre femme."

On n'y trouve effectivement que des toiles de Tamara de Lempicka, dont nous avions déjà vu, dans un autre registre, Mère et son enfant.

Perspective ou Les Deux amies, 1923, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

La Belle Rafaela, 1927, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

et Suzy Solidor, 1935, huile sur bois, qui orne l'affiche de l'exposition.

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

La chanteuse Suzy Solidor, nom de scène de Suzanne-Louise-Marie Marion (1900-1983) est aussi évoquée dans cette salle par ses chansons.

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Passons à la salle suivante, Le Troisième genre.

"Pendant ces Années folles se construit une réflexion complexe sur un « troisième genre », sur une éventuelle « neutralité », ainsi que sur la possibilité d’une transition d’un genre à l’autre. Dans quelques capitales cosmopolites, le genre est un choix, il s’agit d’une notion fluide en pleine transformation."

Ici encore, la salle s'organise autour de statues de Chana Orloff :

Romaine Brooks, 1923, bronze
Amazone, 1915, bronze

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

On y retrouve Marie Laurencin, avec Femmes à la colombe, Marie Laurencin et Nicole Groult, 1905, huile sur toile

Marie Laurencin a commencé sa formation en 1902 à la Manufacture de Sèvres, où elle apprend la peinture sur porcelaine puis s'est formée à la peinture sur toile en suivant les cours privés de l'Académie Humbert à Paris. Femmes à la colombe est un autoportrait de l'artiste avec Nicole Groult, son amie et son amante, où Laurencin joue avec les codes de genre et les stéréotypes de la sexualité : les teintes pastels ainsi que la féminité marquée de la robe de garçonne et la coiffe de Groult contrastent avec le costume masculin aux couleurs sombres de Laurencin.

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

De nombreuses toiles de Gerda Wegener, née Gerda Marie Fredrikke Gottlieb (1886-1940).

Pendant toute sa vie, Gerda Wegener a peint son mari le peintre Einar Wegener, plus connu sous son identité trans de Lili Elbe, et en a fait une vraie bataille contre toutes formes de discrimination.

Deux cocottes avec des chapeaux, 1920, huile sur toile
La Sieste, 1922, mine graphite et aquarelle sur papier

 

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Lili avec un éventail à plumes, 1920, huile sur toile
Lili déguisée en "Chevalier à la rose", 1921, huile sur toile
Lily, 1922, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

et deux toiles de Beatrice Romaine Goddard, dite Romaine Brooks (1874-1970).

Romaine Brooks, artiste américaine expatriée, réinvente le portrait féminin à travers sa série de « portraits de famille » dont l'un des premiers est celui de Natalie Clifford Barney, dite « l'Amazone ». Femmes de lettres, riche Américaine, Barney rêve dans sa jeunesse de recréer une colonie saphique sur l'île de Lesbos, mais se contente de reconstituer un cercle d'amies qu'elle reçoit chez elle, au 20 rue Jacob à Paris.

Portrait de Natalie Clifford Barney, dite « l'Amazone », 1920, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Au Bord de la mer, 1915, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Dernière salle de l'exposition : Pionnières de la diversité

"Sans doute parce qu’elles étaient déjà à la périphérie d’un monde dont elles auraient voulu être au centre, les artistes femmes ont été aventurières, mobiles, curieuses et ouvertes à d’autres cultures. Elles ont pour certaines exporté la modernité sur d’autres continents, comme la Brésilienne Tarsila Do Amaral et l’Indienne Amrita Sher-Gil ; elles se sont également intéressées à la représentation de la diversité."

Tout un mur de la salle est occupé par le grand tableau de Marie Juliette Lucy Roche, dite Juliette Roche (1884-1980) Sans titre dit American Picnic, vers 1918, huile sur toile.

"Juliette Roche conçoit un déjeuner sur l’herbe moderne et multiethnique, une relecture de La Danse de Matisse, dans lequel les trois femmes assises au centre du tableau représenteraient le dialogue entre couleurs de peau, et où les danseurs androgynes annihileraient toute différence entre les sexes, évoquant l’espoir de vivre ensemble et en paix."

 

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Nous retrouvons Suzanne Valadon : Vénus noire, 1919, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

ainsi que Mela Muter : Femme noire avec fleurs jaunes, sans date, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

 Amrita Sher-Gil (1913-1941) : Autoportrait en tahitienne, 1934, huile sur toile

Amrita Sher-Gil est née à Budapest d'une mère hongroise et d'un père indien. La famille déménage en 1921 en Inde; à l'âge de seize ans Amrita arrive à Paris et étudie à l'Académie de la Grande Chaumière puis à l'Ecole des Beaux Arts. Pendant son séjour à Paris elle prend conscience du caractère hybride de son identité, partagée entre deux cultures : sa façon de représenter le corps non occidental est tout à fait moderne, sa manière de s'habiller oscille entre deux traditions. Elle connaît les corps idéalisés des femmes tahitiennes peintes par Paul Gauguin, et c'est en réaction qu'elle peint son Autoportrait en Tahitienne qui renverse nombre des clichés de son époque.

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Nina Hamnet (1890-1956) : Homme couché, vers 1918, huile sur toile

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Plusieurs toiles de la brésilienne Tarsila Do Amaral (1886-1973) :

Lagoa Santa, 1925, huile sur toile
Carte postale, 1929, huile sur toile
La Famille, 1925, huile sur toile

 

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Lucie Cousturier, née Jeanne Lucie Brû (1876-1925), élève de Signac et de Henri-Edmond Cross, déjà citée dans notre billet du 5 février dernier :

Femme kissienne (Guinée), avant 1925, aquarelle sur papier
Homme noir écrivant, sans date, aquarelle sur papier

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Terminons ce parcours éclectique avec Anna Quinquaud (1890-1984)

Formée à la sculpture aux Beaux Arts de Paris, Anna Quinquaud obtient en 1924 le Prix de l'Afrique Occidentale française - elle est la première femme sculpteur à le remporter - et a l'occasion d'effectuer un voyage en Afrique. C'est à la suite de son deuxième voyage en Guinée qu'elle rencontre les peuples foulah, coniagui et bassari qui lui inspirent ses œuvres les plus réussies. Son admiration pour leurs profils élégants, leurs silhouettes longilignes et leur allure altière s'accompagne du désir de se débarrasser de tout détail superflu ou pittoresque: Quinquaud veut représenter l'essentiel d'un regard ou d'une attitude.

An Floka, 1933, fusain, crayon sur papier

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)

Chef Foulah, 1930, Ronde-bosse, bronze
Nénégalley, fille de Tierno-Moktar, 1930, ronde-bosse, bronze, socle en marbre noir
Kadé, fillette de Tougué, 1930, ronde-bosse, bois

Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
Pionnières - artistes dans le Paris des années folles (2/2)
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