Poursuivons le parcours amorcé dans notre dernier billet : l'église Saint-André-de-Sorède (Xème siècle), dans la bourgade de Saint-André, seule trace encore visible de l'ancienne abbaye, à la façade si pure avec ses arcatures lombardes, son linteau sculpté,...
La nef est dépouillée, d'un style très pur...
Le roman primitif est partout...
Quelques détails...
Des stèles romaines réemployées...
Le campanile et le chevet...
À quelques kilomètres, l'église Saint Michel de Saint-Génis-des-Fontaines, partie de l'abbaye de Saint-Génis (IXème - Xème siècle), avec son célèbre linteau, l'une des plus anciennes traces écrite de l'art roman.
Encore une belle nef romane aux lignes pures
ornée de retables baroques, dont un du début du XVIIème siècle
Le cloître, de dimension modeste mais très harmonieux, a subi beaucoup de vicissitudes après son achat et son démantèlement en 1924 par l'antiquaire parisien Paul Gouvert, qui en a fait faire des copies vendues aux Etats-Unis, mais les éléments originaux ont été pour la plupart retrouvés et le cloître a été rebâti entre 1986 et 1994.
Le chevet est très simple, et de l'arrière de l'église abbatiale, on peut en apercevoir les tours enduites et crénelées.
Au retour, un regard sur les magnifiques tours romanes de la cathédrale d'Elne, dans le soleil triomphant.
Nous proposons au lecteur quelques billets sur la Catalogne romane. La première excursion nous amène à Prades, sous-préfecture des Pyrénées-Orientales. Sur la place du marché, que surplombe le Canigou,
se dresse l'église Saint-Pierre
qui abrite un retable baroque considéré comme l'un des plus grands de France, dû au sculpteur catalan Joseph Sunyer et terminé en 1699.
Avant de s'immerger dans l'austérité romane de Saint-Michel, laissons-nous enivrer par la luxuriance de ce chef d'oeuvre...
Le très riche mobilier de l'église comporte aussi d'autres retables classés monuments historiques.
A quelques kilomètres de Prades, dans la commune voisine de Codalet, l'abbaye bénédictine de Saint-Michel de Cuxa dresse sa tour de style lombard du début du XIème siècle (ca. 1040).
La visite commence par la crypte aux voûtes un peu oppressantes...
d'où l'on débouche sur le cloître, espace de lumière et de beauté bien que (ou peut-être parce que ?) une grande partie en ait disparu au cours des siècles - on en retrouve une partie au musée The Cloisters à New-York.
L'ampleur de l'enclos est impressionnante
Depuis le cloître, l'église, sa tour sud subsistante (sa jumelle s'est écroulée pendant l'hiver 1838-1839, abattue par une tempête), la petite coupole de la chapelle bâtie derrière l'abside de l'église romane...
Quelques chapiteaux...
L'entrée de l'église se fait par le côté sud du cloître, flanquée à droite du pilier de Saint Pierre et à gauche de celui de Saint Paul, avec une belle décoration sur le côté.
L'église du Xème siècle...
ses arcs outrepassés
Le saint patron de l'abbaye est représenté par une statue du XVIIème ou XVIIIème siècle.
Avant de quitter le site, une vue depuis le sud de l'abbaye, où l'on voit qu'un contrefort a été rapporté vers le XVème siècle à la base de la tour.
Sur la route du retour, le beau village d'Eus...
Pour le lecteur intéressé à en savoir plus, la vidéo proposée aux visiteurs de l'abbaye...
Nous terminons la visite de l'exposition de la fondation Louis-Vuitton sur la collection Courtauld, entamée dans notre billet du 15 avril.
Salle 5 : Paul Sézanne
Cézanne est l'artiste le plus présent dans la collection Courtauld : ce dernier l’a réhabilité auprès du public londonien, car Cézanne y était au début du XXème siècle peu estimé.
L'Homme à la pipe ;Les Joueurs de cartes, vers 1892-1896
Nature morte à l'Amour en plâtre, vers 1884 ; Pot de fleurs et fruits, vers 1888-1890
Vue sur l'Estaque et le Château d'If, vers 1883-1885 ; Le Lac d'Annecy, 1896
Grands Arbres au Jas de Bouffan, vers 1883 ; La Montagne Sainte-Victoire au grand pin, vers 1887
Ferme en Normandie, vers 1882 ; L'Etang des soeurs, Osny, vers 1875
Salle 6 : Van Gogh et Gauguin
Si on peut y voir des œuvres emblématiques de ces deux artistes - c'est Courtauld qui sera à l'origine de leur entrée dans les collections nationales britanniques - quelques autres complètent cette dernière salle .
Vincent Van Gogh : Champ de blé, avec cyprès, 1889 ; Pêchers en fleurs, 1889 ; Autoportrait à l'oreille bandée, 1889
Paul Gauguin : Les Meules, 1889 : Paysage de la Martinique, 1887
Nevermore, 1897 ; Te Rerioa, 1897
Huit gravures sur bois de la série Noo Noo, 1893-1894
et une de ses deux seules sculptures en marbre, Portrait de Mette, son épouse, 1877
Amadeo Modiglani : Nu féminin, vers 1918
Pierre Bonnard : Le Balcon bleu, 1910
Le Douanier Rousseau : L'Octroi, vers 1890
Edouard Vuillard : Intérieur au paravent, vers 1909-1919
En sortant de la salle 6, quelques documents sur Samuel Courtauld...
...dont ce portrait de son ancêtre Augustin Courtauld, huguenot français qui s'exila à Londres à la révocation de l'Edit de Nantes.
Dans une salle attenante, une belle collection d'aquarelles de William Turner réunie par le frère de Samuel, Sir Stephen Courtauld.
Crook of Lune, looking towards Hornby Castle, vers 1816-1818
Encore une exposition de grande qualité à la Fondation Louis Vuitton, qui présente, en hommage à l'industriel et collectionneur anglais Samuel Courtaud (1876-1947) environ 110 œuvres, soit une soixantaine de peintures et des œuvres graphiques, ayant toutes appartenu à Samuel Courtauld et majoritairement conservées à la Courtauld Gallery ou dans différentes collections publiques et privées internationales.
Il a en effet, soit par sa propre collection recueillie par la fondation qu'il a créée, soit par les donations faites de son vivant aux collections publiques britanniques, contribué à faire apprécier outre-Manche la peinture française et notamment les impressionnistes, leurs prédécesseurs et leurs successeurs.
La première salle est consacrée à Edouard Manet, avec cette sanguine de 1860 et cette gravure de 1862 toutes deux intitulées La Toilette
Coin de café-concert (vers 1878-1880)
Un étude préparatoire du Déjeuner sur l'herbe, vers 1863, donnée par Manet à son ami Hippolyte Lejosne
Un Bar aux Folies-Bergère (1882)
Dans la même salle, Don Quichotte et Sancho Panza d'Honoré Daumier (vers 1870)...
et un dessin du même auteur.
Salle 2 : Paysages et figures
Claude Monet : Vase de fleurs, commencé en 1891 ; Effet d’automne à Argenteuil, 1873 ; Antibes, 1888 ; Argenteuil, le Pont en réparation, 1872 et La Gare Saint-Lazare, 1877
Edouard Manet : Bords de Seine à Argenteuil, 1874
Pierre-Auguste Renoir : Femme laçant sa chaussure, vers 1918 ; Portrait d’Ambroise Vollard, 1908 ; La Loge, 1874 ; La Yole, 1875 ; Le Printemps, Chatou, vers 1873
Alfred Sisley : Bateaux sur la Seine, vers 1875-1879
Camille Pissaro : Lordship Lane Station, Dulwich, 1871 ; Place Lafayette, Rouen, 1883
Eugène Boudin : Deauville, 1893
Edouard Degas : Femme à la fenêtre, 1970 ; Après le bain, Femme se séchant, vers 1895-1900 ; Deux danseuses en scène, 1874
Salle 3 : Georges Seurat
Disparu à 31 ans, actif sur seulement une dizaine d'années, Seurat est un des artistes que Courtauld a le plus aimé.
Beaucoup de petites études : Chevaux dans l’eau, vers 1883 ; Pêcheur dans un bateau amarré, vers 1882 ; Pêcheur à la ligne, vers 1884
Homme peignant un bateau, vers 1883 ; Homme dans une barque, vers 1884 ; Bateau près de la berge, vers 1883.
...et des toiles plus importantes : La Plage de Gravelines, 1890 ; Étude pour « Le Chahut », vers 1889 ; Le Pont de Courbevoie, vers 1886-1887 ; Le Chenal de Gravelines, Grand Fort-Philippe, 1890 ; Jeune Femme se poudrant, vers 1888-1890
Salle 4 : Henri de Toulouse-Lautrec
Cette salle ne présente en fait que deux œuvres de Toulouse-Lautrec : En cabinet particulier (Au Rat mort), vers 1899 et Jane Avril à l'entrée du Moulin-Rouge, vers 1892.
...mais elle rassemble aussi diverses œuvres graphiques de la collection Courtauld :
Paul Sézanne : Pommes, bouteille et dossier de chaise, vers 1904-1906 ; La Montagne Sainte-Victoire, vers 1885-1887 et Une Cabane, vers 1880
Vincent Van Gogh : Une tuilerie, 1888
Edgar Degas : Femme se coiffant, vers 1884
Georges Seurat : Nu féminin, vers 1879-1881
Henri Matisse : Femme assise, 1919 ; Nu assis en chemise de tulle, 1923 et Femme accoudée, 1923
Pablo Picasso : Femme assise, vers 1923
et une sculpture d'Auguste Rodin, Masque d'Hanako, 1908.
Nous vous proposons de terminer cette visite dans un prochain billet.
Nous convions le lecteur à une promenade à travers la très belle ville de Blois, en partant du port de la Creuzille, sur la rive gauche de la Loire, et en se dirigeant vers le pont Jacques-Gabriel pour traverser le fleuve et monter vers la vile ancienne.
En traversant le pont, la cathédrale Saint-Louis, avec à son côté l'ancien palais épiscopal qui abrite aujourd'hui l'hôtel de ville, domine le fleuve à notre droite. Nous montons jusqu'à la cathédrale par les grands degrés Saint-Louis.
La nef, le chevet.
Passons le porche pour entrer sur l'esplanade de l'hôtel de ville, qui surplombe le jardin de l’évêché avec sa roseraie qui ne réouvrira qu'en mai, à la floraison...
Repartant vers la ville, un coup d’œil à l'intéressant hôtel d'Alluye...
Le château royal, avec sa fameuse façade des loges...
...la façade qui donne sur la place, ancienne avant-cour...
...d'où l'on peut rentrer pour un regard sur la cour et le célèbre escalier.
La belle aile classique dite aile Gaston d'Orléans, au sud du château.
L'église saint-Nicolas, ancienne abbaye bénédictine, avec sa façade majestueuse...
...ses voûtes élancées dont les filets protecteurs n'altèrent pas la beauté...
De la beauté partout où se porte le regard...
Des vitraux modernes mettent en valeur l'édifice...
Sous l'un d'eux, le remarquable retable de Marie l’Égyptienne (ca. 1460)
Le chevet, ...
...et à côté ce qu'il reste du palais abbatial du XVIIIème siècle.
Terminons avec l'église Saint-Vincent-de-Paul, en face des Loges du château, de l'autre côté de la place des Lices, édifice baroque du XVIIème siècle fortement restauré au XIXème siècle quand il fut rendu au culte après bien des vicissitudes...
Les stucs de l'intérieur sont entièrement peints.
Revenant vers le port de la Creuzille, le pont Jacques-Gabriel dans le soleil déclinant, avec son obélisque central,...
Avant de le traverser, des vues de la rive gauche...
et un dernier regard sur ce fûtreau, ballottant sur la Loire baignée par le soleil de ce beau soir de printemps.
"À l’orée des années 1960, Vasarely met au point un « alphabet plastique » constitué d’un lexique de six formes géométriques simples incrustées dans des carrés de couleur pure. (...). À partir de 1965, chacune des six couleurs pures de l’alphabet plastique engendre douze à quinze valeurs chromatiques intermédiaires. Ce nouveau nuancier introduit dans la mosaïque contrastée et papillotante des œuvres issues du premier alphabet, des effets de dégradés particulièrement raffinés. Afin de maîtriser les très nombreuses possibilités combinatoires de cet alphabet, Vasarely les fait entrer dans un jeu systématique et informatisable de permutations et de progressions."
Etude 5, présentoir 3 de la série Historique, 1958-1959/1975
Unités, 1967
Etude 10, présentoir 5 / Etude 8, présentoir 5 / Etude 18, présentoir 5 / Etude 19, présentoir 5 de la série Unités plastiques, 1975
Forme 1009, décor 5110, Forme 1008, décor 5105, Forme 1008, décor 5104, Forme 1009, décor 5108, Forme 1007, décor 5101, Forme 1008, décor 5106, Forme 1010, décor 5112, Forme 1007, décor 5100, vers 1973 (édité par Rosenthal)
DAC bleu, 1963
Majus, 1967-1968
F. R. EG 1-2, 1968-1974
5. Pop abstraction
"Ayant défini, avec l’alphabet plastique, un vocabulaire susceptible de connaître actualisations et déclinaisons diverses, Vasarely œuvre à la diffusion la plus large de ses formes. Celle-ci emprunte différentes voies et notamment celle du multiple. Sérigraphies, petites sculptures ou encore posters témoignent du désir d’expansion de l’art de Vasarely au-delà du milieu institutionnel. L’immense succès populaire qu’il rencontre dans les années 1960-1970 a sans doute dépassé ses propres espoirs. Ses formes s’affichent alors partout : dans le design et la décoration, les journaux de mode et les vitrines des magasins, sur les couvertures de livres et de magazines, les pochettes de disques et les plateaux de télévision ou de cinéma."
Pochette de Space Oddity, deuxième album de David Bowie, avec une photo de l'artiste par Vernon Dewhurst, 1969
Logo Renault, 1972, par Vasarely et son fils Yvaral (Jean-Pierre Vasarely)
Ouvrages de la collection "Tel" (Gallimard), couvertures illustrées par Vasarely entre 1976 et 1985
Salle à manger du siège social de la Deutsche Bundesbank, Francfort-sur-le-Main, 1972. Sur les tables, divers objets de Vasarely
Série Novae (grande assiette, petite assiette, vide-poches, vase), années 1970, édité par Rosenthal
Victor Vasarely et Ambrogio Pozzi, Service de table en porcelaine Manipur, 1978
Victor Vasarely et Timo Sarpavena, Ensemble Suomi Ornament, 1976-2001
6. Vers l'architecture
"L’ambition d’un art social qui accompagne le développement de l’« alphabet plastique » trouve son débouché logique dans (...) dans la réalisation de nombreuses intégrations architecturales. Les plus fameuses d’entre elles voient le jour au cours des années 1970 : dans le nouveau bâtiment de la gare Montparnasse à Paris, au siège de la régie Renault, à Boulogne-Billancourt, sur la façade de l’immeuble de la station de radio RTL, à Paris, ou encore dans une salle à manger de la Deutsche Bundesbank à Francfort-sur-le-Main. Mais c’est avec la Fondation portant son nom, à Aix-en-Provence, que Vasarely concrétise l’un de ses projets les plus audacieux."
Maquette initiale du Centre architectonique (1972) et projections
Paris, Gare Montparnasse, dessins préparatoires, 1970-1971
Etude 15, présentoir FR, Etude 20, présentoir FR, Etude 10, présentoir FR, Etude 5, présentoir FR, de la série L'alphabet plastique, esquisses libres, la Cité polychrome, diurne-nocturne, 1975
7. Rêveries cosmiques
La dernière section est présentée dans la pénombre, cadre idéal pour présenter les "effervescences formelles du dernier Vasarely."
Le nom de Vasarely évoque généralement des images colorées, massivement diffusées pendant les années 1960 et 1970. L'exposition présentée en ce moment au Centre Pompidou permet de retracer le projet de cet artiste, débuté à Budapest à la fin des années 1920, dans le sillage des avant-gardes historiques et du Bauhaus et poursuivi à Paris où il s'installe avec son épouse dès 1930.
Vingt-deux ans après sa mort en 1997, c'est un hommage mérité qui est rendu à cette figure incontournable des années 70 : la dernière grande exposition consacrée à Vasarely remonte à 1963 au musée des Arts décoratifs...Nous en suivrons le parcours, organisé en 7 section.
1. Les Avant-gardes en héritage
Formé à Budapest au Muhely (« Atelier ») de Sándor Bortnyik, ancien élève du Bauhaus, Vasarely apprend à adapter le langage du modernisme à la communication commerciale. À son installation à Paris en 1930, il travaille comme graphiste publicitaire.
Les « études plastiques » qu’il réalise alors sont marquées par cette conception de la forme efficace et préfigurent les travaux à venir. La série des « Zèbres », entreprise dans les années 1930, annonce ainsi les ondes et vibrations de la période cinétique.
Catcheurs (1939), Amor 1-2 (1945)
Oeuvres diverses de 1937 à 1939...
Vasarely a d'abord gagné sa vie avec la publicité...
L'Homme (1943), dernier tableau figuratif de Vasarely...
2. Géométries du réel
C’est pendant les années de guerre que s’affirme chez Vasarely une ambition artistique à part entière. À l’origine des trois grands cycles autour desquels s’organise son oeuvre au seuil des années 1950, on décèle les structures sous-jacentes du réel, perçu dans ses grands rythmes comme dans ses manifestations les plus dérisoires. La contemplation des galets et des objets roulés dans le flux et le reflux des eaux engendre les formes adoucies qui peuplent les œuvres de la série « Belle-Isle ». Les réseaux de craquelures sur les carreaux de céramique d’une station de métro inspirent les contours des plans de couleurs de la série « Denfert ». Enfin, dans la série « Cristal-Gordes », lignes brisées et angles aigus transposent les formes cristallines et minérales du village du Luberon perché sur son rocher.
Goulphar, 1947
Belle-Isle GP, 1952-1962
Sauzun, 1950
Mar-Caribe, 1950-1956
Kerrhon, 1953-1954
Orgovan, 1950-1955
Nives II, 1949-1958
Sénanque 2, 1948-1950
Santorin, 1950
Ezinor, 1949-1953
Zante, 1949
Hô II, 1948-1952
Ruhr, 1950
Zombor (Hommage à Rizal), 1949-1953
Gordes, 1952
Kiruna, 1952-1962
Siris II, 1952-1958
Yellan II, 1949-1960
Luberon-Ménerbes, 1950
Composition abstraite (1950-1952)
Silur, 1952-1958
3. Énergies abstraites
Au début des années 1950, les séries « Photographismes » et « Naissances » marquent la réduction du langage de Vasarely au noir et blanc. Une des sources de cette évolution est la réversibilité de l’image photographique, positive ou négative. Dans la perspective d’une esthétique simple et logique, dotée d’une grande capacité de transmission de l’information, et dans le contexte de la cybernétique naissante, l’opposition noir/blanc offre un équivalent du langage binaire et oriente le processus créatif du côté de la programmation. Les contrastes du noir et du blanc engendrent en outre des phénomènes optiques qui déterminent une perception dynamique. Vasarely est en train d’inventer ce que, dans la décennie suivante, on appellera l’op art, l’une des évolutions les plus significatives de l’abstraction géométrique depuis son apparition.
Cintra, 1955-1956
Hommage à Malévitch, 1954-1958
Kantara, 1957-1959
Dobkö, 1957-1959
Procion et Procion négatif, 1959
Tlinko II, 1956
Supernovae, 1959-1961
Leyre, 1962
Ilava, 1956
Vega, 1956
T.M., 1958
Andromède, 1958
Nous poursuivrons la visite de cette rétrospective très complète dans un prochain billet
Franz Marc (1880-1916) et August Macke (1887-1914) sont des artistes majeurs du mouvement expressionniste allemand Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu).
Le musée de l’Orangerie consacre, pour la première fois à Paris une exposition aux deux peintres allemands, morts tous deux sur le front en France.
Nous vous proposons d'en découvrir avec nous le parcours, organisé en quatre sections
1. Une amitié de peintres
Les deux peintres se rencontrent en janvier 1910. August Macke est de sept ans le cadet de Franz Marc. Formés pour Macke à l’École d’arts appliqués de Düsseldorf et pour Marc à l’Académie des Beaux- Arts de Munich, ils se sont l'un et l'autre déjà rendu à Paris à plusieurs reprises, admirateurs de Gauguin, Van Gogh, Cézanne... Héritier de la tradition romantique allemande, Marc trouve dans l’animal son principal motif pictural qui lui permet d’exprimer son sentiment profond, lyrique pour la nature. Macke, quant à lui, donne la primauté à l’usage de la couleur selon une approche plus raisonnée, formaliste et naturaliste.
Franz Marc : Linge flottant dans le vent (1906), Cavalier sur la plage (1907), Étude verte (1908), Petite étude de pierre (1909), Lapin sauvage (1909), une lithographie de 1907, L'Ours, une autre de 1908-1909, Chevaux au soleil.
August Macke : Notre jardin en fleurs (1911), Torrent de forêt (1910), Cruche blanche avec fleurs et fruits (1910), Portrait avec pommes (1909) Nu féminin sur fond rose (Elisabeth) (1911), Portrait de Franz Marc (1910)
2. Les années Blaue Reiter
Franz Marc rencontre en 1911 Vassily Kandinsky. L’artiste russe occupe alors une place prééminente sur la scène artistique allemande, en tant que fondateur de la Neue Künstlervereinigung München (NKVM) [Nouvelle Association des artistes munichois]. Il projette avec Marc, dès l’été 1911, de publier un almanach, l’Almanach du Blaue Reiter, destiné à fédérer une avant-garde.
L’exposition du Blaue Reiter regroupe les œuvres de quatorze artistes, celles des fondateurs du mouvement, trois œuvres de Macke mais aussi celles de Robert Delaunay, du Douanier Rousseau, d’Arnold Schönberg…
Dans cette section :
August Macke : Clown, autoportrait caricature (1913) Géraniums devant la montagne bleue (1911), Les Jouets du petit Walter (1912), Joueuse de luth (1910), Portrait de Mme Macke, tête de femme orange et marron (vers 1911), Église Sainte-Marie de Bonn avec des maisons et une cheminée (1911)
Franz Marc : Tableau pour enfants (Chat derrière un arbre) - 1911, Chien couché dans la neige (1911), Jeune garçon avec un agneau (Le Bon Berger) (1911), Trois animaux (chien, renard et chat) - 1912, et trois encres sur papier de 1912 : Bergère dormant, La Bergère et Chevaux se reposant .
Dans cette section aussi, autour du Blaue Reiter :
Almanach du Blaue Reiter, sous la direction de Wassily Kandinsky et Franz Marc, Munich, R. Piper, première édition, 1912
Wassily Kandinsky (1866-1944) : Murnau, rue avec attelage (1909), Trois cavaliers (1911, Xylographie sur papier), Dans le cercle (1913-1914, Aquarelle, gouache et encre de Chine sur papier sépia contrecollé sur carton)
Gabriele Münter (1877-1962) : Combat du dragon (1913)
3. Une avant-garde européenne
L’année 1912 amorce un tournant. En septembre, Marc et Macke se rendent ensemble à Paris. Ils visitent l’atelier de Delaunay, y découvrent la série des Fenêtres. Macke reçoit ensuite, en janvier 1913, la visite du poète Apollinaire et du peintre qui expose ses Fenêtres au Gereonsclub de Cologne. Leur manière devient plus heurtée, l’espace de la toile se diffracte tel un kaléidoscope, découpé en plans juxtaposés.
Franz Marc: Le Rêve (1912), La Cascade (Femmes sous une cascade) - 1912, La Peur du lièvre (1912), Cheval et âne (1912), Écuries (1913), Les Premiers Animaux (1913), Moulin ensorcelé (1913), École d’équitation (1913, Encre sur papier)
August Macke : Rococo (1912), Couple dans la forêt (1912), Promeneurs au bord du lac II (1912), Deux personnages au bord de la rivière (1913), Café sur le lac (1913), Trois jeunes filles avec des chapeaux de paille jaunes (1913), Promenade en forêt (1913).
et de Robert Delaunay : Fenêtre sur la ville, lithographie de 1925 et La Tour, estampe de 1925.
4. Vers l’abstraction
Macke s’éloigne un peu plus du Blaue Reiter et de la scène artistique munichoise, explorant l’abstraction par des compositions géométriques fort éloignées des improvisations expressives de Kandinsky. En avril 1914, durant son voyage en Tunisie avec ses amis Louis Moilliet et Paul Klee, il livre à travers une série d’aquarelles et de peintures, une transcription lumineuse, gracieuse et orphiste des paysages.
August Macke : Carreaux de couleur (1913), Formes colorées II (1913), Homme sur un âne (1914, aquarelle sur papier), Paysage avec vaches, voilier et figures (1914), Paysage africain (1914), Kairouan III (1914, aquarelle), Marchand de cruches (1914, aquarelle sur papier)
Paul Klee : Maison (liée par un ton gris moyen) (1915, aquarelle sur papier grisâtre collé en plein sur carton)
Dans les mois qui précèdent la guerre, Marc opère une simplification formelle qui le fait basculer dans l’abstraction. Mû par un désir d’absolu et hostile au credo du progrès technique, il met en place un système de représentation duquel l’homme est exclu, lui préférant les animaux, seuls garants de la pureté originelle. Au cours des ans, Marc s’abstrait toujours plus du visible et disloque les corps de ses animaux jusqu’à représenter, à la toute fin de sa vie, des formes pures, abstraites.
Franz Marc : Petite composition I (1913), Naissance des chevaux (1913, encre sur papier), Paysage avec maison et deux vaches (1914), Chevreuils dans la forêt II
(1914).
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Macke est incorporé dans un régiment d’infanterie rhénan et meurt sur le front le 26 septembre 1914. Marc est également enrôlé dans un régiment d’infanterie. Il écrit et dessine sur le front et est tué le 4 mars 1916, près de Verdun.
Nous achevons avec nos lecteurs le parcours de l'exposition Le Cubisme commencé dans notre billet du 11 mars dernier.
La section suivante :
Les "Salons cubistes" (1911-1912)
est introduite par un panneau mentionnant :
"Le cubisme est porté à la connaissance du public parisien par le biais des Salons, grands-messes artistiques auxquelles ne participent ni Braque, ni Picasso. Partageant des convictions esthétiques communes, nourries par l’influence de Cézanne, Robert Delaunay, Albert Gleizes, Fernand Léger, Henri Le Fauconnier et Jean Metzinger obtiennent d’exposer groupés au Salon des indépendants de 1911."
De Robert Delaunay, La Ville n°2 (1910) et La Ville de Paris (1910-1912)
D'Albert Gleizes, Portrait de Jacques Nayral (1911) et Les Baigneuses (1912)
De Roger de La Fresnaye. Alice au grand chapeau, 1912
De Jean Metzinger. Femme au cheval (1912)
De Henri Le Fauconnier. L’Abondance (1910-1911)
De Fernand Léger, La Couseuse (1910), La Noce (1911), Le Passage à niveau ( 1912), La Femme en Bleu (1912)
De Francis Picabia, L'Arbre Rouge (1912), et La procession (Séville) - 1912.
Moscou la Sainte (1912) d'Henry Valensi
ainsi qu'une statue d'Amedeo Modigliani. Tête de femme (1912)
Le collage et l'assemblage
Dans la section suivante, on retrouve Braque et Picasso. Comme l'indique la présentation de l'exposition, "l’année 1912 est celle des inventions les plus radicales de Braque et de Picasso" (...) Constitués de bandes de papiers peints du commerce ou de coupures de journaux mis en rapport avec des compositions transparentes dessinées au trait, les papiers collés mis au point par Braque représentent les formes en raccourcis et réintroduisent la couleur. Les premières constructions de Picasso sont des guitares en papier ou en carton découpées, collées et pliées, punaisées au mur et accrochées par des ficelles. Ce sont aussi des objets inclassables, entre dessin et sculpture."
De Picasso, La Bouteille de vieux marc (printemps 1913)
de Braque, La Guitare (statue d'épouvante) - novembre 1913
Pablo Picasso : Femme à la guitare (1911-1914)
Georges Braque : Femme à la guitare (automne 1913)
De Braque, Guéridon (début 2013) et de Picasso, Le Guéridon (1913-1914)
Dans la même section, de Henri Laurens, ce Clown en bois peint de 1915, Nature morte (1915), Composition (Le Clown) - 1915, et Femme à la mantille (1916).
Matière et couleur
Citons le panneau de la section suivante : "Le cubisme a souvent été réduit à tort à un art de la monochromie. La couleur devient pourtant après 1912 un enjeu central pour de nombreux artistes. Robert et Sonia Delaunay ou encore Fernand Léger s’engagent dans une« bataille de la couleur » célébrant la vitalité de la ville moderne. (...) Juan Gris développe un cubisme personnel dans lequel la palette d’aplats profonds ou acides vient bousculer la structure géométrique. Parallèlement, la peinture de Braque et Picasso prise au jeu du collage s’éloigne des « toiles d’araignée » des années précédentes."
Fernand Léger : Contraste de formes (Etude). 1913, Les Maisons dans les arbres (Paysage n°3) 1914, L’Escalier (1914), Le réveille-matin (1914).
Robert Delaunay : Une fenêtre, 1912
Sonia Delaunay : la très belle composition Le Bal Bullier, 1913
Juan Gris : La Guitare, mai 1913, Poires et raisins sur une table, automne 1913, Nature morte au livre, décembre 1913, Violon et verre, 1913, Le Papier à musique, 1913-1914.
Auguste Herbin : Les Trois Arbres, 1913
Léopold Survage : Les Usines, 1914
Pablo Picasso : Étudiant à la pipe, automne 1913, Guitare et bouteille de Bass, 1913, Homme à la pipe, printemps 1914, Portrait de jeune fille, juillet-août 1914
ainsi que ces Verres d'absinthe de 1914 et Violon et bouteille sur une table (automne 1915).
Sculptures
La section suivante est consacrée à la sculture "cubiste", qualificatif attribué par la critique mais contesté par plusieurs des artistes concernés.
Sculptures en bois de Jacques Lipschitz : L'Homme à la mandoline (1917), Baigneuse (1917), Marin à la guitare (1917)
Pierre polychromée de Henri Laurens : Tête (1918 - 1919)
Constantin Brancusi : Tête d'enfant (Tête du premier pas), 1913-1915 et Cariatide-chat, 1916-1923.
Raymond Duchamp-Villon : Les Colombes, 1913. Plâtre, Étude pour Le Chat, 1913. Plâtre peint, Les Amants, 1913. Relief en plâtre, Les Amants II, 1913. Relief en plâtre, Les Amants III, 1913. Relief en plâtre,
Poètes et critiques
A ce point du parcours, une section un peu hors chronologie présentée ainsi : "Sur la porte de son atelier au Bateau-Lavoir, Pablo Picasso avait écrit : « Au rendez-vous des poètes ». Les amitiés entre les jeunes artistes et hommes de lettres favorisent de fructueuses rencontres plastiques et littéraires, dans un même esprit d’émancipation. Les poètes, tels André Salmon ou Pierre Reverdy, apportent également un nouveau souffle à la critique d’art. Dans le journal L’Intransigeant et la revue Les Soirées de Paris, qu’il contribue à fonder en 1912, Guillaume Apollinaire publie chroniques et textes théoriques majeurs, qui formeront les chapitres de la première synthèse critique, Les Peintres cubistes."
Quelques œuvres un peu inattendues, comme le Douanier Rousseau : La Muse inspirant le poète, 1909 ou Marie Laurencin : Apollinaire et ses amis, 1909, Apollinaire croqué par Picasso en 1908, et dont l'ouvrage L'Enchanteur pourissant, illustré par Derain, est exposé.
Léopold Survage : La Baronne d’Oettingen, 1917
Des portraits de Max Jacob par Picasso en 1907, d'Alexandre Marcereau par Albert Gleizes en 1908, de l'éditeur Eugène Figuière, par Albert Gleizes en 1913.
Les « Salons cubistes » (1913-1914)
Laissons une nouvelle fois parler les panneaux de cette salle : "Dans les Salons de 1913 et 1914, les commentateurs s’accordent sur la multiplication des œuvres d’inspiration cubiste et sur la sensible internationalisation du mouvement. Le Salon des Indépendants de 1913 apporte son lot de peintures aux sujets littéraires, tel L’Oiseau bleu de Jean Metzinger, ou modernes, comme les représentations sportives d'Albert Gleizes et de Robert Delaunay. Piet Mondrian y expose un Paysage avec arbres, remarqué par Apollinaire. À l’automne, avec son monumental Udnie, Francis Picabia engage le cubisme dans la voie de l'abstraction. Aux Indépendants de 1914, l’influence du futurisme italien transparaît dans L’Atelier de mécanique de Jacques Villon(…). Les Prismes électriques de Sonia Delaunay manifestent de façon éclatante la présence de l’orphisme, dont Apollinaire s’est fait le promoteur."
L’Oiseau bleu de Jean Metzinger (1913)
Albert Gleizes. Les Joueurs de football, 1912-1913 et Robert Delaunay. L’Équipe de Cardiff, 1912-1913
Piet Mondrian. Paysage avec arbres, 1912
Francis Picabia. Udnie (Jeune fille américaine ; Danse), 1913
Jacques Villon : L’Atelier de mécanique, 1914 et Jeune femme, pointe sèche de 1913
et Sonia Delaunay, Prismes électriques, 1914.
La guerre
Comme le décrit le panneau de cette salle, la guerre sonne le glas du cubisme :
"Le début de la Première Guerre mondiale (...) marque le coup d’arrêt des Salons et provoque la dispersion des artistes parisiens. Mobilisés, Georges Braque, Fernand Léger, Albert Gleizes, Jean Metzinger, Jacques Villon font bientôt l’expérience traumatisante du Front. Certains, comme Gleizes, Léger ou Duchamp-Villon recourent au langage cubiste pour décrire la réalité de la guerre.
Dans les carnets qu’il tient durant tout le conflit, André Mare engage le cubisme dans une voie plus décorative. Parallèlement, à l’arrière, les artistes non mobilisables car ressortissants de pays neutres, tels Juan Gris, Jacques Lipchitz ou Pablo Picasso, continuent à œuvrer dans le secret de leurs ateliers. Grièvement blessé en mai 1915, Braque ne revient à la peinture qu’en 1917, poursuivant l’exploration d’un« cubisme synthétique ». Pour Picasso, la préparation du ballet Parade, créé au théâtre du Châtelet en mai 1917, constitue un tournant. Si les décors et certains costumes restent cubistes, le rideau de scène signale le retour du peintre espagnol à une nouvelle figuration, sonnant le glas du « cubisme essentiel ».
Albert Gleizes. Portrait d’un médecin militaire, 1914 et Le Chant de guerre, 1915.
Pierre Albert-Birot, La Guerre, 1916.
Jean Metzinger, L'infirmière, 1916
Roger de La Fresnaye, Le vaguemestre, 1917
Les carnets d'André Mare...
Juan Gris. Bouteille, journal et compotier (1916) et Nature morte à la plaque (1917)
Pablo Picasso. Instruments de musique sur un guéridon, 1914 et Arlequin et femme au collier, 1917
Georges Braque. La Musicienne, 1917-1918 et Café-Bar, 1919
Postérité du cubisme
A la fin de l'exposition, quelques toiles illustrent le propos suivant :
"En 1918, Blaise Cendrars proclame que, ralenti par la guerre et menacé par le courant du rappel à l’ordre, « le cube s’effrite ».
En réalité le cubisme, porté et transformé par d’autres artistes que les pionniers, demeure bien vivant. Sa leçon de simplification et de géométrisation, affirmée par la grille linéaire et la frontalité, s’impose comme le langage fondateur de la modernité. Il nourrit à distance l’évolution de Matisse, contemporain depuis 1907 de l’histoire cubiste et en 1914, proche de Juan Gris. Porte-fenêtre à Collioure centrée sur un écran noir opaque encadré de plans colorés et Tête blanche et rose qui assume la formule des papiers collés, témoignent de la portée du cubisme sur sa peinture. Si les cubistes ont récusé l’abstraction, la conjonction de la planéité, de la perte de la couleur et du sujet ouvre la voie à l’art abstrait. Mondrian est parti de l’espace cloisonné pour tendre vers l’absolu de l’angle droit néoplastique. Malévitch a tiré du système orthogonal sa grammaire de plans suprématistes en croix, cercles et carrés. "
Nous n'avons pas encore évoqué dans ce blog la grande exposition que le centre Pompidou vient de consacrer au cubisme, évoquant en plus de 300 œuvres la période 1907-1917. Si nous y avons retrouvé beaucoup d’œuvres connues, la présentation très pédagogique des évolutions était très intéressante, et nous y avons fait de belles découvertes que nous essaierons de faire partager au lecteur.
Dans les premières salles consacrées aux sources du cubisme, des références à Cezanne, avec les Cinq baigneuses (1885-1887)
mais aussi la Femme à la cafetière (vers 1895) , rapprochée du portrait de Gertrude Stein par Picasso (1905-1906)...
Dans la salle sur le primitivisme, nous retrouvons les femmes nues de Picasso (1908) issues de la collection de Catherine Hutin que nous avions vues à Landerneau il y deux ans...
...voisinant avec, toujours de Picasso, Buste de femme, Mère et enfant, (l'un et l'autre de 1907)...
...cet autoportrait (1907), et Trois figures sous un arbre (hiver 1907-1908)
C'est à ce moment que Braque fait son apparition dans l'exposition avec le Grand nu (hiver 1907-juin 1908) et le Viaduc à l'Estaque (avril 1908), Maison et arbre (été 1908)
Pour souligner la filiation entre Cézanne et le cubisme, exposés dans la même salle, trois natures mortes de Cézanne (vers 1988-1990), Picasso (1908-1909), Derain (1910).
Les salles suivantes illustrent la proximité entre Braque et Picasso, qui travaillent souvent ensemble...
De Picasso, Paysage aux deux figures (1908)
De Braque, Arbres à l'Estaque (1908)
Une partie importante de l'exposition est consacrée à "l'éclatement de la forme homogène" (1909-1910), principalement opéré par Braque et Picaso, avec une grande similitude dans leurs tableaux. Ainsi, Nature morte à la bouteille de rhum (Picasso, 1911) et Clarinette et bouteille de rhum sur une cheminée (Braque, 1911)
Plus de peinture figurative, si l'on peut dire, chez Picasso, avec ce Nu assis, ces Femmes assises dans un fauteuil (1910)...
et ces portraits de Henry Kahnweiler et d'Ambroise Vollard (1910).
De Georges Braque, Broc et violon (1909-1910) , Usines de Rio Tinto à l'Estaque (1910).
Toujours de Georges Braque, trois tableaux de 1911: Le Guéridon, Nature morte au violon, Femme lisant.
Si la première partie de l'exposition fait une part très importante à Braque et Picasso, la suite est plus diverse et parfois surprenante, comme nous le verrons dans un prochain billet.
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De tout un peu, au quotidien : l'apprentissage de la langue et de l'écriture chinoise, s'il reste un but de l'auteur, est désormais bien loin des sujets abordés...