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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 08:00

Une des expositions phares de cette rentrée est la rétrospective présentée, avec la concours de l'artiste, de l'œuvre de Gérard Garouste. nous lui consacrerons, compte tenu de son volume, plusieurs billets.

Gérard Garouste, né en 1946, est l'un des plus importants peintres contemporains français, adepte d'une figuration sans concession. Sa peinture, qui puise dans la mythologie, la littérature, le récit biblique et les études talmudiques, questionne sans relâche, dérange, mais sur le mode d'un jeu dont les règles seraient sans cesse à réinventer. La rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Garouste, «l'intranquille ».

Pour notre part, nous chercherons surtout à faire partager au lecteur notre découverte d'une œuvre foisonnante, mise en scène de façon magistrale. 

Au début de l'exposition, des œuvres des années 1970 rassemblées sous le titre Le Classique et l'Indien.

Issues d'un rêve, apparaissent au milieu des années 1970, sur l'échiquier de Garouste, les figures du Classique et de l'Indien, reprenant la dichotomie du dionysiaque et de l'apollinien de la philosophie nietzschéenne. Ce mythe intemporel structure sa pensée. On le retrouve dans les personnages de Don Quichotte et Sancho Panza ou encore de Faust et Méphistophélès ; il ressurgit récemment en Clown blanc et en Auguste.

Le Classique, années 1970, huile sur papier marouflé sur toile
Odalisque, 1970, mine de plomb et pastel gras sur panneau
Le Masque, 1980, mine de plomb sur papier
 

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Une installation réunissant :

Le Jeu avec ses 16 combinaisons, 1980, 10 toiles d'une série de 16, huile sur toile et papier kraft enduit marouflé sur toile
La Neuvième Combinaison, 1980, 9 toiles, huile sur toile

avec un gros plan sur :

Le Manipulateur, 1981, huile sur toile
La Règle du jeu, 1979, bronze et terre cuite

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Comédie policière, 1978, 4 huiles dur toile

Bouchon de Champagne
Rouge à lèvres
Cavalier
Rouge à lèvres et bouchon de Champagne

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Adhara, 1981, huile sur toile (trois toiles, assez dissemblables...)

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Vénus et le Pendu, 1984, sanguine sur papier monté sur chassis

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

L'Indien, le Chien et le Miroir, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orion le Classique, Orion l'Indien, 1981, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orthros et le Classique, 1981-1882, fusain sur papier

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Déjeuner sur l'herbe, 1982, mine de plomb sur papier

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Incendiaires, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Colomba, 1981, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Lutteurs, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Chambre rouge, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La section suivante est intitulée La Bourgogne et les Mythes

Sainte Thérèse d'Avila, 1983, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Commandeur et la Règle du jeu, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Pendu, le Vase et le Miroir, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Barque et le Pêcheur, la Douleur, 1984, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Barque et le Pêcheur, le Pantalon rouge, 1984, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Commandeur et le Vase bleu, ou Le Commandeur renversé, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orion, Maera et le miroir, 1984, diptyque, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Une salle intitulée Dante réunit sur ses murs neuf toiles de la fin des années 1990 inspirées par la Divine Comédie de Dante, et en son centre quatre sculptures de 1990-1991 qui prolongent cette inspiration.

Gérard Garouste s'inspire de La Divine Comédie de Dante, poème écrit au XIVe siècle, pour une série majeure qui l'initiera aux différents niveaux de lecture biblique. Ce monument littéraire raconte, dans les chants de l'Enfer. le parcours initiatique de Dante, conduit par Virgile, des limbes jusqu'au centre de la terre. La descente de Dante aux Enfers se fait depuis la forêt obscure par une longue route qui traverse les neuf cercles concentriques menant au Diable. Chaque palier, correspondant à l’expiation de péchés, est une scène où se jouent les supplices sur fond de fange, de pluie, de vent, d'eau boueuse, de fleuves de sang, de terre brûlante, de fossés, de ravins. Des formes, souvent indistinctes, que l'oeuvre de Dante inspire à Garouste émergent par moments des personnages plus ou moins nets que l'on pourrait associer, comme certains titres le suggèrent, à un épisode donné du récit, mais là n'est pas l'essentiel. Avec La Divine Comédie, Garouste développe une peinture de l'imprécision d'une force saisissante.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Dante et Cerbère, 1986, huile sur toile
Trois oeuvres Sans titre, 1986-1987, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Phlégyas, Dante et Virgile, 1986, huile sur toile
Manto, 1986, huile sur toile
Les Rives de l'Eunoé, 1986, huile sur toile
Inferno, Dante et Virgile, 1986-1987, huile sur toile
La Visitation, 1987, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les quatre sculptures, sans titre, 1990-1991

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Terminons ce premier billet par une très belle salle intitulée La Dive Bacbuc. Cette installation (1998, acrylique sur toile et structure en fer battu) en occupe le centre, et ses murs sont tendues de grandes toiles intitulées Indiennes (acrylique sur toile, 1987-1988).

Vers la fin des années 1990, Gérard Garouste conçoit La Dive Bacbuc, une œuvre circulaire monumentale dont les parois sont des tentures rappelant la série des «Indiennes », initiée en 1987, mais qui sont peintes sur les deux faces. La face interne est cachée au regard puisque l'on ne pénètre pas dans le cylindre. Elle se découvre grâce à des œilletons disposés le long des parois. L'œuvre est inspirée de celle de Rabelais: elle en transmet la trivialité, l'humour caustique, la jouissance vitale et aussi la dimension mystique. Elle nous place en situation de voyeur, mais le dispositif nous empêche de suivre le fil du récit imagé de façon continue: le hiatus entre deux visions, cet espace mental que nous cherchons à combler, devient alors le moteur de l'œuvre.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Quelques vues de l'extérieur de La Dive Bacbuc.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

À travers les œilletons...

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Indiennes le long des murs de la salle...

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

et pour finir ce premier aperçu, les indiennes les plus spectaculaires.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 08:00

Sous ce titre un peu recherché, l'Académie des Beaux-Arts rend hommage au sculpteur Jean Cardot, né à Saint-Étienne en 1930 et mort à Paris en 2020. Il avait été élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1983, au fauteuil de Paul Belmondo et l'avait présidée à deux reprises.

Cette exposition se tient dans le Pavillon Comtesse de Caen de l'Institut de France que le lecteur de ce blog a déjà rencontré à plusieurs reprises (cf. nos billets du 11 janvier 2020 et du 2 octobre 2021)

Une occasion de faire mieux connaissance avec l'œuvre de cet artiste qui, selon sa biographie affichée dans l'exposition, a choisi de garder une totale liberté de création. Il n'appartient à aucune école, à aucun courant, ce qui lui a permis de revenir à la figuration à chaque fois qu'il en a eu envie. Il est l'auteur de plus de soixante-dix monuments, en France, au Canada, en Pologne, en Chine. A Paris, La Flamme de la Liberté, édifiée dans la résidence de l'Ambassadeur des Etats-Unis, reflète l'unité de son oeuvre qui s'étend de Jefferson sur la rive gauche de la Seine, à Churchill et à De Gaulle sur les Champs-Elysées, symbolisant le combat pour la liberté.

À l'entée, Études pour lady Saatchi, Joséphine Hart, 2014, bronze

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

La Justice, 1986, bronze (3/8)
Étude pour Jefferson, 2003, bronze

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Trois intimités, 2018, bronze (de gauche à droite, 1/8,2/8, 1/8)

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Le cirque, rose des vents, 1967, bronze (4/10)

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Études de têtes d'épée, bronze doré et bronze

Ces études, de gauche à droite et de bas en haut, ont été réalisées pour les épées de Sebastião Salgado, photographe brésilien élu en 2016, le mime Marcel Marceau (1923-2007),  élu en 1997, le médecin et poète François-Bernard Michel, élu en 2000, le graveur Jean-Marie Granier (1922-2007), élu en 1991, le compositeur et chef d'orchestre Marius Constant (1925-2004), élu en 1992,  le compositeur et chef d'orchestre Laurent Petitgirard, élu en 2000 et encore un compositeur, Jean Prodomidès (1927-2016), élu en 1990.

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Taureau bondissant, Taureau estocard, Taureau à l'arrêt, 1961, bronze

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Torse d'homme, bronze, non daté

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Quatre études pour éléphants, 1965, plâtre

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Christ, 2018, bronze
Christs, 2020, bronze

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Portraits de Pierre Mesmer, Anonyme, Baron Gourgaud, 1963,2005, plâtre

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

On retrouve trois autres Études pour lady Saatchi, Joséphine Hart, 2014, cette fois en plâtre.

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Au milieu de la dernière salle, le plâtre original du monument à Sir Winston Churchill, 1996, dont la fonte en bronze est installée près du Petit Palais, à la hauteur du 13 avenue Winston Churchill à Paris.

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

Au fond de cette dernière salle, est exposée l'épée d'académicien de Jean Cardot, évidemment dessinée par lui-même, entouré de photos de quelques œuvres et de son atelier.

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)

En ressortant, sur la parvis de l'institut, on retrouve une œuvre de Jean Cardot, Taureau Lumière, 1967, bronze, Fonderie de Coubertin, avec la légende suivante :

Après l'obtention du Premier Grand Prix de Rome en 1956, Jean Cardot séjourne à la Casa de Velázquez à Madrid de 1957 à 1959. Il se passionne alors pour le taureau (et non la corrida), cet animal à qui il consacrera de nombreuses études. Le Taureau Lumière (1967) est réalisé en terre cuite puis fondu en bronze pour un collège de sa ville natale à Saint-Etienne. Un exemplaire de cette oeuvre a été inauguré en décembre 2020 devant le Musée national d'art de Chine à Pékin.

Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
Une intrusion dans l'atelier de Jean Cardot (1930-2020)
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17 septembre 2022 6 17 /09 /septembre /2022 08:00
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Nous terminons dans ce billet le parcours de la rétrospective présentée par la Fondation Louis Vuitton à l'occasion du centenaire de la naissance de Simon Hantaï (cf notre dernier billet) avec la série des Meuns (1966-1968).
Avec cette série qui a pour nom le village de Seine-et-Marne où Simon Hantaï s'est installé en 1965, le blanc ou « non-peint » devient déterminant.
« La toile est pliée aux quatre coins et au centre, puis recouverte d'une seule couleur. Quelques coups de pinceaux soulignent parfois certains plis ou zones laissées vierges ».

Six Meuns datés de 1967 et 1968, huile sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Passons aux Études (1968-1971), sans doute l'uns des créations les plus connues de l'artiste, avec les Tabulas.
« La toile est pliée uniformément et recouverte d'une seule couleur, afin d'obtenir de larges formes blanches (non colorées) découpées irrégulièrement »

La plupart de ces Études datent de 1969

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Dans une très belle salle, les Blancs (1973-1974)
« Le pliage de la toile est conçu de telle sorte que les zones colorées sont de plus en plus restreintes, tandis que les blancs (les zones non colorées) sont de plus en plus grandes. »

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Cette période correspond à l'adoption de l'acrylique par le peintre.
Ces Blancs sont datés de 1973 et 1974.

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

La période des Tabulas s'étend de1972 à 1982, date du retrait de Simon Hantaï de la vie publique.

Ces toiles de très grandes dimensions occupent plusieurs des grandes salles du premier étage de la Fondation.
« Le pliage de la toile s'organise selon un quadrillage régulier, permettant de faire apparaître un ensemble de carrés ou compartiments. La toile, nouée à l'intersection de chacun des carrés, est ensuite recouverte d'une même couleur ».

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Mono ou multicolores, aux carrés de dimensions très variables,...

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

jusqu'à cette Tabula lilas de 1982

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Exposées notamment à une des rares expositions auxquelles Simon Hantaï a consenti après son retrait en 1982, les Laissées (1994-1995).


Les Laissées (du nom des déjections d'animaux sauvages) sont produites à partir des Tabulas monumentales de l'exposition du CAPC (Centre d'arts plastiques contemporains, Bordeaux) en 1981 qui ont été découpées au cutter ; des morceaux sont ensuite sélectionnés et recadrés en leur ajoutant au besoin de la toile vierge. « Sur les coupes faites par la toile, la surcoupe (le surcoup) du cutter ».

Dans cette belle salle :

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Un ensemble de quatre Laissées de 1994 (acrylique sur toile)

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Un ensemble de Sérigraphies de 1996 (sérigraphie sur toile 1/6)

Ces grandes Sérigraphies en noir et blanc sont réalisées en partant des photographies prises tangentiellement des Tabulas du CAPC qui sont recadrées et redressées pour créer des grandes bandes verticales noires et blanches.

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

En regard de deux Études de 1969 (huile et acrylique sur toile)

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Œuvres tardives (1983-2004)


De 1982 à 1985, Simon Hantaï réalise des peintures multicolores à l'acrylique, très diluée et transparente, souvent de petit format, qu'il n'exposera pas de son vivant.

De très belles grandes toiles sans titre, acrylique sur toile, 1984 et 1985

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

De multiples petits formats de techniques diverses, de toutes époques.

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Quelques plans rapprochés, pour le plaisir des yeux

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

Tout à la fin de l'exposition, encore des Tabula mâtinées de Laissée (?)

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
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Une tabula non dépliée...

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

et des œuvres un peu étranges :

Deux Suaires obtenus par l'impression numérique d'un cliché d'une Tabula Lilas de 1982 dont la toile a jauni avec le temps, 2001, impression numérique, encre d'imprimerie sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)

et Buée/H.b./ & photographies, Paris, 2004, impression numérique sur papier montée sur une plaque en aluminium, avec trois reproductions collées sur la surface.
Cette œuvre reproduit une photographie d'une Tabula lilas (1982), et comprend les reproductions suivantes : un portrait d'Anna Hantaï (mère de l'artiste) de 1972, une encre de chine sur papier d'Henri Michaux (1954-1955) et une photographie d'Hélène Adant (1943-1944) représentant Henri Matisse à Vence découpant des gouaches pour la série Jazz.

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (II/II)
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10 septembre 2022 6 10 /09 /septembre /2022 08:00
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

À l'occasion du centenaire de la naissance de Simon Hantaï - née à Bia en Hongrie en 1922, décédé à Paris en 2008 - la Fondation Louis Vuitton a présenté ce printemps une rétrospective magistrale de l'œuvre de cet artiste, installé en France dès 1948 et naturalisé en 1966.

Cette rétrospective de cent trente œuvres, souvent monumentales, pour beaucoup inédites, a été réalisée avec l'aide de sa veuve Zsuzsa Hantaï et de ses enfants. Elle présente pour la première fois le travail réalisé pendant la dernière partie de sa vie, dans le secret de son "dernier atelier", après 1982, date à laquelle Simon Hantaï a déclaré arrêter de peindre et se retirer de la vie publique.

L'exposition passe rapidement sur la période "surréaliste" de Simon Hantaï, qui s'est brouillé avec le mouvement et en a été exclu en 1955.

Narcisse collectif, Paris, 1953, huile, techniques mixtes et collages d'objets sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

De cette première période :

Peinture (pliage), Paris, 1950, huile sur toile pliée
Peinture, Paris, 1951, toile pliée et technique mixte sur carton
La Momie, Paris, 1950, huile sur photographie imprimée sur papier (feuillet de revue)
Sans titre, Paris, 1950, huile sur papier imprimé

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

mises en regard avec un des "maîtres" de Hantaï, l'américain Jackson Pollock (1912-1956) :

Number 26 A, Black and White, New York, 1948, peinture glycérophtalique sur toile
Sans titre (peinture interminable par réductions successives), Paris, 1982-1985, acrylique sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Les grandes toiles de la fin des années 50 occupent la première salle de l'exposition.

Peinture, Paris, 1958, huile sur toile
Souvenir de l'avenir, Paris, 1957, huile et poussière sur toile
Deux Peintures, 1957
 

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Les Larmes de saint Ignace, Paris, 1958-1959, huile sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Peinture (Écriture rose), Paris, 1958-1959, encres de couleur, feuilles d'or sur toile de lin
Peintures, Paris, 1959 Huile sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Peinture, Paris, 1958-1959, huile et feuilles d'or sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

À Galla Placidia, Paris, 1958-1959, huile sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Début des années 1960 : Les Mariales
Hantaï abandonne l'écriture et le geste et introduit une toute nouvelle méthode de travail : le pliage. De 1960 à 1982, huit séries vont se succéder, correspondant chacune à un procédé différent. Dans cette première série, une fois la toile froissée de bord en bord, les parties visibles sont peintes avant d'être dépliées, puis tendues, créant un espace totalement recouvert. 

4 Mariales, huiles sur toile de 1960 à 1962 
 

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
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En 1963-1964, la série des Catamurons, du nom d'une maison de vacances louée à Varengeville, dont le pliage ne concerne que la partie centrale de l'œuvre.

Quelques Catamurons de 1963 à 1964

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
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Deux toiles sans titre de la même période.

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
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Passons à la série des Panses (1964-1967)
Selon Simon Hantaï, la Panse est un « pliage multiple d'une même forme ovoïdale, recouverte de couleurs jusqu'à masquage de tous les vides des pliages successifs ».

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
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Pour terminer cette première partie de la visite, comme nous l'avions commencée avec Pollock, deux oeuvres d'un autre "maître" de Hantaï, Henri Matisse(1869-1954)

Algue blanche sur fond rouge et vert, Vence, 1947, papiers découpés peints à la gouache et collés sur papier
Nu bleu IV, Nice, 1952, fusain et papiers gouachés découpés et collés sur papier marouflé sur toile

Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)
Simon Hantaï : l'exposition du centenaire (I/II)

Dans un prochain billet, nous terminerons le parcours de cette rétrospective avec les Meuns, les Études, les Blancs, les Tabulas, les Laissées et les œuvres tardives.

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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 08:00

 

Outre la grande rétrospective consacrée au centenaire de Simon Hantaï (que nous évoquerons dans un prochain billet) la Fondation Louis Vuitton a présenté cet été une très belle exposition intitulée La Couleur en fugue, où la peinture « sort du champ restreint de la toile tendue sur châssis. Couleurs et supports s’inventent une liberté nouvelle en envahissant l’espace (mur, sol, plafond) ».

Elle comprend des œuvres de Sam Gilliam (Etats-Unis, 1933-2022), Steven Parrino (Etats-Unis, 1958-2005) et Niele Toroni (Suisse/France, né en 1937), ainsi que deux interventions inédites, réalisées pour la Fondation Louis Vuitton par Katharina Grosse (Allemagne, née en 1961) et Megan Rooney (Canada, née en 1985).

Galerie 9 : Sam Gilliam

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Sam Gilliam est né en 1933 à Tupelo (Mississippi). Installé à Washington depuis 1962, il fait partie de la troisième génération d'artistes de la Washington Color School initiée par Kenneth Noland et Morris Louis dans la mouvance du Color Field Painting, un courant pictural américain majeur né en réaction à l'expressionnisme abstrait de l'après Seconde Guerre mondiale.

En 1968, il inaugure les Drape paintings à travers lesquels il définit un langage pictural nouveau, en explorant le potentiel de la surface et l'étendue du champ coloré. Les trois œuvres monumentales exposées ici sont emblématiques de cette série, qui marque à la fois l'abandon total du châssis et l'avènement d'une peinture dont la forme se déploie à chaque fois en fonction des particularités architecturales du lieu d'exposition. Dans l'atelier, Gilliam travaille sur une toile posée à même le sol sur laquelle il verse des pigments acryliques largement dilués avant de tamponner, frotter ou presser la matière à l'aide de pinceaux et de chiffons.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Toujours dans la galerie 9, Steven Parrino.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Né en 1958 à New York et diplômé de la Parson's School of Design (New York) en 1982, Steven Parrino peintre, performeur, vidéaste et musicien a fait partie de plusieurs groupes de musique punk-rock dont Electrophilia, créé par lui-même en 1997 et rejoint par Jutta Koether en 2002. Il se fait connaître dès 1984, suite à une exposition personnelle à la galerie Nature morte où il expose ses premiers « misshaped canvases » (« toiles déformées »), sa série la plus célèbre qu'il continuera jusqu'à sa mort prématurée dans un accident de moto le 1er janvier 2005.

Bousculant les frontières entre peinture et sculpture, Steven Parrino libère la toile de sa planéité et fait sortir la couleur du cadre, la laissant déborder dans l'espace. Les œuvres présentées appartiennent à la série des misshaped canvases (toiles déformées) : au mur, quatre tondi et un carré percé dont les toiles ont été peintes soigneusement par Parrino avant d'être manipulées pour créer des effets de vortex en relief. Au sol, deux installations de toiles froissées deviennent sculptures.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Dans la galerie 11, Niele Toroni

Niele Toroni est né à Muralto, dans le Tessin suisse, en 1937. Après des études à l'école normale et un peu d'enseignement, il décide en 1959 de venir à Paris - où il vit et travaille encore aujourd'hui - « pour faire de la peinture ». Artiste connu pour ses pratiques hors champ et nomades, réalisant ses empreintes à l'intérieur comme à l'air libre, Niele Toroni requalifie les espaces qu'il investit en adaptant ses œuvres au lieu d'exposition. Depuis 1966, il réalise des empreintes monochromes au moyen de pinceaux plats, larges de 5 cm, qu'il applique sur une surface donnée à intervalles réguliers de 30 centimètres. Bien que ce « travail-peinture » soit le résultat d'un geste répété à l'identique, chaque empreinte est différente et varie en fonction de la quantité de peinture, de la vigueur du geste, du type de support, de sa forme, et de la couleur choisie. Toroni est présent ici par un ensemble d'œuvres réalisées entre 1967 et 1997 qui témoigne de la diversité des supports utilisés. La toile cirée, utilisée par l'artiste à ses débuts, lui permet de déployer ses empreintes en fonction de la dimension du mur. Découpée selon les besoins, c'est le lieu qui détermine la quantité de peinture visible.

Avec Flambo, marque de présentoir des magasins de décoration, Toroni pose ses empreintes de différentes couleurs sur les panneaux mobiles qui composent cet objet.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

L'Hommage aux hirondelles est placé en hauteur dans un angle, tel un nid d'oiseau.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Les tondi aux « rouges » de Bordeaux proviennent des empreintes réalisées par l'artiste sur des barriques de vin.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Les quatre peintures formant un ensemble accueillent chacune des empreintes de couleur différente : rouge, jaune, bleu, noir. La couleur rythme chaque toile de cette partition picturale.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Les deux autres artistes de l'exposition ont été conviés par la Fondation Louis Vuitton à exécuter une œuvre (par nature éphémère) in situ.

Dans la galerie 8, Megan Rooney :

With Sun (2022)
peinture industrielle, acrylique, peinture à la bombe, pastel gras, pastel, crayon.

Née en Afrique du Sud en 1985, Megan Rooney déménage avec sa famille à de Janeiro puis, quelques années plus tard, quitte le Brésil pour le Canada, où elle passera la majorité de son enfance. Elle grandit à Markham, près de Toronto. En 2014, elle s'installe à Londres, où elle réside depuis.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Artiste pluridisciplinaire, Megan Rooney associe dans une même œuvre peinture, sculpture, performance et écriture. With Sun, peinture murale inédite et éphémère réalisée spécifiquement pour la Galerie 8, relie dans un même élan les parois sur toute leur hauteur. Munie de différents outils et aidée d'une nacelle élévatrice, Megan Rooney s'est engagée dans une performance de longue haleine qui s'est déroulée sur plusieurs semaines. Comme toujours chez l'artiste, l'œuvre se construit dans un dialogue étroit avec l'architecture, sans esquisse préparatoire. Au fil des jours, les couches de peinture s'accumulent, avant d'être révélées par endroits à l'aide de disques abrasifs, laissant apparaître des configurations abstraites où l'on croit deviner les indices d'éléments anthropomorphes. Rooney explore ici la densité d'une palette solaire, riche et colorée, dominée par des teintes et des variations chatoyantes d'orange, de mauve, de jaune, de vert, de rose, jusqu'à des tonalités pastel. Inspirée par les spécificités de cet espace ouvert sur le ciel, l'artiste a créé une peinture en connexion avec la nature environnante - dans laquelle elle puise continuellement - en écho avec les modulations lumineuses d'un soleil printanier et ses vibrations qui envahissent l'espace.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Enfin, autre œuvre in situ dans la grande salle que constitue la galerie 10, Katharina Grosse :

Splinter, 2022 Acrylique sur contreplaqué, mur et sol


Depuis la fin des années 1990, Katharina Grosse, née en 1961 en Allemagne, explore les potentialités de la peinture au-delà des limites du cadre et de la toile. Embrassant sols, murs, plafonds, objets ou paysages entiers, elle crée des sites picturaux multidimensionnels grâce à la technique de projection de la couleur par pistolet-pulvérisateur qui est devenue sa signature. La couleur est au cœur de son travail et fait le lien entre toutes ses œuvres.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

Au départ de Splinter, l'artiste crée un élément hétérogène dynamique, composé de formes triangulaires, à partir duquel la couleur se propulse dans un grand élan. Composé d'une vingtaine de triangles en contreplaqué emboîtés sur une structure autoportante, ce dispositif occupe une partie du mur de droite de la Galerie 10 et fonctionne comme un « déclencheur » visuel reliant sol et plafond. Une fois la structure installée dans l'espace, la seconde étape consiste à la peindre, ainsi que tout ce qui l'environne. Grâce à un pochoir, Katharina Grosse crée un vide au centre, comme si la lumière, en s'engouffrant par le skylight était venue « brûler » la peinture. 

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton

À la sortie de l'exposition, la maquette au 1:20 d'une autre commande passée à Katharina Grosse par la Fondation Louis Vuitton, qui sera, elle, pérenne comme les œuvres d'Olafur Eliasson, Ellsworth Kelly... en lien avec l'architecture de la Fondation.

Il s'agit de Canyon, une œuvre qui sera dévoilée à l'automne 2022. Composé de huit « pétales » - des rubans en feuilles d'aluminium de près de 15 mètres de long, peints à l'acrylique et reliés à une traverse -, ce projet d'environ 3,4 tonnes reprend un questionnement de l'artiste : comment une peinture peut-elle exister dans un espace sans sol et sans murs où circulent l'air, la lumière, les flux et les énergies ? Répondant aux façades de verre du bâtiment de Frank Gehry, à ce navire amarré à une cascade, Katharina Grosse propose de hisser, à l'aide d'une poulie, une sorte de voile découpée dans un dialogue tout en tension avec les multiples strates qui caractérisent cette architecture. Canyon s'insère dans un vide visible depuis les différents paliers de la Fondation, retombant sur le toit du « studio », frôlant les escaliers qui conduisent à la passerelle. Tout en courbes et contre-courbes, l'œuvre défie la gravité en associant raideur et souplesse, enchevêtrements et pans libres. Stabilisée et potentiellement mobile, elle se joue des plis et des effets de drapé.

En espérant pouvoir présenter au lecteur, dans un futur billet, l'œuvre réelle mise en place, nous concluons sur ces photos de la maquette.

La couleur en fugue - à la Fondation Louis Vuitton
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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 08:00

Belle découverte à l'occasion d'une visite à l'abbaye Notre-Dame de Daoulas : l'exposition de plein air consacrée à trois photographes d'origine africaine. Cette exposition est organisée par Chemins du Patrimoine en Finistère, établissement public de coopération culturelle dépendant du département du Finistère et gérant notamment l'abbaye, en partenariat avec la commune. Elle invite à découvrir le travail de trois photographes dans les jardins de l’Abbaye ainsi que dans les rues et parcs de Daoulas.

Dans les rues, en "accès libre", des œuvres de Maïmouna Guerresi, peintre, sculpteuse et photographe italo-sénégalaise née Patrizia Guerresi en 1951 en Italie. Elle peint les fonds de ses compositions et crée les vêtements des modèles qu’elle photographie. Convertie au soufisme, une forme mystique et ésotérique de l’islam, elle explore à travers son travail « la métamorphose, le contact mystique, l’élévation, les rituels ou la spiritualité prévaut sur la matière, et se réfère aux origines communes des trois grandes religions monothéistes ».

Sur les murs des vielles demeures de la ville :

 

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

Dans le parc :

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

Variations sur un thème :

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

ou encore :

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

Dans les jardins de l'abbaye, deux autres artistes.

Ayana V. Jackson est une artiste américaine née dans le New Jersey en 1977. Elle puise dans des archives et s’en inspire pour évaluer l’impact du regard colonial sur l’histoire de la photographie et sa relation au corps humain. Elle met en scène son propre corps et réinterprète ainsi la peinture classique occidentale et la photographie coloniale pour créer une nouvelle esthétique qui interroge le regard du spectateur.

Ses œuvres parsèment le jardin de plantes médicinales de l'abbaye :

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

En s'approchant un peu plus :

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas

Enfin, dans le reste du parc de l'abbaye :

Omar Victor Diop,  né en 1980 à Dakar, est un photographe portraitiste sénégalais. Son travail combine les arts plastiques, la mode et le portrait photographique pour faire le lien entre l’histoire et la modernité des sociétés africaines. Il utilise des gravures de faune et de flore qu’il mêle à des portraits contemporains pour alerter sur le fait que la nature ne pourrait plus qu’être « un souvenir des manuels d’histoire naturelle ».

Dans sa série Allegoria, le photographe aborde la question de l'environnement et des défis climatiques du continent africain. Il incarne une humanité soucieuse de la préservation de la vie et de la biodiversité, environnée d'espèces florales et animales en voie de disparition. Il rend aussi hommage aux traditions textiles africaines auxquelles il est très attaché. La matière préside aux compositions très graphiques et aux couleurs saturées. Dans cette série, l'artiste interroge le spectateur sur sa relation à la nature. Il met en scène un jardin symbolique, sans frontière, dont les figures humaines rappellent les images saintes ou mythologiques, tel saint François d'Assise veillant sur les espèces ou Orphée enchantant la nature.

Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
Balade photographique à Daoulas
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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 08:00

À l'approche de la fin des vacances d'été, nous proposons au lecteur un billet de "cartes postales", images de notre séjour, retraçant pêle-mêle quelques activités à Saint-Pabu et aux alentours.

Au nord : 

Par temps "breton", promenade en partant de Lilia (commune de Plouguerneau) : le phare de l'Île Vierge, le même vu du site protohistorique du Beg Monom, le Beg Monom lui-même vu de la petite presqu'île de Porz Gwenn.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Une autre balade en partant de l'autre côté de Lilia, vue sur le phare de l'Île Vierge, vue sur le vieux phare de l'Île Wrac'h.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Au cours de la même promenade, la maison d'un aficionado de Tintin

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Un autre jour, en descendant du plateau rive droite de l'Aber Wrac'h

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Au port de l'Aber Wrac'h,

- amarré à la tonne de marine, Bel-Espoir II, le voilier de feu le père Jaouen, à présent reconstruit avec une coque métallique neuve qui a remplacé celle fracassée lors de l'accident survenu en 2016 au chantier lors d'une tempête
- le beau voilier de nos amis britanniques, de passage au port
- la balise latérale tribord Touris
- les bateaux dans la belle lumière du couchant

 

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Au fond de l'Aber, à la cale de Paluden, un beau voilier également britannique, à l'allure plus bohême que celui de nos amis...

Autour de Saint-Pabu

Côté sud :

Des images d'une promenade du bourg de Pospoder au petit port de Mazou, l'un des très rares qui ait conservé les traditionnels poteaux d'amarrage en bois, soigneusement entretenus (il n'en reste que deux en Bretagne, Mazou et le port de Gwin Zegal, à Plouha, dans les Côtes d'Armor)

Le phare du Four est visible pendant toute la promenade. Au retour, le panorama depuis la table d'orientation de la pointe de Garchine (1991).  La dalle de granite de l'Aber Ildut provenant de l'ancienne carrière de Calès a été taillée par Claude Conq, tailleur de pierres à Brélès. La table d'orientation a été dessinée par l'artiste peintre Anne Cadiou. Son œuvre a été émaillée par Philippe Lalys sur lave de Volvic non gélive à la faïencerie Henriot de Quimper.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Un autre promenade, partant du petit port d'Argenton (Commune de Landunvez). La petite guérite, comme la côte en est parsemée.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Vues de l'Île d'Yoc'h, à la silhouette caractéristique, dont une avec un four à goëmon en premier plan.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Au bout de la promenade, l'anse de Penfoul, haut-lieu du surf.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Impossible de manquer dans ce billet la chapelle Saint-Samson, construite en 1785 pour remplacer une autre plus ancienne. Elle était traditionnellement le but d'un Pardon de la Mer.

Autour de Saint-Pabu

Deux belles vues de la côte de Trémazan (commune de Landunvez)

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Au dessus de Portsall (commune de Ploudalmézeau), célèbre pour le naufrage de l'Amoco Cadiz le 16 mars 1978 et la première "marée noire" de grande ampleur subie par les côtes françaises, le site préhistorique du Guilliguy, avec sa grande croix...

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

....et sa vue imprenable.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Terminons sur Saint-Pabu, au bord de l'Aber Benoît, qui mérite son appellation auto-attribuée de Perle des Abers.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Chez l'auteur, l'albizia du jardin est en beauté, la cuisine des produits de la mer est simple.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Le canot historique Yvon Salaün a mouillé dans l'Aber pendant tout juillet, n'en sortant que pour des promenades en mer à la fête de Portsall au profit de la SNSM.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu

Le 15 août, après la messe sur l'eau au quai du Stellac'h et la bénédiction de la mer et des bateaux, a eu lieu l'hommage traditionnel aux péris en mer, avec le jet de gerbes à la mer depuis le canot tous-temps de la SNSM de l'Aber Wrac'h et la ronde des bateaux.

Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
Autour de Saint-Pabu
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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 08:00

 

Après notre billet dernier et son allusion au Trégor finistérien, le lecteur souhaitera sans doute des précisions sur la capitale historique de cette belle région du Trégor, Tréguier, ancienne cité épiscopale riche et puissante, à l'histoire tourmentée, aujourd'hui simple chef-lieu de canton de 2500 habitants. On attribue la fondation de l'évêché, vers 550, à l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne, saint Tugdual (ou Tugal, ou Tual), connu aussi sous le nom de Pabu ou Tudy (les six autres saints étant saint Malo, saint Samson, saint Brieuc, saint Pol Aurélien, saint Corentin et saint Paterne).

On ne s'étonnera donc pas que Tréguier ait été aussi désignée du XIe au XIIIe siècle par le nom de Saint-Pabu, comme le modeste bourg de la villégiature de l'auteur.

L'entrée de la ville, face au port, par la rue Ernest Renan, se fait entre deux vieilles maisons qui s'appuient sur des tours de l'ancienne enceinte.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Tréguier compte des dizaines de maisons anciennes classées monuments historiques.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Dont la maison natale d'Ernest Renan (1823-1892), qui abrite aujourd'hui un  musée consacré au grand homme.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

À deux pas, sur la place du Martray, principale place de la ville, au pied de la cathédrale, une statue de Renan, avec la déesse Athéna fut érigée en 1903.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

 Son inauguration le 13 septembre 1903 par le Président du Conseil Émile Combes en personne, fut vécue comme une véritable provocation par les catholiques. Ceux-ci protestèrent vigoureusement et répliquèrent par l'édification d'un « calvaire de réparation », dit aussi « calvaire de protestation », inauguré en la solennité du Pardon de Saint Yves le 19 mai 1904 par l'archevêque de Rennes, le cardinal Labouré et qui est encore visible sur l'un des quais du port de Tréguier.

Deux cartes postales de l'époque, commémorant ce qui est resté dans l'histoire comme les affrontements de Tréguier (1903-1904), un peu avant la loi de séparation des Églises et de l'État du 9 décembre .

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Un des joyaux de Tréguier est la cloître de l'ancienne cathédrale (1450-1468), restauré en 1507.  Les arcatures sont décorés par des remplages à formes de trilobes et de quadrilobes conformes à ce que l'on trouve ailleurs dans l'édifice, de même que les colonnettes à chapiteaux unis. L'objectif était probablement d'assurer une unité esthétique avec le reste de la cathédrale, quitte à reprendre des formes archaïsantes. Elles sont cependant contrebalancées par une modénature très fine, ainsi que par la grande lucarne à claire-voie et les portes à imposte ajourée de la salle du chapitre.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Les allées sont parsemées de gisants qui y ont été transférés au XIXe siècle, pour beaucoup en provenance d'abbayes détruites des environs. La charpente en bois est particulièrement ornée et bien conservée.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Lors de notre passage sa tenait dans le cloître une exposition consacrée au sculpteur Renato Parigi, né en 1939 à Tréviglio (province de Bergame) et établi en France depuis 1964.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Ses œuvres forment avec les gisants un ensemble harmonieux. 

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

On a depuis le cloître une belle vue sur la cathédrale Saint-Tugdual, notamment sur les trois tours (la tour de Hastings, dernier vestige de la cathédrale romane, la tour du Sanctus et la tour des cloches à la flèche ajourée) et sur le chevet.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

L'entrée principale de l'église est située sous la tour des cloches, sur la place du Martray.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Vue de la nef

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Dans les bas-côtés se trouvent de nombreux enfeus, abritant des gisants. Les beaux vitraux du chœur, modernes, sont dus au maître verrier Hubert de Sainte-Marie (1923-1991), dit HSM.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Saint Yves est omniprésent dans l'église.

Yves Hélory de Kermartin, ou Yves de Tréguier, ou Erwan Helouri en breton, ou saint Yves dans la tradition catholique, est un prêtre et official du diocèse de Tréguier, né probablement vers 1253 au manoir de Kermartin à Minihy, dans le Duché de Bretagne, et décédé le 19 mai 1303 au même endroit.

Considéré par l'Église catholique comme ayant consacré sa vie à la justice et aux pauvres, il est canonisé le 19 mai 1347 par le pape Clément VI. Saint Yves est le saint patron de toutes les professions de justice et de droit, notamment celle d’avocat. Il est également saint patron de la Bretagne et fait l'objet d'un grand pardon à l'occasion de la fête de la Saint-Yves tous les ans à Tréguier. On le fête le 19 mai.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor

Saint Yves est aussi présent par son tombeau monumental, cénotaphe néogothique construit entre 1886 et 1890 pour remplacer l'édicule édifié au XVe siècle aux frais du duc Jean V de Bretagne qui avait été détruit en mai 1794 par le bataillon d’Étampes. Ce tombeau est presque entièrement construit en pierre blanche de Chauvigny, à l'exception du socle du gisant, en granite breton, et de la statue elle-même, réalisée en marbre. Les angles et les piliers latéraux portent douze statues de saints bretons, venues remplacer en cours de projet le collège apostolique du dessein initial.

Ne pas manquer non plus, dans son reliquaire doré, le chef de Saint-Yves, porté en procession solennelle chaque année le 19 mai, jour du pardon, de la cathédrale à Minihy-Tréguier, où naquit le saint.

Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
Tréguier (Landreger), Côtes d'Armor
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6 août 2022 6 06 /08 /août /2022 08:00

Un billet de vacances, la découverte d'une commune littorale du Trégor finistérien (partie de l'évêché de Tréguier rattachée en 1790 au département du Finistère alors que la plus grande partie l'était à celui des Côtes-du-Nord) :  Saint-Jean-du-Doigt, dont le nom curieux (Sant-Yann-ar-Biz en breton) vient d'une relique supposée être l'index de saint Jean-Baptiste.

Cette relique a été à l'origine de pèlerinages extrêmement populaires dès le quinzième siècle, qui expliquent la richesse de l'église et de l'enclos paroissial qui l'entoure, un des plus septentrionaux du Finistère.  (sur d'autres enclos paroissiaux, voir nos billets des 28 avril 2016, 24 août 2019, 7 septembre 2019).

La haute silhouette de l'église constitue le centre du village,

« Lorsqu'en arrivant par la route de Morlaix, on découvre soudain le bourg dominé par la vieille tour gothique, le ruisseau murmurant sous un berceau de verdure et de fleurs, et la mer barrant de sa ligne bleue l'échappée de vue qui s'ouvre au nord, tout ce vallon d'une fraîcheur incomparable, il semble que sur ce coin de terre béni s'étend encore la bienfaisante influence du Précurseur, comme s'y étend l'ombre du beau monument construit en son honneur par la foi de nos pères. » (Louis Le Guennec 1878-1935)

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

avec son chevet vertical, donnant sur la place de la mairie, place Tanguy-Prigent, dénommée d'après le grand homme de la commune, François Tanguy-Prigent (1909-1970), maire et conseiller général dès 1934 à 25 ans,  plus jeune député de France en mai 1936, résistant, ministre de l'Agriculture à la Libération (de septembre 1944 à octobre 1947).

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Mais l'entrée de l'enclos se fait du côté opposé, par l'arc de triomphe, qui symbolise le passage du profane au sacré. L'entrée principale, grande baie couronnée d'une large arcade gothique fleuronnée, est encadrée de deux contreforts à pinacles et de deux niches à dais sculptés abritant, à droite, saint Jean et, à gauche, saint Roch. Elle ne s'ouvrait autrefois que pour le défunt lors de son dernier passage vers la tombe ou pour les foules. La petite porte latérale à échalier était affectée au passage des fidèles isolés.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Derrière l'arc, la fontaine monumentale (1690)
Le grand bassin circulaire est orné de têtes de lions et de trois vasques superposées, soutenues par un pilier central. Sur la première vasque, un groupe de statuettes figure le baptême du Christ. Dieu le Père, s'inclinant pour bénir son fils, domine la fontaine. Avant d'être coulés en plomb, les personnages ont été dessinés par J. Lespaignol, sculpteur de la mise au tombeau de l'ossuaire de Saint-Thégonnec. Amenée par un conduit souterrain, l'eau jaillit de la vasque supérieure, tombe dans les deux autres par les bouches de têtes d'anges, et s'écoule enfin dans le bassin.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

En progressant vers l'église, on passe à côté de la croix. Cette croix à fleurons portant un crucifix est beaucoup plus récente que le reste de l'enclos et commémore une mission de 1877.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

L'église impressionne par ses proportions pour un modeste bourg, d'autant qu'elle était restée chapelle succursale de la paroisse de Plougasnou jusqu'à la Révolution, même si elle jouissait, dès le XVIe siècle de tous les attributs d'une trêve.
L'architecture présente un net clivage entre le style gothique rayonnant du temps de Jean V, vers 1425, et le flamboyant du temps d'Anne de Bretagne.  La première campagne de construction, de style rayonnant (1420 à 1440), prend appui sur l'élément le plus ancien, le massif inférieur de la tour. Cette campagne englobe la tour jusqu'à la chambre des cloches et les trois premières travées de la nef. La deuxième, de style flamboyant, englobe la partie orientale et la chambre des cloches (1460 à 1470). Elle se termine par le porche sud (1480 à 1485) - La dernière (1510-1513) parachève l'édifice. Elle comprend la chapelle de l'Isle, la reprise de la façade occidentale et le couronnement de la tour.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Parmi la statuaire, cette vierge à l'enfant du XVIIe siècle et cette statue rustique de saint Jean-Baptiste.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Le trésor de l'église a été épargné par le Révolution et est accessible au public :

- buste-reliquaire de Saint-Mériadec, fin XVe siècle, argent sur âme de boi
- bras-reliquaire de Saint-Maudez, vers 1500, argent sur âme de bois, par Jehan Grahant, orfèvre à Morlaix
- croix de procession, XVIe siècle, argent sur âme de bois

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

À signaler, de beaux vitraux modernes (1990) œuvre du peintre-verrier Louis-René Petit (1934-2007) :

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Un des plus remarquables éléments de l'enclos est l'oratoire du Sacre.

Conçu en 1576 par l'architecte Michel Le Borgne, l'oratoire du Sacre est un édifice de la Renaissance, en pierre de taille de l'Île Grande (Côte d'Armor) à baies ouvertes séparées par 7 balustres carrés ; il se termine par un chevet en hémicycle percé d'un œil-de-bœuf. Son toit pyramidal aux ardoises provenant initialement d'Angleterre est surmonté d'un clocheton ajouré.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Contre le chevet prennent appui un autel de pierre et des consoles supportant autrefois les statues de la Vierge et de saint Jean-Baptiste, commandées au sculpteur morlaisien Jacques Chrétien, Les poutres à « engoulant », les clés pendantes et surtout les sablières présentant des masques, des végétaux, des saynètes mythologiques associées à des figures chrétiennes, sont l'œuvre d'un menuisier local, Raoul Becyvin.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

Jouxtant l'enclos, on remarquera la Maison du Gouvernement ou Grande Maison de Saint-Jean. C'était la résidence du Gouverneur Ecclésiastique de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, belle demeure de 1562-1572 agrandie au XVIIe siècle. 

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien

En terminant ce billet, il faut rappeler que Saint-Jean-du Doigt a accueilli au tournant du siècle dernier un certain nombre d'artistes, à l'initiative du propriétaire du Grand Hôtel de Saint Jean et des Bains qui fit construire pour ses invités une Maison des Peintres sur une colline dominant le village. Parmi les plus connus des peintres qui y ont séjourné, citons Adolphe MOREAU-NELATON (1859-1927),  auteur de l'affiche qui adorne l'en-tête de ce billet, Maxime MAUFRA (1861-1918) auteur de nombreuses toiles ayant pour sujet la côte à Saint-Jean, Mathurin MEHEUT (1882-1958), Moïse KISLING (1891-1953)...
Aujourd'hui, tout au long de l'été, se tiennent dans la Maison des Peintres des expositions organisées par la municipalité.

Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
Saint-Jean-du-Doigt, Trégor finistérien
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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 08:00

Comme annoncé dans notre billet précédent, le Musée Picasso présente simultanément à l'exposition autour des nouvelles œuvres de la dation Maya Picasso, une exposition centrée sur elle.

María de la Concepción, surnommée Maya, naît le 5 septembre 1935. Elle est la première fille de Pablo Picasso et le fruit de son amour passionnel pour Marie-Thérèse Walter, jeune femme rencontrée en 1927. L’arrivée de cette enfant est un bouleversement pour Picasso. Dans son œuvre, elle se traduit par la représentation de scènes de vie intimes emplies de tendresse et la réalisation d’un ensemble exceptionnel de portraits. Maya, qui grandit dans une période marquée par les conflits et les restrictions, inspire également à l’artiste la création de jouets de fortune. Les silhouettes en papier découpé et les poupées articulées résonnent alors avec ses préoccupations plastiques du moment. Au lendemain de la guerre, alors que Picasso s’installe dans le sud de la France où il fonde une nouvelle famille, Maya continue de partager des moments de grande complicité avec son père en participant en tant qu’assistante au tournage du film Le Mystère Picasso. (...) Cette exposition met en évidence l’amour unissant Picasso et sa fille tout autant que l’extraordinaire énergie créatrice que l’artiste a déployée pour Maya. Perpétuant le profond désir de filiation qui transparait dans l’œuvre et la vie de Picasso, elle révèle au public un volet intime de son histoire familiale.

Les trois autres enfants de Pablo Picasso :

Portrait de Paulo,  fils de Pablo et d'Olga Khokhlova, né en 1921, Dinard, septembre 1922, huile et lavis sur bois
Claude écrivant,  fils de Pablo et de Françoise Gilot, né en 1947,  Vallauris, 11 janvier 1951, huile sur toile
Paloma aux têtards, fille de Pablo et de Françoise Gilot, née en 1949, Vallauris, 15 avril 1954, huile sur toile 
 

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Première Neige, Le Tremblay-sur-Mauldre, 1938, craie, fusain et huile sur toile
Pablo Picasso réalise ce portrait en s'inspirant d'une photographie qu'il avait prise de Maya, au Tremblay-sur-Mauldre, le 7 février 1937. Sur ce cliché, la petite fille apparaît de profil, avec un bonnet sur la tête. L'effet vaporeux, à l'origine du titre Première Neige, donne à l'œuvre l'aspect d'un pastel. En réalité, Picasso l'a exécutée avec un mélange d'huile, de fusain et de craie, une technique mixte originale qui témoigne des innovations plastiques de l'artiste. Plus tard, Maya précisera que la photographie initiale avait immortalisé le jour de ses premiers pas.

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Particulièrement mis en valeur au débouché du grand escalier de l'hôtel Salé, un Portrait de Marie Thérèse (la mère de Maya), Paris, 6 janvier 1937, huile sur toile

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Portrait de Marie-Thérèse, Paris, 27 décembre 1935, crayon sur papier vélin
Portrait de Marie-Thérèse, Paris, 4 décembre 1937, huile et crayon sur toile
Nu couché, Boisgeloup, 4 avril 1952, huile sur toile

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Portrait de Maya à trois mois, Paris, 11 décembre 1935, crayon sur papier vergé

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Mère et enfant, Marie Thérèse Walter emmitouffle Maya, 1936

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Portrait de Maya endormie, Paris, 1938, aquarelle et encre sur papier quadrillé

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

La Minotauromachie, Paris, 23 mars 1935, eau-forte, grattoir et burin sur cuivre, VIe état, épreuve tirée en noir-brun par Lacourière

Véritable chef-d'œuvre de la gravure, La Minotauromachie, réalisée durant les premiers mois de grossesse de Marie-Thérèse Walter, annonce l'arrivée de Maya dans une fable intime qui combine récit mythologique et univers de la corrida. Au centre de la composition apparaît une femme torero enceinte. Celle-ci blessée, est supportée par un cheval éventré, possible symbole de la fin tragique du mariage du peintre avec Olga dont il se sépare quelques semaines plus tard. Face à un Picasso-Minotaure avançant à tâtons, Marie-Thérèse apparait une seconde fois, allégorie d'espoir et symbole de sérénité pour l'artiste, sous la forme d'une jeune femme qui tient un bouquet de fleurs.

Famille mythologique, Juan-les-Pins, 27 avril 1950, encre sur papier vergé bleu

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Maya à la poupée, Paris, 16 janvier 1938, huile sur toile
Maternité, Paris, 22 janvier 1938, huile sur toile
Maya à la poupée et au cheval, Paris, 22 janvier 1938, huile sur toile

Sagement assise, Maya semble regarder le spectateur d'un air solennel, dans une attitude qui évoque les portraits d'enfants royaux réalisés par Diego Velázquez (15991660). Mais ici, l'artiste compose une œuvre qui porte une double signification. La première, la plus immédiate, est donnée par le titre même du tableau : il s'agit du portrait de sa fille avec ses jouets. La deuxième renvoie à une image sacrée de la sainte famille. Le visage de la poupée ressemble étrangement à celui de Pablo Picasso, tandis que celui de Maya revêt les traits de Marie-Thérèse Walter. Le baiser que Maya échange avec sa poupée, dont le nez, la bouche et le menton s'entremêlent, symbolise le bonheur que l'une et l'autre apportent à l'existence de l'artiste.

Maya au tablier, Paris, 27 février 1938, huile sur toile

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Maya au bateau, Paris, 28 janvier 1938, huile sur toile
Maya au bateau, Paris, 4 février 1938, huile sur toile
Maya au bateau, Paris, 5 février 1938, huile sur toile

Dans les peintures de Pablo Picasso, mère et fille se confondent souvent. En effet, quand l'artiste représente sa fille, il emprunte des attributs utilisés auparavant pour figurer sa compagne. Ce visage face-profil, le béret ainsi que les cheveux aux couleurs acidulées sont caractéristiques des portraits de Marie-Thérèse Walter que le peintre réalise au début des années 1930. Toutefois, quand il s'agit de représenter Maya, Picasso parvient toujours à faire transparaître, dans le traitement du regard notamment, la personnalité enjouée et le caractère déterminé de son enfant.

Fillette couronnée au bateau, Paris, 18 juin 1939, huile sur toile

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Maya en costume marin, Paris, 23 janvier 1938, huile sur toile

« Quand j'étais enfant, je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant. » On retrouve dans cette toile la spontanéité et la naïveté propres au monde de l'enfance. Transgressant volontairement les règles de proportions et de perspectives, l'artiste organise sa composition sans profondeur : la silhouette simplifiée de la fillette occupe toute la hauteur de la toile et est plaquée sur un fond bicolore. En signant de son nom le galon du béret de Maya, Picasso revendique sa paternité.

Fillette, Royan, 7 novembre 1939, huile sur toile
Enfant sur une chaise (Maya), Royan, 5 octobre 1939, huile sur toile

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Dans cette même salle, trois sculptures : 

Tête de femme, Boisgeloup, 1931-1932, original en plâtre et bois
Tête de femme, Boisgeloup, 1931, plâtre original
Buste de femme, Boisgeloup, 1931, plâtre original
 

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Maya dansant, Paris, 1er juin 1942, crayon sur papier quadrillé, feuille de carnet
Portrait de Maya, Paris, 25 octobre 1942, crayon sur papier vélin, feuille de carnet à spirale

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Portrait de Maya à la poupée dans les cheveux, Paris, 17 juin 1943, crayon, tissu, ruban et épingle sur papier vélin, feuille de carnet à spirale

Pablo Picasso représente ici Maya d'un trait fin et rapide. L'accentuation des contours donne davantage de volume à son visage qui est semblable à ceux des poupées de porcelaine. Suivant les principes de l'assemblage, l'artiste épingle une poupée miniature dans les boucles anglaises de la fillette. Confectionné à partir de chutes de tissu et de ruban, l'objet sommairement façonné tranche avec le tracé délicat qui caractérise le dessin. Unique en son genre. ce portrait témoigne de l'inventivité artistique que Maya inspire à Picasso

Portrait de Maya, Paris, 25 décembre 1943, crayon sur papier vélin, feuille de carnet à spirale

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Portrait de Maya, Paris, 21 août 1944, aquarelle et encre sur papier vélin, feuille de carnet à spirale

Pablo Picasso dessine ce portrait de Maya à la veille de la Libération de Paris par les Alliés, le 25 août 1944. Coiffée de son habituelle natte remontée en chignon, la jeune fille est tournée vers sa gauche, le regard dirigé vers un avenir meilleur. A l'aube de son neuvième anniversaire, elle incarne par sa jeunesse l'espoir qui renaît après cinq longues années de guerre. L'artiste porte une attention particulière aux détails de sa chevelure, notamment aux petits cheveux laissés sur sa nuque, ainsi qu'à la douceur de son profil.

Portrait de Maya de profil, Vallauris, 13 février 1951, crayon sur papier vélin
 

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Parmi les figures crées par Picasso à l'époque de la petite enfance de Maya :

La Porteuse de jarre, Paris ou Boisgeloup, 1935, éléments de bois peints, objets et clous sur socle de ciment et bois
Figure, Paris ou Boisgeloup, 1935, louche, griffes, bois, ficelle et clous

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo

Dans l'exposition figurent aussi un certain nombre de memorabilia de la famille de Picasso. Parmi ceux-ci, pour conclure ce billet, des dessins réalisés par Maya lorsqu'elle était écolière :

Musée Picasso : Maya Ruiz-Picasso, fille de Pablo
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