Elne, petite cité au grand passé
15 Avril 2016 , Rédigé par japprendslechinois
Peu de petites communes (8450 habitants au recensement de 2013) peuvent se vanter d'avoir abrité le campement d'Hannibal en 218 avant JC, comme en atteste Tite-Live, alors que sous le nom d'Illiberis elle était déjà un important oppidum.
Elle est surtout visitée aujourd'hui pour sa très belle cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie qui en domine les venelles endormies.
Arrivés sur le plateau des garaffes, derrière le chevet de la cathédrale, nous découvrons le monument aux morts de la première guerre mondiale, œuvre d'Aristide Maillol : on ne regrette pas le poilu avec sa baïonnette et son coq qui orne habituellement ce genre d'édifice...
Le chevet roman présente un bel appareil et de fines sculptures. Au passage, on y rappelle le sac d'Elne en 1285 par Philippe le Hardi (en catalan...)
Le chemin derrière le chevet mène à un très beau cloître du XIIème siècle que nos agapes tardives ne nous permettent pas de vous présenter, étant arrivés au moment de sa fermeture...Ce sera pour un futur blog. Le lecteur devra se contenter de 'intérieur de la cathédrale, dans son dépouillement austère. Au passage, un retable catalan du XIVème siècle en hommage au saint patron de l'auteur de ce blog.
Les tours de Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - dont les reliques ont malheureusement quitté la ville pour Perpignan, avec l'évêque, le 2 juillet 1802 - sont impressionnantes, surtout la tour sud avec ses arcatures. La tour nord en briques est un ajout plus récent.
Elne a été le siège d'un évêché, attesté dès 571, création des Wisigoths à la suite du démembrement de l'archevêché de Narbonne. Les évêques d'Elne se mirent à résider le plus souvent possible à Perpignan, capitale du royaume de Majorque, dès le XIIème siècle et obtinrent officiellement en 1602 de pouvoir transférer leur résidence à Perpignan, même si le siège de l'évêché resta à Elne jusqu'en 1801, date à laquelle la collégiale Saint-Jean de Perpignan devint la nouvelle cathédrale du diocèse toujours intitulé de Perpignan-Elne.
L'entrée principale, dont le portail de marbre, orné de la mention "République Française" et de la devise de la république, porte encore des traces de l'incendie de 1285, donne sur une placette très agréable où les visiteurs du 3ème âge ont pu prendre quelques instants de repos.