Seydou Keïta, photographe africain
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La galerie consacrée depuis quelques années par le Grand Palais à la photographie nous permet souvent de belles découvertes : c'est le cas ce printemps avec Seydou Keïta (1921-2001). Nous l'avons qualifié dans le titre de photographe africain, mais il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXe siècle.
Comme l'indique le dépliant de l'exposition, "la valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, la modernité et l’inventivité de ses mises en scène lui ont valu un immense succès. Il prend sa retraite en 1977, après avoir été le photographe officiel d’un Mali devenu indépendant. Son œuvre constitue un témoignage exceptionnel sur la société malienne de son époque.
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Né vers 1921 à Bamako (à cette époque capitale du Soudan français). Il devient dès l’âge de 7 ans apprenti menuisier auprès de son père et de son oncle. Ce dernier lui offre en 1935 son premier appareil photo, un petit Kodak Brownie.
C'est en 1948, après avoir appris la photo en autodidacte, qu'il ouvre son studio dans un quartier de Bamako près de la gare. Il réalise des portraits de commande, individuels ou de groupe, avec une chambre 13 x 18, en noir et blanc, avec une préférence pour la lumière naturelle. La plupart des tirages d’époque sont des tirages contact, au format du négatif, que Keïta réalise lui-même.
Keïta dira plus tard : "Vous n'avez pas idée de ce que j'ai ressenti la première fois que j'ai vu mes négatifs tirés en grand format, sans une seule tache. Je savais à ce moment-là que mon travail était vraiment très bon. Dans mes photos, les gens ont l'air si vivants, on dirait presque qu'ils sont là, debout devant moi."
Citons la présentation de l'exposition : "Seydou Keïta aime tout simplement la photographie et veut donner à ses clients la plus belle image possible. Il positionne la plupart du temps ses sujets, en buste légèrement de trois quart ou en pieds, et utilise des fonds en tissu, à motifs décoratifs, qu’il change successivement au bout de quelques années, tout en les réutilisant parfois. C’est grâce à ces fonds qu’il pouvait à peu près dater ses clichés. Avec les premiers bénéfices de son activité, il acquiert des vêtements « chics », à la mode occidentale, des accessoires, du petit mobilier, un poste de radio, des bijoux mais aussi une voiture et un scooter qui sont gracieusement mis à la disposition de ses clients qui ont le loisir de composer ainsi leur représentation".et ne boudons pas notre plaisir de retrouver Singer, scooter, Solex et 203 de notre enfance...dans le Soudan français de notre enfance.
Encore quelques belles compositions....
et terminons sur un clin d'œil avec deux clichés "symétriques".
Le 22 septembre 1960, la République soudanaise proclama son indépendance, Modibo Keïta devint le premier président de la République du Mali. En 1962, à la demande des autorités, Keïta ferma son studio et devint photographe officiel du gouvernement, jusqu’à sa retraite en 1977. Il décèdera à Paris en 2001.