Propriété Caillebotte à Yerres

Belle découverte d'un lieu enchanteur proche de la capitale : l'ancienne villégiature de la famille du peintre Eugène Caillebotte, à Yerres (Essone), magnifiquement restaurée ainsi que son parc à l'anglaise.
A vrai dire, la famille Caillebotte ne l'a possédée que de 1860 à 1879, mais Eugène Caillebotte (1848-1894) y a passé ses vacances quand il était pensionnaire et elle l'a beaucoup inspirée lors de sa -courte - carrière de peintre puisqu'il y a peint quelque 80 toiles.
Cette villa néo-palladienne, son parc et ses fabriques sont dues à Pierre Frédéric Borrel, cuisinier de Castelnaudary venu faire fortune à Paris, propriétaire du célèbre restaurant le Rocher de Cancale, qui acquit cette propriété, alors un ensemble agricole, en 1824 et fit faillite en 1843. Elle eut donc plusieurs propriétaires avant Martial Caillebotte, père du peinte, et après que Eugène et son frère Martial l'eussent revendue en 1879 après la mort de leur mère, jusque sa vente à la ville d'Yerres en 1973 dans le cadre du règlement judiciaire de la société dont son dernier propriétaire était dirigeant. La ville en fait classer la plus grande partie dès 1975, mais n'en entreprend la restauration qu'en 1995, pour aboutir à son ouverture au public en 2017.
L'intérieur a été remeublé, après des recherches documentaires, grâce à des dépôts trentenaires du mobilier national. Salle à manger...
Salon...
Salle de billard...
Petit salon de musique...
Bibliothèque...
...et une imposante chambre Empire au premier étage.
Dans les petites chambres de l'étage, des présentations rappellent la carrière des frères Caillebotte : Alfred, prêtre, longtemps curé de Notre-Dame de Lorette à Paris, Martial, compositeur de musique et photographe, et Gustave Caillebotte qui non content d'être le mécène de ses amis impressionnistes et peintre lui-même, fut un architecte naval de talent.
L'ancien atelier du peintre accueille actuellement une petite exposition, avec notamment deux de ses toiles, Dans l'atelier (vers 1872)
et un Autoportrait au chevalet (vers 1879)
Deux Corot, L'Atelier ou Jeune fille à la mandoline
et Dunkerque, remparts et porte d’entrée du port (1873)
et aussi Eugène Boudin, L’Entrée du port de Trouville (vers 1892-1896)
Dans le parc, l'exèdre...
la Ferme Ornée et sa volière...
le Kiosque et la grotte...
et surtout l’Orangerie.

La propriété abrite en ce moment une exposition d'oeuvres de Markus Lüpertz, dont des sculptures sont installées dans le parc...
Nu avec jouets, Femme au miroir (1993)
Le Potager est remarquablement restauré et entretenu...
...avec ses cloches à l'ancienne...
La propriété est au bord de l'Yerres, où les périssoires immortalisées par Caillebotte...
...ont été remplacées par des embarcations moins pittoresques.
Ajoutons pour finir que le parc renferme deux arbres remarquables, un cèdre de plus de 45 m, près de la maison principale...
et un platane au triple tronc de plus de 43m.