ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (1ère partie)

Une exposition un peu "hors normes" va bientôt fermer ses portes au Grand Palais. Selon les organisateurs :
"L’exposition Rouge. Art et utopie au pays des Soviets présente un ensemble de plus de 400 œuvres conçues dans un contexte social et politique particulier. Son parcours chronologique commence en 1917 avec la révolution d’Octobre et se termine en 1953, année de la mort de Staline.
Elle interroge la manière dont le projet de société communiste a engendré des formes d’art spécifiques. Des années 1920, marquées par un grand nombre de propositions d’avant-garde, aux années 1930 qui voient l’affirmation d’un dogme esthétique, le parcours aborde tous les domaines des arts visuels : peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma, design, arts graphiques avec des œuvres, pour la plupart jamais montrées en France.
Les artistes tels que Rodtchenko, Malevitch, Klutsis … ont voulu accompagner par leurs œuvres l’édification du socialisme et contribuer à la transformation du mode de vie des masses. C’est cette histoire, ses tensions, ses élans comme ses revirements que relate l’exposition en posant la question d’une possible politisation des arts."
1ère partie : l’art dans la vie : le productivisme
Mobiliser les masses
Vladimir Tatline (1885-1953) : Maquette du monument à la IIIe Internationale communiste, 1919
Porcelaine de propagande :
Natalia Danko : Les Rouges et les blancs (Jeu d’échec de 25 pièces)
Pyotr Vytchegzhanin : Assiette « Laissons la classe bourgeoise périr, laissons le capital disparaitre » (1920)
Vladimir Maïakovski : affiche Rosta n°314
légende :
En haut à gauche : « Les gris ! On vous crie dessus »
En haut à droite : « Ca suffit de s’agiter dans la vase bourgeoise »
En bas à gauche : « La seule rédemption est le communisme »
En bas à droite : « Attrapez-le ! Heureusement, la seule issue est cet escalier »
Vladimir Lebedev : Le fantôme rouge du communisme se déplace à travers l’Europe (1920)
Vladimir Maïakovski : « Chaque absentéisme est une joie pour l’ennemi. Un héros du travail est un coup pour la bourgeoisie ». affiche ROSTA n°858 (1921)
Nikolaï Lakov : Esquisses pour décoration de wagon d’agit-train «L’éducation est la base de la liberté» (1919-1920)
Ivan Pugni (Jean Pougny) : Esquisse pour un panneau (Encre de chine, aquarelle
sur papier)
Boris Korolev : Mikhaïl Alexandrovitch Bakounine, Projet de monument pour Moscou (bronze)
Reconstitution du dispositif scénique réalisé d"après les plans de Liubov Popova
pour Le Cocu magnifique de Crommelynck, mise en scène par Meyerhold en 1922.
La peinture traditionnelle et ses nouveaux sujets
Viktor Perelman : Le Correspondant ouvrier (1925)
Evgueni Katsman : L’Instituteur de campagne (1925)
Isaac Brodsky : Devant le cercueil du chef (1925)
Boris Koustodiev : Le Bolchevik (1920)
Sergueï Malioutine : V.I. Lénine sur son lit de mort (1925)
Efim Tcheptsov : Séance de la cellule villageoise du Parti communiste (1923-1924)
Ivan Chadr : L’Ouvrier au marteau (1922, Bronze)
Kouzma Petrov-Vodkine : Fantaisie (1925)
Kouzma Petrov-Vodkine : Ouvriers (1926)
Le réalisme critique allemand en Russie soviétique
Otto Nagel : Le Jubilaire (1924)
Rudolf Schlichter : Grève à Berlin (1920)
Otto Griebel : Exposition des marchandises bon marché (1923)
Eric Johansson : En bas on a faim, parce qu’en haut on s’empiffre (1923)
George Grosz : Dieu-Capital (Encre de Chine sur papier, 1923-1924)
Jankel Adler : Homme et petite fille (Début des années 1920)
Heinrich Vogeler : Le Secours rouge international (1924)
Réinventer les objets du quotidien
Vladimir Tatline : Fauteuil (1927-1929)
Prokofiev I., Khroutski V. N., Tchegodaïeva T. N. Tchaïko I. M., avec le concours de Prochkine A. N. :
Projet de « maison-commune » destiné à loger 2000 personnes, pour les ouvriers de Leningrad.
Et surtout ce magnifique ensemble d'Alexandre Rodtchenko :
Club ouvrier du pavillon de l’URSS à l’Exposition des arts décoratifs et industriels modernes de Paris (1925)
Ensemble de 20 éléments : 12 chaises, 2 tables-pupitres, 1 présentoir photographique, 1 bibliothèque, 1 échiquier et 2 chaises, 1 tribune équipée d’un panneau-écrans (Bois et métal)
Affiches :
Valentina Koulaguina : Ouvrières de choc, renforcez les équipes de choc, maîtrisez la technique, augmentez le nombre de cadres de spécialistes prolétariens (1931)
Gustav Klucis : L’URSS est la brigade de choc du prolétariat mondial (1931)
Gustav Klucis : Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline ! Esquisse pour une affiche (1933)
Une nouvelle figuration
Kazimir Malévitch : Silhouette de femme (1928-1929)
Kazimir Malévitch : Le Cheval blanc (vers 1930-1931)
David Chterenberg : Meeting au village (1927)
Piotr Williams : Installation d’un atelier (1932)
Ousto Moumine : Mais à présent même les aveugles devraient voir que le secteur agricole, même lorsque nous aurons mécanisé les kolkhozes à 100 %, ne saurait se passer du cheval… (affiche, 1933)
Viatcheslav Pakouline : Carter de turboréacteur (1931-1932)
Alexandre Deïneka : La Construction de nouvelles usines (1926)
Georgi Roublev : Portrait de J.V. Staline (1935)
Georgi Roublev : Le Premier Tracteur d’Ukraine (1931)
Ekaterina Zernova : Usine de conserves de poisson (1927)
Youri Pimenov : « Héroïnes de film de chez nous et pas de chez nous », frontispice pour la revue L’Écran soviétique, 1927, no 19
Youri Pimenov : « Nous construisons », projet d'affiche, 2ème moitié des années 1920
Youri Pimenov : Matinée (Oudelnaïa. Eté), 1931
Nous aborderons dans un billet suivant la 2ème partie : La vie rêvée dans l’art : vers le réalisme socialiste.