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Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

29 Mai 2021 , Rédigé par japprendslechinois

Nous poursuivons dans ce billet la visite de l'exposition du Centre Pompidou, la première que nous ayons visitée le jour même de la réouverture des musées au public. (Cf notre dernier billet). Ci-dessus, dans le hall d'entrée, les photos des 106 artistes qui "font l'abstraction".

Vanessa Bell (1879, Londres - 1961, Charleston Farmhouse, Firle)

Vanessa Bell, née Vanessa Stephen est une peintre et architecte d'intérieur britannique. Elle appartient au Bloomsbury Group et est la sœur aînée de l'écrivaine Virginia Woolf

Pamela, 1913, lin
Dessin pour le textile Maud pour les Ateliers Omega, 1913, crayon et gouache sur papier
Maud, 1913, toile de lin originale
Abstract painting, vers 1914, huile sur toile

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Helen Saunders (1885, Londres - 1963, Londres)

Formée à la Slade School of Fine Art et à la Central School of Arts and Crafts, Helen Saunders se consacre à sa pratique artistique à partir de 1911. Cette année-là, elle participe à la marche pour le suffrage des femmes. En 1914, elle fait partie des membres fondateurs du groupe vorticiste et signe le manifeste paru dans la revue BLAST.

Black and Khaki, vers 1915, crayon, encre, aquarelle, gouache sur papier
Composition, Yellow and Green, vers 1915, crayon aquarelle, gouache sur papier
Vorticist Composition, Blue and Green, vers 1915, crayon, aquarelle et gouache sur papier
Canon, vers 1915, crayon et gouache sur papier
Abstract Multicoloured Design, vers 1915,gouache, aquarelle et crayon sur papier
Balance, vers 1915, crayon et gouache sur papier
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Bauhaus : l'atelier textile

Alors que le programme de l'école annonce en 1919 par son premier directeur Walter Gropius, stipule l'égalité entre les sexes, les grands noms associés au Bauhaus sont surtout ceux des hommes tels les maîtres qui y enseignent, Johannes Itten, Vassily Kandinsky, Paul Klee ou László Moholy-Nagy. Pourtant lors du premier semestre 1919, une égalité presque totale existe entre les hommes et les femmes et, sur la totalité de l'histoire de l'école, plus d'un tiers des élèves sont des femmes. À la suite du cours préliminaire, au moment de rejoindre l'un des ateliers spécialisés de l'école, un quota officieux est mis en place pour réguler le nombre de femmes admises. À l'initiative de Gunta Stölzl, une classe de femmes est créée et fusionnée avec l'atelier de tissage. Après le cours préliminaire les femmes sont systématiquement orientées vers cet atelier, suscitant pour certaines regrets et amertume. L'atelier de tissage devient ainsi un laboratoire d'expérimentations remarquables de l'abstraction. C'est également cette production qui assure la survie financière de l'école du Bauhaus.

Gertrud Arnt (1903, Raciborz - 2000, Darmstadt)

Tapis noué, 1924/1992, laine vierge nouée

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Gunta Stölzl (1897, Munich - 1983, Zurich)

Fünf Chöre, 1928, tissage jacquard en coton, laine, rayonne et soie
Design for Textile to be Woven in the Jacquard Technique, 1927, aquarelle et crayon sur papier
Bauhaus Archive, vers 1919-1927, aquarelle, pastel et crayon sur papier
Bauhaus Archive, années 1920-1930, aquarelle et crayon sur papier

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Benita Koch-Otte (1892, Stuttgart - 1976, Bielefeld)

Wallhanging, 1924, coton
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Anni Albers (1899. Berlin - 1994, Orange)

Tenture, 1927/1964, coton, soie, double tissage

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Parmi les (nombreuses) découvertes de cette exposition, une artiste formée au Bauhaus en 1927,  où elle compte Josef Albers, Paul Klee et Vassily Kandinsky parmi ses enseignants :

Florence Henri (1893, New York - 1982, Compiègne), d'origine française par son père, François de Montague et allemande par sa mère, devenue suisse par mariage en 1924 pour pouvoir s'installer en France où elle était considérée comme apatride. Elle s'est tournée vers la peinture puis la photographie après avoir étudié et pratiqué la musique en tant que pianiste de concert.

Des épreuves au sel d'argent, deux tirages originaux de 1928 et un de 1931 :

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Composition, vers 1925, gouache et collage sur papier

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Trois huiles sur toile, intitulées Composition, datées entre 1924 et 1928

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Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Dans la même salle, trois sculptures spatiales de Katarzyna Kobro (1898, Moscou - 1951, Łódí (Pologne)) datées de 1928, en métal peint et bois.

En 1917, elle commence à Moscou ses études à l'Académie des beaux-arts où elle rencontre Władysław Strzemiński qui deviendra son époux et partenaire artistique. Elle entame des recherches sur des nouvelles formes pour la sculpture qui, dès les premières réalisations, sont abstraites. En Pologne, Kobro s'engage dans les groupes de l'avant-garde artistique. Elle devient également membre du groupe Abstraction-Création. Ses réalisations les plus connues, les Compositions spatiales (1925-1931), formes géométriques ouvertes, combinent les surfaces plates avec des courbes et des ajours, peintes en blanc ou avec des couleurs primaires. La violence qu'elle subit de la part de Strzemiński l'amène au divorce. Plongée dans la misère après la guerre, elle décède prématurément à l'âge de 53 ans.

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Figure majeure de la sculpture abstraite, l'anglaise 

Barbara Hepworth (1903, Wakefield, - 1975, St Ives). Au premier plan, 
Oval Sculpture (No. 2), 1943, moulage de 1956, Plâtre sur socle de bois
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Vues de deux Sculpture(s) with Colors, 1943, bois peint, cordes.

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Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Oval Form No. 1, 1946, gouaches, graphite sur bois
Curved form (Orpheus), 1956, huile et crayon sur bois
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Dans la même salle, l'américaine

Georgia O'Keeffe (1887, Sun Prairie - 1986, Santa Fe)

Red, Yellow and Black Streak, 1924, huile sur toile
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

et l'anglaise

Marlow Moss (1889, Londres - 1958, Penzance)

White, Black, Red and Grey, 1932, huile sur toile
White with Curved Cord, 1936, huile sur toile avec corde
White with Rope, 1940, huile sur toile avec corde

La première toile évoque bien sûr Mondrian, et on pourrait croire que Marlow Moss a été influencée par ce dernier. En fait, c'est l'inverse, Piet Mondrian a découvert une toile de Moss dans une exposition, est entré en correspondance avec elle et s'est inspiré ensuite de sa technique.

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Mary Ellen Bute (1906, Houston - 1983. New York)

Mary Ellen Bute travaillant sur son oscilloscope.

Première femme cinéaste à s'initier au cinéma abstrait aux États-Unis au début des années 1930, elle est également considérée comme une pionnière dans l'expérimentation en imagerie électronique. Bien que visionnaire et prescriptrice, l'œuvre de Bute est restée pendant de nombreuses années ignorée par l'histoire du cinéma d'avant-garde.

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Abstronic, 1952 (extrait) film 35mm transféré dur vidéo HD, couleur, sonore

Intéressée par les mathématiques et les nouvelles technologies, Bute réalise avec Abstronic (1952) une hybridation, jusqu'alors inédite, entre techniques traditionnelles d'animation et composition générée électroniquement.

Expressionnisme abstrait

Janet Sobel (1893, Ekaterinoslav - 1968, Plainfield)

C'est à l'âge de 43 ans que Janet Sobel, mère de famille installée à Brooklyn, se met à peindre. Elle fait des expérimentations abstraites avec des coulures de peinture, à l'aide de pipettes en verre et d'émaux à séchage rapide. Elle incline aussi la toile et souffle sur la peinture humide. Peggy Guggenheim l'expose et dit d'elle que c'est « de loin la meilleure femme peintre d'Amérique ». Elle est considérée comme un précurseur et une inspiratrice de Jackson Pollock.

Sans titre, vers 1946, huile et émail sur carton
Sans titre, vers 1946-1948, technique mixte sur carton entoilé
Milky Way, 1945, émail sur toile
 

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Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Lee Krasner (1908, New York - 1984, New York)

Lee Krasner se tourne vers la peinture de manière précoce. En 1937 à New York, elle suit les cours d'Hans Hofmann, qui enseigne le cubisme analytique. Elle devient membre active de l'association des American Abstract Artists. En 1945, elle épouse Jackson Pollock dont elle assure la promotion alors qu'elle-même est déjà reconnue. Ils s'installent dans une ferme à Long Island. Inspirée par son environnement naturel, Krasner crée une série décisive de peintures délicates, les Little Images, réalisées à plat directement avec le tube ou en diluant la peinture avec de la térébenthine. Après la mort de Pollock en 1956, elle réalise des peintures de formats de plus en plus grands. Son œuvre a souvent pâti du fait qu'elle était Mme Pollock et de la misogynie du milieu de l'art.

Sans titre, 1948, huile sur toile
Sans titre, 1947, huile et émail sur toile de lin
Sans titre, 1949, huile sur toile

 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Elaine de Kooning (1918, New York - 1989, Southampton (NY, États-Unis)

Elaine Fried étudie l'art et a tout juste vingt ans lorsqu'elle rencontre le peintre hollandais Willem de Kooning à New York. Elle prend des cours auprès de lui. Ils se marient en 1943. En 1948, elle passe l'été au Black Mountain College (Caroline du Nord), un établissement d'enseignement expérimental. Elle y suit les cours de théorie des couleurs du peintre Josef Albers, ainsi que ceux de l'architecte Richard Buckminster Fuller. Elle participe à d'importantes expositions collectives à New York dans les années 1950, avec une première exposition individuelle en 1954.

Black Mountain #16, 1948, émail sur papier monté sur toile

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Hedda Sterne (1910, Bucarest- 2011, New York)

Au cours d'une carrière qui couvre une grande partie du 20e siècle, Hedda Sterne a toujours refusé d'adopter une « marque de fabrique ». À son arrivée aux États-Unis en 1941, Jean Arp la fait connaître à Peggy Guggenheim qui, à partir de 1943, l'inclut dans les expositions collectives qu'elle présente dans sa galerie newyorkaise The Art of This Century.

NY, NY No. X, 1948, huile sur toile

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Nous retrouvons avec plaisir deux toiles de

Joan Mitchell (1925, Chicago - 1992, Neuilly-sur-Seine)

que nous avions découverte à la Fondation Leclerc à Landerneau (notre billet du 4 mars 2019)

Sans titre, 1952-1953, huile sur toile
Méphisto, 1958, huile sur toile

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Shirley Jaffe (1923, Elizabeth (États-Unis) - 2016, Louveciennes)

Pensant séjourner seulement quelques mois à Paris en 1949, Shirley Jaffe s'y fixe définitivement. Elle y découvre Jackson Pollock, Willem de Kooning et se lie avec Jean-Paul Riopelle, Sam Francis puis Joan Mitchell.

Which in the World, 1957, huile sur toile

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Helen Frankenthaler (1928, New York - 2011, Darien)

En 1952, Helen Frankenthaler fait couler de la peinture diluée dans de la térébenthine sur de la toile de coton brut, posée à même le sol de son atelier, sans châssis ni apprêt. Cette méthode - le soak-stain (tremper-tacher) - donne naissance à des œuvres diaphanes qui inspirent les peintres Kenneth Noland et Morris Louis et amènent la critique à se désintéresser de l'abstraction gestuelle.

Cool Summer, 1962, huile sur toile
Open Wall, 1953, huile sur toile non collée, non apprêtée 
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Atsuko Tanaka (1932, Osaka - 2005, Nara)

Atsuko Tanaka est membre du groupe japonais Gutai qui prône dans les années 1950 une recherche radicale de la nouveauté.


Denkifutu (robe électrique), 1956/1999, 86 ampoules couleur, 97 linolites vernis en 8 teintes, feutre, câble électrique, ruban adhésif, métal, bois peint, boîtier électrique, disjoncteur, automate.

 Denkifutu trouve son origine dans les enseignes lumineuses que l'artiste observe dans les rues de Tokyo. Cette robe est composée de près de 200 ampoules recouvertes de peinture et clignotant de façon aléatoire. Le corps de l'artiste devient le support d'un tableau lumineux abstrait en constante transformation.

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Deux peintures vinyliques sur toile, sans titre, 1959 et 1961

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Wook-kyung Choi (1940, Séoul- 1985, Séoul)

Alors que la peinture abstraite coréenne postérieure aux années 1960 s'illustre par le mouvement Dansaekhwa, adepte du monochrome, Wook-kyung Choi est l'une des seules figures à s'exprimer par l'expressionnisme, avec une œuvre unique en son genre. Elle découvre les peintures de Jackson Pollock lors de ses études aux Etats-Unis.

Sans titre, vers 1965, acrylique sur toile
Sans titre, non daté, acrylique sur toile
Sans titre, 1966, huile sur toile

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Comme dans toutes les grandes expositions organisées à cet endroit du Centre Pompidou, une attention particulière est portée à la salle située à proximité des verrières Nord.

Sculptures et jeux d'espace

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

Dans le fond de cette salle,

Marta Pan (1923, Budapest - 2008, Paris)

Installée à Paris après des études à Budapest, Marta Pan participe dès 1950 au Salon des Réalités Nouvelles. Deux ans plus tard, elle crée ses premières Charnières, sculptures articulées d'abord en terre cuite puis en bois, dont Le Teck fait partie.

Le Teck, 1956, 2 éléments articulés, bois de teck, métal

Cette sculpture abstraite, témoignant d'un intérêt spécifique pour le mouvement et pour le corps, devient le partenaire inattendu de la danseuse Michèle Seigneuret pour le ballet Le Teck de Maurice Béjart, créé sur le toit de l'unité d'habitation du Corbusier à Marseille pendant l'été 1956, et dont un film est projeté au dessus de l'œuvre.

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Ruth Asawa (1926, Norwalk - 2013, San Francisco)

Les sculptures organiques de Ruth Asawa, formée au Black Mountain College dans les années 1940, sont marquées par son rapport étroit à la nature. Ces œuvres abstraites, tissages métalliques réalisés à la main, jouent du plein et de la transparence, de la lumière et de l'ombre, de l'intérieur et de l'extérieur. Mère de six enfants qu'elle implique dans la réalisation de ses sculptures, elle a souffert d'une lecture réductrice de son œuvre la qualifiant d'artiste housewife (femme au foyer) relevant des arts appliqués. Bien que l'architecte Buckminster Fuller considérait Asawa comme « l'artiste la plus douée, la plus productive et la plus inspirée » qu'il ait jamais rencontrée, son travail n'a été reconnu en dehors de la côte ouest américaine que dans les années 2010.

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Claire Falkenstein (1908, Coos Bay, Oregon - 1997, Venice, Californie)

Deux oeuvres sans titre, années 55-60, fils de cuivre de diamètres différents soudés

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Alicia Penalba (1913, San Pedro, Argentine - 1982, Saint-Geours-de-Maremne)

Lauréate en 1948 d'une bourse du gouvernement français, l'argentine Alicia Penalba, s'installe en novembre à Paris où elle s'inscrit à l'école des beaux-arts en gravure et, à partir de 1949, commence à sculpter dans l'atelier de Condoy puis travaille durant trois ans dans l'atelier de Zadkine à l'académie de la Grande Chaumière. Elle découvre alors les œuvres de Jean Arp, Brancusi, Giacometti. En 1950, elle s'installe dans un petit atelier à Montrouge.

Hommage à César Vallejo, 1955/1959-1960, bronze en trois morceaux superposés

Parvine Curie, née en 1936 à Nancy, est l'auteur de la sculpture à gauche de celle de Penalba.

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Vera Pagava (1907, Tbilissi, Géorgie - 1988, Ivry-sur-Seine)

Vera Pagava a seize ans lorsque sa famille s'exile à Paris, fuyant le régime soviétique.  Après une formation à l'École des arts décoratifs, elle fréquente de 1932 à 1939 l'atelier de Roger Bissière à l'Académie Ranson et à l'Académie de la Grande Chaumière. Elle participe ainsi, en 1938 et 1939, aux expositions à Paris du groupe Témoignage initiées par Marcel Michaud.

La Ville secrète (Villa), 1959, huile sur bois
La Citadelle éblouie, 1959, huile sur bois
La Grande Ville, 1959, huile sur toile
 

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Nous retrouvons les œuvres abstraites tardives de 

Maria Helena Vieira da Silva (1908, Lisbonne - 1992, Paris)

(voir la rétrospective de son œuvre au musée de Céret dans notre billet du 4 juin 2016)

Trois huiles sur toile de 1955

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Saloua Raouda Choucair (1916, Beyrouth - 2017, Beyrouth)

Saloua Raouda Choucair est à l'origine d'une forme d'art unique, caractérisée par une fusion entre des éléments typiques de l'abstraction occidentale et de l'esthétique islamique. Elle commence à peindre à Beyrouth. A l'occasion d'un voyage à Paris en 1948, elle rencontre pour la première fois l'art abstrait. Elle décide de rester à Paris et s’inscrit à l’École nationale des beaux-arts7. Au cours de son séjour de plus trois ans, Saloua Raouda Choucair a observé et contribué à la scène artistique parisienne florissante. Elle rejoint l'atelier de Fernand Léger en 1949, mais le quitte trois mois plus tard en désaccord avec son approche artistique. En 1950, elle est l'une des premières artistes arabes à participer au Salon des réalités nouvelles à Paris. Avant de rentrer au Liban, une exposition personnelle à la galerie Colette Allendy lui est dédiée : sont montrées des œuvres déjà exposées à Beyrouth, en plus des peintures réalisées pendant son séjour parisien.

Composition in Blue Module, 1947-1951, huile sur toile
Deux huiles sur toile de la même période intitulées Fractional Module

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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La production de Choucair ne se limitait pas à la peinture :

Rythmical Composition, 1961, Tapisserie
Poem, 1963-1965, maquette de banc en pierre calcaire
Poem, 1963-1965, sculpture composée de 6 éléments en pierre
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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Dans la même salle, d'autres artistes ayant exposé à Paris à cette époque au Salon des réalités nouvelles :

Fahrelnissa Zeid (1901, Büyükada, Turquie - 1991, Amman, Jordanie)

Fahrelnissa Zeid est l'une des premières femmes inscrites à l'Académie des Beaux-Arts d'Istanbul en 1920. A Paris, elle suit les cours de Roger Bissière à l'Académie Ranson. Mariée au prince irakien Zeid bin Hussein, elle mène une vie cosmopolite. En 1948, ses premières œuvres abstraites retiennent l'attention du critique Charles Estienne et d'André Breton.

The Arena of the Sun, 1954, huile sur toile

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Carmen Herrera (1915, La Havane, vit et travaille à New-York)

Carmen Herrera se forme d'abord à l’architecture à Cuba, puis suite à un voyage à Paris (en 1948), elle se tourne vers la peinture et s'installe à New York. A Paris, elle abandonne la figuration, son travail hésite alors entre l'abstraction géométrique et l'abstraction lyrique et gestuelle. Elle devient membre du Salon des réalités nouvelles, expérience fondatrice de son art, là elle croise Barbara Hepworth, Auguste Herbin, Serge Charchoune ou Ben Nicholson.

Sans titre, 1947-1948, acrylique sur toile
Flight of Colors #16, 1949,  acrylique sur toile
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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 Abstraction au Brésil
Une salle est consacrée à l'abstraction au Brésil :

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avec deux artistes :

Lygia Clark (1920, Belo Horizonte, - 1988, Rio de Janeiro)

qui commence son parcours artistique en 1947 quand elle déménage de Belo Horizonte à Rio de Janeiro pour étudier avec le paysagiste Roberto Burle Marx. Entre 1950 et 1952 elle suit des cours avec Isaac Dobrinsky, Fernand Léger et Arpad Szenes à Paris. En 1953 elle est devenue un des membres fondateurs du groupe des artistes "Frente" et, en 1957, participe à la première Exposition Nationale d'Art Concret à Rio de Janeiro. 

Ses Bichos (« insectes », 1960) sont des plaques de métal poli unies et articulées par des charnières, que l'on peut façonner à sa guise.

 

 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)

et Lygia Pape (1927, Nova Frigurgo - 2004, Rio de Janeiro) 

Livro dos Caminhos I (2,9 et 10), 1963/1976, huile et latex sur bois
Objets divers, dans la vitrine
 

Elles font l'abstraction au Centre Pompidou (2/2)
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La richesse de cette exposition est telle que nous terminerons cette visite dans un prochain billet en milieu de semaine prochaine, en supplément du billet hebdomadaire du samedi, qui sera réservé à une autre des expositions qui viennent d'ouvrir à la fin de cette période d'abstinence...

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