Peintres Femmes 1780-1830 Naissance d'un combat
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Après Elles font l'abstraction au Centre Pompidou et l'intermède des Modernités suisses, qui ne comportait que deux peintres femmes, Alice Bailly et Martha Stettler, reprenons le thème qui marque cette reprise des expositions parisiennes avec celle du musée du Luxembourg, présentée en ces termes :
"On croit volontiers qu’après la gloire d’Elisabeth Vigée Le Brun liée à l’Ancien Régime, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour trouver des peintres femmes aussi remarquables. Pourtant, c’est entre 1780 et 1830, que le combat de ces dernières a trouvé ses racines : le droit à la formation, la professionnalisation, une existence publique et une place sur le marché de l’art."
1. Le droit d’être peintre : l’anti-académisme et la féminisation des beaux-arts
Autour de 1780, controverses et rivalités s’attisent, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Académie royale de peinture. Sa hiérarchie, ses privilèges et sa pédagogie suscitent un mécontentement qui n’est pas étranger à la crise socio politique en germe. Dans le même temps, en marge du Salon officiel, le Salon du Colisée, l’Exposition de la Jeunesse, le Salon de la Correspondance suscitent l’engouement. On y découvre de jeunes peintres femmes de talent. La presse en parle. L’admission en mai 1783 à l’Académie d’Élisabeth Vigée Le Brun et d’Adélaïde Labille-Guiard, déjà célèbres, crée l’événement. Le sujet passionne, déclenche les controverses. On limite à quatre le nombre d’académiciennes. La prééminence de la peinture d’histoire, fer de lance du programme de restauration de la grandeur de l’école nationale, est menacée, s’inquiète-t-on, par la féminisation croissante des beaux-arts. L’étude du nu, préalable indispensable au grand genre, est en principe interdit au « sexe faible » car contraire à la morale. Comme l’est la mixité que favorise l’ouverture croissante des ateliers de formation aux demoiselles. Le débat fait rage, se politise. La Révolution éclate. Le premier Salon libre ouvre en 1791, l’Académie royale de peinture est abolie en 1793. La même année, la Société populaire et républicaine des arts, mettant en balance vocation domestique et vocation artistique, interdit jusqu’en octobre 1794 aux femmes d’y adhérer. Mais rien ne les empêche désormais d’exercer professionnellement ni d’exposer : seulement une trentaine dans les salons révolutionnaires, elles seront deux cents au milieu des années 1820.
ÉLISABETH-LOUISE VIGÉE LE BRUN née Louise-Élisabeth VIGÉE (1755-1842) :
Autoportrait de l'artiste peignant le portrait de l'impératrice Elisaveta Alexeevna, 1800, huile sur toile
Elisabeth Philippine Marie Hélène de France, dite Madame Elisabeth (1764-1794). sœur du roi Louis XVI, 1782, huile sur toile
Marie-Antoinette en robe de mousseline, dite «à la créole», «en chemise » ou «en gaulle », 1783, huile sur toile
ADÉLAÏDE LABILLE-GUIARD née LABILLE (1749-1803) :
Élisabeth Philippine Marie Hélène de France, dite « Madame Élisabeth » (1764-1794), sœur du roi Louis XVI, 1788, huile sur toile
Portrait de femme, vers 1787, huile sur toile
ROSALIE FILLEUL DE BESNES née Anne-Rosalie BOQUET (1752-1794) : Autoportrait, vers 1775, huile sur toile
MARIE-GENEVIÈVE BOULIARD (1763-1825) Autoportrait en Aspasie,1794, huile sur toile
JEANNE-LOUISE, dite « NANINE » VALLAIN épouse PIETRE (1767-1815) : Portrait d'une femme tenant un agneau, 1788, huile sur toile
MARIE-NICOLE VESTIER épouse DUMONT (1767-1846) : L'Auteur à ses occupations, 1793, huile sur toile
MARIE-GUILHELMINE BENOIST née DE LA VILLE LE ROULX (1768-1826) :
Autoportrait copiant le Bélisaire et l'enfant à mi-corps de David, 1786, huile sur toile
MARGUERITE GÉRARD (1761-1837) : L'Élève intéressante, vers 1786, huile sur toile
MARIE-ÉLISABETH LEMOINE épouse GABIOU (1761-1811) :
Autoportrait au chapeau de paille et à la palette, vers 1795, huile sur toile
ADÈLE ROMANÉE ou DE ROMANCE née Marie-Jeanne MERCIER, épouse ROMANY (1769-1846) : Autoportrait présumé d'Adèle Romane, dite Adèle Romanée, vers 1799, huile sur toile
2. Apprendre : dilettantes et professionnelles
Dès les années 1780, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, s’approprie les signes de distinction des classes privilégiées : la maîtrise du dessin, l’érudition artistique, la fréquentation des expositions, connaissent une vogue croissante. Nombreuses sont les jeunes filles, nées hors de l’espace des beaux-arts, à se former à la peinture et aux arts graphiques, et à suivre les cours d’anatomie pittoresque. Elles sont encouragées par leur famille qui y voit, d’abord, un capital symbolique et matrimonial, puis, après la crise révolutionnaire, une profession rémunératrice. Greuze, David, Suvée, Regnault, etc. : se substituant à l’ancien modèle de transmission familiale, des ateliers réputés s’ouvrent à ces demoiselles. Leur interdiction par l’Académie, édictée en 1787 au nom de la bienséance, n’a que peu d’effet. Jeanne-Élisabeth Chaudet, Césarine Davin-Mirvault, Hortense Haudebourt-Lescot, Louise Hersent, etc. : à la suite des pionnières des années 1780, les peintres femmes forment aussi des élèves. Et dès 1800, les cours privés se multiplient et les maîtres en vue ouvrent des sections féminines, souvent supervisées par leur épouse ou une ancienne élève. La pédagogie y est comparable à celle des sections masculines, jusqu’au nu et à la peinture d’histoire pour certains ateliers. La réputation du maître, le réseau de sociabilité qu’on tisse dans son atelier sont déterminants pour la carrière, la candidature au Salon, la constitution d’une future clientèle et la légitimité de la jeune peintre : l’amateure reste une femme, la professionnelle devient une artiste.
ANNE-GENEVIÈVE, dite « ANA » GREUZE (1762-1842) : L'Enfant à la poupée, fin du 18e siècle, huile sur toile
JEANNE-PHILIBERTE LEDOUX (1767-1840) : La Suppliante d'après Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), fin du 18e siècle, huile sur toile
MARIE-RENÉE-GENEVIÈVE BROSSARD DE BEAULIEU (1755-1832) : La Muse de la poésie pleurant la mort de Voltaire, 1785, huile sur toile
Un "homme peintre", le premier de l'exposition, peignant deux jeunes personnes, sans doute ses élèves...
JACQUES-AUGUSTIN-CATHERINE PAJOU (1766-1828) : Mesdemoiselles Duval, 1er quart du 19e siècle, huile sur toile
MARIE-ÉLÉONORE GODEFROID (1778-1849) :
Portrait posthume de Jacques-Louis David, peintre (1748-1825) représenté pendant son exil à Bruxelles, début du 19e siècle, huile sur toile
François Gérard, peintre (1770-1837) huile sur toile
Encore un homme peintre : c'est le sujet qui est en rapport avec l'exposition.
Louis HERSENT (1777-1860) : Portrait de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829), d'après l'Autoportrait conservé au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 19° siècle, huile sur toile
Pendant plus de vingt ans, l'atelier féminin de Regnault, ouvert l'été 1787 au Louvre, est le plus prisé et une pépinière de talents : Pauline Auzou, Alexandrine Delaval, Henriette Lorimier. Adele Romanée... Une trentaine d'élèves, la plupart issues de familles aisées, se sont formées auprès de lui.
CATHERINE-CAROLINE COGNIET-THÉVENIN née THÉVENIN (1813-1892) : Atelier de jeunes filles, 1836, huile sur toile
Exerçant un quasi-monopole, Léon Cogniet a formé un millier d'élèves de 1822 à 1876 : des jeunes hommes, dans son atelier personnel et dans un autre qu'il ouvre pour accueillir les nombreux candidats ; puis des jeunes femmes à partir de 1834.
MARIE-AMÉLIE COGNIET (1798-1869) : Intérieur de l'atelier de Léon Cogniet (1794-1880), 1831, huile sur toile
ADRIENNE-MARIE-LOUISE GRANDPIERRE-DEVERZY épouse PUJOL (1798-1869) : L'Atelier d'Abel de Pujol, 1822, huile sur toile
ANTOINE-JEAN GROS, BARON GROS (1771-1835) : Portrait d'Augustine Dufresne, baronne Gros, 1822, huile sur toile
A défaut d'oeuvre d'Augustine Dufresne, artiste peintre elle aussi, son portrait par son mari...
JULIE DUVIDAL DE MONTFERRIER épouse HUGO (1797-1865) :
Autoportrait, non daté, huile sur toile
Élève des peintres François Gérard et Jacques-Louis David, elle épousa Abel Hugo, frère de Victor
Adèle Foucher, vers 1820, huile sur toile
Mariée à Victor Hugo en 1822, elle était l'élève de Julie Duvidal de Montferrier, auteur de ce portrait, qui épousa Abel Hugo en 1827.
LOUISE-JOSÉPHINE SARAZIN DE BELMONT (1790-1871) : Naples, vue du Pausilippe, entre 1843 et 1858, présenté au Salon de 1859, huile sur toile
Élève de Pierre-Henri de Valenciennes avant 1812, Louise-Joséphine Sarazin de Belmont se rend en Italie de 1824 à 1826 : elle visite Rome et ses environs, Naples, la Sicile.
Vue du Forum le matin, entre 1842 et 1860, huile sur toile
HORTENSE HAUDEBOURT-LESCOT née Antoinette Cécile Hortense VIEL, épouse HAUDEBOURT (1784-1845) : Le Jeu de la main chaude, 1812, huile sur toile
MARIE-GABRIELLE CAPET (1761-1818) : Scène d'atelier (Adélaïde Labille-Guiard faisant le portrait de Joseph-Marie Vien) ou L'Atelier de madame Vincent vers 1800, 1808, huile sur toile
3. Le Salon : un espace incontournable en mutation
Le Salon, au tournant du XIXe siècle, devient l’événement culturel majeur (plus de 22 000 visiteurs en 1804) et le seul espace d’exposition et de consécration des artistes vivants. Suite à la réorganisation révolutionnaire du système des beaux-arts, devenu dès 1802 une autorité administrative unique, la Direction des musées gère le Musée récemment créé et encourage l’art vivant exposé au Salon avec, à son issue, l’attribution des médailles, les commandes et les acquisitions par l’État. De 300 exposants sous la Révolution, on passe à 700 au début de l’Empire puis 1 200 à la fin des années 1840. La multiplication exponentielle des tableaux, accrochés sur plusieurs rangs, seulement numérotés, et le succès de l’exposition bisannuelle expliquent le rôle déterminant de la critique naissante sur le goût du public comme sur la carrière des artistes. De 9 % dans les années 1790 à 15 % au milieu des années 1820, les exposantes y sont, d’abord, pour la plupart issues de classes favorisées, tandis que, durant les dernières années de l’Empire et sous la Restauration, les filles issues de la petite bourgeoisie ou du métier se font plus nombreuses. Leur parcours est semblable à celui des hommes, bien qu’affecté par un taux de refus du jury plus élevé. Néanmoins, leur rôle est essentiel dans l’évolution du Salon vers un marché de l’art où le goût du public l’emporte sur les visées didactiques antérieures. En effet, participe de cette mutation l’envahissement du Salon par les scènes de genre, les portraits et les petits tableaux, qu’elles sont plus nombreuses à pratiquer que les hommes.
MARIE-VICTOIRE LEMOINE (1754-1820) :
Femme et Cupidon, 1792, huile sur toile
Portrait de Marie-Geneviève Lemoine avec sa fille Anne-Aglaé Deluchi, vers 1802, huile sur toile
ANGÉLIQUE MONGEZ née Marie-Joséphine-Angélique LEVOL (1775-1855) : Thésée et Pirithoüs délivrent deux femmes des mains de leurs ravisseurs, 1806, craies noire, blanche, bleue, et ocre sur papier ivoire
ALEXANDRINE DELAVAL (active entre 1808 et 1838) : Malvina. Chant de douleur sur la perte de son cher Oscar (Poésies d'Ossian), 1810, huile sur toile
ROSALIE CARON (1791-1860) : Mathilde surprise dans le jardin de Damiette par Malek-Adhel, présenté au Salon de 1817, huile sur toile
CÉSARINE DAVIN-MIRVAULT née Césarine Henriette Flore MIRVAULT, épouse DAVIN (1773-1844), La Mort de Malek-Adhel, présenté au Salon de 1814, huile sur toile
PAULINE AUZOU née DESMARQUETS (1775-1835) : Novès et Alix de Provence, 1816, huile sur toile
On retrouve Julie DUVIDAL de MONTFERRIER, épouse HUGO avec Tête d'Ève, 1822, huile sur toile
De MARGUERITE GÉRARD, deux œuvres plus tardives que celle de 1786 vue au début du parcours :
Clémence de Napoléon envers madame de Hatzfeld, présenté au Salon de 1808, huile sur toile
Maternité, 1801, huile sur toile
CONSTANCE MAYER (1774-1821) : Le Flambeau de Vénus, 1808, huile sur toile
En dépit des préventions contre la pratique féminine du nu érotisé, le tableau présenté en 1808 avec son pendant Le Sommeil de Vénus (1806), aujourd'hui conservé au musée du Louvre, offre à Constance Meyer la consécration : l'acquisition de l'ensemble par l'impératrice Joséphine.
Partageant avec Pierre-Paul Prud'hon le métier et la vie de peintre, elle est pourtant réduite au rang d'élève sans talent par une historiographie misogyne tandis qu'un révisionnisme lucratif a systématiquement attribué au maître toutes les œuvres et esquisses réalisées pendant leur collaboration.
Une esquisse de l'œuvre, attribuée à Prud'hon, est ainsi conservée au musée Condé de Chantilly. Une lettre de lui affirme cependant que Le Flambeau de Vénus est d'elle et qu'elle seule y travailla.
AIMÉE BRUNE 1803-1866 : Une jeune fille à genoux, 1839, huile sur toile
ISABELLE PINSON née PROTEAU (1769-1855) L'Attrapeur de mouche, 1808, huile sur toile
ANGELIQUE MONGEZ née Marie-Joséphine-Angélique LEVOL (1775-1855) : Mars et Vénus, 1841 (date de signature), huile sur toile
ROSE-ADÉLAÏDE DUCREUX (1761-1802) : Portrait d'une femme tenant sa fille sur les genoux, présenté au Salon de 1793 (n° 242), huile sur toile
LOUISE MARIE-JEANNE HERSENT née MAUDUIT (1784-1862), Portrait d'une jeune femme portant une robe blanche, avec un châle de cachemire, accoudée à une méridienne, 1828, huile sur toile
JEANNE-ELISABETH CHAUDET née GABIOU (1761-1832) : Portrait d'une dame en novice, 1811, huile sur toile
EULALIE MORIN née Eulalie Françoise Anne CORNILLAUD (1765-1837) : Juliette Récamier (1777-1849), fin du 18° siècle (refusé au Salon de 1799), huile sur toile
On retrouve Adèle ROMANÉE avec ce Portrait de Fleury, comédien (1750-1822), 1818, huile sur toile
ainsi que MARIE-ÉLÉONORE GODEFROID avec ce Portrait d'Abd el-Kader, entre 1830 et 1844, huile sur toile
C'est encore MARIE-ÉLÉONORE GODEFROID qui participe à cette confrontation entre deux portraits posthumes de Germaine de Staël : celui, à gauche, de son ami FRANÇOIS GÉRARD et le sien, à droite (après 1817, huile sur toile)
MARIE-DENISE, dite « NISA » VILLERS née LEMOINE (1774-1821) fournit le thème de l'affiche de l'exposition avec Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson, 1802, huile sur toile
HENRIETTE LORIMIER (1775-1854) : François Pouqueville à Janina, 1830, huile sur toile
L'acquisition en 1805 de La Chèvre nourricière (Salon de 1804) par Caroline Bonaparte, une médaille d'or en 1806 pour Jeanne de Navarre acquis par l'impératrice Joséphine en 1807 : Henriette Lorimier est une artiste en vogue quand elle rencontre François Pouqueville, qui deviendra son compagnon jusqu'à sa mort. Membre de l'expédition d'Egypte en 1798, prisonnier des Ottomans en Grèce puis à Constantinople jusqu'en 1801, médecin, archéologue, voyageur et écrivain philhellène, Pouqueville contribue à la révolution grecque.
4. Moi. Peintre
Cette dernière section présente avant tout des autoportraits, ce genre auquel aucun peintre femme n'échappe, qui leur permet d'affirmer leur personalité en tant qu'artiste et dont on a déjà vu plusieurs exemples dans le parcours de l'exposition.
MARIE-ADELAIDE DURIEUX née LANDRAGIN (active entre 1793 et 1798) Autoportrait, vers 1793-1798, huile sur toile
Un autre autoportrait d'ÉLISABETH-LOUISE VIGÉE LE BRUN, daté de 1790, antérieur à celui de 1800 qui ouvrait le parcours de l'exposition
On retrouve HORTENSE HAUDEBOURT-LESCOT avec ce Portrait de l'artiste, 1800, huile sur toile
ainsi que CONSTANCE MAYER avec cet autoportrait, vers 1801, huile sur toile
Pour le dernier tableau du parcours, on retrouve le petit format intimiste caractéristique de MARGUERITE GÉRARD avec Artiste peignant le portrait d'une musicienne, vers 1800, huile sur bois.
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