La Bande dessinée au Musée (II/II)
Nous poursuivons dans ce billet le parcours de l'exposition débuté dans notre billet du 15 juin dernier.
Au niveau 5 du Centre Pompidou, dans la traverse 6 du musée national d'art moderne, Robert Doisneau / Emmanuel Guibert
Les confidences d'Alan Ingram Cope sont à l'origine de plusieurs livres d'Emmanuel Guibert, parmi lesquels La Guerre d'Alan, son récit de la Seconde Guerre mondiale en tant que soldat américain. Dans Martha et Alan, il évoque un amour d'enfance, dans l'Amérique des années 1930. Guibert accompagne ses textes de dessins réalisés à l'encre sur des feuilles de Rhodoïd ; la couleur, à la craie, leur confère une fragilité et une intensité fascinantes. La singularité du procédé entre en résonance avec le processus de la mémoire les formes s'inscrivent en vol, suspendues.
Robert Doisneau fixe lui aussi la poésie du moment, par l'instantané. Inscrivant sur la pellicule un monde voué à la disparition, il photographie la vie quotidienne durant la guerre, le monde de la nuit - des images empreintes à la fois de légèreté et de gravité. Il réalise aussi des reportages chez des amis peintres et écrivains. Ainsi, il se rend chez Georges Braque, à Varengeville en Normandie. Avec le temps, l'endroit s'est métamorphosé aujourd'hui, la forêt a gagné sur la colline, l'atelier et la maison sont en ruines. Les photos de Doisneau en tête, Guibert hante les lieux, les pages de ses carnets se remplissent, ainsi que ses cartons à dessins - au point désormais, de projeter un livre.
Robert Doisneau (1912-1994) :
La Poterne des Peupliers, 1934, épreuve gélatino-argentique
Dîner chez Pierre, 1944, épreuve gélatino-argentique
Arcueil, dimanche matin, 1945, épreuve gélatino-argentique
Barricade, 1944, épreuve gélatino-argentique
14 juillet, Métro Laplace, épreuve gélatino-argentique
Emmanuel Guibert (né en 1964) :
Dessins de la série Alan (Alan et Martha, l'Enfance d'Alan, la Guerre d'Alan,...)
L'Atelier de Braque, 2023
Dans l'allée 1, Balthus / Blutch
Il émane de La Toilette de Cathy un mystère pénétrant. Balthus y peint les personnages du ténébreux roman d'Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent : Heathcliff au premier plan, et la servante Nelly démêlant les cheveux de Catherine. Dans une lettre, Balthus décrit le tableau «comme une vision, comme un souvenir évoqué par Heathcliff, qui au fond est assis seul dans la chambre». Il ajoute que la peinture symbolise aussi «l'instant où deux êtres humains qui d'ailleurs n'en font qu'un et qui sont complémentaires l'un de l'autre, arrivent au carrefour de leurs destinées respectives». Leur séparation fatale renvoie à celle de Balthus et d'Antoinette de Watteville, alors fiancée à un autre.
C'est cette image énigmatique que Blutch choisit de réinterpréter pour l'ex-libris de Vitesse moderne. La fascinante Cathy de Balthus y devient la jeune danseuse Lola. Le sombre Heathcliff se transforme en Renée, qui propose à Lola de partager sa vie afin d'écrire un livre dont elle serait l'héroïne. Au fil de ce récit onirique, Blutch sonde les plus étranges fantasmes, donnant lieu à une narration irrationnelle et troublante, réactivée par l'intrusion d'éléments incohérents, grotesques, effrayants, fantasmatiques.
Balthus (1908-2001) : La Toilette de Cathy, octobre 1933-décembre 1933, huile sur toile
Blutch (né en 1967) :
Étude pour l'ex-libris de Vitesse moderne, 2002 D'après La Toilette de Cathy de Balthus, crayon graphite sur papier
Ex-libris de Vitesse moderne, 2002 D'après La Toilette de Cathy de Balthus, sérigraphie éditée par la Librairie-galerie Brüsel
Vitesse moderne, 2002, dessin de couverture, pastel sur papier
Étude pour l'ex-libris du recueil collectif Crème solaire, 2002 D'après La Montagne de Balthus, encre de Chine, mine graphite et correcteur sur papier
Ex-libris du recueil collectif Crème solaire, 2002 D'après La Montagne de Balthus, sérigraphie éditée par les Éditions Cornélius
Dans la salle 23, René Magritte / Éric Lambé
Théâtre, trompe-l'œil, dédoublement, tout concourt dans l'œuvre de René Magritte à « mettre en cause le monde réel ». L'atmosphère onirique de sa peinture provient tant de la finesse de l'exécution et de la subtilité des harmonies colorées que de l'étrangeté des associations mises en œuvre. Collecte de fragments glanés au fil du temps, de bribes que la mémoire laisse échapper, l'image est agencée selon un dispositif scénique et parsemée d'indices d'une violence sous-jacente. En effet, les apparences sont trompeuses chez le surréaliste belge, a commencer par sa personnalité subversive, adoptant cependant des allures et un mode de vie bourgeois.
C'est en partie l'étrangeté du personnage qui intrigue Éric Lambé, dont l'atelier, à Bruxelles, se trouve à quelques pas de la maison du peintre. Les pierres, les masques, les mots qui hantent les peintures de Magritte s'installent dans ses propres dessins tandis qu'il lui consacre un livre, La Saison des vendanges. Cette bande dessinée se clôt sur un événement gardé longtemps secret par Magritte, le suicide de sa mère. Au fil du récit, surgissent des images morbides, afin de restituer un paysage mental où émergent des visions.
René Magritte (1898-1967) : Souvenir de voyage, 1926, huile sur toile
Éric Lambé (né en 1966) : La Saison des vendanges, 2016, Scénario de David B., encre de Chine, gouache, encre et stylo bille sur papier
La traverse 7 est consacrée à Edmond-François Calvo (1892-1957)
Sans formation artistique, Edmond-François Calvo développe une activité de dessinateur et de sculpteur en parallèle à de multiples métiers. Autant inspiré par les dessinateurs animaliers du 19e siècle que par son contemporain Walt Disney, il publie dès 1937 des planches de bande dessinée prisées par le jeune public puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, trois albums consacrés au lapin Patamousse. Cette chronique forestière aux accents fantastiques est caractérisée par le graphisme dynamique des personnages, contrastant avec la minutie des dessins du sous-bois. À la même période, Calvo travaille dans la clandestinité à La Bête est morte! La guerre y est racontée par le prisme animalier, chaque peuple étant représenté par une espèce. Procédé inhabituel, les planches sont réalisées en couleur directe. L'ouvrage, publié dès août 1944, bouleverse toute une génération de lecteurs. De 1942 à 1958, Calvo publie quatorze autres séries. Tombé dans l'oubli, sa redécouverte est due à l'admiration que lui vouent des auteurs majeurs, comme Albert Uderzo.
La Bête est morte!, 1942-1944, texte de Victor Dancette, crayon graphite, encre de Chine, gouache et collages sur papier, contrecollé sur carton de fond
Les Aventures de Patamousse, Tromblon le Brigand, 1946, encre de Chine, collage et impression sur papier
Dans l'allée 2, Francis Bacon / Lorenzo Mattotti
Dans son atelier de South Kensington à Londres, Francis Bacon développe une figuration sous tension. De ses tableaux surgissent des visages aux traits instables, des corps en torsion, autant d'images qui semblent altérées par la violence. En 1971, il réalise cet Autoportrait. Émergeant d'un fond noir, pris dans le cadrage resserré d'un format carré, son propre visage est dépeint comme tuméfié, distordu. Le brouillage des traits et la dislocation des formes agissent comme une mise à mal, sans échappée possible.
Figure majeure de la bande dessinée d'avant-garde, Lorenzo Mattotti a fait de ce médium un champ de création picturale depuis Feux, publié en 1984. Il poursuit avec l'œuvre de Bacon un dialogue ininterrompu. Il précise: « Je pense surtout à la manière dont Bacon organise l'espace dans ses tableaux. À l'énergie qu'il parvient à créer autour de ses personnages. C'est tellement fort. » Avec The Raven, Mattotti crée des images pour faire écho à la musique de Lou Reed, qui réalise en 2003 un album inspiré par les contes noirs d'Edgar Allan Poe. Musique et images convergent pour exprimer les motifs obsessionnels du poète – motifs du deuil, de la culpabilité et des pulsions destructrices.
Francis Bacon (1909-1992) :
Selfportrait, 1971, huile sur toile
Study for Portrait (Michel Leiris), 1978, huile sur toile
Lorenzo Mattotti (né en 1954) : The Raven, 2009, pastel et crayon de couleur gras sur papier
Salle 26 : Antonin Artaud / Edmond Baudoin
En 1946, à la maison de santé d'Ivry, Antonin Artaud réalise La Projection du véritable corps, où il se représente en fusillé, face à une figure totémique menaçante, un double figurant sa propre mort. Ses dessins sont l'expression d'une guerre intime, d'une lutte forcenée contre la désintégration de soi. Progressivement, c'est le visage qui devient le principal sujet, détaché du corps, puis multiplié. Davantage qu'une représentation, les portraits sont une expression, une incantation, où Artaud s'engage entièrement.
L'implication du corps est également fondamentale dans la pratique du dessin d'Edmond Baudoin. De la guerre au Liban à l'actuelle crise migratoire, il dessine pour donner une voix aux personnes meurtries et oubliées. Mais aller à la rencontre de l'autre, c'est aussi aller à la rencontre de soi ; ainsi, depuis ses premières bandes dessinées, Baudoin a inauguré à la fois le genre du reportage et celui de l'autobiographie dessinés. Le visage constitue pour lui un chemin, un point de passage. Il le creuse, l'efface, le décline, le mêle à mille autres, jusqu'à faire tomber le masque qui le fige – jusqu'à le révéler. La proposition d'un dialogue avec l'œuvre d'Artaud a été féconde : elle a donné lieu à ces six dessins, spécifiquement créés par Baudoin pour cet accrochage.
Antonin Artaud (1896-1948) : La Projection du véritable corps, 18 novembre 1946, mine graphite et craie de couleur grasse sur papier
Edmond Baudoin (né en 1942) : Artaud, 2023, encre de Chine, peinture à l'acrylique, aquarelle et collages sur papier
Geer van Velde / Dominique Goblet
La peinture de Geer van Velde trouve son point d'équilibre entre figuration et abstraction, brumes du Nord et lumière du Sud. Dans ses tableaux, à partir de 1945, la lumière s'adoucit, la ligne vibre, le coloris s'estompe. Samuel Beckett écrit à leur propos : « Que dire de ces plans qui glissent, ces contours qui vibrent, ces corps comme taillés dans la brume, ces équilibres qu'un rien doit rompre, qui se rompent et se reforment à mesure qu'on regarde ? » Espaces extérieur et intérieur sont mêlés la peinture formant désormais un paysage-pensée.
La même suspension du réel clôt l'album Faire semblant c'est mentir, écrit et dessiné par Dominique Goblet. Récit intime entremêlant des blessures et des espoirs, ce livre annule la distinction entre le réel et la fiction. Dans ces dernières pages, à mesure que la conversation téléphonique entre les deux protagonistes se suspend, que le silence s'élargit, les cases passent de six à cinq puis deux par page. Enfin elles disparaissent. Reste le flottement des mots et deux nuances en demi-teinte qui esquissent une ligne de partage entre deux voix, ou entre ciel et terre. À la toute dernière page, le récit se dissout, se résout, en un monochrome, sans un mot, laissant le lecteur en apesanteur.
Geer van Velde (1898-1977) : Composition, 1958, huile sur toile
Dominique Goblet (né en 1967) : Faire semblant c'est mentir, 2007, crayon graphite et peinture à l'huile sur papier
La traverse 8 est consacrée à Hergé (1907-1983)
Georges Remi, alias Hergé, rédacteur en chef du Petit Vingtième, crée les personnages de Tintin et Milou pour l'édition du 10 janvier 1929. Très rapidement, paraissent les albums Tintin au pays des Soviets, Le Lotus Bleu et Le Crabe aux pinces d'or. Le journal Tintin est fondé en 1946. L'aventure lunaire y fait son apparition le 30 mars 1950 et donnera lieu à deux albums, Objectif Lune et On a marché sur la Lune. Élément central du récit, la fusée à damiers est inspirée des travaux de l'ingénieur allemand Wernher von Braun. Les Studios Hergé sont créés le 6 avril 1950 afin de mener à bien le projet. Bob De Moor y dessine notamment la fusée, les rampes de lancement mais aussi les splendides paysages lunaires. Si l'idée d'envoyer une fusée sur la Lune est déjà en jeu chez Jules Verne, dans les films de Georges Méliès ou de Fritz Lang, Hergé prend appui sur les recherches scientifiques de son époque. Celles-ci aboutiront au premier pas de Neil Armstrong sur la Lune en 1969.
Journal Tintin, On a marché sur la Lune (numéros de juin à décembre 1953)
Dessins techniques pour Objectif Lune et pour On a marché sur la Lune, 1953, crayon graphite sur papier
Études d'attitudes pour Objectif Lune, 1949, crayon graphite sur papier
On a marché sur la Lune, 1954, Planches 1 et 2, 3 et 4, 19 et 20, 21 et 22, bleus de coloriage
L'Affaire Tournesol, 1954, planche n° 12 de l'album L'Affaire Tournesol, encre de Chine et gouache blanche sur papier
Dans L'Affaire Tournesol, Hergé parvient à l'apogée de sa maîtrise du dessin, conjointement à un ingénieux scénario qui prend des allures de roman d'espionnage.
Cette planche s'insère dans un processus de création immuable : esquisses et crayonnés, encrage, mise en couleurs. Fluidité des contours, réalisme des décors, continuité des plans : Hergé est consacré comme maître de la « ligne claire ». Cette recherche de la perfection coïncide avec le véritable engouement qu'il connaît alors pour l'art moderne et l'abstraction. Unique œuvre de bande dessinée conservée dans la collection du Musée national d'art moderne, cette planche a été généreusement donnée à la suite de l'exposition « Hergé » au Centre Pompidou.
Allée 3, Mark Rothko / Catherine Meurisse
Mark Rothko, artiste russe émigré aux États-Unis en 1913, a d'abord développé une œuvre figurative avant de glisser progressivement vers l'abstraction dans les années 1940. Après 1960, il réduit sa gamme aux seules nuances de rouge, privilégiées tant pour leur caractère symbolique, étant associées au sacré, que pour leur charge émotionnelle. Ainsi, Untitled (Black, Red over Black on Red) convoque un imaginaire et des sensations liés au registre de la disparition - effusion de sang, incandescence et combustion, braises et cendres, obscurité.
Dans La Légèreté, paru en 2016, Catherine Meurisse fait le récit du traumatisme provoqué par l'attaque meurtrière à laquelle elle a échappé, menée le 7 janvier 2015 par des terroristes islamistes contre le journal satirique Charlie Hebdo. Au sortir du gouffre, la beauté lui apparaît comme la seule issue. C'est finalement l'immensité des espaces sans fin, ceux du paysage mais aussi de la peinture la plus abstraite, qui lui apportent réparation. William Turner, Mark Rothko: la manifestation de la lumière au cœur de la matière picturale, la vibration de la couleur font advenir dans le tableau un état d'apesanteur - auquel participe, par communion, le spectateur.
Mark Rothko (1903-1970) : Untitled (Black, Red over Black on Red), 1964, huile sur toile
Catherine Meurisse (née en 1980) : La Légèreté, 2015-2016, crayon graphite, pastel, encre de Chine, crayon de couleur et collages sur papier
Salle 28 : Jean Dubuffet / Benoît Jacques
Dans la série du Métro, en mars 1943, Jean Dubuffet décline un langage plastique singulier, réduisant les figures à des archétypes par le biais d'un dessin schématique et de compositions frontales. Dès cette période, trois adversaires sont désignés le savoir-faire, le bon goût et l'esprit de sérieux. Dubuffet privilégie le hasard et le saugrenu, l'inachevé et le brouillon, professant un «scepticisme-défaitisme morbide à l'égard de toute entreprise de connaissance par voies de raison ».
Nul doute qu'il s'agisse des mêmes poncifs que Benoît Jacques cherche à saper, sous couvert d'une même désinvolture, et avec la même méticulosité. Pratiquant l'écriture sans scénario préalable, il la contraint par des règles du jeu : « La bande dessinée, par l'entremêlement de textes et d'images qu'elle propose, et surtout, lorsqu'elle n'est pas nourrie uniquement de ses propres codes et stéréotypes, fait partie de ces territoires d'exploration qui me fascinent et m'attirent. » Une exploration qui prend comme support la feuille de papier, mais aussi le tissu (une longue « bande » brodée sur toile de lin), ou encore le bois (avec cette série de « planches »). Une exploration dont le langage est la matière première, et dont le bricolage est le mode opératoire revendiqué.
Jean Dubuffet (1901-1985) :Métro, mars 1943, gouache sur papier
Chaîne de mémoire III (EG 130), 03 décembre 1964, peinture vinylique sur papier marouflé sur toile
Benoît Jacques (né en 1958) :
Chinoiseries, 2001, encre de Chine et collages sur papier
Flubards, 2002, encre de Chine et aquarelle sur papier
Coureur des bois, 2010, toile de lin brodée par Harizo Rakotomalala
Planches, 1999, peinture latex blanche et encre de Chine sur planches de bois de palette
Et nous terminons ce parcours avec, dans la traverse 9, un grand dessinateur américain :
Will Eisner (1917-2005)
New-yorkais de naissance, le jeune Will Eisner publie des dessins dans le journal de son collège, puis fonde son propre studio de bande dessinée. Le 2 juin 1940 apparaît dans le Register and Tribune Syndicate un détective privé masqué d'un loup, portant imperméable, feutre mou et paire de gants : Denny Colt, alias le « Spirit ». Eisner détourne la commande du journal qui s'attendait à un héros de comics dans la lignée de Superman; avec ironie, il campe un justicier intrépide mais très ancré dans la réalité. Une constellation de seconds rôles entoure le personnage central, eux aussi absolument non-conventionnels : le commissaire Dolan, qui n'a rien d'un surhomme, sa fille Ellen, au caractère affirmé et aux convictions féministes, et Ebony White, dont le rôle comique se complexifie au fil des épisodes, se détachant du stéréotype de l'Africain-américain. Les aventures du Spirit permettent à Eisner de dépeindre l'Amérique des quartiers populaires, des foules travailleuses. Les ambiances nocturnes, les décors aux ruelles étroites et aux immeubles délabrés contribuent à l'atmosphère mélancolique de la série.
The Spirit, Flaxen Weaver, 11 décembre 1949, planches 5, 6 et 7, encre de Chine sur papier
The Spirit, Mr. McDool, 12 octobre 1947, planche 1, encre de Chine sur papier
The Spirit, Money, Money, 23 novembre 1947, planche 1, encre de Chine sur papier
The Spirit, Lilly Lotus, 10 juillet 1949, planche 1, encre de Chine sur papier
Wildwood Cemetery, 1986, encre de Chine et aquarelle sur papier
Couverture pour le Spirit Magazine #22, 1979, encre de Chine et aquarelle sur papier
Couverture pour le Spirit Magazine #29, 1981, encre de Chine, aquarelle et gouache blanche sur papier
Dessin pour le Lake Oswego Festival of the Arts, 2001, encre de Chine et aquarelle sur papier