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Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

8 Février 2025 , Rédigé par japprendslechinois

Nous achevons dans ce billet le parcours de l' exposition qui vient de se terminer à la Bourse de Commerce, rétrospective magistrale du mouvement Arte Povera qui a animé la scène artistique italienne dans les années 1960-70, avec une douzaine d'artistes emblématiques très attachants. (voir notre billet du 1er février 2025)

La galerie 3, au premier étage, est consacrée à Michelangelo Pistoletto (né en 1933)

On y retrouve ses amoncellements de vêtements caractéristiques déjà présents dans la rotonde.

Gararoba, 1968-2024, garde-robe métallique, cintres et vêtements
Venere degli stracci (Vénus aux chiffons), 1967, ciment, techniques mixtes

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

Aux murs, La Gabbia (La Cage), 1962-1974, 13 éléments : sérigraphie sur acier, inox poli miroir, dimensions totales: 230 x 1627,6 x 2 cm
Abolissant la distinction spatiale entre dedans et dehors, la très longue surface réfléchissante d’un miroir scandée de barreaux noirs en trompe-l’œil cherche à l’emprisonner visuellement, tandis qu’il reste libre de ses mouvements dans la salle d’exposition... Extrait du catalogue

Se réfléchissant dans La Gabbia, non seulement les visiteurs et la Vénus aux chiffons, mais aussi Mappamondo (Globe), 1966-1968, journaux, fer
Le Globe est constitué de journaux et évoque les débuts de la mondialisation de l'économie.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

Autres œuvres "réfléchissantes" de Pistoletto dans cette galerie :

Ragazza che cammina (Fille qui marche), 1966, papier vélin peint sur acier inoxydable poli miroir
Sacra conversazione (Conversation sacrée), Anselmo, Zorio, Penone, 1962-1975, papier vélin peint sur acier inoxydable poli miroir

Pistoletto reprend ici un thème classique où des personnages - saints ou donateurs - sont en conversation devant un thème sacré, généralement la Vierge à l'enfant.

Pace, 2007, sérigraphie sur acier inoxydable poli miroir

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

Et dans un autre genre :

QR Code Possession - Generative Artificial Intelligence, 2023, impressions numériques sur toile

Cette œuvre se compose de six grandes toiles sérigraphiées représentant des QR codes. QR Code Possession - Generative Artificial Intelligence est une collaboration avec ChatGPT. En scannant les tableaux avec un téléphone, on peut accéder aux réponses générées par l'intelligence artificielle, basées sur la connaissance collective accumulée disponible sur Internet, à six invites textuelles :

« Écris un texte sur la Vénus aux chiffons de Michelangelo Pistoletto »
« Écris un texte sur les Tableaux miroirs de Michelangelo Pistoletto et la quatrième dimension »
« Écris un texte sur le Troisième Paradis de Michelangelo Pistoletto »
« Écris un texte sur la Cittadellarte - Fondation Pistolleto, à Biella »
« Écris un texte qui met en relation l'œuvre de Michelangelo Pistoletto avec la science et la religion »
et « Crée une œuvre d'art de Michelangelo Pistoletto ».

Le QR code fonctionne de la même façon que « les tableaux miroirs » au moment de leur création en 1962 : comme un portail conduisant vers autre chose, plutôt que comme une surface plane réfléchissante.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

Au deuxième étage, dans la galerie 6, Pier Paolo Calzolari (né en 1943) avec une grande installation :

Casa ideale, 1968-2024
La Casa ideale était d'abord une proposition et un acte de foi en l'art, les relations humaines, et la possibilité de vivre dans une forme d'harmonie où l'art et la vie ne feraient qu'un. Il s'agit d'un texte écrit en 1968 à propos d'une maison idéale, une maison que Pier Paolo Calzolari, artiste errant, ne trouva jamais véritablement puisqu'il vécut à de nombreux endroits différents. Sa maison idéale est à la fois imaginaire et réelle, remplie d'œuvres réalisées par différents artistes de l'Arte Povera. La Casa ideale apparaît et disparaît au gré d'installations planant dans l'espace de feutre blanc et de plomb des Strutture ghiaccianti (Structure glacées), du cuivre qui se couvre de givre sur des bassins en plomb. C'est un espace mystique, universel et intime, en constante métamorphose et en constante expansion.
Dans la Casa ideale, le lecteur reconnaîtra (ou non !) les œuvre suivantes :

Oroscopo come progetto della mia vita, 1968, structure givrante en cuivre, moteur réfrigérant, plomb (au mur)
Il mio letto così come deve essere, 1968, cuivre, laiton, mousse, lettres en bronze, feuilles de bananier
Un flauto dolce per farmi suonare, 1968, structure givrante en cuivre, moteur réfrigérant, plomb, lettres en bronze
2000 lunghi anni lontano da casa, 1968, plomb, fil de cuivre argenté, bronze argenté, étain

parmi d'autres.
 

 

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

En contrepoint, Vase canope, Chiusi, Italie centrale, 600-575 av. JC, argile rouge
Selon la commissaire de l'exposition, ce vase canope s'intègre parfaitement dans la Casa ideale de Pier Paolo Calzolari, scellant la relation entre la vie et l'au-delà qui imprègne la vie quotidienne. Un objet presque domestique, un vase, est transformé en être humain, et inversement. La transformation du corps, en transition entre un état et un autre, peut-être mise en parallèle avec les processus alchimiques mis en action dans les œuvres de l'artiste.

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Dans la même galerie 6, Giovanni Anselmo (1934-2023)

Trecento milioni di anni, 1969, anthracite, lampe, tôle ondulée et fil de fer
Musée départemental d'art ancien et contemporain, Épinal
Cette œuvre peut être vue comme la tentative excentrique d'inverser, grâce à la lumière et à l'oxygène, le processus qui a transformé le bois en charbon. Giovanni Anselmo a proposé que l'œuvre fasse partie de cette exposition à la Bourse de Commerce, car elle reflète le temps long et profond qui est au cœur de sa pensée artistique et de l'Arte Povera en général.
Verso oltremare, 1984, pierre, câble en acier, peinture acrylique sur mur
L'œuvre se compose d'une plaque de pierre de Luserne triangulaire grossièrement taillée qui penche fortement vers un petit rectangle de peinture bleue sur le mur, s'en rapprochant à un millimètre à peine mais sans le toucher. Elle est retenue par un câble en acier.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)

Sur la première vue, outre les éléments détaillés ensuite,
Sans titre, 1967, bois, Formica, niveau à bulle, cales en acier
Direzione (Direction), 1967-1968, granit et boussole

Sans titre, 1967, bois laqué, pierre de fleuve
Torsione, 1968, fer,futaine
Sans titre, 1968, granit, laitue fraîche, fil de cuivre
Cette œuvre est littéralement l'une des pierres angulaires de l'Arte Povera. Intitulée initialement Struttura che mangia (Strucutre qui mange), il en existe cinq versions. Celle-ci appartient à l'artiste Michelangelo Pistoletto. Elle se compose d'une tête de laitue fraîche attachée par un fil de cuivre et suspendue entre une pierre de granit mesurant moins d'un mètre de haut et une petite pierre plate. Au fur et à mesure que la laitue sèche et se flétrit, la tension du fil
se relâche jusqu'à ce que la petite pierre chute et qu'il faille attacher une nouvelle laitue. Ce cycle
de décomposition organique et l'effet de la gravité se répètent pendant toute la durée de l'exposition. À l'opposé d'une nature morte ou d'un memento mori, cette œuvre change tous les jours en raison des temporalités différentes de ses matériaux, si bien que l'œuvre devient la mesure de sa propre dégradation.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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La galerie 5 est dédiée aux oeuvres de Giuseppe Penone (né en 1947)

Tre alberi, 1968-1985, technique mixte, dimensions variables
Deux frênes et un aulne sont implantés dans l’espace muséal, décontextualisés : c’est ainsi qu’apparaît au spectateur Tre Alberi, arbres à l’aspect brut dont Giuseppe Penone semble avoir conservé la structure primitive. Les apparences sont néanmoins trompeuses, puisque ces arbres sont le fruit d’un long travail de gravure sur poutres en bois, consistant à retrouver les anfractuosités vitales de l’écorce.
Essere vento, 2014, arbre pétrifié, grain de sable et grain de sable sculpté, 123 × 60 cm
Pelle di foglie - ramo, 2003, bronze

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Albero di 7 metri, 1980, bois de sapin
Gesto vegetale, 1983-1984, bronze
En 1981, Giuseppe Penone commence à créer des formes creuses intitulées Gesti vegetali (Geste végétal), dont il a fait les premiers dessins deux ans plus tôt. En étalant une couche d'argile sur les parties du corps d'un mannequin, il crée des bandes courbes qu'il fait sécher puis coule dans le bronze, obtenant ainsi des formes creuses et anthropomorphes. Striées d'empreintes de doigts, elles ressemblent à de l'écorce d'arbre. Il installe ensuite ces pièces autour d'une plante en terre ou en pot qui les remplit en poussant. Dans ce cas, l'œuvre est déterminée par le temps, la croissance, et l'action de la plante qui devient elle aussi créatrice de l'œuvre, au même titre que l'artiste.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Patate, 1977, bronze, pommes de terre
Soffio, 1978, terre cuite, 158 × 75 × 79 cm
Soffio di foglie, 1979, feuilles de buis
En 1978, Giuseppe Penone a intitulé Soffi une série de sculptures en terre cuite. Avec l'empreinte de son propre corps, il créait une sorte d'outre, une représentation du souffle qui l'enveloppait. Soffio di foglie (Souffle de feuilles) représente une version idéale de ce processus. L'artiste a apposé l'empreinte négative de son corps sur un tas de feuilles de buis qui portent la trace de son souffle, comme pour dire que la matérialité du corps et l'immatérialité du souffle produisent les mêmes effets.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Pelle di grafite - riflesso di ambra, 2007, graphite sur papier noir monté sur toile, 200 x 200 cm
Spoglia d'oro su spine d'acacia (occhio), 2002, peinture acrylique, soie, épines d'acacia et or sur toile, 300.99 x 361.32 cm

En contrepoint, un vase zoomorphe, Amlash, Iran, vers 1000 av. JC, terre cuite

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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La galerie 4 est consacrée à Alighiero Boetti (1940-1994)

Scala, 1966, bois
Mancorrente m.2, 1966, fer, émail, plaque de chrome
Lampada annuale, 1967, bois laque, métal, verre, appareil électrique
Sedia, 1966, bois
8,50 (Zig-Zag), 1966, structure en aluminium, tissu
Catasta, 1967, fibrociment Eternit
Il existe deux versions de Catasta (Tas ordonné) : la première, composée de trente-quatre éléments en fibrociment a été présentée par Alighiero Boetti lors de sa première exposition personnelle à la galerie Christian Stein en janvier 1967, et celle-ci, composée de douze blocs, lors de l'exposition fondatrice « Arte povera Im-Spazio » à la galerie La Bertesca, à Gênes, la même année. Les blocs de Catasta sont en Eternit, un matériau dense composé de ciment et d'amiante couramment utilisé sur les chantiers de construction. Formé de pleins et de vides, le cube est à la fois fermé et transparent. Son aspect brut et son gris volontairement terne constituent une sorte d'acte anti-esthétique.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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ROSSO GILERA 60 1232 - ROSSO GUZZI 60 1305, 1971, peinture industrielle sur métal
Dama, 1967, bois poinçonné
Colonne, 1968, napperons en papier, noyau de fer

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Tutto, 1987-1988, broderie sur coton
Sur le plan conceptuel, les œuvres intitulées Tutto (Tout), réalisées entre 1983 et 1994, procèdent d'une œuvre antérieure intitulée Pack, créée en 1979, dans laquelle Alighiero Boetti a tenté d'inclure tout ce qui existe dans le monde. Tutto est la version brodée de Pack. Boetti a invité ses collaborateurs à dessiner tout ce qu'ils pouvaient imaginer exister dans le monde, tandis que les brodeuses ont eu comme consigne de ne jamais utiliser la même couleur pour broder deux objets adjacents. La mosaïque de points a donné naissance à Tutto, dont il existe plusieurs versions uniques et différentes.
Mappa, 1972-1973, broderie sur coton
Voyageur infatigable, Alighiero Boetti fit à partir de 1971 plusieurs longs séjours en Afghanistan, où il se familiarisa avec la tradition de la tapisserie. C'est lors de son second séjour à Kaboul, à l'automne 1971, qu'il commença cette série, s'appuyant sur le savoir-faire et la collaboration des brodeuses locales, par qui il fit confectionner des broderies imaginées à partir de ses idées.
I vedenti, 1972-1973, broderie sur coton
Legnetti colorati, 1968, fagots de bois, acrylique, élastiques

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Lavoro postale (permutazione), 1973, enveloppes pour courrier aérien avec timbres
Mettere al mondo il mondo, 1972-1973, stylo à bille sur papier, marouflé sur toile
Alighiero Boetti a créé de nombreuses œuvres au stylo à bille. Celle-ci, l'une des deux premières de la série, présente une surface entièrement recouverte de traits bleus, à l'exception de petites virgules laissées vides. Placées à l'intersection des lettres de l'alphabet (sur l'axe vertical) et de la phrase écrite (sur l'axe horizontal supérieur), elles épellent les mots du titre de l'œuvre. Ici le processus est répété deux fois, sur deux feuilles de papier mises côte à côte sur la toile : les deux surfaces obtenues révèlent une infinité de différences et de tonalités.
Manifesto, 1967, estampe (édition de 50 exemplaires), 100 x 70 (cm)
Le Manifeste énumère les noms de seize artistes italiens, parmi lesquels les artistes participant au mouvement de l'Arte Povera et Boetti lui-même. À côté de chaque nom figure une combinaison de huit symboles dont la clé a été déposée par l'artiste chez un notaire.

En contrepoint, un tableau de Paul Klee (1879-1940) :

Mast- und Zier-Fische, 1938, huile et aquarelle sur toile de jute préparée
Alighiero Boetti aimait profondément l'œuvre de Klee. Ce qui l'intéressait, chez l'artiste suisse, était son utilisation du monotype, une technique d'impression qui combine la peinture et la gravure, ainsi que ses couleurs vives, le rythme et la musicalité de ses compositions. Il reprendra ces éléments dans nombre de ses œuvres, retravaillant les concepts de grille, de série et de répétition d'une manière précise et personnelle.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Dernière galerie au deuxième étage de la Bourse de Commerce, la galerie 7 accueille trois artistes.

Giulio Paolini (né en 1940)

Affirmant que l'art héroïque traditionnel européen n'est plus possible, il utilise des matériaux modestes - des moulages en plâtre, des toiles vides ou des reproductions photographiques - pour mettre en scène l'absence de ce noyau central que nous avons pour habitude d'appeler "œuvre d'art".

Diverses œuvres dont, au sol :

A J.L.B. , 1965, bois façonné, gravé et peint

et sur le dernier cliché : 

Disegno geometrico, 1960, blanc de zinc, vinavil, encre sur toile
La libertà (H. R.), 1967, encres aniline sur deux tirages photographiques montés entre gabarits en Plexiglas, fil de nylon.
L'ange représenté par Le Douanier Rousseau dans son tableau intitulé La liberté invitant les artistes à prendre part à la 22ème exposition des artistes indépendants, en 1906, a été agrandi et reproduit en noir et blanc en deux exemplaires symétriques collés l'un à l'autre par Giulio Paolini, de sorte que le sujet soit visible sur les deux faces. Maintenue entre deux pièces de plexiglas, la figure est suspendue au plafond par un fil de nylon afin qu'elle puisse tourner librement et donner vie à une installation impliquant l'ensemble de son environnement. Dans le tableau original du Douanier Rousseau, l'ange de la liberté protège les artistes qui se rendent au Salon des Indépendants. Dans la reproduction de Paolini, il confirme ou légitime la place assignée à l'art.

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Pino Pascali (1935-1968)

Un ensemble harmonieux formé de quatre œuvres emblématiques

Cascate, 1966, toile peinte tendue sur structures en bois
La decapitazione del rinoceronte, 1966, toile peinte sur structures en bois
Cette œuvre fait partie d'un bestiaire fantastique d'animaux exotiques, marins et préhistoriques que Pino Pascali a créé en 1966-1967. L'œuvre est une allusion insolente et malicieuse à la statuaire baroque romaine, en particulier à l'éléphant portant un obélisque sculpté en 1667 par Ercole Ferrata et dessiné par Gian Lorenzo Bernini.
Bachi da setola, 1968, brosses en soie acrylique sur support métallique
Confluenze, 1967, tôle, peinture antirouille, eau avec colorant aniline
Confluenze (Confluences) se compose de vingt-deux bacs carrés en acier peint, remplis d'eau dont l'intensité chromatique varie avec la quantité de colorant ajouté dans chaque bac.

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Et enfin Luciano Fabro (1936-2007)

De Italia, 1970, toile
Speculum Italiae, 1971, miroir, plomb, bois
Paio di lenzuola con due federe, 1968, toile de coton, cadre en bois

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Ogni ordine è contemporaneo d'ogni altro ordine. Quattro modi di esaminare la facciata del SS.
Redentore a Venezia. Palladio,
1972-73, encre de Chine sur papier sur toile de lin, cadres métalliques
Cette œuvre se compose de quatre dessins de la façade de l'église du Rédempteur construite sur l'île de la Giudecca, à Venise, par l'architecte Andrea Palladio en 1577. Les dessins décomposent les trois ordres architecturaux utilisés par Palladio. Sur les dessins, les statues de la façade originale sont remplacées par des figures canoniques de l'histoire de l'art.
Mezzo specchiato e Mezzo trasparente, 1965? verre, miroir, fer émaillé
Vetro di Murano e shantung di seta pura (Piede), 1968-1972, verre de Murano et shantung de soie
Série emblématique de Luciano Fabro, les Piedi (Pieds) s'opposent à l'art conceptuel et narratif qui était exposé en Italie et dans le monde à cette époque. L'artiste considérait les Piedi comme étrangers à toute idéologie ou théorie de l'art. 

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L'Italia, 1968, fer, carte géographique en papier
La forme particulière de la « botte » italienne est un sujet récurrent dans l'œuvre de Luciano Fabro à partir de 1968. Adoptant cette forme omniprésente et familière, Fabro en produira de nombreuses versions dans différents matériaux (plomb, cristal, papier, fer ou fourrure), la présentant parfois à l'envers.
Felce, 1968, feuille de fougère, cristal, plomb
Tamerlano, 1968, bronze patiné et doré
Nudi, 1988, Marbre Calacatta
Les Nudi (Nus) sont de grandes et fines plaques de marbre légèrement incurvées et parfaitement polies qui représente le mouvement. Il en existe plusieurs versions. La courbure donnée aux plaques de marbre simule le mouvement suggéré par les titres, et dans cette œuvre le mouvement est également induit par la position des plaques face au balcon.

Arte Povera à la Bourse de Commerce (II/II)
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Terminons ce second billet, comme nous avions commencé le premier, avec une œuvre présentée à l'extérieur du bâtiment de la Bourse de Commerce :

Numeri di Fibonacci, 1984-2024, néon
La suite de Fibonacci est devenue, à partir de 1968, un principe de composition pour Mario Merz. Si l'artiste l'a d'abord considérée pour ses igloos, ses installations et ses suites photographiques, l'idée de l'inscrire dans un espace réel émergea rapidement : Merz a installé des nombres de Fibonacci en néon sur plusieurs monuments en plein air. Il avait également l'intention de les installer sur la façade des courbes du musée Guggenheim de New York en 1989, mais ce projet n'a jamais abouti. Le dessin réalisé à cette occasion sert aujourd'hui à inscrire la séquence, avec des numéros de néon réalisés de son vivant.

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