Les cours de Mirecourt
Cette fin de semaine se déroulaient comme chaque année à la même époque (voir notre billet du 15 octobre 2011) les journées d'études vosgiennes. A l'invitation de nos bons amis D., nous nous y rendons, notamment pour suivre vendredi 26 la visite guidée à travers le vieux Mirecourt, petite cité lorraine qui accueillaient cette année les conférences.
Cette bourgade d'environ 6000 habitants, plus que millénaire, a connu sa période faste à partir de la Renaissance : important lieu de négoce, l'influence de l'Italie s'y fit sentir dans l'architecture, quand les riches négociants firent appel à des architectes italiens, comme à Nancy, capitale du duché de Lorraine dont dépendait Mirecourt. C'est aussi à la même époque que les ducs de Lorraine y introduisent le savoir-faire des luthiers italiens. L'art de la lutherie, comme celui de la facture d'orgues, s'est perpétué jusqu'à nos jours.
Nous rejoignons notre groupe devant un intéressant groupe de façades de trois maisons de la rue principale avant de faire étape devant les halles de la ville
Puis commence la découverte des cours. Comme une grande partie du patrimoine mirecurtien, elles ont souvent un air de chef-d'oeuvre en péril, mais elles dégagent un charme indéfinissable par leur côté "grandeur et décadence..."
Une étape à l'église de la Nativité de Notre-Dame, ornée de tableaux de Claude Bassot, offre une perspective sur les bancs où sont gravés les noms des familles qui s'y pressaient le dimanche
De nouveau quelques cours, une qui se dérobe à la vue du public et qu'on est contraint de photographier à travers le trou d'une bâche, une dont la galerie est flanquée de pilastres à cannelures rudentées, une qui juxtapose une galerie aux élégants entrelacs et un escalier à vis.
Encore merci à notre grand ami dont l'érudition débonnaire captive un auditoire attentif, ici dans l'église de la Nativité.
Une après-midi au cirque
Ce mercredi, l'école faisant relâche et sa maman étant en province pour un tournage, nous accueillons notre petite-fille A. B. Or depuis hier les rues de notre commune s'ornent d'affiches bariolées annonçant la présence d'un cirque sur la petite place qui jouxte l'église Saint-Denys, derrière l'ancienne mairie.
Cette petite troupe est constituée d'une seule famille, père, mère et enfants, qui jouent tour à tour les rôles de vendeurs de billets, d'ouvreuses, de Monsieur - ou Madame Loyal, d'acrobate, clown ou jongleur...
Sans prétendre à l'appellation de cirque, les Gontellis se présentent comme un "spectacle pour enfants", et méritent tout à fait ce titre : la magie opére vite, et notre petite-fille, circonspecte à son habitude, s'est petit à petit "dégelée" pour battre des mains avec l'assistance pendant tout le spectacle, et même consentir à manisfester sa joie!
Pas de lion ou de tigre, ni même de cheval, mais une chèvre acrobate et de blanches colombes virevoltant autour de leur dresseuse...
Le numéro d'antipodiste du père démarre le spectacle en fanfare
La fille à l'anneau, le fils au jonglage
La partie "animalière" est en harmonie avec le reste du spectacle
Petits et grands sortent ravis de ce spectacle plein de fraîcheur
Le Manège sans fil
Un peu de publicité aujourd'hui pour une bonne oeuvre, croisée samedi soir sur la place Saint-Sulpice en sortant de l'exposition du Cercle de l'Art Moderne, que nous avions été revoir avec nos bons amis du Pays Basque.
Comme le précise la pancarte, ce sont les parents qui poussent les étranges cycles mis à leur disposition, fabriqués à partir de matériaux de récupération et de beaucoup d'imagination.
Les organisateurs étaient un peu déçus par le temps : venus de Province, ils avaient dû attendre jusqu'à cinq heures du soir pour que la pluie cesse et que des petits parisiens puissent enfin profiter de leurs extravagantes machines. Mais le site (LIEN) donne la liste des endroits où ils se poseront au cours de l'année : n'hésitez pas à y emmener vos bambins!
Quelques images de cette participation du manège sans fil aux Jacintes de l'espoir sur la place Saint Sulpice.
Pour finir, un clin d'oeil aux amis qui nous accompagnaient : le manège sans fil se produit parfois outre-Pyrénées...
Le Mystère Georges Bizet
L'automne est non seulement la saison des expositions, mais celle des concerts. Nous avons pris cette année, en plus de l'abonnement traditionnel à l'Opéra, un abonnement aux représentations données dans l'amphithéatre de Bastille sous le titre un peu obscur de Convergences.
La première soirée Convergences de notre abonnement, ce jeudi soir 11 octobre, était intitulée Le Mystère Georges Bizet. L'écrivain Eric-Emmanuel Schmitt, auteur de cette présentation de la vie et de l'oeuvre du compositeur, la récitait, s'interrompant pour laisser la place au piano et aux chanteurs. L'annonce de la séance sur le site de l'Opéra était ainsi rédigée :
Le 3 mars 1875 était créé Carmen à l’Opéra-Comique. Trois mois plus tard, Bizet mourait foudroyé par un infarctus qui devait laisser sa vie à l’état d’ébauche. Ecrivain passionné, Eric-Emmanuel Schmitt prolonge la vie par l’écriture et esquisse ce qu’aurait pu être l’œuvre de celui dont il tient la disparition comme l’une des grandes catastrophes de l’histoire de la musique occidentale. Il sera entouré de la mezzo Karine Deshayes – qui chantera Carmen quelques semaines plus tard sur la grande scène de Bastille – des ténors Atilla Kiss-B et Cyrille Dubois ainsi que du pianiste Nicolas Stavy.
Georges Bizet | Chants du Rhin pour piano
Adieux de l'hôtesse arabe
Docteur Miracle
La jolie Fille de Perth
Djamileh
Carmen |
Carmen et Don José étaient interprétés par :
L'autre ténor interprétait les rôles "hors Carmen", et Nicolas Stavy accompagnait chanteurs et récitant tout au long du spectacle.
Le texte suivant d'Eric-Emmanuel Schmitt en résume bien l'esprit :
« CONNAISSEZ-VOUS L’HISTOIRE DE CE GARÇON QUI FUT GÉNIAL À DIX-SEPT ANS PUIS QUI CESSA DE L’ÊTRE ? VOUS PENSEZ QUE JE PARLE D’ARTHUR RIMBAUD ? PAS DU TOUT… JE VAIS ÉVOQUER UN CAS ENCORE PLUS ÉTRANGE, UN GÉNIE ADOLESCENT QUI FUT ÉTOUFFÉ, ASPHYXIÉ – PAR LUI ET PAR LA SOCIÉTÉ – PENDANT TOUTE SA VIE ADULTE MAIS QUI RETROUVA SA FLAMME À TRENTE-SIX ANS, JUSTE AVANT DE MOURIR, AVANT D’EN MOURIR... IL S’AGIT DE GEORGES BIZET. SANS DOUTE UN DES DESTINS LES PLUS MYSTÉRIEUX DE TOUTE L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE. »
Le lecteur curieux d'en savoir un peu plus peut écouter l'auteur développer son propos dans cette vidéo (lien).
Une bien agréable soirée : les interprètes ont été très applaudis.
On reconnaît Eric-Emmanuel Schmitt à droite. Karine Deshayes interprétera Carmen à l'Opéra en décembre prochain, sous la baguette de Philippe Jordan. Cependant, nous ne la reverrons pas car elle partage les représentations avec Anna Caterina Antonacci, et c'est cette dernière que nous entendrons le 7 décembre prochain. Nous ne manquerons pas d'en rendre compte à nos lecteurs.
Le Cercle de l'Art moderne
Noue poursuivons avec ce billet la relation de nos visites des expositions de la saison, espérant qu'elles donneront à certains de nos lecteurs et amis l'envie de venir profiter de nos abonnements...
Lundi dernier, la matinée pluvieuse nous a conduits au Musée du Luxembourg.
La plaquette de l'exposition en constitue une excellente introduction :
Contrairement à l'usage dans les expositions temporaires, il était permis de photographier la plupart des oeuvres : aussi laisserons nous au lecteur le loisir de découvrir une sélection des oeuvres prises en situation à l'aide de notre fidèle iPhone, et d'essayer lui-même de mettre un nom d'auteur sur chaque image, avec parfois des surprises, pour des oeuvres un peu atypiques.
Le lecteur aura reconnu, dans le désordre, Pissaro, Valloton, Marquet, Renoir, Modigliani, Van Dongen, Dufy, Camoin, Bonnard, Monet, Manguin.
Pour finir, une aquarelle de Robert Frémond représentant les collectionneurs à l'origine de cette exposition.