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Chaïm Soutine (1893-1943). L'ordre du chaos

17 Novembre 2012 , Rédigé par japprendslechinois Publié dans #Au fil de l'eau

affiche Par ces frimas d'automne, nous reprenons la visite des très belles expositions que nous offre Paris cette saison. Le musée de l'Orangerie propose une rétrospective très complète de Soutine, autour des 22 tableaux qu'il possède dans ses collections permanentes, issues de la collection de Paul Guillaume, avec des tableaux en provenance de collections particulières, et de musées américains, européens et russe.

Je connaissais surtout ce peintre pour ses portraits un peu torturés, ses natures mortes particulièrement sanglantes et sa réputation de "peintre maudit".

L'exposition met en lumière son parcours, son goût pour les séries, la construction de ses oeuvres sous leur "apparent tumulte", selon les mots de Marie-Madeleine Massé, conservatrice à l'Orangerie. Elle rend justice à cet artiste remarquable, plus apprécié à l'étranger qu'en France où il était arrivé en 1913 de sa Lituanie natale et où il avait été découvert par Paul Guillaume en 1922, puis pris sous l'aile de Madeleine Castaing, dont le portrait figure sur l'affiche de l'exposition.

Je vous laisse revoir quelques uns de ses portraits, certains très connus, d'autres moins.

Groom Le petit patissier

Le garçon d'honneur La Fiancée

Portrait d'homme Jeune Anglaise

Enfant de choeur Petite fille au chien

Un coup d'oeil sur ses paysages

Les maisons Paysage

La série des glaïeuls offre un contrepoint remarquable à celui qui figure dans les collections permanentes de l'Orangerie.

GlaieulsUne bonne nouvelle pour les amis de province et même de Paris qui souhaiteraient visiter avec moi cette exposition qui se tient jusqu'au 21 janvier.

J'ai renouvelé ma carte du musée d'Orsay, qui offre désormais, comme le Louvre ou les expositions de la réunion des musées nationaux au Grand Palais ou au Luxembourg, une formule DUO. Je serai donc en mesure de les faire profiter là aussi de l'entrée gratuite et en coupe-file...

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10 ans de pauvreté en France

13 Novembre 2012 , Rédigé par japprendslechinois Publié dans #Au fil de l'eau

Nous collons aujourd'hui à l'actualité, avec la sortie d'un rapport du Secours catholique : réalisé par son service statistique, il présente l'évolution sur dix années des caractéristiques de la population en situation de grande pauvreté en contact avec cette association.

Le Secours catholique organisait à cette occasion un colloque auquel nous avions été invité

Leaflet1

Leaflet2

Le rapport, très éclairant et malheureusement peu reluisant quant aux évolutions constatées au cours de la décennie écoulée, peut être consulté et téléchargé sur le site du Secours catholique (lien)

La présentation du rapport par la responsable des analyses statistiques de l'association, Mme Dominique Saint-Macary, a été suivie par un très intéressant exposé de Nicolas Duvoux, sociologue à Paris-Descartes. Lauréat en 2010 du prix de la recherche de la fondation Caritas France, il comparait la perception de la pauvreté en France et aux Etats-Unis. Contrairement aux idées reçues, l'Etat-Providence est bien présent - et heureusement ! - aux Etats-Unis, même si les gouvernants, à tous les niveaux, s'efforcent de ne pas le souligner, l'idée d'"assistance" étant mal perçue par l'opinion et peu porteuse sur le plan électoral...

Jérôme Vignon, un ancien collègue de l'Insee, président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, a apporté un éclairage sur la précarité énergétique, notion particulièrement importante de nos jours, quand on sait que les revenus des personnes assistées par le Secours catholique a augmenté de 13% en 10 ans pendant que les prix de l'énergie augmentaient de 48 %.

Le prix 2012 de la recherche de la Fondation Caritas, a été remis à Ana Perrin-Heredia, post-doctorante au Centre de Sociologie des Organisations, pour sa thèse soutenue en 2010 intitulé "Logiques économiques et comptes domestiques en milieux populaires. Ethnographie économique d'une "zone urbaine sensible".

En conclusion, le président du Secours Catholique, François Soulage, qui devait être reçu dans la soirée par le Premier ministre, a présenté les propositions du Secours Catholique, au premier rang desquelles figure la nécessaire revalorisation des minima sociaux : le RMI représentait en 2001 61 heures de SMIC brut, le RSA en 2011 n'en représentait plus que 52.

Revenant l'après-midi à la maison, j'ai constaté que la communication du Secours Catholique était très au point : j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres sa revue, naturellement consacrée à la sortie du rapport statistique, accompagnée d'une édition spéciale de La Croix qui en soulignait les principaux aspects.

Messages La Croix

Un petit éclairage sur le lieu où se déroulait cet événement : la Fondation Simone et Cino Del Duca.

Del Duca 1 Salle

Cet hotel particulier situé en bordure du Parc Monceau appartenait à Cino Del Duca (voir article dans Wikipedia en suivant ce lien ) magnat de la presse et philanthrope à la personnalité attachante. Il est à présent géré par l'Institut de France, en charge de la Fondation depuis la mort de sa veuve.

Une vue de la salle lors de l'intervention de la jeune et brillante lauréate 2012. La statue de Cino del Duca, sur son balcon, continue de contempler les frondaisons du Parc Monceau.

Salle 4 Del Duca 2

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Galerie François 1er au château de Fontainebleau

5 Novembre 2012 , Rédigé par japprendslechinois Publié dans #Au fil de l'eau

Les vacances scolaires de Tousssaint sont l'occasion d'un regain d'activités culturelles liées à la garde des petits-enfants, le temps maussade n'encourageant guère les parents à sacrifier de précieux jours de congé à cette époque de l'année...

Parmi ces activités, la visite de châteaux est assurée d'un franc succès. Pour joindre l'utile à l'agréable, nous avons souhaité revoir le château de Fontainebleau, et surtout la galerie François Premier, dont les fresques, réalisées entre 1535 et 1537 par Rosso Fiorentino et, dans une moindre mesure et avec moins de fougue, par Le Primatice, ont été débarassées à partir des années 1960-70 des repeints et de l'encaustique du XIXème siècle.

"L'Ignorance chassée" et "Le Sacrifice"

Fontainebleau 1939 Fontainebleau 1934

"L'Eléphant fleurdelisé" et "Les Jumeaux de Catane"

Fontainebleau 1936 Fontainebleau 1938

"La Mort d'Adonis" et "La Vengeance de Nauplius"

Fontainebleau 1946 Fontainebleau 1945

"La Jeunesse perdue" et "L'Education d'Achille"

Fontainebleau 1948 Fontainebleau 1947

"La Bataille des Centaures et des Lapithes" et "Vénus frustrée"

Fontainebleau 1950 Fontainebleau 1949

Le contraste est saisissant entre "Danaé", peinte par Primatice vers 1537 et "La Nymphe de Fontainebleau, peinte par Jean Alaux lors des restaurations de 1860, et qui ne semble placée là que comme faire valoir de l'oeuvre des peintres italiens de la Renaissance...

Fontainebleau 1942 Fontainebleau 1943

Les audioguides ont permis aux petits visiteurs captivés d'appréhender les détails des oeuvres. Ils retiendront aussi que François Premier avait choisi comme emblème la salamandre, qui orne le fronton d'une des ailes qui bordent la cour désormais immortalisée par les adieux de Napoléon.

Fontainebleau 1935 Fontainebleau 1990

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