Viktor Lazlo au Théâtre Rive Gauche
Ne laissons pas l'année se terminer sans signaler un spectacle de grande qualité où nous avons eu le plaisir d'emmener des amis britanniques férus de jazz la semaine dernière, ce qui nous a valu de passer une excellente soirée.
Consacré à des chansons de Billie Holiday, la vedette en est la chanteuse Viktor Lazlo, qui les interprète de façon magistrale, dans une mise en scène très bien ficelée, accompagnée d'un quartette de grande qualité.
Nous ne connaissions pas Viktor Lazlo, intrigués par ce nom de scène masculin, inspiré par un personnage du film culte de Michael Curtiz : dans l'intrigue, Victor Laszlo était un héros de la résistance, dont la femme, incarnée par Ingrid Bergman, tombait sous le charme d'Humphrey Bogard...A notre surprise, nous avons découvert qu'elle était une chanteuse connue – de nos proches sinon de nous-même - dans les années 80 et qu'elle avait ensuite fait une carrière d'actrice, notamment dans des téléfilms ou des séries et plus récemment au théâtre.
Eric-Emmanuel Schmitt, metteur en scène de ce spectacle, présente ainsi Viktor Lazlo dans le programme – dont sont extraites toutes les illustrations de ce billet.
Rappelons en quelques mots qui était Billie Holiday
Laissons Viktor Lazlo expliquer elle-même son empathie pour la chanteuse américaine
Le spectacle est à l'affiche jusqu'au 17 janvier : n'hésitez pas à vous y rendre si vous êtes à Paris, et à l'inscrire à votre agenda si vous y passez ! Sinon, vous pouvez acheter le CD de Viktor Lazlo My Name Is Billie Holiday ou le télécharger sur Amazon...
La Lorraine de Jean-Paul Marchal
Dans la lignée de notre précédent article consacré à l'exposition Hokusai au musée Guimet, nous rendons compte de notre visite ce weekend à l'exposition d'un autre imagier dont les origines sont plus proches de l'auteur de ce blog.
Jusqu'au 24 décembre, se tient en effet à la Maison du Bailly, place des Vosges à Épinal, l'exposition « La Lorraine de Jean-Paul Marchal ». Cet artiste né en 1928 pérennise la tradition de la gravure sur bois de fil, mais aussi de la typographie et de la linogravure. Il produit dans son « Atelier du Moulin » à Épinal et fait aussi partie des illustrateurs réguliers de l'Imagerie d' Épinal, qui a pris la suite de l'historique Imagerie Pellerin où l'un des arrière-grand-pères de l'auteur était coloriste au siècle avant-dernier.
Tout d'abord, une évocation de la « Cité des Images », ville natale de l'auteur, suivie d'une image consacrée à un haut-lieu de Lorraine lié aussi à son passé...
Deux œuvres d'actualité : Saint-Nicolas, qui distribue le 6 décembre aux petits Lorrains leurs jouets avec presque un mois d'avance sur son pâle concurrent le Père Noël, et un hommage à la sidérurgie lorraine martyre de la mondialisation, sur lequel on pourra lire des noms tristement connus.
Un clin d'œil aux lecteurs lorrains avec cette affiche consacrée aux expressions qui enrichissent la langue française dans les Marches de l'Est, en espérant que les autres y trouvont l'opportunité de s'instruire.
Enfin, à notre retour en Île-de-France, nous nous sommes rendu compte qu'était accrochée depuis longtemps dans une des chambres de notre maison, offerte par nos bons amis lors de la pendaison de crémaillère, une image d'Épinal réalisée par Jean-Paul Marchal !
Katsushika Hokusai (1760-1849) au musée Guimet
Nous continuons à faire partager à nos lecteurs les très belles expositions de cet automne. Ce samedi 1er décembre nous a conduit au musée Guimet, où un grand nombre d'estampes de Hokusai sont présentées cet automne.
Bien que faisant partie des collections du musée, elles n'avaient pas été exposées depuis la grande rétrospective de l'été 2008, en raison notamment de leur fragilité. Dans la lumière tamisée de la rotonde, le public peut se pencher à loisir sur ces oeuvres dont la finesse enchante le regard.
Nous avons retrouvé avec plaisir les estampes les plus connues, qui datent des années 1830 et qui ont, selon leurs propres dires, inspiré de nombreux peintres français de la fin du XIXème siècle, sans que le lien apparaisse bien clairement aux yeux du profane que je suis...
ainsi que certaines oeuvres beaucoup plus anciennes (vers 1800)
et ces fleurs
ou des oeuvres plus étranges, comme ce masque ou cet éventail aux crevettes.
Quittons Hokusai sur un de ses dessins de "jeunesse" (vers 40 ans...)
et quittons le musée Guimet sur ces paravents du XVIIIème siècle, pour le plaisir de nos petites-filles à qui les robes des courtisanes ne manqueront pas de plaire.