Les Arts de l'Islam au Musée du Louvre
A la fin de septembre de l'année dernière s'ouvrait au public un nouvel espace du Louvre consacré aux arts islamiques. Nous avions omis de rendre compte au lecteur de cet évènement : une nouvelle visite avec un hôte de passage nous donne l'occasion de réparer cet oubli.
Cet espace, voulu il y a dix ans par le Président Chirac, a finalement été inauguré le 18 septembre 2012 par le Président Hollande. Cet évènement est remarquable à plus d'un titre.
Présentant la plus grande collection européenne d'arts de l'Islam (3000 pièces exposées sur un total de 18000 qui seront présentées par rotation) il a entre autres pour ambition de "redonner sa grandeur à l’Islam et ne pas le laisser aux djihadistes et à ceux qui le salissent" selon les propres termes de Sophie Makariou, directrice du département.
L'exposition permanente retrace ainsi, de l'Inde à l'Espagne en passant par l'Iran, 1200 ans d'histoire et tord le coup à beaucoup d'idées reçues, présentant par exemple des représentations de personnages et des coupes à vin.
Par ailleurs, plus de 23 ans après l'ouverture au public de la pyramide due à l'architecte Ieoh Ming Pei, le bâtiment qui l'abrite constitue la première évolution architecturale d'importance depuis la création du Grand Louvre. L'oeuvre des architectes, le Français Rudy Ricciotti (Bandol) et l'Italien Mario Bellini (Milan) a transformé la cour Visconti du Louvre en y déposant un voile aux formes mouvantes, surmontant un édifice qui se déploie sur deux niveaux, dont l'un au sous-sol.
Le niveau supérieur de l'exposition se trouve directement sous ce voile.
Les fenêtres du premier étage des bâtiments de style Renaissance construits sous le Second Empire qui entourent la cour Visconti permettent d'en apprécier l'audace de la forme.
Mais n'oublions pas les oeuvres mises en valeur par cet écrin. Les murs de carreaux de céramique ont pour moi beaucoup de charme.
Figurent aussi bien des tapis que des armes au travail délicat.
Une mention particulière pour ce portail d'un palais mamelouk du XVème siècle démonté et envoyé en France lors des travaux "hausmanniens" de modernisation du Caire au XIXème siècle pour être remonté dans le cadre de l'exposition universelle de 1889. Il n'y a finalement pas figuré, a dormi plus d'un siècle dans des caisses dans les caves du musée des Arts décoratifs, et retrouve au Louvre, remonté, une nouvelle splendeur...
Voyage d'hiver
Très agréable soirée ce vendredi à l'amphithéatre de l'Opéra Bastille où la mezzosoprano allemande Janina Baechle, accompagnée de la pianiste russe Elisabth Leonskaja, interprétait le Voyage d'Hiver de Franz Shubert, cycle de 24 lieder sur un livret de Wilhelm Müller.
Cette jeune chanteuse a déjà une très belle carrière et s'est produite dans de nombreux opéras européens, comme en témoigne son site, que je vous convie à aller visiter pour faire plus ample connaissance avec elle :
A la sortie de l'Opéra, la nature avait bien fait les choses, le temps était de circonstance :
Les transports publics nous ont heureusement permis de rentrer sans encombre
Le lendemain matin, le jardin restait à l'unisson de cette belle soirée
PS - Les fidèles lecteurs qui attendaient une suite au blog sur Oscar Niemeyer devront se résigner : je n'ai pu retrouver les photos prises en 1997 à Brasilia : peut-être n'existaient-elles que dans mon imagination et m'étais-je promené à Brasilia les mains - mais certes pas les yeux ni le coeur - dans les poches puisqu'après tout j'y étais allé pour travailler...Pas d'iPhone à cette époque pour tout mémoriser!
Hommage à Oscar Niemeyer
Après la période des fêtes où l'auteur a un peu négligé son fidèle public, nous renouons avec la culture à l'occasion de la mort en décembre dernier, à presque 105 ans, de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer.
Oscar Niemeyer a notamment construit en France le siège du Parti communiste, entre 1965, où il en dressa l'esquisse, et 1980, qui vit l'achèvement du parvis, de la coupole et du hall souterrain, l'immeuble principal étant livré dès 1971. Le PCF organisait ce weekend des journées portes ouvertes, occasion unique de visiter cette très belle réalisation.
Le bâtiment vu depuis la place ou, une fois la grille franchie, avec la coupole émergeant au centre du parvis.
A l'intérieur, une maquette permet de mieux prendre conscience de l'ensemble de la réalisation.
Dès notre arrivée, comme il ne pleut pas (encore) nous montons sur la terrasse du bâtiment principal de six étages. Une vue au passage sur le sixième, qui abritait autrefois la cantine, où sont installés à présent des serveurs...
Malgré la grisaille, la vue sur Paris est magnifique.
La cafétéria est à présent installée au sous-sol.
Le mobilier est d'origine, dessiné par Niemeyer comme le lobby qui la jouxte...
...ou encore le mobilier de la très sobre et très belle "salle des délégations", au même niveau...
... et celui qui décore le grand hall qui descend en pente douce jusque dans la salle située sous la coupole.
Cette salle unique, qui abrita à partir de son inauguration les réunions du comité central, puis de l'actuelle direction nationale, accueille aussi à présent concerts et manifestations diverses.
Un détail sur les cabines d'interprétation, d'origine. L'orateur, ce samedi après-midi, était l'administrateur du bâtiment, Gérard Fournier, qui en racontait l'histoire aux visiteurs avec beaucoup de chaleur et d'émotion.
Malgré les difficultés financières liées au rétrécissement de sa base, le PCF tient à conserver ce bâtiment : il en loue à cet effet plusieurs étages, notamment à des architectes ou des sociétés actives dans le domaine de l'art et des médias ; le classement du bâtiment au titre des monuments historiques le 26 avril 2007 aide aussi à sa conservation. Dès la fin de la construction, en 1980, le parti rendait hommage à Oscar Niemeyer, qui avait conçu gracieusement cette oeuvre pour ses camarades français, sur cette plaque conservée à l'entrée de la coupole.
L'auteur du blog poursuivra cet hommage à Oscar Niemeyer dans un prochain billet, s'il parvient à remettre la main sur les photos qu'il a prises lors de son séjour à Brasilia le 1er juillet 1987, à l'invitation du ministère de l'éducation du Brésil, dont il garde un souvenir inoubliable.
A la sortie de cette visite, nous avons été rattrapés par l'actualité, la place du Colonel Fabien était le point d'arrivée de la manisfestation à la mémoire des trois militantes kurdes assassinées mercredi dernier 9 janvier à Paris.
Vacances de fin d'année
L'auteur du blog passe une semaine de vacances dans le grand Ouest.
Pour faire patienter le lecteur, une photo prise dans sa cuisine, en hommage à la qualité des textiles de Gérardmer et aux Aspirants de l'Armée Française prisonniers de guerre à Stablack (Prusse Orientale) qui s'étaient retrouvés il y trente cinq ans dans cette charmante cité vosgienne pour un rassemblement national organisé par les Aspis du département.