A pied dans Paris
A l"approche de la grande pause estivale, l'auteur vous fait partager les découvertes qu'un piéton à Paris ne manque jamais de faire, même s'il y vit depuis plus de quarante ans...
En traversant le Marais, on tombe au 9 rue Charlot sur un bel ensemble, récemment rénové.
De fait, il ne subsiste que la porte cochère monumentale de l'hôtel initial bâti entre 1613 et 1632 pour Daniel Martin de Mauroy, trésorier du Duc de Guise et qui portait alors le nom d'hôtel d'Elbeuf. Il prit le nom d’Hôtel de Retz lors de son achat en 1649 par Pierre de Retz et son épouse, qui y accueillirent Madame de Sévigné en 1651.
La construction initiale fut en effet détruite par un incendie et reconstruite en 1839.
Comme beaucoup d'hôtels du Marais, elle connut ensuite des viscissitudes et devint un lieu de production industrielle ( papeterie, puis fabrique de jouets...) avant sa rénovation dans les années 1990.
Si vous voulez y organiser un événement, n'hésitez pas, il est, comme on dit, "privatisable"...
Continuant ma traversée de Paris vers l'Opéra, j'ai (re)découvert une petite place dans le deuxième arrondissement, qui évoque celles qu'on peut trouver dans les villes italiennes, la curieusement nommée place des Petits-Pères.
Le principal ornement de la place est une très belle église classique, la Basilique Notre-Dame des Victoires, une des sept basiliques mineures de Paris : sa construction fut décidée en 1628 par Louis XIII après le victoire consécutive au siège de La Rochelle, mais faute de fonds elle ne fut bénie qu'en 1666 encore inachevée et pas terminée avant 1740...Elle fut affectée aux Augustins déchaussés (les Petits Pères...) et connut elle aussi quelques viscissitudes, puisque privées de ses desservants à la Révolution, elle devint le siège de la Loterie Nationale, puis de la Bourse des valeurs, avant d'être rendue au culte en 1802.
Face à la Basilique, un magasin comme on n'en voit plus même dans le quartier de Saint-Sulpice, et qui semble défier le temps et les modes...
A côté, cependant, la Maison Bleue n'a pas résisté, elle, à l'impiété ambiante et abrite un Concept Store et un salon de coiffure...
Autre curiosité de la place, un bel immeuble du XIXème siècle à l'histoire tout aussi tourmentée...Construit pour abriter - jusqu'en 1941 - le siège de la Banque Léopold Louis-Dreyfus, il fut réquisitionné pour héberger le Commissariat général aux questions juives.
La Direction des Entreprises de la Banque de France y est actuellement installée : l'argent n'a pas d'odeur...
Assemblée générale chez Google
Juin est le mois des assemblées générales. Après celle des amis du Louvre dans un de nos billets précédents, nous rendons compte aujourd'hui de celle des anciens élèves de l'Ecole qu'a fréquentée l'auteur dans sa jeunesse : façon comme une autre de tenter de revivre un peu ses jeunes années, même si c'est pour au bout du compte y rencontrer des camarades qui ont plus ou moins bien vieilli - et qui doivent faire les mêmes réflexions à votre sujet...
Cette fois, c'est moins le contenu de l'assemblée que son contenant qui retiendra notre attention. En effet, elle se tenait, sur l'invitation d'un jeune camarade (promo 1998!) qui y exerce des responsabilités, au siège parisien de Google : une occasion à saisir pour mettre de la réalité sur les images virtuelles qu'on se fait d'un ectoplasme aux services duquel on recourt pratiquement tous les jours - et qui en retour ne manque pas d'engranger toutes les informations qu'il peut grapiller sur votre comportement...
Google a en effet inauguré ses nouveaux locaux parisiens - Google France et Google SEEMEA (Southern and Eastern Europe, Middle East and Africa) - le 6 décembre dernier dans l'ancien hôtel de Vatry, 8 rue de Londres, au coeur du quartier Saint-Lazare à Paris. Il avait auparavant entièrement rénové, dans son style, cet hôtel néo-classique qui avait abrité de 1861 à 1938 (création de la SNCF) le siège de la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Orléans, compagnie à qui nous devons la gare d'Orsay...
De l'extérieur, seul le look de la grille - multicolore à l'image du logo de Google - attire l'attention sur cet immeuble dont le fronton du portail, sur la rue, porte encore, tribut à l'Histoire, l'inscription Société Nationale des Chemins de Fer Français gravée en 1938. Ce n'était pas le cas, comme en témoigne cette image d'archives, lors de son inauguration.
A l'intérieur, en revanche, les locaux d'accueil que nous avons parcourus jusqu'à l'auditorium correspondent bien à l'idée qu'on se fait de la firme...
La descente vers l'auditorium où se tenait l'assemblée part de l'espace Google+, avec sa cabine photo, et s'orne de Doodles, ces petits logos souvent animés qui remplacent aux grandes occasions le logo standard sur la page d'accueil.
D'après les photos que nous avons pu en voir, les locaux de travail open space et les salles de réunion n'ont rien à envier aux espaces de réception :
Pour terminer sur une note de gaieté, pour ceux de nos lecteurs qui nous lisent sur un "vrai" micro, un peu des notes qui ont égaillé notre soirée d'hier, fête de la musique, lors de notre balade dans les rues de Versailles. Désolé pour les paresseux qui nous lisent sur leur iPhone ou leur iPad...
Festival des jardins - suite et fin
Avant d'emmener le lecteur, comme promis dans notre dernier billet, dans le nouvel espace des Prés du Gualoup, encore quelques installations des Jardins 2013, avec le prix de la catégorie "étudiants" :
Une création particulièrement dépouillée :
Un jardin "pluridisciplinaire" faisant intervenir un musicien,
Un espace où des arbres peints - à l'agacement de notre hôte, forestier émérite - se répètent à l'infini dans un jeu de miroirs,
Une très belle création qui fut, elle, beaucoup plus appréciée dans sa manière de traiter le bois,
Et, en manière de transition vers les Prés du Goualoup qui font une large place aux créateurs asiatiques, cette installation venue du Japon :
Le visiteur du nouvel espace est en effet accueilli par ce jardin de l'architecte chinois Yu Kongjian...
...avant d'être plongé dans un très bel ensemble qui permet à l'auteur, pour une fois, de justifier le titre de son blog...
et de découvrir une oeuvre de Wang Shu, l'architecte qui remporta le prestigieux Prix Pritzker en 2012 :
Encore une création asiatique avec cette installation de l'artiste japonaise Fujiko Nayaka qui vous emmène au coeur d'un nuage
Les Bancs délirants du créateur argentin Pablo Reinoso, au bout de notre long parcours des Prés du Goualoup sont les bienvenus, même si leur confort cède quelque peu à leur indéniable esthétique...
Jardins des sensations
Pour sa 22ème édition, le Festival International des Jardins organisé chaque année dans le domaine de Chaumont-sur-Loire a choisi le thème "Jardins des Sensations". Parmi les quelque 25 créations retenues par le jury présidé par Bernard Pivot, nous avons en proposons quelques-unes parmi celles qui ont particulièrement retenu notre attention.
Quelques-unes sont d'un ésotérisme certain, comme le Sentiment Bleu de Matteo VERONESE et Martina MANGOLINI
D'autres ne sont pas dénuées d'humour - notre bon ami YC qui nous faisait découvrir en voisin ce festival a évoqué la piscine de Marine Le Pen. Comprenne qui pourra...
Entre les jardins éphémères montés pour une saison, le cadre permanent offert par le domaine garde tout son charme
Parmi les installations permanentes, le Vallon des Brumes mérite le détour
Un bel hommage à Claude Monet...
Quelques autres créations, en vrac :
Pour ne pas lasser le lecteur, et le maintenir en haleine, nous en garderons pour un autre billet, où nous lui ferons également découvrir les nouvelles installations permanentes des dix hectares des Prés du Goualoup, extension du domaine ouverte l'année dernière.
Terminons provisoirement sur une allégorie du Royaume perdu...