L'étrange cité d'Ilya et Emilia Kabakov
La manifestation Monumenta (voir notre billet du 13 mai 2012 consacré à Monumenta 2012) accueille sous la nef du Grand Palais, pour sa sixième édition, un couple d'artistes russes émigrés en 1987 et installés depuis 1990 aux Etats-Unis, Ilya et Emilia Kabakov.
Cette installation n'a pas fait l'unanimité dans la critique, certains la jugeant un peu étriquée sous l'espace grandiose de la verrière et ne dégageant pas avec elle l'harmonie à laquelle nous avaient habitués certaines des éditions précédentes, comme celle réalisée par Daniel Buren en 2012.
Ce n'est pas notre avis, nous avons apprécié le caractère (faussement) modeste de cette édition, qui nous a permis de découvrir un artiste octogénaire et toujours plein de l'originalité qui caractérisait ses créations dès l'ère soviétique, et nous faire regretter d'être passé à côté de la grande installation qu'il avait réalisée à Paris en 1995 (image ci-dessous)
L'entrée dans la cité, à travers une porte en ruine se présentant comme le "vestige d'une entrée solemnelle et triomphale dans la cité à un moment de l'histoire" se fait en tournant le dos à la coupole : celle-ci diffuse une musique qui module ses couleurs, évoquant l'orgue lumineux imaginé par Alexandre Scriabine au début du XXième siècle.
La première salle est le musée vide, où les peintures sont remplacées par les flaques de lumière projetées par les projecteurs des cintres, baigné par la mélodie de la Passacaille de JS Bach.
La salle suivante est consacrée à Manas, "reconstruction d'une ville qui exista autrefois au nord du Tibet".
On trouve ensuite le Centre de l'énergie cosmique, qui "comprend trois bâtiments : le réservoir antique de l'énergie cosmique, le Centre de l'énergie cosmique, et le laboratoire de communication avec la noosphère." Ces deux derniers, qui privilégient l'angle de 60° qu'on retrouve dans les pyramides, sont détaillés ci dessous.
Comment rencontrer un ange est le thème de la salle suivante, pleine de fantaisie...
Cet ensemble de cinq premières salles est complété par Les Portails. "Le portail marque la césure entre l'intérieur et l'extérieur, entre le domaine privé et la sphère sociale, entre l'individuel et le collectif".
On termine la visite ce cette étrange cité en se dirigeant vers les deux chapelles, non sans apprécier au passage l'harmonie subtile qu'entretiennent les ruelles avec la verrière du Grand Palais.
La Chapelle blanche : "Comme dans beaucoup d'églises anciennes, les fresques décorant l'ensemble des murs ont disparu. Des peintures apparaissent comme des éléments épars retraçant des éléments de vie.(...) L'énorme tache noire au dessus de l'entrée figure la place dévolue au Jugement dernier et aux représentations tragiques de l'enfer dans la tradition chrétienne".
La Chapelle sombre : "Les tableaux - de la main d'Ilya Kabakov (note du rédacteur) - sont une somme autobiographique et combinent un trou noir central, des images soviétiques stéréotypées, les souvenirs de la remise du prix impérial à Tokyo inversée par souci de distanciation et les taches blanches des chiffons pour nettoyer les pinceaux".
Après la visite de l'étrange cité, ne manquez pas de vous diriger vers l'escalier intérieur latéral de la nef pour en avoir une vue d'ensemble.
Jardins des péchés capitaux (2/2)
Comme promis dans le billet précédent, nous poursuivons et terminons la présentation de quelques installations du festival des jardins de Chaumont-sur-Loire.
12 Dissection du jardin d'Eden suivi de 13 - Haute Culture
14 - Le Toucher d'or suivi de15 - Les fleurs maudites
17 - Parcours initiatique, allégorie des sept péchés capitaux suivi de 18 - Purgatorium
Dans
19 - Le Jardin de la Grotte
cette amusante structure de carton recouverte de plastique abrite un espace où le visiteur peut s'asseoir quelques instants pour lire des textes ésotériques en français et russe, langue de son créateur
19 bis - Eloge de la défaillance
20 - Pour l'amour de Tongariro
21 - Paradis inversé, où le cauotchouc est omniprésent.
23 - Les couleurs du péché
24 - Le jardin des poules
Après les installations temporaires de ce festival 2014, le visiteur ne manquera pas de faire le tour du Parc du Gualoup, une nouvelle extension qui regroupe des installations plus pérennes, souvent l'oeuvre d'artistes chinois et japonais, dont la beauté s'accroît d'année en année.
Jardins des péchés capitaux
Nos fidèles lecteurs se souviennent sans doute de notre billet du 4 juin 2013 consacré à la 22ème édition du festival international des jardins, dans le parc du château de Chaumont sur Loire.
L'édition de cette année est consacrée aux "péchés capitaux. Sans nous apesantir sur les savantes métaphores que recouvre chaque installation, nous nous contenterons d'afficher quelques vues des installations temporaires, nous attachant avant tout à leur beauté plastique.
Précisant les numéros et les titres des réalisations, nous renvoyons pour plus de détail au site officiel du festival :
http://www.domaine-chaumont.fr/festival_festival-visite
1 - Ma cassette
2 - Paradigme
3 - Quand l'avare rêve suivi de 4 - Péchés virtuels
4 bis - Le miroir de Narcisse
suivi de 5- Les sept pêchers capitaux
(jeu de mot!)
6 - Gourmanderie suivi de 7 - Le jardin mis en boîte
8 - Le jardin déchêné
(allégorie sur le thème du chêne et du roseau)
suivi de 9 - Bloom
10 - Le purgatoire des tentations suivi de 11 - Le jardin des pécheresses
Bien d'autres installations attendent le visiteur.
Nous consacrerons notre prochain billet à quelques unes d'entre elles.
A suivre, donc...
Le Centre culturel des Quinconces au Mans
Le paysage urbain du Mans a pris la semaine dernière une nouvelle dimension avec l'inauguration du très bel ensemble des Quinconces, au pied de la vieille ville, sous le chevet de la cathédrale.
Le weekend des 26-27 avril, plus de 13 000 visiteurs se sont pressés à la journée portes ouvertes qui a permis aux Manceaux de découvrir notamment le centre culturel, avec son théatre-salle de concert de plus de 800 places (bloc de droite). Le bloc de gauche accueille quant à lui le plus moderne complexe cinématographique de France, géré par Pathé, avec 11 salles et 1830 places.
Les liens proches de l'auteur de ce blog avec l'un des principaux acteurs de cette réalisation nous ont permis il y a quelques mois d'en découvrir le chantier en voie de finition.
Ainsi la grande salle du centre culturel, le jour de l'ouverture (à gauche) et en cours de finition (à droite)
Nous avions pu alors avoir un aperçu des cintres, impressionnants, et des loges des artistes, intimes mais très lumineuses comme tout le bâtiment
L'atmosphère chaleureuse du foyer était déjà présente, même sans mobilier...
Les grandes galeries, déjà très belles en chantier, attendent à présent les spectateurs
La magie de cet espace, où la vue sur le chevet de la cathédrale se marie harmonieusement aux lignes contemporaines, séduit grands et petits
Le bâtiment offre partout de très belles perspectives...
...et une grande salle pour les réunions du Conseil municipal : le maire du Mans a bien mérité sa réélection, malgré un contexte national difficile pour son parti!