Il était une fois l'Orient Express
La semaine dernière, l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) organisait, à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, un colloque qui se tenait dans l'auditorium de l'Institut du monde arabe. Outre le grand intérêt de cette manifestation, avec trois tables rondes organisées respectivement sur la Syrie, sur les "nouveaux" publics de réfugiés que constituent les victimes des violences faites aux femmes ou aux LGBT, et sur la Centrafrique, et un discours de conclusion du ministre de l'Intérieur rappelant tout l'attachement du Gouvernement à garder à notre pays sa vocation de Terre d'asile. L'IMA, qui accueillait le colloque pendant son jour de fermeture hebdomadaire, a invité les participants à visiter l'exposition qu'il abrite actuellement, consacrée à ces trains mythiques de l'Orient-Express...
La principale attraction en sont quelques très belles voitures, dont l'une fabriquée, comme l'indique la plaque, par les Entreprises industrielles charentaises (EIC), usine fondée en 1918 sur le site d'Aytré, près de La Rochelle, par une compagnie américaine et qui après plusieurs changements de main est toujours en activité et produit actuellement les tramways Citadis d'Alstom.
Laissons le lecteur parcourir avec nous les couloirs des voitures aux confortables compartiments...
...parsemés par les oranisateurs d'objets du quotidien des voyageurs, en admirant au passage les vitraux de Lalique.
Dans une voiture-lit, le coin du conducteur, attentif au confort de ses passgers, et le coin lavabo d'un compartiment,
Position jour à gauche, nuit à droite...
Figure également une voiture-salon de toute beauté...
En quittant les voitures garées sur le parvis, de très belles marqueteries rescapées d'anciennes voitures sont exposées à l'intérieur du bâtiment de l'institut...
ainsi que des affiches pour continuer à faire rêver le visiteur...
Moi, Auguste, Empereur de Rome
Exposition un peu "hors-normes" au Grand-Palais en ce moment. Comme le précise la présentation, "L’année 2014 marque le bimillénaire du décès du premier empereur de Rome, Auguste, mort à Nola, le 19 août 14. Il est célèbre pour avoir été l’unificateur du monde romain, c’est-à-dire de tout le bassin méditerranéen. L’ambition de cette exposition est de faire revivre un homme, avec ses aspirations, ses contradictions, ses qualités et ses illusions, ainsi que son époque."
Ce n'est pas l'aspect archéologique, ni l'aspect didactique de cette manifestion - même s'ils présentent un intérêt manifeste - qui ont retenu notre attention, mais la beauté des objets exposés, que nous essaierons de faire partager à nos lecteurs...
Les grandes statues d'Auguste rendent sa présence presque réelle.
Les plaques de terre cuite semblent juste sorties du four...
Frises et fresques...
Belle mise en scènepour la généalogie d'Auguste comme pour d'autres sujets, tel le théatre...
Le génie de la sculture s'affirme, soit directement inspiré de la Grèce...
soit plus moderne, avec ces drapés subtils
Des objets aussi, très bien conservés comme ces trépieds, ces coupes,
ce casque, ces urnes funéraires
Une exposition qui valait bien que le grand palais transforme son entrée pour l'occasion, soulignant la continuité entre l'architecture de l'empire romain et la grandiloquence de le troisième république à son apogée de la "Belle Epoque"...
Les iris de Bagatelle
Soucieux d'avoir un aperçu du nouveau bâtiment construit par Frank Gehry en bordure du Bois de Boulogne pour abriter à partir de l'automne prochain les manifestations de mécénat artistiques de la Fondation Louis Vuitton (voir le site) nos pas nous ont conduit l'autre jour vers l'ouest parisien.
Le bâtiment a été réceptionné, et les abords sont en cours de finition ainsi que l'aménagement intérieur,
Poursuivant notre promenade à travers le bois, nous nous sommes approchés du parc de Bagatelle, croisant au passage les paons en liberté qui en font un des charmes
Bagatelle est bien sûr connu pour sa roseraie, dont Jules Gravereaux, que nous avons évoqué dans notre blog du 3 mars 2012, est à l'origine.
Mais c'est une autre des merveilles de ce jardin que nous avons choisi de vous faire découvrir, le jardin des iris, d'inspiration hispano-mauresque, créé en 1920 par Jean-Claude-Nicolas Forestier, conservateur des Parcs et Jardins de la ville de Paris.
Comme l'indique le panneau d'information, la floraison des espèces qui y sont présentes se succèdent de février au milieu de l'été. Que ces quelques échantillons vous donnent l'envie d'y venir ou d'y revenir...
Pour clôturer ce billet spécialement dédicacé à une fidèle lectrice du Loir-et-Cher, créatrice et propriétaire d'une iriseraie, un dernier cliché de ce si beau jardin...
14\18 L'enfant découpait des images
Votre blog préféré ne pouvait laisser passer le centenaire du début de la "Grande" guerre sans rendre compte d'au moins une des innombrables expositions organisées dans ce cadre. Nous avons choisi celle organisée jusqu'au 11 novembre de cette année - tout un programme - par le Musée de l'Image à Epinal.
Comme le présente le Musée, "entre 1915 et 1918, l’Imagerie Pellerin édite sa dernière grande série d’images, comportant feuilles de soldats, pantins et constructions illustrant la vie sur le front. Images pour jouer, elles racontent aux enfants le quotidien des poilus, mais sont aussi des images de propagande."
Un des arrières grands-pères de l'auteur de ce blog était à cette époque encore coloriste à l'imagerie d'Epinal, en fin de carrière : peut-être les zouaves de l'image doivent-ils l'éclat de leur tenue au passage de son pinceau sur le pochoir...
Dans une grande salle sont reconstituées, à hauteur d'enfant, les scènes du front que les planches éditées par l'imagerie lui proposaient de composer.
Ainsi ce poste de secours, avant et après réalisation...
Des planches entières de figurines permettaient aux bambinsde donner libre cours à leur imagination...
L'arrière n'était pas oublié, comme cet hopital ou cette boulangerie de campagne
...non plus que nos vaillants alliés, avec ce camp de soldats de l'empire britannique et cette ambulance américaine...
Un exemple d'images de la même époque, dans le même esprit, Graines de poilus, ainsi qu'un pantin à monter, peu aimable pour l'adversaire...
Le centenaire de 1914 est également évoqué par une exposition d'oeuvres de la photographe italienne Paola de Petri. "Avec sa série To face, la photographe nous montre les paysages, témoins de la Grande Guerre, où la nature érode les souvenirs et redevient sauvage et originelle. Les traces des folies de l’homme s’atténuent pour peu à peu disparaître."
Si vous passez à Epinal pour cette exposition, ne manquez pas l'exposition temporaire consacrée au Portrait d'un lion,
ni bien sûr les collections permanentes...
Ruelle des Foligneuses (Défis du bois 2014)
Pour la 10e année consécutive, se sont déroulés à Épinal, cité chère à l'auteur de ce blog, les "défis du bois". Organisés conjointement par l'école nationale supérieure des technologies et industries du bois (ENSTIB) appartenant à l'université de Lorraine et installée à Épinal, et par l'école nationale supérieure d'architecture de Nancy, ils ont permis du 13 au 20 mai dernier à des équipes d'élèves de ces écoles et d'autres établissements partenaires, de France et de l'étranger, de concourir en rivalisant d'ingéniosité et d'originalité autour d'un thème. Pendant les deux mois qui suivent, les œuvres restent exposées pour le public et nous avons souhaité vous en faire profiter.
L'épreuve consistait à construire le long d'une allée de tilleuls du jardin public du Cours des "folies" mettant en valeur les arbres sans s'y appuyer, en respectant certaines contraintes de forme et d'environnement.
Le premier prix (prix France Bois) est allé à l'équipe TRIFOLIE (à gauche) tandis que l'équipe TRABOULANGLE (à droite) recevait le prix de la transition.
Pour l'équipe NEGA-TREE, le prix de la radicalité (prix Metsa Wood)
Pour l'équipe DISCRELIGNEUSE (à gauche), le prix de la grâce (prix du Moniteur) et pour l'équipe ARBITRARBRE (à droite) celui de la cohérence (prix Charpente Houot)
Le prix de la cohérence (Prix Pays d'Epinal - Coeur des Vosges - Terre de hêtres) va à l'équipe FOLIOGRAPHIE (à gauche), celui de la technicité (prix SFS Intec) à l'équipe ESCAEDRE (à droite - image GB FACTORY)
A l'équipe HEPTAPLOSION, qui a échappé à notre objectif, le prix de la performance et à l'équipe ELEVASION, ci-dessous, le prix du rêve (prix SIAT Braun)
En dehors de ces réalisations des élèves, on pouvait également admirer cette très belle illustration d'une "conception paramétrique et fabrication robotique de structures plissées en bois" avec l'utilisation originale de bouteilles (remplies malheureusement d'eau et non d'un liquide plus festif...) comme clés de verrouillage
En souhaitant que ces belles réalisations donnent au lecteur l'envie de visiter Epinal, signalons que le Tour de France y sera accueilli cette année, comme le laissent penser ces décorations florales, et que la vieille ville vue du parc du Château a gardé tout son charme.