Canal Saint-Martin, le samedi
Ce début de l'automne à Paris nous réserve encore de belles journées, et nous convions le lecteur à nous accompagner dans une balade le long du canal Saint-Martin, dans la partie où il est découvert, Long de 4,5 km, dont plus de 2 km en souterrain. Il relie le bassin de la Villette à la Seine amont avec une dénivellation de vingt-cinq mètres. Inauguré en 1825, il comporte 9 écluses et 2 ponts tournants.
Sur le bassin des Récollets, les voiliers (miniatures) peuvent évoluer sous le regard des badauds.
Sur les rives, le mythique Hotel du Nord, inspirateur du film de Marcel Carné, sauvé de la démolition dans les années 80 par une mobilisation nationale et internationale et reconstitué d'après les images du film . Notons que le canal lui-même, au début des années 1970, a pour sa part échappé au remblaiement pour laisser la place à une voie rapide d'entrée dans Paris ! D'autres boutiques pittoresques occupent les rives du canal : on appréciera l'information donnée sur l'ardoie Nous sommes cavistes, somme toute pas inutile...
Quelques implantations industrielles subsistent encore, souvenir du temps où le canal était sillonné de péniches de transport, à présent beaucoup moins nombreuses que les bateaux de promenade
Au nombre des activités présentes au bord du canal, n'oublions pas les sapeurs pompiers
La fin du canal, dans sa dénomination de Saint-Martin, est marquée par l'arrivée au bassin de la Villette, avec la rotonde du même nom. La rotonde de la Villette, ou barrière Saint-Martin, est l'une des barrières d'octroi du mur des Fermiers généraux. Construite juste avant la Révolution par Claude Nicolas Ledoux - l'arcitecte des Salines royales d'Arc-et-Senans - comme élément du mur des Fermiers généraux, la rotonde en constituait le bâtiment le plus imposant.
Du bassin de la Villette, très large, on accède au canal Saint-Martin par une écluse double.
Outre les bateaux-mouches - que certains qualifient de promène-couillons - évoluent des sportif-ve-s pratiquant l'avion et des petits bateaux électriques loués sur la berge
La fin du bassin de la Villette est encadrée par d'imposants bâtiments : à droite, les anciens entrpôts transformés à présent en résidence étudiante ; à gauche, un bâtiment moderne qui en reprend les formes avec intelligence pour restituer la perspective en remplaçant le jumeau du premier, victime d'un incendie en 1990.
Au bout du bassin, le pont mobile de l’ingénieur Emile Vuignier, et l'église Saint-Jacques Saint-Christophe réalisée par l’architecte E. Lequeux en 1844 dans le style d’une basilique paléochrétienne.
On atteint alors le canal de l'Ourq.
La promenade se poursuit le long du canal de l'Ourcq, très pittoresque lui aussi. Au croisement avec le canal Saint-Denis, on arrive au Parc de la Villette, dont on aperçoit des constructions pérennes comme la Cité des Sciences, ou éphémères comme le cirque Plume...Mais le Parc mérite bien un billet à lui seul...
Journées du Patrimoine à Arcueil
Comme beaucoup de nos compatriotes, nous avons mis à profit ce dimanche pour découvrir ou revoir des lieux chargés d'histoire, ancienne ou récente, industrielle ou artistique...
Notre petite commune de banlieue, au passé si riche et souvent méconnu, nous proposait plusieurs animations, toutes accessibles au cours d'une promenade à pied depuis notre domicile.
Nous avons commencé par une usine construite dans les années 1860 par la famille Raspail pour commercialiser des recherches pharmaceutiques et produire des liqueurs aux vertus digestives. La fabrique s’est ensuite transformée en distillerie, produisant de l’anisette sous la direction des frères Gras, dans les années 1960. Ce site inscrit à l’inventaire des monuments historiques a récemment été rénové pour devenir un espace culturel.
Dans la cour de l'ancienne usine, l'ancienne orangerie de la maison d'Emile Raspail, ingénieur à l'origine de cette usine et maire d'Arcueil : il était l'un des fils de l'homme politique François-Vincent Raspail - celui du Boulevard. La maison elle-même, située à côté de l'usine, est aussi classée monument historique : en bavardant avec le maire (actuel) présent sur les lieux, j'ai appris qu'il ne désespérait pas d'en convaincre le propriétaire d'en organiser un jour la visite.
A deux pas se situe, dans la cour d'un immeuble moderne abritant à présent un foyer catholique pour étudiants polonais, une très belle petite chapelle construite entre 1928 et 1930 par les frères Perret pour les religieuses franciscaines de l'Immaculée Conception d’Arcueil.
Disposant d’un budget très limité, Auguste Perret a dessiné un édifice de plan rectangulaire avec une structure de poteaux et poutres en béton armé et une maçonnerie en briques creuses disposées en damier contrastant avec le gris du béton.
Un autre lieu original proposé à la visite était l'atelier de l'association E.T.R Balistic Graphique, créée en 1980 "du désir de faire exister un lieu collectif et dynamique autour de la gravure". Elle a pour vocation d’animer l’Atelier-Musée d’Art Graphique d’Arcueil en y rassemblant un collectif d’artistes, amateurs ou professionnels
Enfin notre après midi s'est terminée dans un lieu chargé d'histoire. Improprement appelé "Maison des Gardes", il s'agit de l'ancien château seigneurial d'Arcueil, acheté en 1710 par Anne-Marie-Joseph de Lorraine, prince de Guise. Avec ce dernier Arcueil a connu son âge d'or, avec sur la colline dominant la Bièvre un château et des jardins à la française comparables à Versailles ou à Sceaux : splendeur éphémère, puisqu'après la mort du prince en 1739 le domaine change de propriétaire et se disperse : terres et droits seigneuriaux passent au gendre du prince, puis au gendre de celui-ci, le prince de Beauveau. Les créanciers des Guise font vendre le domaine et détruire le parc et le château en 1752, dans des circonstances qui demeurent obscures.
Tous ces détails nous ont été prodigués par le sympatique et érudit conservateur du patrimoine d'Arcueil, qui pendant ces deux journées a reçu sans discontinuer les visiteurs dans l'espace muséal situé dans les combles de cet édifice et habituellement fermé au public pour des raisons d'accessibilité et de sécurité.
Porspoder - Le port du potier
Cette mi-septembre ensoleillée est l'occasion pour l'auteur de profiter encore un peu de sa villégiature bretonne, et de faire procéder à l'hivernage de son bateau. Le temps se prête à des balades sur le sentier côtier : une des dernières nous a emmené à Porspoder, charmante localité du pays d'Iroise, dont nous nous proposons de vous faire partager la beauté.
Abritant le petit port d'un côté, et une petite plage très abritée dite "plage des dames", la presqu'île Saint-Laurent offre un espace naturel préservé et sauvage à deux pas du coeur du bourg.
En suivant le sentier le long de la côte nord de la presqu'île, on découvre au large le phare du Four, dont la silhouette trapue s'élève à 28 m au-dessus de la mer. Construit en 1868, il était classé dans la catégorie des "enfers" par les gardiens qui l'ont occupé jusqu'à 1993, date de son automatisation.
La promenade autour de la presqu'île offre des points de vue variés, notamment sur le bourg de Pospoder, en surplombant la plage des dames où les baigneurs sont encore nombreux en cette fin de saison.
Arrivé vers le bourg, on découvre un lavoir ancien curieusement placé en bord de mer ; devant l'église, on surplombe un petit jardin au bord d'un ruisseau qui dévale vers les flots.
L'église Saint-Budoc, bel édifice de granit datant du début du XVIIème siècle dont un panneau rappelle l'histoire, voisine avec une mairie de caractère.
Poursuivant le sentier vers le sud, le promeneur ne manquera pas de s'arrêter à la table d'orientation de la pointe de Garchine, réalisée comme il se doit par la manufacture Henriot, à Quimper...
Talmont sur Gironde
Pour atténuer la mélancolie de la rentrée, le blog vous propose quelques belles réminiscences de la période des vacances. Aujourd'hui, nous faisons découvrir à ceux qui ne le connaîtraient pas un site unique au bord de la Gironde, à deux pas de Royan, où nous avons eu le plaisir de revenir il y a quelques jours avec des amis. Pour les autres, nous espérons qu'ils seront aussi heureux que nous de le parcourir à nouveau.
Le site étant préservé des véhicules, nous parcourons les derniers mètres à pied en longeant la rive à marée basse.
Le village aux étroites ruelles est endormi sous le soleil d'août.
Le joyau de cette ancienne bastide fondée en 1284 par Edouard 1er, duc d'Aquitaine et roi d'Angleterre, est la très belle église romane Sainte-Radegonde.
Depuis le village, ou depuis la falaise du Caillaud depuis l'autre côté du petit port de Talmont, sa silhouette donne au paysage un caractère unique.
Les cabanes de pêche au carrelet marquent aussi le paysage de façon caractéristique
Les carrelets sous la falaise du Caillaud sont particulièrement importants
Si ce billet vous donne envie de voir ou revoir Talmont, ne manquez de visiter le site archéologique de Barzan : des fouilles y sont pratiquées depuis le début du siècle dernier, mais c'est dans les années 70 que des photos aériennes ont permis d'apprécier l'ampleur de ce qui pourrait être l'emplacement d'une ville importante de la Province des Santons, Novioregum, dont la mémoire s'était perdue depuis les premiers siècles de notre ère.