Patrimoine du Finistère
Encore un billet sur ces vacances bretonnes de printemps, avec quelques photos pour donner au lecteur un aperçu des richesses patrimoniales du Finistère, au gré de quelques excursions en famille.
Sur le chemin de l'aller, les enclos paroissiaux : Saint-Thégonnec, Guimiliau, Lampaul-Guimiliau.
Dans la crypte de l'ossuaire de Saint-Thégonnec, une très belle mise au tombeau en bois de chêne polychrome réalisée entre 1699 et 1702 par Jacques Lespagnol, sculpteur à Morlaix.
A Guimiliau, le calvaire en granit bleu élevé entre 1581 et 1586...
...l'orgue construit au XVIIème siècle par le facteur Thomas Dallam, les sculptures du baptistère.
A Lampaul-Guimimiau, encore une mise au tombeau du XVIIème siècle, cette fois sculptée dans le tuffeau par Antoine Chavagnac, sculpteur de la Marine à Brest, une magnifique poutre de gloire du XVIème siècle, un très beau baptistère à baldaquin.
A Roscoff, l'église Notre Dame de Croaz Batz et son ossuaire
Une maison prébendale dans la grand 'rue de Saint-Pol de Léon, et, dans la majesté du soleil couchant, trois grands sanctuaires, la cathédrale Saint-Paul-Aurélien et l'église Notre-Dame du Kreisker, toujours à Saint-Pol de Léon, et la basilique Notre-Dame du Folgoët, haut-lieu de pèlerinage.
Sur le chemin de Perros
Par cette belle journée d'avril nous convions le lecteur à nous accompagner à Plouguerneau (Finistère), le long de l'Aber Wrac'h, à partir du point de vue situé près d'un ancien amer.
Pour se rendre au petit port de Perros sur la rive droite de l'aber, le GR34 longe d'abord un petit affluent, que l'on traverse à la hauteur d'un petit moulin, Milin an Haod.
Passé cet affluent, on remonte à travers bois vers la rive droite de la branche principale de l'Aber, d'où on découvre la vue sur le port de Paluden. Au bord du chemin de Perros, une de ces statues qui ornent beaucoup de sentiers de Plouguerneau, et une pancarte toute neuve qui attire notre attention : Lavoir de Kervili (200 m)
La descente vers le lavoir, pour courte qu'elle soit indiquée, est assez abrupte. Elle offre une vue imprenable sur le chantier du regretté père Jaouen, sur l'autre rive de l'Aber, et conduit à une installation plutôt rustique mais non dénuée de charme.
En poursuivant vers l'ouest à travers bois, d'agréables coups d'œil sur l'aber qui compensent un peu le coté pénible de la progression...
On est tout de même heureux de retrouver le GR, avec à l'horizon, un peu irréelle, une des îles qui bordent l'embouchure de l'aber. Au bord du GR, des allées en sous-bois...Au bout de notre excursion nous attend, en bonne compagnie, une très belle vue sur l'embouchure de l'aber, avec le port de plaisance, au loin sur la rive gauche. Le GR descend jusqu'au bord de l'eau, mais la marée déjà haute ne nous permettra pas d'atteindre le hameau de Perrros.
Elne, petite cité au grand passé
Peu de petites communes (8450 habitants au recensement de 2013) peuvent se vanter d'avoir abrité le campement d'Hannibal en 218 avant JC, comme en atteste Tite-Live, alors que sous le nom d'Illiberis elle était déjà un important oppidum.
Elle est surtout visitée aujourd'hui pour sa très belle cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie qui en domine les venelles endormies.
Arrivés sur le plateau des garaffes, derrière le chevet de la cathédrale, nous découvrons le monument aux morts de la première guerre mondiale, œuvre d'Aristide Maillol : on ne regrette pas le poilu avec sa baïonnette et son coq qui orne habituellement ce genre d'édifice...
Le chevet roman présente un bel appareil et de fines sculptures. Au passage, on y rappelle le sac d'Elne en 1285 par Philippe le Hardi (en catalan...)
Le chemin derrière le chevet mène à un très beau cloître du XIIème siècle que nos agapes tardives ne nous permettent pas de vous présenter, étant arrivés au moment de sa fermeture...Ce sera pour un futur blog. Le lecteur devra se contenter de 'intérieur de la cathédrale, dans son dépouillement austère. Au passage, un retable catalan du XIVème siècle en hommage au saint patron de l'auteur de ce blog.
Les tours de Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie - dont les reliques ont malheureusement quitté la ville pour Perpignan, avec l'évêque, le 2 juillet 1802 - sont impressionnantes, surtout la tour sud avec ses arcatures. La tour nord en briques est un ajout plus récent.
Elne a été le siège d'un évêché, attesté dès 571, création des Wisigoths à la suite du démembrement de l'archevêché de Narbonne. Les évêques d'Elne se mirent à résider le plus souvent possible à Perpignan, capitale du royaume de Majorque, dès le XIIème siècle et obtinrent officiellement en 1602 de pouvoir transférer leur résidence à Perpignan, même si le siège de l'évêché resta à Elne jusqu'en 1801, date à laquelle la collégiale Saint-Jean de Perpignan devint la nouvelle cathédrale du diocèse toujours intitulé de Perpignan-Elne.
L'entrée principale, dont le portail de marbre, orné de la mention "République Française" et de la devise de la république, porte encore des traces de l'incendie de 1285, donne sur une placette très agréable où les visiteurs du 3ème âge ont pu prendre quelques instants de repos.
Gérard Fromanger à Beaubourg
Les expositions se suivent - ou plutôt se juxtaposent - au Centre Pompidou, et ne se ressemblent pas.
Gérard Fromanger, plasticien français né en 1939, offre au sortir de la rétrospective Kiefer une agréable bouffée de couleur et de fraîcheur
Les œuvres mêlent avec beaucoup de goût peinture et photographie, et replongent le visiteur baby-boomer dans l'atmosphère de sa jeunesse des années 68-70.
Fondateur avec d'autres de l'atelier de l'école des Beaux-arts qui a réalisé les affiches de mai 1968, il a aussi réalisé avec Jean-Luc Godard des films-tracts et voyagé en Chine avec Joris Ivens au début des années 70 : un parcours gauchiste sans faute...
Un tableau un peu à part, avec des centaines de noms de peintres sur fond noir, un hommage à Pierre Overnay, militant ouvrier mao-spontex assassiné en 1972 par un vigile de Renault, un tableau récent (2007) Bastille réseaux.
L'œuvre de Fromanger est multiforme avec des œuvres à mi-chemin entre peinture et sculpture...
Encore quelques tableaux-photos...
Toute une section est consacrée aux portraits réalisés par Fromanger de ses amis et familiers où l'on reconnaîtra notamment Foucault, Prévert, Godard...
Terminons la présentation de cette belle rétrospective, si longtemps attendue, par quelques plus récentes et toujours aussi colorées.