Chagall à Landerneau (II)
Notre billet précédent sur l'exposition Chagall de la poésie à la peinture à la Fondation Leclerc à Landerneau doit être complété pour donner au lecteur de ce blog ne serait-ce qu'un aperçu de cet événement d'une qualité exceptionnelle. Tout d'abord quelques autres exemples de Chagall illustrateur de livres, et naturellement, la Bible :
Au passage, un très beau paysage de Jérusalem qui rappelle à l'auteur de ce blog son voyage de l'année dernière.
Dans un domaine plus profane, évoquons les illustrations de Quatre contes des Mille et Une Nuits, ouvrage publié à New York en 1948...
...et celles des Contes de Boccace, ouvrage publié par les éditions de la revue Verve en 1950.
Le mythe de Daphnis et Chloé a été pour Chagall une source d'inspiration particulièrement riche : outre sa contribution à l'ouvrage publié par Tériade en 1952,
il a réalisé quatre rideaux de scène, un par acte, pour la reprise en 1959 à l'Opéra de Paris du ballet de Maurice Ravel sur le même thème.
André Malraux et Chagall s'étaient rencontrés en 1924 lors de la première exposition de Chagall à Paris, et s'étaient liés d'amitié. Chagall a illustré le IVème tome de l'édition des Antimémoires publiée en 1970 par Gallimard. Ici, Résistance, Le Char dans la fosse, On rentre dans la forêt comme on rentrerait sous terre, La Statue de la Liberté, Conduis-nous vers l'irréel.
Autre collaboration avec Malraux, la lettre-préface écrite pour l'édition de luxe de Et sur la terre... publiée en 1977 par Aimé Maeght.
Le thème du cirque est un thème récurrent chez Chagall, au point que Tériade lui proposa dans les années 60 de reprendre un projet initié par Vollard dès 1926 : cette fois, non seulement les lithographies mais les textes sont de l'artiste, évoquant ses souvenirs de jeunesse.
Beaucoup de tableaux également sur ce thème : Le Cirque bleu (1950-52), Le Cirque rouge (1960), Le Cirque sur fonds noir (1967).
On découvre que Chagall savait aussi appliquer son art à la sculpture...
...et à la céramique, qu'il pratiqua à Vallauris avec Picasso.
Parmi les grands tableaux figurant à l'exposition, quelques tableaux de la maturité de l'artiste, avec notamment la période des années de guerre et d'exil à New York : La Guerre (1943), Le Mariage (1944), La Fiancée au visage bleu (1932-1960), Le Gant noir (1923-1948), Entre chien et loup (1938-1943), La Pendule à l'aile bleue (1949).
L'exposition se termine sur un ensemble de toiles réalisées par Chagall dans les vingt dernières années de sa vie, rassemblées dans une section intitulée Les Grands Thèmes : Nu mauve (1967), L'Arc-en-ciel (1967), Couple dans le paysage bleu (1969-1971), La Famille (1975-1976), Le Fils prodigue (1975-1976), Job (1975), La Chute d'Icare (1974-1977), Don Quichotte (1974).
Chagall, de la poésie à la peinture (I)
Un billet culturel - et même plusieurs tant la matière est riche, pour faire la transition entre notre villégiature estivale de Bretagne et le retour à la capitale avec, comme l’an dernier avec Giacometti (notre billet du 25 août 2015), un compte rendu de la grande exposition consacrée à Marc Chagall par la Fondation Leclec du 26 juin au 1er novembre à Landerneau.
La première partie de l'exposition montre des œuvres se rapportant à la jeunesse de Chagall en Russie, dans sa ville natale de Vitebsk : pas de découverte pour l’amateur, mais toujours beaucoup de charme, avec La Maison bleue (1920) qui accueille le visiteur à l’entrée,...
...Les Paysans sur la route, Dédié à ma fiancée, Famille à la fenêtre (1911),...
...La Mère au four, La Grand-mère et la sœur à table, Autoportrait devant la maison, Esquisse pour le rabbin au citron (1914),...
...Bella sur le pont (1915), un portrait de Bella en 1916, Les Amoureux en gris (1916-1917), L’Homme à la tête renversée (1919)...
...L’Homme barbu assis avec un violon sur les bras, L’Homme au cochon, L’Homme au verre de thé (1922-1923),...
...Le Marchand de bestiaux (1922-1923), et Homme-coq au dessus de Vitebsk (1925).
Il s’essaie à la gravure dans les années 1920, lors de son séjour à Berlin, à la demande de son éditeur, pour illustrer une autobiographie poétique, Ma Vie : La Naissance, Salle à manger.
Des extraits du manuscrit sont exposés, comme la page 135 où Chagall évoque Max Jacob et Apollinaire lors de son premier séjour à Paris au début des années 1920.
Ce sont sans doute les gravures de Ma Vie qui donnèrent à Ambroise Vollard dès 1923 l'idée de demander à Chagall d’illustrer des livres : cet aspect de Chagall graveur illustrateur constitue l’aspect le plus original de l’exposition, et permet de véritables découvertes. La collaboration de Chagall avec Vollard dans ce domaine à commencé avec Les Âmes mortes de Nicolas Gogol - qui ne sera cependant édité qu’en 1947 par Tériade.
Dans cette veine, le clou de l’exposition est sans doute les Fables de La Fontaine : livre conçu en 1927 par Ambroise Vollard, cuivres gravés de 1927 à 1930, mais qui ne parut qu’en 1952, publié lui aussi par Tériade…
Le Coq et le Renard, Le Bûcheron et Mercure, Le Renard ayant la queue coupée,..
Le Geai paré des plumes du Paon, Le Loup et la Cigogne, Le Charretier embourbé,...
Les Deux Pigeons, Le Chat et les deux Moineaux, La Mort et le Bûcheron,...
Le Renard et les Raisins, L’Ivrogne et sa Femme, Le Meunier, son fils et l’âne.
Terminons ce premier volet du compte rendu de cette exposition si riche par quelques tableaux contemporains des Fables, un peu dans la même veine : La Cage d’oiseaux (1925), Mariée à double face (1927), Le Coq (1928).
Un chevalet sur l'Elorn, Landerneau regards de peintres
Encore un billet breton, consacré à une exposition de plein air très riche et bien faite : dans les rues de Landerneau, souvent dans les quartiers même qui y sont représentés, des reproductions de peintures, dessins, gravures des artistes qui au cours des quelque cent cinquante dernières années ont été inspirés par cette cité si attachante.
Un ensemble d'œuvres dans le quartier Saint-Houardon...
...autour de son église au clocher si caractéristique.
Passons au quartier Saint-Thomas, sur l'autre rive de l'Elorn, avec ses marchés qui appartiennent sans doute au passé, mais avec son église et ses pignons toujours bien présents sous le soleil breton.
Les études de Léon Lhermitte pour son marché aux pommes sont présentées sur la place même.
Des reproductions, accrochées au parapet, surplombent le flot sombre de l'Elorn, sur la rive gauche en aval du pont de Rohan : Le Sidaner, Delpy, Sévellec, Jongkind, René Roy, Léon Gaucherel...
Sur la petite place de l'hôtel de Ville, sur la rive droite de l'Elorn juste en amont du pont de Rohan, quelques panneaux de présentation générale de l'exposition,
la mise en exergue de quelques peintres.
Paul Signac, dont cet aspect de l'œuvre est peu connu - il avait été nommé peintre officiel de la Marine en 1915 - est particulièrement mis à l'honneur.
Quittons cette belle animation urbaine avec quelques autres reproductions "sur parapet", rive droite cette fois : Nicolas Ozonne, Robert Yon, et Eugène Boudin, avec les villes maisons du pont de Rohan en arrière plan.
Les vacances bretonnes s'achèvent...
La rentrée à Paris approche à grands pas : consacrons un billet à quelques images de ces vacances. D'abord l'embouchure de l'Aber Benoît, joyau de la localité où l'auteur passe la plupart des congés scolaires, Saint-Pabu.
Quelques images de petits voiliers croisés lors des sorties en bateau...
La carte de la plus belle sortie, pour un pique-nique dans une petite crique de l'Aber Wrac'h avec enfants, amis d'enfants, petits-enfants...
La Recouvrance dans l'Aber Wrac'h, passant devant l'île Wrac"h et son petit phare traditionnel, puis mouillant dans le port....
Les produits locaux si typiques : les fraises dans un beau récipient offert par nos bons amis, l'immanquable lieu jaune, la dorade rose, les filets de Saint-Pierre, les homards, le turbot...
Le four à goëmon qui retrouve son activité à l'occasion d'une fête...
Les vues toujours renouvelées le long des chemin côtiers...
Les jeux sur la plage...
Les danses le mercredi matin au marché de Lannilis...
Les fêtes traditionnelles comme la procession des bateaux et l'hommage aux marins péris en mer...(cf notre billet du 15/08/2014)
Et quelques notes pour conclure...
Musique à la chapelle Saint Ourzal
Pour les lecteurs qui redemandent des billets de Bretagne, un mini-billet sur un concert à la chapelle de Saint-Ourzal à Porspoder, par une belle soirée d'Août.
Un programme éclectique - un peu modifié du fait de l'indisponibilité de la soprano qui a conduit au remplacement de Heandel par Brahms, et un ensemble de jeunes musiciens toujours aussi sympathiques et talentueux qui se retrouvent chaque année au bout de la France pour les journées musicales d'Iroise.
Les formations se succèdent au gré des morceaux...
Pour la première fois cette saison, un trompettiste s'est ajouté au groupe...
Une ovation bien méritée...
...et un moment convivial à la sortie.
Le blog en vacances : le Musée national d'art moderne
En ce mois d'août, plutôt que d'infliger au lecteur des cartes postales de Bretagne où il coule des jours paisibles et heureux, l'auteur propose un retour sur quelques sorties culturelles de ce printemps. Le nouvel accrochage des œuvres contemporaines au musée national d'art moderne, à Beaubourg, permet de belles découvertes.
Ainsi l'installation, à base de cassettes, de Maha Malluh Food of Thought (2013), celle d'Hervé Télémaque Entre-jambes (avec le garde du corps) - 1994 ou encore le train de poubelles de Ciprian Muresan intitulé Recycled Playground.
De Huguette Caland, Christine (1995), matériaux divers sur papier ; de Jose Davila, Make Your Own Sunshine (2013), émail sur métal ; de Michael Zelehoski, Open House (2012), bois, peinture acrylique, métal.
Terminons ce rapide aperçu avec Plight (1985), feutre, laine, bois verni, métal, bois peint, verre, mercure, de Joseph Beuys et Cold wind sphere (2012), acier inoxydable, verre, miroir, verre filtré coloré, ampoule, de Olafur Eliasson.
Impossible de passer à Beaubourg sans jeter un coup d'œil aux Matisse...
...aux Delaunay : Sonia, puis Robert...
...aux Chagall, en prélude à la visite de la Fondation Leclerc à Landerneau, si nous trouvons le temps d'y faire un saut.
Une agréable surprise : toute une pièce est désormais consacrée à Jean Prouvé, avec des éléments d'architecture et du mobilier...
...et naturellement le fauteuil sur lequel je me suis assis pendant des années dans ma chambre de la résidence universitaire Jean Zay à Antony sans me douter que ce serait un jour une pièce de musée...
