Magritte : la trahison des images
La rétrospective Magritte a ouvert ses portes depuis plus d'un mois et nous étions allés la voir dès les premiers jours. Cependant, la presse ne lui donne un large écho que ces jours-ci, aussi allons-nous lui emboîter le pas et faire profiter le lecteur de notre visite.
Nous suivrons l'accrochage des cinq salles, même si la logique ne nous en est pas apparue évidente : l'essentiel est de se faire plaisir en regardant des images plaisantes et en n'étant pas forcément dupe de tout ce qu'on a voulu leur faire dire...
Portrait de Magritte en philosophe
Dans cette salle comme dans les suivantes, tout en nous efforçant d'attribuer les bons tableaux aux bonnes salles, nous ne donnerons que quelques titres, la plupart d'entre eux ne relevant, comme certains sujets, que du désir d'étonner le bourgeois : La clairvoyance (1935), Le modèle rouge (1935), Eloge de la Didactique (1937), Le viol (1945), Les Vacances de Hegel (1958, reproduit dans l'affiche)...
Les mots et les images
Dans cette salle, notamment Ceci n'est pas une pipe (1929), L'art de la Conversation (1950), La clef des songes (1935)...
L'invention de la peinture
Dans cette salle, notamment, La décalcomanie (1966), le Double secret (1927)...
L'allégorie de la caverne
Dans cette salle, notamment Le prince charmant 1948), L'acte de foi (1960)...
Rideaux et trompe-l'oeil / La beauté composite
Dans cette dernière salle, notamment Le Blanc-seing (1965), La mémoire (1948) et la statue de La folie des grandeurs (1967)...
La Vallée aux Loups
Un mini-billet pour partager avec le lecteur le charme de ces belles journées d'automne par quelques photos.
Les premières ont été prises dans la Vallée aux Loups, havre de calme et de beauté situé à Châtenay-Malabry, qui abrite une belle propriété occupée de 1807 à 1818 par Chateaubriand. Le département des Hauts-de-Seine, propriétaire à sa création de la maison de Chateaubriand par dévolution du département de la Seine, a progressivement acquis d'autres propriétés aux alentours, créant un magnifique ensemble ouvert au public.
Dans l'arboretum départemental de la Vallée aux Loups, anciennes pépinières Croux rachetées par le département, une belle pièce d'eau...
Le cèdre bleu pleureur, une des pièces maîtresses de l'arboretum
Toujours dans la Vallée aux Loups, une autre propriété rachetée par les Hauts-de-Seine, l'Île Verte, où vécut le peintre Jean Feutrier.
Pour conclure, la Seine et les Tuileries dans la grisaille...
Henri Fantin-Latour (1836-1904) À fleur de peau
Pour sa première exposition de la saison, le Musée du Luxembourg nous donne l'occasion de mieux connaître un peintre un peu inclassable, connu surtout pour ses natures mortes et ses portraits de groupe avec les personnages illustres de son temps, vu par certains comme le dernier des romantiques, par d'autres comme le premier des symbolistes...
L'accrochage est un peu déroutant : six sections d'importance inégale, qui composent un parcours plus ou moins chronologique. Chacune comporte un titre et une citation de Fantin-Latour.
ESPÉRANCE ET COURAGE (1853-1873)
« La Peinture est mon seul plaisir, mon seul but. » (1855)
Dans cette section, une première œuvre d'imagination, le Songe, réalisée à 18 ans mais qui demeurera sans suite avant de nombreuses années, des portraits de sa famille et des autoportraits, des natures mortes, déjà.
AMBITIONS ET INNOVATIONS (1864-1872) « Le travail artistique, c’est tout, je veux faire des chefs-d’œuvre, il n’y a rien d’autre. » (1864)
De cette période datent les toiles de groupe qui feront sa célébrité : Hommage à Delacroix (1964), Un atelier aux Batignolles (1970), Un Coin de table (1972)
NATURE ET VÉRITÉ (1873-1890) « Voilà une idée qui me préoccupe beaucoup, faire croire à aucun effet artistique. » (1874)
"La décennie 1870 est celle de toutes les confirmations pour Henri Fantin-Latour. Elle s’ouvre sur les coups d’éclat que constituent les deux derniers portraits de groupe de jeunesse, voit la consécration du portraitiste, tandis que les natures mortes lui offrent un champ d’observation extrêmement fécond."
De très belles natures mortes...
...et des portraits dont le caractère intimiste fait le charme.
FANTIN AU TRAVAIL. D’APRÈS LE NU « Moi je suis fanatique de la photographie. » (1888)
Cette section présente le fonds de photographies d’Henri Fantin-Latour donné par sa veuve à la Ville de Grenoble en 1921 et quelques toiles où il semble s'en être inspiré.
FANTIN AU TRAVAIL. L’ANNIVERSAIRE (1876)
Curieusement, une section particulière est consacrée à l’Anniversaire, intitulé aussi Hommage à Berlioz, qui d'après le dépliant "occupe dans la production de Fantin-Latour une place singulière, celle d’une œuvre charnière entre les grands hommages des années 1860-1870 et les « sujets d’imagination » d’inspiration musicale". De façon originale, le peintre assigne à la lithographie un rôle inédit, celui de support à la préparation du tableau. "Présenté au Salon de 1876, ce tableau monumental ne remporte pas le succès escompté mais permet néanmoins à Fantin d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie d’artiste."
FÉERIES (1854-1904) « Je me fais plaisir. » (1869)
Dans cette dernière section, encore un portrait de groupe, Autour du piano(1885)..
...et des tableaux inspirés d'opéras ou de la mythologie, très différents des œuvres du début et du milieu de sa carrière mais au caractère original et non dénué de charme.
Les Vosges comtoises en automne
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Encore une belle escapade en cette fin d'été, pour faire découvrir au lecteur un petit coin de France souvent méconnu.
Pour nous y rendre, nous faisons un petit détour par Bussang, célèbre pour être à la source de la Moselle, important affluent du Rhin long de 560 km, et aussi pour abriter le Théâtre du Peuple, institution originale plus que centenaire puisque créé en 1895 par Maurice Pottecher, fils bohême d'un industriel local.
La construction en bois a été classée monument historique en 1976.
L'arrière de la scène peut s'ouvrir pour offrir aux acteurs un décor naturel
Dans l'entrée, une exposition retraçant 120 ans d'affiches des représentations qui ont lieu chaque année pendant l'été et rencontrent toujours un vif succès, même si la programmation a un peu délaissé ces dernières années le répertoire traditionnel qui a bercé l'enfance de l'auteur de ce blog.
Notre première étape dans les Vosges comtoises, à l'entrée du pays dit des "mille étangs", est le hameau de Château-Lambert, avec son musée départemental de la montagne,...
..., un Espace Nature Culture..
...qui abrite actuellement une belle exposition photographique « Reflets d’images aux Mille étangs »...
...et la petite église au fronton de laquelle une inscription nous indique qu'elle était une chapelle royale quand la Comté était espagnole. Le lecteur n'aura pas oublié que ce n'est qu'avec le traité de Nimègue en 1678 que cette province a quitté le royaume d'Espagne pour celui de France.
Après une petite halte au village de Beulotte-Saint-Laurent, son lavoir, son église au beau mobilier rustique,...
...nous atteignons Faucogney, petite cité qui a connu des jours meilleurs mais a gardé beaucoup de charme.
L'église Saint-Georges, reconstruite au xviiie siècle mais dont le clocher date du xve siècle, a été récemment rénovée de très belle façon, mettant en valeur son mobilier baroque, notamment les orgues construites par Joseph Rabiny en 1787 pour l'église Sainte-Madeleine de Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, rachetées par le curé de Faucogney en 1851 et installées en 1859.
Nous quittons Faucogney en montant à la vieille église Saint-Martin située sur une hauteur à quelques kilomètres du bourg. Le bâtiment actuel du XIVème siècle s'élèverait à la place d'une église du Vème siècle qui serait la plus vieille de Franche-Comté. Belle conclusion pour cette découverte qu'un dernier regard sur Faucogney et la vallée du Breuchin.