Portes ouvertes à Saint-Paul
Samedi dernier, Saint-Paul d'Angoulême, établissement d'enseignement privé fondé en 1878 par Mgr Sebaux, évêque d'Angoulême, ouvrait les portes des bâtiments qui abritent le collège et le lycée aux futurs élèves, à leurs parents - et grands-parents...C'est l'occasion de faire découvrir ce bel établissement à nos lecteurs, et de montrer à ceux qui ont usé leurs fonds de culotte sur ses bancs combien il a pu se transformer au cours du temps. Ce qui frappe dès l'entrée, sous une voûte dans une rue étroite du vieil Angoulême, c'est la vaste étendue des cours que nous traversons pour atteindre les bâtiments d'enseignements...
Un premier accueil pour expliquer aux parents l'usage des outils mis à disposition sur Internet pour communiquer avec l'administration : emplois du temps avec absence éventuelle des enseignants et élèves, bulletins de notes et trimestriels...Ce genre d'outil est sans doute à présent répandu un peu partout dans le public comme dans le privé, mais pour l'auteur du blog qui était en fonction dans l'administration du ministère de l'éducation nationale il y a une vingtaine d'années, c'est une découverte... Si les bâtiments sont anciens, les circulations sont bien agencées, des casiers sont à la disposition des élèves...
Un passage par les ateliers d'art plastique...
L'établissement dispose d'un vaste amphithéâtre...
Un détour par la chapelle aménagée sous les combles, avec la plaque en latin commémorant la fondation de l'établissement...Paradoxalement, on peut par la fenêtre apercevoir la chapelle du lycée public Guez de Balzac, situé de l'autre côté de la même rue, beaucoup plus imposante que celle de Saint Paul...Il y avait tout de même à une époque plus de soutanes à Saint-Paul qu'à Guez de Balzac, comme le montre cette photo de la classe de seconde en 1932, avec l'élève François Mitterrand (cf le site de l'IFM)
Les salles d'enseignement scientifique sont nombreuses et bien installées...
Au passage, la salle de technologie, une image de Lucky Luke qui rappelle que nous sommes dans la capitale de la bande dessinée, deux tortues qui sollicitent l'attention des nombreux visiteurs...
Au titre des installations sportives, le gymnase et un beau mur d'escalade où peuvent ce jour là s'exercer les futurs élèves...
Le parcours se termine bien sûr au réfectoire astucieusement dénommé "Poivre et Self" où viennoiseries et boissons sont proposées aux visiteurs.
Cravant-les-Coteaux
Un mini-billet à propos d'une découverte sur la route d'un vigneron de grande qualité, Bernard Baudry, dans le vignoble de Chinon à Cravant-les Coteaux.
Peu avant d'arriver, au débouché de la route forestière en venant de la route de Chinon, l'église du vieux bourg se dresse au bord du chemin.
La richesse de l'ornementation du chevet (XIIème siècle) attire aussitôt le regard.
La partie la plus ancienne de cet édifice, la nef, remonte au IXe siècle, ce qui le fait qualifier dans les guides de sanctuaire carolingien.
Désaffecté en 1863 à l'occasion du déplacement du bourg, ce sanctuaire a miraculeusement échappé à la démolition : mis aux enchères publiques en 1865, il fut acquis par la Société Archéologique de France qui le revendit en 1933 à l'association des Amis du vieux Cravant qui en est toujours propriétaire.
Un coup d'œil sur le chœur couvert d'un berceau brisé et son abside semi circulaire, voûtée en cul de four.
Les peintures murales y sont nombreuses et d'un grand intérêt.
Prenons congé de ce pays de Chinon aux richesses si variées avec un regard sur les saules qui bordent la Vienne...
Icônes de l'art moderne - La collection Chtchoukine (II)
Reprenons la visite commencée dans notre dernier billet.
La salle 6 a été intitulée par les commissaires de l'exposition La grande Iconostase, reprenant une expression en référence aux églises orthodoxes, très tôt employée par les commentateurs de la collection pour décrire cet ensemble de toiles de Gauguin acquises par Chtchoukine entre 1904 et 1910 et formant un monumental mur de peintures dans la salle à manger du palais Troubetskoï.
Portraits de la peinture
Les portraits féminins forment après les paysages l'ensemble thématique le plus important par le nombre de tableaux de la collection Chtchoukine. De Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Maurice Denis à Cézanne, Matisse, Le Douanier Rousseau, Derain, Picasso, Odilon Redon.
Le salon rose
Un vibrant hommage à l'œuvre d'Henri Matisse dans la période 1900-1914, pour moi le point d'orgue de cette collection : j'ai revu avec émotion les toiles qui avaient déjà été rassemblées dans une magistrale exposition au centre Beaubourg au début des années 90, et que j'avais revues à l'Ermitage avec notre amie Maria Ozerova.
Natures mortes
Cézanne donne le ton dans cet ensemble où il est rejoint par Gauguin, Matisse, Derain et Picasso.
Totems et tabous
Dans cette salle, confrontation autour des thématiques du nu et de la figure entre Matisse et Malevitch, Matisse encore et Vladimir Tatline et Larionov, Picasso et Rodtchenko.
La cellule Picasso
Ce cabinet de la galerie de Chtchoukine comptait des œuvres des périodes bleue (1901-1904), rose (1905-1906), "africaine" (1907-1908) ou cubiste (1909-1914).
Les dernières salles de l'exposition sont conçues comme des "confrontations" entre maîtres français et artistes russes de la même époque. Avec les tableaux de Picasso de 1908 La Fermière (en pied) et La Fermière (en buste) sont mis en regard Malevitch, Gontcharova, Klioune, Popova.
Avec Picasso encore, Malevitch, Popova, La Cruche jaune de Nadejna Oudaltsova, Suprématisme d'Ivan Klioune ou le Florence d'Alexandra Exter.
Terminons sur un confrontation un peu moins évidente pour l'auteur de ce blog, avec Mardi Gras, tableau "manifeste" de Cézanne, peint vers 1988-90, Bol vert et flacon noir peint par Picasso en 1908, et la Femme avec râteau de Malevitch peint vers 1930-32.
La Collection Chtchoukine à la Fondation Louis-Vuitton (I)
Alors qu'elle est sur le point de fermer ses portes, il eut été impardonnable de ne pas rendre compte ici de notre visite à l'exposition-phare de la saison, qui a réuni pour la première fois depuis 1948 les chefs d'œuvre de la collection de Sergueï Ivanovitch Chtchoukine, dispersée depuis cette date entre le Musée Pouchkine à Moscou et celui de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Devant sa richesse, nous nous contenterons de suivre les salles de l'exposition et de laisser le lecteur attribuer les œuvres à tel ou tel des nombreux maîtres qui y sont présents...
Les peintres et le collectionneur
Une série d'autoportraits et portraits peints par Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Picasso et Derain, auxquels s'est adjoint en 1915 deux portraits du collectionneur par Xan Krohn.
Objets de contemplation
La première collection, réunie par Chtchoukine entre 1898 et 1905 dans la chapelle du palais Troubetskoï. Un maître chinois, Courbet, Vuillard, Maurice Denis, Picasso, Pissarro, Burne-Jones, le Douanier Rousseau, Sysley...
Paysages impressions
Cette salle s'articule autour d'œuvres de Monet, du déjeuner sur l'herbe aux mouettes de Westminster.
Paysages constructions
Paul Cézanne, les Fauves et les cubistes : "après Cézanne et dans ses pas, une ligne "fauve" s'insinue dans la galerie Chtchoukine avec Matisse, Derain ou Marquet." ...
...Pour les cubistes , Braque, Picasso, et encore Derain.
Nous poursuivrons notre visite dans le prochain billet.