Billet de fin d'année

Comme on a pu le constater, ce blog respecte la trêve des confiseurs. En attendant la parution de nouveaux billets sur les grandes expositions de la saison, je propose à mes fidèles lecteurs, avec tous mes vœux, un billet pot-pourri avec des clins d’œil à certains d'entre eux.
Quelques devantures au hasard des promenades dans Paris...
Les cours du Louvre un soir...
Des tableaux au hasard dans un musée, en dehors de toute exposition : Monet, Matisse...
L'ancien musée des Colonies, avec l'aquarium tropical dont la magie suscite toujours autant l'admiration des enfants...
et dont les fresques apparaissent toujours plus décalées...

Terminons avec un des cadeaux reçus du Père Noël, pour justifier un peu mieux le titre de ce blog.
Cet ouvrage comporte toute une suite de petits chapitres introduits par des calligraphies, dont je vous fais partager quelques uns...
Le premier est consacré au symbole dans l'art décoratif :
Zhuang wu yuyi , "décrire le sens caché de toute chose". Il poursuit avec le bestiaire des animaux à poil.
Pimao zhencong, "précieuse collection de fourrures" , avec un bœuf photographié en 2004 dans un musée de la cité interdite lors de notre dernier passage à Pékin :
Viennent ensuite les animaux à plumes :
Yumao zhencang, "précieuse collection de plumes" , que nous illustrons avec cette grue, souvenir du même voyage.
Puis les animaux à écaille :
Linjia zhencang, "précieuse collection d'écailles et carapaces", naturellement illustré avec ce dragon et cette tortue, toujours pris en 2004 à la cité interdite
Terminons l'évocation de cet ouvrage avec le chapitre sur le langage des fleurs et des plantes :
Huamu jia yu, "le beau langage des fleurs et arbres", illustré avec les souvenirs de 2004...
Ce beau cadeau m'a donné envie de me replonger dans un autre ouvrage monumental, édité par le CNRS et apporté également par le Père Noël il y a un ou deux ans :
Rubens - portraits princiers

La première des deux expositions réalisées chaque année par la Réunion des musées nationaux au musée du Luxembourg a, comme l'indique le dépliant, " deux héros : une reine et un peintre. La première, Marie de Médicis (1573- 1642), veuve d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier tiers du XVIIe siècle. Le second, Pierre Paul Rubens (1577-1640), est le peintre le plus célèbre de son temps. Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe. Marie de Médicis, par ses origines familiales et les alliances de ses enfants, est liée à toutes les dynasties régnantes. Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création et diplomatie." Cette exposition, organisée dans l'enceinte même du palais construit par Marie de Médicis à partir de 1615, met en lumière cet aspect particulier de l'oeuvre du peintre que constituent les portraits princiers, les mettant en regard des œuvres de ses concurrents.
L'expérience italienne
Arrivé en Italie où il séjourne de 1600 à 1608 et où il cherche, comme ses confrères, à parfaire sa formation, il est très rapidement employé par Vincent de Gonzague, duc de Mantoue et devient donc également peintre de cour.
La Cour de Bruxelles
Fin 1608 la maladie de sa mère amène Rubens à retourner à Anvers. Il y est retenu par une offre qu’il ne peut refuser : les souverains des Flandres veulent qu’il devienne leur peintre attitré. Tous deux Habsbourg, l’archiduc Albert (de la branche autrichienne, donc impériale) et l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie (fille du roi d’Espagne Philippe II) règnent ensemble depuis 1598 sur les Flandres méridionales, catholiques et espagnoles, alors que les Flandres du Nord, protestantes, ont fait sécession.
Rubens est très proche de l’archiduchesse qui, devenue veuve en 1621 et ayant pris l’habit de religieuse, l’emploie comme diplomate au service de la paix.
Rubens à la cour d'Espagne
En 1628, l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie envoie Rubens à Madrid afin qu’il rende compte au roi Philippe IV de ses activités diplomatiques et qu’il peigne pour elle les portraits des membres de la famille royale, sa famille. Philippe IV lui commande alors quelques œuvres.
Séjournant huit mois à Madrid, Rubens peut à nouveau méditer sur les œuvres de Titien, qu’il redécouvre avec son cadet Velázquez, peintre officiel du roi, à qui sont dues les deux toiles suivantes.
Rubens à Paris
Rubens est sollicité en 1621 par la cour de France. Marie de Médicis, qui a négocié en 1615 le double mariage de ses aînés, Louis XIII et Elisabeth avec Anne d’Autriche et son frère le futur Philippe IV, lui commande pour les galeries du palais du Luxembourg, deux cycles narrant sa vie et celle d’Henri IV, son défunt mari. Rubens vient donc à Paris en 1622 signer le contrat et discuter certains points du programme. Il profite de cette occasion pour fixer les traits de la reine mère et du couple royal Louis XIII et Anne d’Autriche.
Dans cette section, nombre de très beaux portraits dus à d'autres artistes contemporains de Rubens : Philippe de Chapeigne, Van Dyck, Simon Vouet...
La Galerie de Marie de Médicis
Petite-fille d’empereur, fille du grand-duc de Toscane, sœur de la duchesse de Mantoue, épouse du roi Henri IV assassiné en 1610, Marie de Médicis est également la mère et la belle-mère des plus puissants souverains de son temps. Son fils règne en France et ses filles ont épousé les rois d’Espagne, d’Angleterre et le duc régnant de Savoie. Au moment où Rubens dépeint sa vie en 24 tableaux, l’image publique de la reine mère est contrastée. Son fils et elle ont eu des conflits armés et sa situation reste fragile. Commandé en 1621 pour tenter de magnifier l’image de la reine mère, le cycle décore une galerie de son palais du Luxembourg. Il est inauguré en 1625 à l’occasion du mariage de sa fille Henriette Marie avec le roi Charles Ier d’Angleterre.
Dans cette exposition, il est évoqué par des gravures du début du XVIIIe siècle. Si il ne participe pas directement du genre du portrait princier, mêlant événements historiques et allégories, associant portraits et figures mythologiques, il est sans doute l'oeuvre la plus magistrale de Rubens et invite à aller contempler la galerie telle qu'elle est reconstituée au Louvre.
L'exposition se termine sur ce très bel autoportrait de 1623, un des quatre qu'on connaît de Rubens, qui fut offert par le peintre au futur roi Charles 1er d'Angleterre et qui est prêté à l'exposition par sa gracieuse majesté la reine Elisabeth II.
La naissance du style Guimard

A l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance d'Hector Guimard, le musée d'Orsay présente une série de dessins relatifs à ses années de formation à l'École des arts décoratifs puis à l'École des beaux-arts (1883-1893). Le choix de ces dessins de Guimard et de ses contemporains a pour but selon les organisateurs de permettre de "mieux comprendre la diversité des sources qui (...) constituèrent le creuset du célèbre style Guimard."
Nous ne résistons pas au plaisir de présenter à nos lecteurs, notamment aux architectes virtuoses d'Autocad, ces dessins au charme suranné...
Louis Pille (Paris 1868- Rome 1899) :
Concours d"émulation (2ème Classe) : un tribunal. 1885
Projet pour le concours Godeboeuf : une clôture de chapelle 1895
Concours d"émulation (2ème Classe) de l'École des beaux-arts : une villa au bord de l'eau 1889
Concours d"émulation (1ère Classe) de l'École des beaux-arts : monument à Adolphe Alphand 1892
Concours d"émulation (1ère Classe) : un monument en faveur de l'union franco-russe devant l'Opéra de Paris 1893
Hector Guimard (Lyon 1867 - New York 1942)
Concours d"émulation (2ème Classe) de l'École des beaux-arts : un pont dans un jardin d'agrément 1886
Concours d"émulation (1ère Classe) de l'École des beaux-arts : salle de billard 1891
Concours d"émulation (1ère Classe) de l'École des beaux-arts : monument à Adolphe Alphand 1892
Essai pour le concours du prix de Rome : monument à Christophe Colomb 1892
Maurice Boille (Tours 1993 - Tours 1966)
Concours pour le Prix Godeboeuf : confessionnal 1907
Concours d'histoire de l'architecture de l'École des beaux-arts : restitution du soubassement d'un retable du XVIème siècle à l'église de Taverny 1909
Concours pour le Prix de reconnaissance des architectes américains : hôtel pour un grand journal, élévation 1907
Concours pour le Prix Godeboeuf : sortie d'un chemin de fer métropolitain 1910
Charles-Justin Le Coeur (Paris 1830 - Paris 1806)
Concours d"émulation (2ème Classe) : un baptistère 1853
Hector Guimard
Projet d'église, coupe transversale du revers de la facade (entre 1885 et 1892)
Projet pour un buffet (vers 1884)
Seul objet parmi tous ces dessins, ce porte-manteau ou porte-parapluie conçu pour l'hôtel Delfau, 1ter rue Molitor à Paris 1894
Projet de fontaine (vers 1883)
Un autre projet de fontaine (entre 1893 et 1895)
Élévation d'une façade (vers 1890)
Étude pour un concours d'émulation (1ère classe) de l'École des beaux-arts : un Mont-de-piété dans une grande capitale 1891
Et terminons sur ces études pour un concours d'émulation (1ère classe) : une villa sur une île 1891, qu'on croirait sorties de la plume de Tardi...
Irving Penn : post-scriptum

Notre billet du 29 octobre dernier consacré à la rétrospective d'Irving Penn au Grand Palais avait suscité beaucoup d'intérêt de la part de nos fidèles lecteurs : à l'occasion d'une nouvelle visite, nous vous proposons d'en revisiter les périodes et thèmes, avec de nouveaux clichés de ce grand artiste.
Trois nouvelles Natures mortes : Beef Still Life (1943), Salad Ingredients (1947), Theatre Accident (1947)
Quelques nouveaux Portraits existentiels : Peter Ustinov, Le Corbusier, Carl Erickson et Elise Daniels, Ms. Amory Cahart (1947), Spencer Tracy (1948)
Ballet Society, Charles James, Elsa Schiaparelli, Jerome Robbins, George Grosz (1948)
Deux autres couvertures de Vogue,
Vogue Fashion Photograph (Jean Patchett), The Tarot Reader (Bridget Tichenor and Jean Patchett) 1949
Quelques nouveaux clichés de son reportage à Cuzco en 1948 : Many Skirted Indian Woman, Two Standing Men, One Barefoot, Two Quechan Indians, Newspaper Boy...
Le numéro de Vogue avec son reportage...
et dans un genre différent, Café in Lima (Jean Patchett)
D'autres illustrations des petits métiers : Butcher, Chamois Seller, Car Park Attendant (Londres, 1950) Rémouleur, Garçon de Café (Paris, 1950)...
et le numéro de Vogue Français de juin 1951 avec Visages et Métiers de Paris.
Des Portraits Classiques, avec le Père Couturier et Dora Maar (1948), Cecil Beaton et Richard Burton (1950), Francis Bacon (1962).
Dans la section Le Monde dans un studio, Dahomey Children (1967) Sitting Enga Woman et Enga Tribesman (Nouvelle Guinée, 1970)
et un tirage couleur de Man in Pink Face (Nouvelle Guinée, 1970) dont nous avions vu un tirage noir et blanc dans le blog du 29 octobre...
Ce billet serait incomplet sans un nouveau mégot,
deux natures mortes tardives : Single Oriental Puppy (1968) et Peony "Silver Dawn" (2006),
des portraits toujours aussi uniques comme ceux de Arthur Penn et Warren Beatty (1967) ou de l'architecte Zaha Hadid (1995),
et des photos de mode : Birgitta Klercker - Long Hair with Bathing Suit (1966), Ungaro Bride Body Sculpture (Marisa Berenson) (1969)
Nicole Kidman in a Chanel Couture, Lagersfeld's Mannish Tweed Jacket (2004) et Black Hat and White Face (Carolyn Murphy) (1997).