Beaubourg : 40 ans déjà

Tout au long de la saison dernière, le centre Pompidou a célébré le 40ème anniversaire de son ouverture au public. Au-delà des grandes expositions qui ont rythmé cette saison et dont nos lecteurs ont pu avoir un aperçu, consacrons ce billet à une petite exposition située à l'intérieur du Musée national d'art moderne, un hommage à Renzo Piano et Richard Rogers, les architectes de Beaubourg, avec pour fil conducteur les polémiques qui ont accompagné ce projet et sa réalisation, symbolisées par cette image :
Des coupures de presse, du début des années 90, au moment du lancement du projet, du nom de CNAC (centre national d'art et de culture) acronyme qui heureusement n'a pas survécu..
La maquette initiale, lauréate du concours...
...assez différente en définitive du projet réalisé, tel que nous le connaissons.
Des exemplaires de la revue L'Architecture d'Aujourd'hui (AA)
Au cours de la réalisation, et jusqu'à l'inauguration, la polémique ne faiblit pas.
Des projections photographiques retracent la construction...
...et l'inauguration, la foule des premiers visiteurs, le centre la nuit, photo qui serait aujourd'hui pratiquement la même, avec peut-être un peu plus d'animation.
Dans cette exposition, des maquettes de l'IRCAM, (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Fondé en 1970 par Pierre Boulez, il a ouvert ses portes en 1977 dans ses locaux actuels, à l'origine entièrement souterrains, conçus eux aussi par Renzo Piano. Ils sont situés sous la fontaine de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely, place Igor Stravinsky.
CÉSAR - La Rétrospective

Vingt ans après la mort du sculpteur César en 1998, le Centre Pompidou organise pour la première fois une rétrospective de son oeuvre.
Une occasion de voir tous les aspects des créations de cet artiste au long parcours, dont on connaît surtout les compressions ou expansions, avec leur côté à la fois provocateur et, paradoxalement, commercial.
La scénographie de l'exposition et la variété des œuvres présentées permet au visiteur de dépasser ces a priori et vaut la visite.
Le parcours en est à la fois chronologique et thématique, s'articulant autour des grands "gestes" de César : Fers soudés, Compressions, Empreintes humaines et Expansions, auxquels il faut ajouter les Enveloppages, moins connus et plutôt considérés par César comme des "expériences" ou de "simples essais.
Fers soudés
Le Coq (1947), Esturgeon (1954), Le Scorpion (1955), Chauve-souris (1955)
Le Diable (ou la Raie) (1956), L'Aile (1955), La Grande Duchesse (1955), L'Aile (1957), L'Homme de Saint-Denis (1958)
Aile (1955), Relief au Bouquet (1960), Nu assis (1955)
Plaque (Hommage à Daniel Cooper) (1960), La Belle de Mai (1956), Hommage à Nicolas de Staël (1958), Plaque (1960), Plaque Berlingot (1958), Plaque Femme (1963)
Portrait (1957-1963), La Maison de Roel d'Aese (1961), Torse (1959-1965), Ginette (1958), Torse (1954) et la majestueuse Victoire de Villetanneuse (1965).
Rape Ronde (1960), Rape Longue (1960), Poule (1958), La Pacholette (1966), Poule (1962)
Compressions
Des compressions "dirigées" variées de 1960 et 1961, de divers matériaux...
Les compressions "murales", Portrait de Patrick Waldberg (1961-1962), Relief Klaxon (1962), Bas-Relief (1961), Dauphine (1959, 1970)
Les premières compressions de voitures des années 1960, dans une belle mise en scène.
Expansions
Les petits modèles, autours d'objets variés...
Les grands modèles, avec des techniques permettant de les rendre plus pérennes en en durcissant la surface.
Empreintes humaines
Enveloppages
..d'objets divers : moulin à café, chaussure, machine à écrire, téléphone.
César réutilise au cours de sa carrière ses "gestes", comme avec ces compressions de matériaux divers à la fin des années 70, ces expansions des années 1990,...
...les compressions des voitures "championnes" des années 1980, l'autruche monumentale Fanny, Fanny de 1990...
L'exposition se termine en beauté sur la Suite Milanaise réalisée en 1998 pour la Biennale de Venise avec des voitures Fiat neuves qui, une fois compressées, sont passées dans les chambres à peinture de l'usine Fiat de Turin, aux couleurs de la gamme de l'année.
Gauguin, l'alchimiste - Suite et fin

Nous poursuivons le parcours de l'exposition Gauguin, l'alchimiste au Grand Palais, dont nous avons présenté les trois premières salles dans notre billet du 7 janvier (Le laboratoire des formes, Le grand atelier, Du sujet au symbole).
L'imagier des tropiques
Le Repas, dit aussi Les Bananes (1891), L'Univers est créé (gravure sur bois, 1893-1894), Upaupa (Fête) (1891)
Femmes de Tahiti, dit aussi Sur la plage (1891), Ahaoe Feii? (Eh quoi! Tu es jalouse?) (1892), I RaroTe Oviri (Sous les pandanus)(1981)
Baigneuses à Tahiti (1987), Nave Nave Moe (Eau délicieuse) (1894), Pape Moe (Eau mystérieuse) (chêne polychrome, 1894), Tehura, dit aussi Tête de Tahitienne ou Tehamana (bois de pua partiellement polychrome, rehauts doré, vers 1892)
Te Nave Nave Femua (Terre délicieuse) (fusain et pastel sur papier, 1892), Te Nave Nave Femua (Terre délicieuse) (huile sur toile, 1892), Te Nave Nave Femua , dit aussi Tahitienne nue debout (fusain sur papier vergé, vers 1894), Arearea (Joyeusetés) (décembre 1892)
Noa Noa, Voyage de Tahiti

Dès l'arrivée de Gauguin à Tahiti en 1891, Gauguin envisagea d'écrire un livre narrant les impressions de son voyage.
Te Atua (Les Dieux) (gravure sur bois, 1893-1894), Manao Tupapao (Elle pense au revenant) (1894-1895), Noa Noa (Odorant, dit aussi Embaumé, embaumé) (1894-1895), Le Manguier (monotype à l'aquarelle, 1894),
Mythes et Réinventions
Merahi Metua No Tehamana (Les Aïeux de Tehamana) (1893), Autoportrait à l'idole (vers 1893), Oviri (monotype à l'aquarelle avec rehauts de gouache sur papier japon, 1894), Chez les Maories: sauvageries (portfolio, aquarelle avec traces de crayon noir et graphite sur tapa, 1893)
Tii à la perle, dit aussi Idole à la perle (bois de tamanu, 1892), Cylindre décoré de la figure d'Hina (bois de tamanu, rehauts dorés, 1892), Oviri (grès partiellement glaçuré, 1894), Nature morte aux fleurs et à l'idole (vers 1892), Manao Tupapau (L'Esprit veille, dit aussi L'Esprit des morts veille) (1892), Tii à la coquille, dit aussi Idole à la coquille (bois de fer, coquille de Meleagris margaritifera,dents pharyngiennes de poisson-perroquet, 1892)
Bé Bé, dit aussi Nativité (vers 1896), Mahama No Atua (projet d'éventail, 1900-1903), Tahitienne allongée (transfert à l'aquarelle avec rehauts aquarellés appliqués au pinceau sur papier japon, 1894), Mahana No Atua (Le Jour de Dieu) (1894), Autoportrait au chapeau (hiver 1893-1894)
En son décor
Le Cheval blanc (1898), Parahi Te Marae (Là réside le temple) (1892), Arii Matamoe (La Fin royale) (1892), Te Rerioa (Le Rêve) (1897)
Vairumati, dit aussi Vairumati Tei Aa (Vairumati elle se nommait) (1897), Et l'or de leur corps (1901), Saint Orang (bois de rose, entre 1902 et 1905), Te Fare Amu, dit aussi La Maison pour manger (bois polychrome, 1895 ou 1897)
Le parcours s'achève sur La Maison du Jouir, qu'il réalise en 1901 pour concrétiser son rêve d'installation dans les Marquises, deux ans avant sa mort en 1903.
Dans cette dernière section de l'exposition, L'Invocation (1903), La Paix et la guerre (chêne, traces de polychromie et rehauts dorés, 1901)
et des toiles un peu antérieures à cette installation : Rupe Rupe (Luxuriant), dit aussi La Cueillette des fruits (1899), Nave Nave Mahana, dit aussi Jours délicieux (1896), Faa Iheihe (Pastorale tahitienne) (1898).
Gauguin, l'alchimiste

Le Grand Palais abrite encore pour quelques semaines, après The Art Institute of Chicago qui l'a organisée avec le Musée d'Orsay et la Réunion des musées nationaux, une exposition originale qui se propose d'aller au delà du volet pictural de l'oeuvre de Gauguin, et d'explorer (sa) formidable capacité à transformer les matériaux par une approche décloisonnée des disciplines et une capacité d'expérimentation toujours renouvelée.
Nous en suivrons en deux billets successifs le parcours plus ou moins chronologique, en respectant les titres donnés par les commissaires à la succession des salles.
Le laboratoire des formes
Double portrait de Gauguin par Pissaro et de Pissaro par Gauguin (vers 1880-1883), Gauguin sculptant par Pissaro (vers 1880), La Chanteuse (Portrait de Valérie Roumi (1880), Bretonne assise (1888), Jeune Bretonne assise (vers 1886).
Nature morte à la mandoline (1885), Jean Gauguin (avril 1881), Aline Gauguin (vers 1881), Fleurs, nature morte dit aussi Intérieur du peintre, rue Carcel (1881), Cabinet (aulne, polychromie, 1881), Nature morte à la coupe en céramique (1888)
Portrait de femme à la nature morte (1890), Le chapeau rouge (1886), Fête Gloanec dit aussi Nature morte "fête Gloanec" (1888), Vase orné de de grappes de raisin et d'oies (par Gauguin en collaboration avec Ernest Chaplet, tourneur, hiver 1887-1888), Vase (Ernest Chaplet, vers 1885)
La Belle Angèle (1889), Nature morte à la cruche d'argile et tasse de fer (1880), Enfant endormi (1884), Nature morte à l'éventail (vers 1889), Portrait de l'artiste au Christ jaune (1890-1891)
Le grand atelier
Femme caraïbe (novembre 1899), La Toilette (poirier, 1882), Jardinière (grès partiellement glaçuré, engobes colorés, hiver 1886-1887)
Les Laveuses, Bretonnes à la barrière, Joies de Bretagne (suite Volpini, 1889)
Paysannes bretonnes (1894), Lavandières au bord du canal (1888), Laveuses à Arles dit aussi Lavandières (1888), Vase décoré de scènes bretonnes (par Gauguin en collaboration avec Ernest Chaplet, hiver 1887-1888), La Ronde des petites Bretonnes (1888)
Dessin pour éventail : petit berger breton (1888), Paysage, Pont-Aven, dit aussi L'Hiver à Pont-Aven (1888), Bretonne glanant (pastel et Lavis, 1888), Les Lavandières à Pont-Aven, dit aussi Lavandières au moulin Simonou (1886)
Bâton de marche (buis, nacre, verre et fer, vers 1888-1890), Luxure (chêne, pin avec traces de polychromie et rehauts dorés, 1890), Buffet dit du "paradis terrestre" (Paul Gauguin et Emile Bernard, 1888), Les Cigales et les fourmis (Souvenir de la Martinique) (suite Volpini, 1889), Eventail au paysage de la Martinique (vers 1887)
Du sujet au symbole
Dans les vagues (1889), Les Baigneuses dit aussi La Plage à Dieppe (1885), La Baignade au moulin du Bois d'Amour dit aussi Jeunes Bretons au bain (1886), Baigneuse, étude pour "La Baignade " (1886-1887), Eventail aux baigneuses (1887)
Les Baigneurs, dit aussi Jeunes Baigneurs bretons (1888), Soyez mystérieuses (bois de tilleul partiellement polychrome; 1890), Nègreries Martinique (1890), Les Ondines (chêne polychrome, vers 1889), Femme dans les vagues (1889)
Te Faruru (Ici on fait l'amour) (gravure sur bois, 1893-1894), Soyez amoureuses, vous serez heureuses (projet d'éventail, 1894), Vase à la baigneuse (hiver 1887-1888), Léda (suite Volponi, couverture, 1889), Soyez amoureuses, vous serez heureuses (bloc de bois et gravure sur bois, 1899)
Portrait de Jacob Meyer de Haan (1889), La Vendange ou La Pauvresse, dit aussi Misères humaines (1888), Misères humaines (hiver 1889), Nature morte aux fruits (été 1888), Aux roches noires (Souvenir de Bretagne) (gravure sur bois 1898-1899), Eve bretonne (1989)
A suivre...