Images du Nord- Finistère

Comme chaque année au moment des vacances scolaires d'hiver, le blog prend des couleurs bretonnes : quelques images d'un séjour très frais bien que très ensoleillé.
Du côté de Portsall, les débris encore impressionnants de l'ancre de l'Amoco Cadiz 40 ans après son naufrage de 1978, d'où on aperçoit la vedette tout-temps la Portsallaise, entre la balise cardinale La Pendante et le Grand et le Petit Men Louet.
Un peu au sud de Portsall, l'austère chapelle Saint-Samson, à Landunvez, étape incontournable des promenades sur le GR 34.
Sur le chemin, rejetée par la mer lors de la dernière tempête, une étrange trouvaille, que le lecteur avisé aura vite identifié comme une colonie d'anatifes, ces crustacés longtemps pris pour des mollusques...
Un saut vers le nord, au port de l'Aber Wrac'h, avec le hangar du bateau de la SNSM. En suivant la rive de l'Aber, un regard sur la Baie des Anges, l'entrée du port, les phares de l'île Wrac'h et de l'île Vierge, le fort Cézon qui défendait l'entrée de l'estuaire
En suivant la rive droite de l'Aber Benoît sur la presqu'île Sainte Marguerite, les petites îles accessibles à marée basse - à l'aller et au retour dans le soleil déclinant - et en arrivant vers la pointe, l'entrée de l'Aber Wrac'h avec la balise cardinale Le Petit Pot de Beurre, puis au loin l'île Vierge avec son petit phare blanc et le phare monumental qui l'a doublé en 1902.
Juste après avoir contourné la pointe de la presqu'île, le GR devient sur quelques mètres une belle allée ombragée d'où l'on redécouvre l'Aber Wrac'h, avec des vues sur le fort Cézon, le port, la marque tribord Breac'h Ver devant l'île Wrac'h.
Depuis la rive droite de l'Aber Benoît, un point de vue imprenable sur la première boucle de l'Aber, avec le quai du Stellac'h. Un panneau est consacré à la présentation de la conchyliculture dans l'Aber, rappelant la figure d'Edouard Delamare-Deboutteville, pionnier un peu oublié du moteur à explosion et de la culture des moules. Vers l'aval, on aperçoit la plage et le mouillage de Ganaoc'h.
Terminons avec Saint-Pabu, à l'entrée de l'Aber Benoît, qui illustrait l'introduction de ce billet.
Le lieu-dit Le Passage, emplacement de l'ancien bac qui permettait notamment jusqu'aux années 70 au pensionnés de la Marine d'aller toucher leur dû à Landeda, sur l'autre rive de l'Aber.
Du sentier, on aperçoit entre les arbres l'ancienne et cossue villa d'Edouard Delamare-Debouttevile, à présent propriété de Jane Birkin qui l'a rebaptisée Cachalou du nom de ses trois filles et y a placé en 2007 l'action de son film Boxes.
Sur la cale attenante au Stellac'h, la Lorelei fraîchement repeinte ajoute une touche de couleur vive au paysage de l'Aber.
Dada Africa. Sources et influences extra-occidentales

Exposition un peu étrange et envoûtante au Musée de l'Orangerie cet hiver, à l'occasion du cent-unième anniversaire du mouvement Dada né en 1916 à Zürich au Cabaret Voltaire et qui s'est propagé en Europe et à New York en une formidable expression libératoire après le désastre de la Première Guerre mondiale, pour reprendre les termes de ses organisateurs, pour imploser et se dissoudre en 1922.
Nous en suivrons le parcours, entremêlant des expressions artistiques des membres du courant Dada et des œuvres, africaines ou issues d'autres continents, considérées comme leurs sources d'inspiration.
ANTE DADA
Dans cette section, pour mettre en exergue l'influence des arts "primitifs" avant même le mouvement Dada, Nu sur fond rouge de Picasso (1905-1906), Adorateur de Karl Schmidt-Rottluff (1917), un bâton de danse de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tête d'Homme du même Karl Schmidt-Rottluff (1917), un dessin de masque makondé de Raoul Hausmann (1915), un masque makondé (Tanzanie)
GUERRE
Le mouvement Dada est né en Suisse, ses fondateurs, souvent allemands, fuyant les "abattoirs" et l'absurdité de la guerre, d'où cette section qui met en exergue la présence sur les champs de bataille des troupes "levées" en Afrique...
Sculpture surmontée d'un casque britannique, affiche de Lucien Hector Jonas (1917), Canne figurant un tirailleur sénégalais gravée "1er RTS", Casque Adrian surmonté d'une tête de cochon coiffée d'un casque à pointe.
PERFORMANCES
Affiche de Marcel Slodki pour l'ouverture du Cabaret Voltaire, tableau Cabaret Voltaire de Marcel Janco, revue, invitation, photo de la première foire internationale Dada à Berlin en 1920, reconstitution d'une installation.
DADA GALERIE
Paul Guillaume, qui commença sa carrière de galeriste avec l'art "nègre", et dont la collection de tableaux, poursuivie par sa femme Dominique Walter-Guillaume est à l'origine du musée de l'Orangerie, est évoqué dans l'exposition, avec nombre de pièces d'art africain.
FRANCIS PICABIA
Portrait de Tristan Tzara (1919), Serpentins (1918-1919)
JEAN ARP
Trousse d'un DA (1920-1921), Composition en diagonale - crucifixion (1915), Configuration : portrait de Tristan Tzara (1916), Composition horizontale - verticale n°20 (1917)
SOPHIE TAEUBER-ARP
Motifs abstraits (masques (1917), Composition verticale - horizontale (1918), Taches quadrangulaires évoquant un groupe de personnages (1920), Personnages (1926), Portrait de Jean Arp (1917)
Sophie Taeuber-Arp s'est aussi intéressée aux ouvrages de perles africains et en a créé elle-même ; projets de costumes katsina d'indiens hopi et reconstitutions (2015) de ces costumes de 1922, une photo de Sophie Taeuber et de sa sœur Erika Schlegel dans des costumes hopi créés par Sophie en 1922..
MARIONNETTES
Là encore Sophie Taeuber est très présente avec les marionnettes crées en 1918 pour la représentation du Roi Cerf, de Carlo Gozzi. Notons aussi les très belles poupées Dada de Hannah Höch (vers 1916-1918)
Quelques tableaux rattachés au mouvement Dada : Nu Bleu (1916) et deux sérigraphies (1917) de Raoul Hausmann, Portrait visionnaire (1917) de Hans Richter...
MARCEL JANCO
est très présent lui aussi avec des tableaux, Jazz (1918) et Jeu de dés (sur plâtre, 1920) et ses masques de 1919 - le premier représente Tristan Tzara.
Dans la dernière section, quelques nouvelles références extra-européennes, avec ce masque japonais en relation avec les masques de Janco, la déesse cambodgienne Uma utilisée dans les collages de Hannah Höch, une proue de bateau de combat maori, un masque Baloué mis en scène, une statuette magique du Congo...
Le parcours de l'exposition s'achève sur l'évocation de l'après-Dada, notamment le mouvement surréaliste.
Max Ernst : La Nature à l'aurore (1936)
Man Ray : Noire et blanche (1926, épreuve négative)
Épisode neigeux
Le lecteur a pu s'étonner de l'absence de publication ces derniers jours : comme de nombreux services en région parisienne - l'auteur n'a plus reçu de courrier ni de journaux ou magazines par porteur pendant quatre jours - elle est à mettre sur le compte des fameuse "intempéries"...
Cela commence par un léger saupoudrage qui donne beaucoup de charme au paysage, comme ici dans la cour du vieil Hôpital Saint-Louis...
...puis, rentré chez soi, la terrasse comme le jardin se couvrent peu à peu.
Le lendemain matin, la couche est si épaisse que sortir en voiture devient impossible, sortir à pied devient périlleux...
Aller chercher son pain devient une expédition...
...et sous peine de les voir définitivement courbés, il faut s'armer de courage et d'un balai pour secouer les bambous qui ornent le front-garden...
Mais le dégel arrive rapidement, donnant une touche mélancolique au Parc où l'auteur aime à faire quelques pas : fantômes de bonhommes de neige, pâle reflet des statues qui l'ornent d'ordinaire..
...perspectives devenues brouillonnes, où le Grand Canal encore gelé témoigne de la rigueur de l'épisode...
...broderies encore légèrement parsemées de taches de blanc...
...jusqu'au petit jardin de curé devenu un jardin de pope russe.
Il y a certes de quoi faire sourire - et un peu plus - les québécois et même les habitants de l'Est de la France ou de nos montagnes, mais le psychodrame est devenu à Paris une tradition lors du moindre épisode neigeux, et l'auteur se devait de n'y pas déroger...
Nalini Malani : la rébellion des morts, rétrospective 1969 - 2018

Les petites expositions temporaires à l'intérieur du musée national d'art moderne du centre Pompidou permettent parfois des découvertes étonnantes : ainsi l'artiste indienne Nalini Malani, née en 1946.
L'entrée de la rétrospective plonge le visiteur dans une atmosphère étrange, avec l'installation Remembering Mad Meg [Se souvenir de Margot la folle], 2007-2017, Théatre d'ombres / videos à 4 canaux
et encore mieux avec le son et le mouvement...
Une autre vaste installation...
Des installations un peu plus difficiles d'accès...
Une autre à traverser...
Des tableaux plus "conventionnels"...
Au dehors, un vaste dessin mural..
Pour ceux qui voudraient en savoir plus et disposent d'un petit quart d'heure, laissons l'artiste présenter elle-même la rétrospective.