Egon Schiele (1890-1918) à la Fondation Louis Vuitton

La fondation Louis Vuitton a abrité d'octobre à début janvier une double exposition sur Jean-Michel Basquiat et Egon Schiele. Bien qu'elle soit à présent terminée, elle a marqué la saison et nous proposons au lecteur d'en refaire le parcours, avec un premier billet sur Egon Schiele, dont la carrière fut courte mais a produit des œuvres étranges et envoûtantes, dont on reconnaît l'auteur au premier coup d'oeil.
Encore un peintre qui , comme Amadeo de Souza Cardoso, fut fauché à la fleur de l'âge par la grippe espagnole.
Au début du parcours, nombre de dessins de 1910, où il réduit la figuration à la ligne essentielle...
Puis la couleur s'invite...
Portraits et autoportraits de la même période...
...autoportraits surtout, où il s'affiche affublé d'un strabisme qui fait allusion à son nom (schielen veut dire loucher en allemand).
L'abondance et la variété des oeuvres, principalement des gouache et crayon sur papier, est impressionnante...
Quelques toiles, comme ce portrait de Trude Engel (1911-1913)
Procession (1911)
La Femme enceinte et la Mort (1911)
Le Pont (1913)
cette toile de 1913 au titre inconnu
Krumau sur la Vtava (La Petite ville IV) - 1914
Soleils d'automne (Tournesols) 1914
Encore des gouaches, un peu plus "tardives" si on peut employer ce terme pour une "carrière" si éphémère...
et des dessins...
Terminons sur quelques œuvres de l'année de sa mort, dont les sujets tranchent avec le reste de ce billet...
et cette huile sur toile, Le Couple, restée inachevée...
Éblouissante Venise

Avant qu'elle ne ferme ses portes à la fin de ce weekend, donnons au lecteur un aperçu d'une exposition du Grand Palais un peu originale puisque consacrée à une ville, Venise, à l'apogée de sa grandeur - et aussi à la veille de son déclin, au XVIIème siècle.
Nous en suivrons le parcours en se laissant aller au plaisir d'observer le feu d'artifice de couleurs, de paysages urbains, de personnages,à travers tableaux, meubles, sculptures que représente cette exposition foisonnante et très bien mise en scène.
Dès les premières salles, Canaletto, Marieschi, Carlevarijs, Guardi...
La mise en scène de la musique, du théâtre,...
Des vêtements, comme cette robe ou encore cette très belle installation dans l'escalier entre les deux étages de l'exposition
Des meubles et éléments de décoration...
Des sculptures, notamment cette allégorie de la foi d'Antonio Corradini, cet ange en prière de Franz Ignaz Günther, ce buste de femme de Giovanni Marchiori, ...
Des peintures de scènes :
Eliezer et Rebecca, de Giambattista Pittoni
Betsabée au Bain, de Sebastiano Ricci
La Montée au Calvaire et l'Offrande faite par Neptune à Venise, de Giambattista Tiepolo
Scène Pastorale et Judith et Holopherne, de Giambattista Piazzietta
La Construction du Cheval de Troie, de Giandomenico Tiepolo
Des scènes de la vie vénitienne, par Francesco Guardi, Marco Ricci, Giandomenico Tiepolo, Pietro Longhi...
Sur ce thème, de belles sanguines aussi...
En fin de parcours, encore quelques belles toiles de Francesco Guardi.
Terminons avec cette intéressante vidéo pédagogique présentée dans l'exposition...
Franz West à Pompidou

Après Julian Schnabel dans notre dernier billet, nous poursuivons avec une autre figure de l'art contemporain, l’autrichien Franz West (1947-2012).
Nous vous proposons un rapide parcours de la rétrospective qu'a consacrée le centre Pompidou, l'automne dernier, à cet artiste beaucoup plus provocateur, et sans doute moins "commercial" que Schnabel.
Avant même d'entrer dans les salles d'exposition, le ton était donné avec une installation de canapés dans le hall, installation qu'il avait conçue pour la Documenta IX de Kassel en 1992, en hommage à Freud, Viennois comme lui...
Au début du parcours, des dessins du début des années 70...
...et quelques objets étranges.
Dans la salle suivante, des sculptures aux formes, à la texture et aux couleurs indéfinissables qui caractérisent son œuvre...
...comme cet emblématique Idiosyngramm de 1985.
West s'est parfois présenté comme "fabricant de meubles"...
...présentés ici dans les installations variées.
Parmi ces meubles, ces étranges poufs roses ou ces structures de couleur vive où le public est invité à se "vautrer" (en allemand dans le texte).
Un coup de projecteur sur quelques installations :
Ohne Titel (1988)
LemurenKöpfe (1992)
Two to Two (1994)
Viennoiserie (1998)
Sculpture A (2001)
Ecke (2009)
Dans la dernière salle, quelques affiches d'expositions, toujours assez provocatrices...
dont plusieurs dans des FRAC de province en France...
Pour terminer, en redescendant du 6ème étage où est présentée l'exposition, trône dans le hall du rez de chaussée une sculpture monumentale (Gekröse, 2011) où il est bien précisé que contrairement à certaines œuvres présentées dans la galerie, le public est prié de ne pas s'assoir dessus...
Orsay vu par Julian Schnabel

Pour sa première invitation à un créateur contemporain, le musée d'Orsay a convié Julian Schnabel à offrir une lecture de la collection, en proposant, dans deux salles du musée, une nouvelle scénographie et une sélection d’œuvres jamais présentées ensemble.
Julian Schnabel est un peintre américain qui a eu son heure de gloire, dont des œuvres figurent au MoMA de New York, à la Tate Modern de Londres, au Centre Pompidou qui lui a consacré une exposition dès 1987. Il est plutôt connu actuellement comme cinéaste : Basquiat (1996), Avant la nuit (2000, Grand Prix du Jury à la Mostra de Venise), Le scaphandre et le papillon (2007 - prix du meilleur réalisateur à Cannes).
Pour cette exposition, l'artiste a choisi dans la collection du musée des œuvres qui "conversent", selon l'expression des organisateurs : Van Gogh, Gauguin, Cézanne, Manet, Courbet, et des artistes moins connus tels que Carolus-Duran et Théodule Ribot, afin de "donner au public un regard nouveau sur ces œuvres qu'il a déjà vues, mais qu'il découvrira ainsi dans une nouvelle perspective - celle de Julian Schnabel".
En contrepoint de ces tableaux, l'artiste présente une sélection de ses propres peintures, des toiles des années 1980 à 2017.
Ainsi, Rose Painting (Near Van Gogh'Grave) XVII - 2017, Huile, assiettes brisées et bondo sur bois, en regard des dindons de Monet
Tina in a Matador Hat - 1987 - Huile, assiettes brisées et bondo sur bois, en regard d'un autoportrait de Van Gogh
Laissant au lecteur le soin d'apprécier les correspondances à l'aide des vues générales présentées plus haut, quelques autres peintures de Julian Schnabel.
Blue Nude with Sword (1979 - huile, assiettes brisées et bondo sur bois)
Exile (1980 - huile et ramure de cerf sur bois)
Portrait of José Ramón Antero (1997 - huile, résine et laque sur toile)
Portrait of Tatiana Livovskaia as the Duquesa de Alba II (2014 - huile, gesso et résine sur toile)
Ornamental Despair (Painting for Ian Curtis) - 1980, huile sur velours
Accattone (1978, huile, cire et pâte à modeler sur toile)
Terminons sur les œuvres de la deuxième salle, qui semblent former un ensemble :
Horserats (1988 - huile sur bâche)
My Father's Head (Jack Schnabel, 1911-2004) - 2004, vitrine avec deux objets en bronze à la symbolique un peu lourdingue...
avec pour fond Artaud (Starting to Sing Part 3) - 1981, huile et rost-oleum sur bâche