Balade catalane I - Autour de Saint Michel de Cuxa

Nous proposons au lecteur quelques billets sur la Catalogne romane. La première excursion nous amène à Prades, sous-préfecture des Pyrénées-Orientales. Sur la place du marché, que surplombe le Canigou,
se dresse l'église Saint-Pierre
qui abrite un retable baroque considéré comme l'un des plus grands de France, dû au sculpteur catalan Joseph Sunyer et terminé en 1699.
Avant de s'immerger dans l'austérité romane de Saint-Michel, laissons-nous enivrer par la luxuriance de ce chef d'oeuvre...
Le très riche mobilier de l'église comporte aussi d'autres retables classés monuments historiques.
A quelques kilomètres de Prades, dans la commune voisine de Codalet, l'abbaye bénédictine de Saint-Michel de Cuxa dresse sa tour de style lombard du début du XIème siècle (ca. 1040).
La visite commence par la crypte aux voûtes un peu oppressantes...
d'où l'on débouche sur le cloître, espace de lumière et de beauté bien que (ou peut-être parce que ?) une grande partie en ait disparu au cours des siècles - on en retrouve une partie au musée The Cloisters à New-York.
L'ampleur de l'enclos est impressionnante
Depuis le cloître, l'église, sa tour sud subsistante (sa jumelle s'est écroulée pendant l'hiver 1838-1839, abattue par une tempête), la petite coupole de la chapelle bâtie derrière l'abside de l'église romane...
Quelques chapiteaux...
L'entrée de l'église se fait par le côté sud du cloître, flanquée à droite du pilier de Saint Pierre et à gauche de celui de Saint Paul, avec une belle décoration sur le côté.
L'église du Xème siècle...
ses arcs outrepassés
Le saint patron de l'abbaye est représenté par une statue du XVIIème ou XVIIIème siècle.
Avant de quitter le site, une vue depuis le sud de l'abbaye, où l'on voit qu'un contrefort a été rapporté vers le XVème siècle à la base de la tour.
Sur la route du retour, le beau village d'Eus...
Pour le lecteur intéressé à en savoir plus, la vidéo proposée aux visiteurs de l'abbaye...
La collection Courtauld : La pari de l'impressionnisme (II)

Nous terminons la visite de l'exposition de la fondation Louis-Vuitton sur la collection Courtauld, entamée dans notre billet du 15 avril.
Salle 5 : Paul Sézanne
Cézanne est l'artiste le plus présent dans la collection Courtauld : ce dernier l’a réhabilité auprès du public londonien, car Cézanne y était au début du XXème siècle peu estimé.
L'Homme à la pipe ; Les Joueurs de cartes, vers 1892-1896
Nature morte à l'Amour en plâtre, vers 1884 ; Pot de fleurs et fruits, vers 1888-1890
Vue sur l'Estaque et le Château d'If, vers 1883-1885 ; Le Lac d'Annecy, 1896
Grands Arbres au Jas de Bouffan, vers 1883 ; La Montagne Sainte-Victoire au grand pin, vers 1887
Ferme en Normandie, vers 1882 ; L'Etang des soeurs, Osny, vers 1875
Salle 6 : Van Gogh et Gauguin
Si on peut y voir des œuvres emblématiques de ces deux artistes - c'est Courtauld qui sera à l'origine de leur entrée dans les collections nationales britanniques - quelques autres complètent cette dernière salle .
Vincent Van Gogh : Champ de blé, avec cyprès, 1889 ; Pêchers en fleurs, 1889 ; Autoportrait à l'oreille bandée, 1889
Paul Gauguin : Les Meules, 1889 : Paysage de la Martinique, 1887
Nevermore, 1897 ; Te Rerioa, 1897
Huit gravures sur bois de la série Noo Noo, 1893-1894
et une de ses deux seules sculptures en marbre, Portrait de Mette, son épouse, 1877
Amadeo Modigliani : Nu féminin, vers 1918
Pierre Bonnard : Le Balcon bleu, 1910
Le Douanier Rousseau : L'Octroi, vers 1890
Edouard Vuillard : Intérieur au paravent, vers 1909-1919
En sortant de la salle 6, quelques documents sur Samuel Courtauld...
...dont ce portrait de son ancêtre Augustin Courtauld, huguenot français qui s'exila à Londres à la révocation de l'Edit de Nantes.
Dans une salle attenante, une belle collection d'aquarelles de William Turner réunie par le frère de Samuel, Sir Stephen Courtauld.
Crook of Lune, looking towards Hornby Castle, vers 1816-1818
Dawn after the Wreck, 1841
Mer de Glace, Chamonix, with Blair's Hut, 1802
et Mont Blanc, from above Courmayeur, vers 1810
La collection Courtauld : La pari de l'impressionnisme (I)

Encore une exposition de grande qualité à la Fondation Louis Vuitton, qui présente, en hommage à l'industriel et collectionneur anglais Samuel Courtauld (1876-1947) environ 110 œuvres, soit une soixantaine de peintures et des œuvres graphiques, ayant toutes appartenu à Samuel Courtauld et majoritairement conservées à la Courtauld Gallery ou dans différentes collections publiques et privées internationales.
Il a en effet, soit par sa propre collection recueillie par la fondation qu'il a créée, soit par les donations faites de son vivant aux collections publiques britanniques, contribué à faire apprécier outre-Manche la peinture française et notamment les impressionnistes, leurs prédécesseurs et leurs successeurs.
La première salle est consacrée à Edouard Manet, avec cette sanguine de 1860 et cette gravure de 1862 toutes deux intitulées La Toilette
Coin de café-concert (vers 1878-1880)
Un étude préparatoire du Déjeuner sur l'herbe, vers 1863, donnée par Manet à son ami Hippolyte Lejosne
Un Bar aux Folies-Bergère (1882)
Dans la même salle, Don Quichotte et Sancho Panza d'Honoré Daumier (vers 1870)...
et un dessin du même auteur.
Salle 2 : Paysages et figures
Claude Monet : Vase de fleurs, commencé en 1891 ; Effet d’automne à Argenteuil, 1873 ; Antibes, 1888 ; Argenteuil, le Pont en réparation, 1872 et La Gare Saint-Lazare, 1877
Edouard Manet : Bords de Seine à Argenteuil, 1874
Pierre-Auguste Renoir : Femme laçant sa chaussure, vers 1918 ; Portrait d’Ambroise Vollard, 1908 ; La Loge, 1874 ; La Yole, 1875 ; Le Printemps, Chatou, vers 1873
Alfred Sisley : Bateaux sur la Seine, vers 1875-1879
Camille Pissaro : Lordship Lane Station, Dulwich, 1871 ; Place Lafayette, Rouen, 1883
Eugène Boudin : Deauville, 1893
Edouard Degas : Femme à la fenêtre, 1970 ; Après le bain, Femme se séchant, vers 1895-1900 ; Deux danseuses en scène, 1874
Salle 3 : Georges Seurat
Disparu à 31 ans, actif sur seulement une dizaine d'années, Seurat est un des artistes que Courtauld a le plus aimé.
Beaucoup de petites études : Chevaux dans l’eau, vers 1883 ; Pêcheur dans un bateau amarré, vers 1882 ; Pêcheur à la ligne, vers 1884
Homme peignant un bateau, vers 1883 ; Homme dans une barque, vers 1884 ; Bateau près de la berge, vers 1883.
...et des toiles plus importantes : La Plage de Gravelines, 1890 ; Étude pour « Le Chahut », vers 1889 ; Le Pont de Courbevoie, vers 1886-1887 ; Le Chenal de Gravelines, Grand Fort-Philippe, 1890 ; Jeune Femme se poudrant, vers 1888-1890
Salle 4 : Henri de Toulouse-Lautrec
Cette salle ne présente en fait que deux œuvres de Toulouse-Lautrec : En cabinet particulier (Au Rat mort), vers 1899 et Jane Avril à l'entrée du Moulin-Rouge, vers 1892.
...mais elle rassemble aussi diverses œuvres graphiques de la collection Courtauld :
Paul Sézanne : Pommes, bouteille et dossier de chaise, vers 1904-1906 ; La Montagne Sainte-Victoire, vers 1885-1887 et Une Cabane, vers 1880
Vincent Van Gogh : Une tuilerie, 1888
Edgar Degas : Femme se coiffant, vers 1884
Georges Seurat : Nu féminin, vers 1879-1881
Henri Matisse : Femme assise, 1919 ; Nu assis en chemise de tulle, 1923 et Femme accoudée, 1923
Pablo Picasso : Femme assise, vers 1923
et une sculpture d'Auguste Rodin, Masque d'Hanako, 1908.
Nous vous proposons de terminer cette visite dans un prochain billet.
Promenade Blésoise

Nous convions le lecteur à une promenade à travers la très belle ville de Blois, en partant du port de la Creuzille, sur la rive gauche de la Loire, et en se dirigeant vers le pont Jacques-Gabriel pour traverser le fleuve et monter vers la vile ancienne.
En traversant le pont, la cathédrale Saint-Louis, avec à son côté l'ancien palais épiscopal qui abrite aujourd'hui l'hôtel de ville, domine le fleuve à notre droite. Nous montons jusqu'à la cathédrale par les grands degrés Saint-Louis.
La nef, le chevet.
Passons le porche pour entrer sur l'esplanade de l'hôtel de ville, qui surplombe le jardin de l’évêché avec sa roseraie qui ne réouvrira qu'en mai, à la floraison...
Repartant vers la ville, un coup d’œil à l'intéressant hôtel d'Alluye...
Le château royal, avec sa fameuse façade des loges...
...la façade qui donne sur la place, ancienne avant-cour...
...d'où l'on peut rentrer pour un regard sur la cour et le célèbre escalier.
La belle aile classique dite aile Gaston d'Orléans, au sud du château.
L'église saint-Nicolas, ancienne abbaye bénédictine, avec sa façade majestueuse...
...ses voûtes élancées dont les filets protecteurs n'altèrent pas la beauté...
De la beauté partout où se porte le regard...
Des vitraux modernes mettent en valeur l'édifice...
Sous l'un d'eux, le remarquable retable de Marie l’Égyptienne (ca. 1460)
Le chevet, ...
...et à côté ce qu'il reste du palais abbatial du XVIIIème siècle.
Terminons avec l'église Saint-Vincent-de-Paul, en face des Loges du château, de l'autre côté de la place des Lices, édifice baroque du XVIIème siècle fortement restauré au XIXème siècle quand il fut rendu au culte après bien des vicissitudes...
Les stucs de l'intérieur sont entièrement peints.
Revenant vers le port de la Creuzille, le pont Jacques-Gabriel dans le soleil déclinant, avec son obélisque central,...
Avant de le traverser, des vues de la rive gauche...
et un dernier regard sur ce fûtreau, ballottant sur la Loire baignée par le soleil de ce beau soir de printemps.
Vasarely / Le Partage des formes (II)

Nous poursuivons la visite débutée dans notre billet du 30 mars.
4. Un Esperanto visuel
"À l’orée des années 1960, Vasarely met au point un « alphabet plastique » constitué d’un lexique de six formes géométriques simples incrustées dans des carrés de couleur pure. (...). À partir de 1965, chacune des six couleurs pures de l’alphabet plastique engendre douze à quinze valeurs chromatiques intermédiaires. Ce nouveau nuancier introduit dans la mosaïque contrastée et papillotante des œuvres issues du premier alphabet, des effets de dégradés particulièrement raffinés. Afin de maîtriser les très nombreuses possibilités combinatoires de cet alphabet, Vasarely les fait entrer dans un jeu systématique et informatisable de permutations et de progressions."
Etude 5, présentoir 3 de la série Historique, 1958-1959/1975
Unités, 1967
Etude 10, présentoir 5 / Etude 8, présentoir 5 / Etude 18, présentoir 5 / Etude 19, présentoir 5 de la série Unités plastiques, 1975
Kalota II, 1960-1964
Béryll, 1963-1965
Lacoste W. , 1969
FR Kodd, 1965
Orion-or, 1970
Orion MC, 1963
Salgo négatif, Caribe positif, Topaze noire négatif, Granat positif, Sellem négatif, Eclipse, 1967
Forme 1009, décor 5110, Forme 1008, décor 5105, Forme 1008, décor 5104, Forme 1009, décor 5108, Forme 1007, décor 5101, Forme 1008, décor 5106, Forme 1010, décor 5112, Forme 1007, décor 5100, vers 1973 (édité par Rosenthal)
DAC bleu, 1963
Majus, 1967-1968
F. R. EG 1-2, 1968-1974
5. Pop abstraction
"Ayant défini, avec l’alphabet plastique, un vocabulaire susceptible de connaître actualisations et déclinaisons diverses, Vasarely œuvre à la diffusion la plus large de ses formes. Celle-ci emprunte différentes voies et notamment celle du multiple. Sérigraphies, petites sculptures ou encore posters témoignent du désir d’expansion de l’art de Vasarely au-delà du milieu institutionnel. L’immense succès populaire qu’il rencontre dans les années 1960-1970 a sans doute dépassé ses propres espoirs. Ses formes s’affichent alors partout : dans le design et la décoration, les journaux de mode et les vitrines des magasins, sur les couvertures de livres et de magazines, les pochettes de disques et les plateaux de télévision ou de cinéma."
Pochette de Space Oddity, deuxième album de David Bowie, avec une photo de l'artiste par Vernon Dewhurst, 1969
Logo Renault, 1972, par Vasarely et son fils Yvaral (Jean-Pierre Vasarely)
Ouvrages de la collection "Tel" (Gallimard), couvertures illustrées par Vasarely entre 1976 et 1985
Orion noir n°2, tapisserie d'Aubusson, 1962
Lissiers : Tabard Frères et Soeurs
Salle à manger du siège social de la Deutsche Bundesbank, Francfort-sur-le-Main, 1972. Sur les tables, divers objets de Vasarely
Série Novae (grande assiette, petite assiette, vide-poches, vase), années 1970, édité par Rosenthal
Victor Vasarely et Ambrogio Pozzi, Service de table en porcelaine Manipur, 1978
Victor Vasarely et Timo Sarpavena, Ensemble Suomi Ornament, 1976-2001
6. Vers l'architecture
"L’ambition d’un art social qui accompagne le développement de l’« alphabet plastique » trouve son débouché logique dans (...) dans la réalisation de nombreuses intégrations architecturales. Les plus fameuses d’entre elles voient le jour au cours des années 1970 : dans le nouveau bâtiment de la gare Montparnasse à Paris, au siège de la régie Renault, à Boulogne-Billancourt, sur la façade de l’immeuble de la station de radio RTL, à Paris, ou encore dans une salle à manger de la Deutsche Bundesbank à Francfort-sur-le-Main. Mais c’est avec la Fondation portant son nom, à Aix-en-Provence, que Vasarely concrétise l’un de ses projets les plus audacieux."
Maquette initiale du Centre architectonique (1972) et projections
Paris, Gare Montparnasse, dessins préparatoires, 1970-1971
Etude 15, présentoir FR, Etude 20, présentoir FR, Etude 10, présentoir FR, Etude 5, présentoir FR, de la série L'alphabet plastique, esquisses libres, la Cité polychrome, diurne-nocturne, 1975
7. Rêveries cosmiques
La dernière section est présentée dans la pénombre, cadre idéal pour présenter les "effervescences formelles du dernier Vasarely."
Bi-Tupa, 1974-1976
Végal Pâl, 1969
Opus III, 1970-1974
Vegoltar, 1973-1975