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Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

27 Juillet 2019 , Rédigé par japprendslechinois

Avant de partir pour notre villégiature bretonne, nous avons visité une dernière exposition parisienne dont nous tenons à vous faire profiter. Comme l'avouent les organisateurs :

Pour la première fois depuis son ouverture en 1986, le musée d'Orsay consacre une exposition à l'une des figures majeures de l'impressionnisme, Berthe Morisot (1841-1895).  C'est aussi la première manifestation monographique dédiée à cette artiste par un musée national depuis la rétrospective organisée en 1941 au musée de l'Orangerie.

C'est dire combien cette artiste a été éclipsée - bien injustement - par ses amis et contemporains masculins : ce phénomène est d'ailleurs très français, car la plupart des œuvres exposées viennent de musées étrangers : les collectionneurs hors de France, notamment les américains, avaient reconnu depuis longtemps le talent de Berthe Morizot.

Le premier tableau de l'exposition est le seul qui ne soit pas d'elle, mais de sa sœur ainée Edma, épouse Pontillon, (1839-1921), représentant Berthe Morisot en 1865 :

 

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Dans cette première section, Peindre la vie moderne, Edma est d'ailleurs très présente comme modèle, avec sa fille Blanche dans Le Berceau, 1862

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

ou dans Jeune femme à se fenêtre dit aussi Portrait de Mme Pontillon ,1969

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

ou encore Portrait de Mme E.P. ,1871

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Dans la même section, Les Sœurs dit aussi Deux sœurs sur un canapé , 1869

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Intérieur, 1872

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Dans la section "Mettre une figure en plein air", on voit que Berthe Morisot  a très tôt intégré à sa formation le travail en extérieur. 

Vue du petit port de Lorient dit aussi Marine, 1869

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Marine dit aussi Le Port de Cherbourg, 1871

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Femme et enfant au balcon, 1871-1872

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Cache-cache, 1873

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

La Lecture, 1873

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Les Papillons, dit aussi La Chasse aux papillons, 1874

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Femmes et enfants sur le gazon, dit aussi Les Lilas à Maurecourt, 1874

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

La Terrrasse, 1874

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

En Angleterre (Eugène Manet à l'île de Wight), 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Dans les blés,1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Vue d'Angleterre dit aussi Enfants dans l'herbe en Angleterre, 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Sur l'herbe dit aussi Sur la pelouse ou Dans le parc, vers 1874

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Marine en Angleterre, 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Vue d'Angleterre, dit aussi Vue du Solent (Île de Wight) ou Marine en Angleterre, 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Changement de décor avec la section suivante Femmes à leur toilette.
Cette peinture de l'intimité chez Berthe Morisot, qui met en scène son propre cadre de vie privé, a eu un destin public. Elle  a exposé deux tableaux sur le sujet à l'exposition impressionniste de 1876, introduisant la première ce thème dans les expositions du groupe.

Devant la Psyché, 1890

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

La Psyché, 1876

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Nu de dos, 1885

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Jeune femme se poudrant, 1877

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

 Jeune femme de dos à sa toilette, 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Le lever, 1885

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Modèle au repos, 1887

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Cette section se poursuit avec des jeunes femmes illustrant La "beauté de l'être en toilette" 

Pour les impressionnistes, la mode et le vêtement moderne sont des éléments essentiels de la "nouvelle peinture". La mode des tableaux de Morisot n'est pas celle des grands couturiers : elle dépeint les robes élégantes, adaptées par des couturières ou des magasins de prêt-à-porter, pour des jeunes femmes de la grande bourgeoisie parisienne, qui, comme l'artiste, ne font peut-être pas la mode, mais la suivent.

Jeune fille au chien, 1887

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Portrait dit aussi Jeune femme en toilette de bal, 1879

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Figure de femme dit aussi Femme en noir (Avant le théâtre), 1875

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Jeune femme au divan, 1885

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Eté dit aussi Jeune femme près d'une fenêtre, 1879

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Hiver, 1880

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Paule Gobillard en robe de bal, 1887

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Jeune femme en gris étendue, 1879

Berthe Morisot (1841-1895) - 1/2

Nous poursuivrons dans un prochain billet le parcours de cette belle rétrospective.

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La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

20 Juillet 2019 , Rédigé par japprendslechinois

Comme chaque année depuis quelque temps, Saint Pabu s'orne pendant l'été d'installations artistiques (cf. nos billets du 29 juillet  2016 et du 18 juillet 2018).

C'est cette année le peintre Jean-Yves André qui en est la vedette. Il vit et travaille à Brest et Argenton-Landunvez, passant du dessin à la gravure, de l'illustration à la peinture, variant aussi les supports: papier, bois, toile, mur, faïence...Son art est marqué par ses voyages au Moyen-Orient, en Australie et ses racines bretonnes...

L'exposition est répartie sur cinq sites de la commune, que nous parcourerons tour à tour.

Commençons par la mairie :

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Mandala cornouaillais- Mandala Bro Gernev

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Bleu comme un poisson - Glas evel ur pesk

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Bigoudènerie en ut majeur - Kan Bro Vigoudenn

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Croix celtique - Kroaz Keltiek

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Arbre du Léon - Gwezenn Bro Leon

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Sur la place Teven-Ar-Reut, nouvellement aménagée autour d'une reproduction "stylisée" de la balise (danger isolé) du Chien, devenue emblème de Saint-Pabu à l'instar de celle (cardinale Est) du Petit Pot de Beurre pour l'Aber Wrac'h...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Cinq œuvres dépourvues de titre...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Surplombant la plage de Korn-ar-Gazel, au pied de la maison des Abers...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Des poissons et autres animaux marins sans titre...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Lézards jumeaux - Glazarded gevell

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Mandala glazig - Mandala glazig

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Papillon de joie - Balafenn al levenez

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Quatre oiseaux - Pevar labous

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Une quatrième installation sur le quai du Stellac'h, ornant les toutes nouvelles installations du port...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

De gauche à droite, Arbre de vie [Gwezenn ar vuhez] et Poule de Plouescat [Yar Plouescad]

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

La coupe est pleine - Leun an hanaf

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Deux poissons sans titre...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Toute voile dehors - Hatoup

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Terminons par l'nstallation réalisée autour de l'église du bourg....

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Deux oiseaux sans titre...

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Fantaisie quimperoise - Faltazi Kemper

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Coeur de Plobalannec - Kalon Pornaleg

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Et, pour finir, Le cœur est orange - Orañjez eo ar galon

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu

Je ne voudrais pas terminer ce billet en évoquant l'église de Saint-Pabu, dédiée à Saint-Tugdual (autre nom de Pabu) sans parler de la collecte en cours pour aider la municipalité à la restaurer, comme l’indiquent les banderoles placées sur sa clôture...

Si vous n'avez pas vidé votre tirelire pour Notre-Dame de Paris :

www.fondation-patrimoine.org/59309

La balade de Tugdual - Jean-Yves André à Saint-Pabu
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Le « Talisman » de Paul Sérusier - Une prophétie de la couleur

13 Juillet 2019 , Rédigé par japprendslechinois

Ce petit tableau de Paul Sérusier autour duquel s'articule l'exposition présentée ce printemps au Musée d'Orsay est aujourd'hui investi, comme l'indiquaient les organisateurs, d'un étrange statut : celui d'une oeuvre que l'on regarde moins pour elle-même que comme une icône de l'histoire de la peinture.
Cette petite étude de plein-air réalisée en Bretagne dans le petit village de Pont-Aven, en octobre 1888, "sous la direction de Gauguin", devient bientôt pour les Nabis (prophètes en hébreu) le symbole d'une véritable révolution esthétique. 
Lorsque Sérusier, de retour à l'Académie Julian, présente au groupe de jeunes artistes ce paysage synthétique aux couleurs pures et aux formes simplifiées, ceux-ci en font leur "talisman". Ce dernier rejoint plus tard la collection de Maurice Denis, qui a contribué à en faire une oeuvre fondatrice en livrant le récit de sa création dans un texte publié dans la revue L'Occident en 1903.

L'exposition est introduite par ce petit tableau, avec pour l'anecdote son revers,...

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

...aux côtés de Intérieur à Pont-Aven, peint à peine quelques mois plus tôt dans cette année 1888 où il rencontre Gauguin...

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

L'éclosion du synthétisme

Durant l'été 1888, Paul Gauguin et Emile Bernard se retrouvent à Pont-Aven. Commence alors une période d'intense émulation entre les deux artistes qui aboutit à l'éclosion du synthétisme.
Cette quête d'une nouvelle manière de représenter le sujet amène les peintres à rompre définitivement avec l'espace illusionniste.
Ce style novateur se traduit par des procédés picturaux inédits : simplification des formes, utilisation de couleurs pures posées en aplats, emploi d'un cerne foncé pour délimiter les masses.

Charles Laval : Paysage, entre 1889 et 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Gauguin : Au-dessus du gouffre, dit aussi Marine avec vache, 1888

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Gauguin : Fête Gloanec, dit aussi Nature morte "fête Gloanec", 1888

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Emile Bernard : Madeleine au Bois d'Amour, 1888

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Emile Bernard : L'Arbre jaune, vers 1888

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Emile Bernard : Trois Bretonnes en coiffe de veuve, 1888

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Emile Bernard : Le Repos sur la falaise, vers 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Emile Bernard : Le Gaulage des pommes, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

La Confrérie des Nabis

"Lorsqu'il rentre à Paris après son séjour à Pont-Aven en octobre 1888, Paul Sérusier montre à ses camarades de l'Académie Julian le petit paysage qu'il a peint au Bois d'Amour en compagnie de Gauguin. Son caractère extrêmement novateur est un véritable catalyseur pour ce groupe de jeunes peintres désirant ardemment renouveler le langage artistique.
Ils inventent ensemble le nom de Nabi. Les premiers membres, Sérusier, Denis, Ranson, Piot, Ibels et Bonnard sont bientôt rejoints par Vuillard, Roussel, Verkade, Ballin, Vallotton et Lacombe.
Ils prennent l'habitude de se retrouver régulièrement lors de dîners qu'ils transforment rapidement en simulacres de cérémonies religieuses. Quelques portraits attestent ainsi leurs liens d'amitié. On remarque également dans certains tableaux leur intérêt marqué pour l'ésotérisme et les sciences occultes."

Paul Sérusier : Portrait de Paul Ranson en tenue nabique, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Georges Lacombe : Le Nabi à la barbe rutilante (Portrait de Paul Sérusier), vers 1894

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Edouard Vuillard : Le Liseur, dit aussi Portrait de K.-X. Roussel, vers 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul-Elie Ranson : Le Paysage nabique, dit aussi Le Nabi, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Les icônes des Nabis

Maurice Denis : Le Christ vert, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : L' Offrande au calvaire, vers 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : Montée au calvaire, dit aussi Le Calvaire, 1889

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : Les Fées, vers 1891

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : La Messe, vers 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : 
L' Autel Jaune
La Prière au livre jaune
L'enfant de choeur au cierge
La Cène
1889-1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : Taches de soleil sur la terrasse, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Ker-Xavier Roussel : Femme devant un portail vert, vers 1891-1893

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

"Comment voyez-vous cet arbre ?"

Le Bois d'Amour est depuis longtemps un site d'inspiration privilégié par les artistes résidant à Pont-Aven. Connu pour ses effets pittoresques, il rejoint les aspirations des peintres à se rapprocher d'une nature authentique, investie par les légendes bretonnes d'une aura mystique. 
« Comment voyez-vous cet arbre, avait dit Gauguin devant un coin du Bois d'Amour : il est bien vert ? Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible. »
Maurice Denis, "L'influence de Paul Gauguin", L'Occident, octobre 1903

Jan Verkade : Paysage décoratif, vers 1891-1892

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : Les arbres verts, dit aussi Les Hêtres de Kerduel, 1893

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : La Pluie sur la route, 1893

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : La Barrière fleurie, Le Pouldu, 1889

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Georges Lacombe : Les Pins rouges, vers 1894-1895

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Le Bois rouge, vers 1895

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Arbres rouges et fougères en automne, vers 1905

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Le Champ de blé d'or et de sarrasin, vers 1900

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

"Une surface plane recouverte de couleurs"

Avec Le Talisman, Gauguin et Sérusier affirment l'importance de la couleur pure et de sa valeur expressive.
Ce tableau "synthétique" aux formes simplifiées propose une nouvelle forme de représentation du paysage, privilégiant la perception visuelle à l'exactitude du rendu.

Les principaux éléments de paysage représentés restent cependant bien identifiables, que ce soient de grandes étendues d'eau ou de verdure.

« Se rappeler qu'un tableau – avant d'être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées »
Pierre Louis [Maurice Denis], "Notes d'art. Définition du néo-traditionnisme", Art et critique, 23 août 1890

Paul Sérusier : Les Laveuses à la Laïta, 1892

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Eve bretonne, dit aussi Mélancolie, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Les Blés verts au Pouldu, 1890

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Route dorée, dit aussi La Route de Châteauneuf-du-Faou, ou Le Chemin jaune, vers 1903

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Mogens Ballin : L'Eglise à Saint-Nolff, vers 1892

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Charles Filiger : Paysage rocheux, vers 1891

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Georges Lacombe : Marine bleue, effet de vagues, vers 1893

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Maurice Denis : Femmes sur le balcon, 1912

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Pierre Bonnard : Les Voiliers, régates, vers 1932

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Sérusier, peintre et théoricien

Tout au long de sa carrière de peintre, Sérusier mène des recherches plastiques qui le conduisent à établir une véritable théorie du bon usage des couleurs en peinture.
Il livre une grande partie de ses réflexions dans son ouvrage ABC de la peinture publié en 1921. Il y expose ses conclusions sur la relativité des couleurs et les contrastes entre tons chauds et tons froids.(...) Il produit vers 1910 une série de toiles composées de formes géométriques sur des fonds abstraits. Ces œuvres radicales d'une abstraction surprenante mettent en images les interrogations du peintre sur les origines du monde.

 

 

Paul Sérusier : Tétraèdres, 1910

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier :
Cercle chromatique
Dissonance chaude/Dissonance froide
vers 1921

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Paul Sérusier : Le Cylindre d'or, vers 1910

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Charles Filiger : Notations chromatiques, 1915-1928

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

Du même Charles Filiger, né à Thann en 1863, mort à Brest en 1928 : La Montagne Noire de Thann, vers 1900-1914

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur

et dans la même section consacrée à Sérusier théoricien, une oeuvre de Kandinsky qu'on ne s'attendrait pas à trouver là : Etude pour Schwarz und Weiss, premier Tableau - étude de décor pour le premier tableau d'une pièce de théâtre composée par l'artiste, 1909.

Le « Talisman » de Paul Sérusier  - Une prophétie de la couleur
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ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

7 Juillet 2019 , Rédigé par japprendslechinois

Comme promis dans notre billet du 29 juin, nous terminons la présentation de l'exposition qui vient de fermer ses portes au grand palais, avec sa

2ème partie : La vie rêvée dans l’art : vers le réalisme socialiste

Elle commence par une section consacrée à la répression, aux grands procès, ...

Ennemis de classe et ennemis du peuple

Salomon Nikritine : Le tribunal du peuple (1934)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

M. Reïkh : Pour une plus grande sévérité contre les dilapidateurs et les fumistes (1933)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Bruni Tatiana (1902 – 2001) :
Études de costume d’homme pour Le Boulon, ballet de D. Chostakovitch.
L'ouvrier instable, l’ouvrier tire-au-flanc,  l’ivrogne.
Théâtre académique d’État d’opéra et de ballet (GATOB), Leningrad. (1931, aquarelle et gouache sur papier)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Une culture de la vigueur

Alexandre Samokhvalov : Komsomol militarisé (1932-1933)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Deïneka : Donbass, la pause-déjeuner (1935)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexeï Pakhomov : Le bain des matelots de la flotte rouge du bord d’un bateau (1933)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Deïneka : Baigneuse (1951)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Samokhvalov : La sportive au bouquet (1935)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Gustav Klutsis : Les hirondelles (plongeon), esquisse pour carte postale (1928)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

La ville stalinienne

Youri Pimenov : La nouvelle Moscou (1937)
On se croirait aux Etats-Unis !

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Dmitri Tchetchouline et Andreï Rostkovsky : Gratte-ciel résidentiel sur le quai Kotelnitcheskaïa, vue perspective depuis la Moskova à Moscou (1947-1949)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alabian Iofan : Pavillon de l’URSS pour l’exposition universelle de Paris (maquette, 1937)
D'après le catalogue qu'en avait ramené mon grand-père, il faisait face à celui de l'Allemagne nazie, d'une architecture similaire...

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Gustav Klucis : Tout Moscou construit le métro : livrons pour le 17e anniversaire de la révolution d’Octobre la première ligne du meilleur métro du monde (affiche de 1934)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Iofan, Chtchuko, Gelfreikh : Moscou, Projet de Palais des Soviets. Élaboration de la version définitive. Panorama à vol d’oiseau englobant les constructions avoisinantes.
1932

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

L’Internationale des arts

Renato Guttuso (1912-1987, Italie) Travailleurs journaliers, 1949

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Boris Taslitzky (1911-2005, France) Escalator dans le métro parisien, 1935

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Jacob Burck (1907, Pologne - 1982, Etats-Unis) :
Morgan and Co.
Heil!
Années 1930, crayon lithographique, encre sur papier

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)
ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Fred Ellis (1886-1965, Etats-Unis)
L’obésité dorée du capitalisme américain
La journée de la femme dans l’Allemagne fasciste
Années 1930, crayon lithographique, encre sur papier

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)
ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Ernst Neuschul (1895, Autriche-Hongrie-1968, Royaume-Uni)
Chômeurs, 1931

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Bela Uitz (1887, Roumanie-1972, Hongrie)
Travailleurs allemands (Pastel sur papier de journal, 1930)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Diego Rivera (1886-1957, Mexique)
Soldat de l'Armée Rouge (encre noire et encre de couleur sur papier, 1928)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Frans Masereel (1889, Belgique-1972, France)
Dans le parc de la culture et des loisirs [Gorki]
La fin de la manifestation
(Pinceau, encre sur papier, 1937)
 

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)
ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Frans Masereel : Place rouge, 1935

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Avenir radieux

Georgy Nissky : Saut en parachute (1933)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Deïneka : Pleine liberté (1944)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Deïneka  : V. I. Lénine en promenade avec des enfants (1938)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Vassily Kuptsov : Dirigeable (1933)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Et pour faire la transition avec la prochaine et dernière section :

Vassily Svarog : Staline et les membres du Politburo parmi les enfants au Parc Gorki (1939 - tableau retouché la même année pour effacer Piotr Smirnov, commissaire du peuple à la Marine de guerre, fusillé au début de l'année...)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Peinture d’histoire et mythification

A. lar-Kravchenko : 11 September 1931. Gorky lit à Staline Molotov et K. E. Voroshilov son conte “La jeune fille et la mort” (1941)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Vassily Efanov : J.V. Staline, V. M. Molotov et K. E. Vorochilov au chevet de A. M. Gorki malade. (1940-1944)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Alexandre Guerassimov : Staline devant le cercueil de Jdanov (1948)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

V. I Govorkov : Au Kremlin, Staline se soucie de chacun de nous (Chromolithographie, 1940)

ROUGE - art et utopie au pays des Soviets (2ème partie)

Pour le lecteur qui souhaiterait une analyse moins artistique et plus critique de cette expo, voir ce billet d'humeur de Laurent Bloch, ou, comme il le recommande,  cet article de Rachel Mazui dans Histoire@Politique.

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Le textile vosgien après la grande guerre

3 Juillet 2019 , Rédigé par japprendslechinois

Dans la continuité de nos billets sur des sujets voisins (cf. L'âge d'or du textile vosgien le 20 avril 2013 ou plus récemment Journées d'études vosgiennes 2018 publié le 27 octobre 2018) nous rendons compte de la communication de Jean-Pierre Doyen au colloque organisé la semaine dernière par la Société d'émulation des Vosges à Épinal, nous appuyant sur le diaporama aimablement communiqué par l'auteur.

Il s'articulait en trois parties,  décrites ci-dessous et illustrées respectivement par une plaquette commémorative, le portrait de Marcel Boussac, et le sigle de la CGT...

Le textile vosgien après la grande guerre
Le textile vosgien après la grande guerre

1.Le Souvenir - Célébrer les morts et les héros - Le pacifisme

Dans les entreprises textiles des Vosges, après l'armistice, l'heure est à la célébration et au souvenir, avec des plaques commémoratives en bonne place dans l'usine ou les bureaux...

 

Le textile vosgien après la grande guerre

des plaquettes imprimées distribuées aux familles, et même des médailles comme celle dont on voit ici l'avers et le revers...

Le textile vosgien après la grande guerre

Toujours dans la même,entreprise, la plus grande, la Blanchisserie Teinturerie de Thaon, l'érection d'un monument (1922) et la construction d'un foyer des mutilés et anciens combattants de la grande guerre (1923)

Le textile vosgien après la grande guerre

...inaugurés en grande pompe par les patrons en présence des autorités, avec la participation des mutilés.

Le textile vosgien après la grande guerre

La décoration du foyer des mutilés, due à Loÿs Prat (1879-1934) mérite qu'on s'y attarde un peu : de chaque côté des allégories de la paix et de la victoire, une célébration du retour au travail (dans les champs, dans les usines qui fument au loin) et une représentation toute symbolique de la guerre, au caractère peu sanglant - sauf pour un cheval mort...

Le textile vosgien après la grande guerre

On retrouve cette sobriété dans la représentation quasiment caricaturale des tranchées, dont on ne retient que des moments de convivialité (le "jus", le pinard...) bien loin des vers d'Apollinaire, pourtant relatifs au même lieu de Tahure :

"Depuis dix jours au fond d'un couloir trop étroit
Dans les éboulements et la boue et le froid
Parmi la chair qui souffre et dans la pourriture
Anxieux nous gardons la route de Tahure"...

Ces représentations sont pourtant conformes à l'attitude des anciens combattants, réticents en général à évoquer l'horreur du champ de bataille...

Le textile vosgien après la grande guerre

La toile qui évoque l'armistice est tout aussi irréaliste, avec sa Madelon en corsage et des pampres peu compatibles avec la période de mi-novembre...

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Encore une belle fresque en hommage à la Paix, dont la statue se dresse dans le fond de cette scène bucolique, où les hommes sont relativement peu nombreux comparés aux personnages féminins.

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II. Reconstruction - Reconstruire et moderniser - Concentration

La guerre a beaucoup éprouvé l'industrie textile vosgienne,
- dans tout le département avec la mobilisation des ouvriers et des cadres, les difficultés d'approvisionnement en charbon et en matière première,
- et, dans le nord-est du département où la ligne de front a fluctué et dont une partie est restée plusieurs années occupée, par les destructions et les pillages.

Le textile vosgien après la grande guerre

Les dommages de guerre exigés de l’Allemagne défaite ont cependant servi à reconstruire et moderniser l'outil de production...

Le textile vosgien après la grande guerre

Ces dommages, attachés aux entreprises dont l'outil de production (immobilier, machines...) avait été été détruits, ont souvent été rachetés aux industriels touchés par des capitaines d'industrie prêts à investir et à étendre leur activité, provoquant un phénomène de concentration...

Le textile vosgien après la grande guerre
Le textile vosgien après la grande guerre
Le textile vosgien après la grande guerre

Parmi eux, Marcel Boussac, dont l'empire vosgien s'est surtout constitué à cette époque.

Le textile vosgien après la grande guerre

Des débouchés nouveaux ont été cherchés, le retour à la France de l'Alsace-Lorraine provoquant un accroissement soudain de la production : les Colonies ont de ce point de vue constitué l'un d'eux, très important pour l'industrie vosgienne.

Le textile vosgien après la grande guerre

III. Mutations de la société textile - Conflits, Améliorations, Crises 

La montée des prix continue depuis la guerre, le retour des mobilisés, le bas niveau des salaires, ont été à la source de nombreux confits sociaux dès le début des années 20.

Le textile vosgien après la grande guerre

L'auteur a effectué une intéressante cartographie des usines touchées par les grèves entre 1920 et 1932, lors des différents épisodes...

Le textile vosgien après la grande guerre
Le textile vosgien après la grande guerre

...et présenté des documents qui en reflètent la tonalité.

Le textile vosgien après la grande guerre

Les patrons y répondaient en maniant le bâton et la carotte...

Le textile vosgien après la grande guerre

Des améliorations sociales, largement empreintes de paternalisme mais souvent appréciées des populations ouvrières vosgiennes, ont été apportées :

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Des cités-jardins destinées au logement des ouvriers ont été développées par le patronat...

Le textile vosgien après la grande guerre

Après la crise de 1929, des menaces d'un autre ordre touchent l'industrie textile vosgienne : ainsi la faillite frauduleuse de la banque fondée par Oustric, dont l'avocat et industriel vosgien Henri Manuel (Etablissements Kahn, Lang et Manuel) avait été président du conseil d'administration, entraînant la chute de la Holding Française (HOLFRA) qui  contrôlait entre autres la BTT (Blanchisserie-Teinturerie de Thaon).

De nouvelles prises de contrôle s'ensuivirent : la BTT deviendra Gillet-Thaon en 1931, du nom d'un industriel lyonnais du textile.

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L'exposé se termine sur quelques images des grèves de 1936 dans les Vosges, à l'avènement du Front populaire....

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Je vous en laisse lire la conclusion, sur cette belle image de la filature de Vincey, construite en 1892 par le bureau d'architecture Potts Son et Pickup de Manchester, pour des industriels notamment anglais, et qui a fermé ses portes en 1981 après la chute de Boussac puis son rachat par les frères Willot.

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