Chambord revisité

A l'occasion d'une visite à Chambord pour voir la restauration récente des jardins, nous proposons au lecteur quelques clichés de ce site grandiose, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter depuis quelques années, à la suite des rénovations engagées et, il faut aussi le dire, d'actions assez vigoureuses de promotion qui semblent porter leurs fruits au vu du nombre et de la diversité des visiteurs français et internationaux...
Commençons par un tour extérieur du château, de la facade nord à celle du sud où se trouve l'entrée, dans le soleil du matin...
...et allons directement vers le jardin.
...d'où l'on retiendra surtout les vues qu'ils offrent sur le château...
...car, pour en prendre la mesure, il faut plutôt les voir depuis le toit du château : broderies au pied de la façade nord,...
quinconces à équerre de merisiers, plus impressionnants de haut qu'à niveau, et les alignements de tilleuls et les parterres de gazon, en tournant nos regards vers le Cosson...
De l'intérieur, dont nous découvrons, nous qui l'avions toujours connu vide, qu'il est à présent remeublé - nous retiendrons surtout les plafonds à caissons de pierre...
et le fameux escalier à double révolution...
l'intérieur de la lanterne...
et, pour qu'il ne soit pas dit que nous avons négligé l'ameublement, une belle tapisserie...
Le tour du "chemin de ronde" offre de très belles vue sur les cours intérieures...
Mais l'apothéose de la visite est la vue sur les toits eux-mêmes...
notamment la lanterne centrale qu'on approche de tous les côtés...
Quelques détails...

Terminons sur une note originale : dans ses efforts de promotion, le Domaine a fait replanter des vignes et c'est Henry Marionnet et son fils Jean-Sébastien, vignerons de Soings-en-Sologne, dont nous sommes un client fidèle depuis des années, qui en a en charge la vinification, gage de qualité comme nous avons pu le constater chez l'ami qui nous a conduits à Chambord...
Festival international des jardins à Chaumont sur Loire - 2019 - Jardins de Paradis

Renouons avec une tradition établie dans ce blog il y a quelques années (nos billets des 4 juin 2013, 15 mai 2014, 27 juin 2015) en consacrant ce billet à l'édition 2019 du festival des jardins de Chaumont-sur-Loire.
Le thème de cette année était Jardins de Paradis. Nous ne nous attarderons pas sur les liens entre les titres des 25 jardins - sans compterles bis) et le thème - et encore moins entre les titres et ce qu'on pouvait y voir : nous laisserons l'imagination du lecteur y pourvoir en essayant surtout de lui proposer de belles images...
1. Le jardin des solitudes (Belgique)
1bis Agape (Carte verte à Pierre-Alexandre Risser - France)
2. Parfum du paradis (Pays-Bas)
3. Vers les nuages (France)
4. Elixir floral (France)
4bis Au-delà des nuages (Japon)
5. Mirage (France)
6. Cultiver les rêves (Pays-Bas)
7. Le jardin qui chante (Grand-Bretagne)
8. Voguer, voler, flotter (Etats-Unis)
9. Tous les strelitzias vont au paradis (Italie)
(au moment de notre visite, les fleurs y étaient déjà, malheureusement...)
10. Eden (France)
11. Voyage vers un paradis tropical (Singapour)
12. Le paradis de la pie (Pays-Bas)
13. Le jardin de verre (Suisse)
14. Habiter le mur (Etats-Unis)
15. Cultivons notre paradis (France)
16. La métamorphose d'un paradis (Viet-Nam)
17 Un paradis sans fin (Pays-Bas)
18. Jardin suspendu 2.0 (France)
19. Frontières du paradis Corée du Sud)
19. bis Le Jardin des portes (Pays-Bas)
La serre extraordinaire (installation pérenne)
20. La petite serre (jardin pérenne)
21. Au paradis du jardinier (France)
22. Jardin de paradis #JARDINETERNEL (France)
"Jardin sans entretien, sans arrosage, toujours coloré, portrait ironique des jardins de demain, seuls survivants d'une planète en péril"
23. Les pieds sur terre (France)
24. 20 portes (Etats-Unis)
25. Le jardin de sous-bois (jardin pérenne)
Terminons ce billet par quelques photos en dehors des présentations, pour le plaisir...
Presqu'île de Gâvres

Poursuivons notre série sur des communes bretonnes dans un tout autre registre, avec Gâvres, petite commune qui occupe une presqu'île à l'entrée de la rade de Lorient, face à Port-Louis et à l'est de l'île de Groix. Cette ancienne île fut jointe au continent par un tombolo - cordon littoral de sédiments - qui forme à marée haute une lagune, la petite mer de Gâvres.
L'entrée de la petite mer, face aux murailles de Port-Louis, abritait le port de pêche traditionnel, avec ses sardiniers qui alimentaient une conserverie locale. Il subsiste aujourd'hui un petit port à flot et une zone de mouillage.
Un peu plus à l'intérieur, un cimetière de bateaux apporte une touche mélancolique...
Quelques centaines de mètres séparent la petite mer de la grande plage, sur l'Océan, d'où la vue s'étend jusqu'à l'extrémité de la presqu'île de Quiberon
Depuis la maison amie qui nous accueillait...
La vue sur la rade de Lorient était belle du matin...
...jusqu'au soir...
...et la période propice à la pêche à pied, pour les étrilles (appellation locale : chèvre) comme pour les crevettes...
Terminons cet aperçu de Gâvres en se dirigeant vers le sud, où se dresse depuis le XVIIème siècle le fort de Porh Puns qui défend l'entrée de la rade...
De sa terrasse, vues sur Larmor-Plage et Lorient d'un côté, l'île de Groix de l'autre.
En se dirigeant vers la pointe de l'île, d'autres fortifications plus récentes et dues à nos cousins germains...
Ne quittons pas la rade de Lorient sans un aperçu des autres impressionnantes constructions laissées par l'occupant lors de la deuxième guerre mondiale...
...qui accueillent aujourd'hui un musée...
et devant lesquelles mouillent de grands voiliers de course...
Une mention particulière pour les œuvres caritatives (n'hésitez pas à faire un don...)
et pour le magnifique thonier-dundée Biche...
La Martyre (Ar Merzher)

A l'intention des nombreux lecteurs qui ont apprécié la découverte de l'enclos paroissial de la Roche Maurice (notre billet du 24 août 2019), nous en proposons un autre à quelques kilomètres...
La Martyre (Ar Merzher en breton) est comme La Roche Maurice une ancienne trève de Ploudiry, au cœur du Pays Chelgen, pays traditionnel du Haut-Léon. On retrouve sur son blason celui de Rohan, car la richesse de son église est due à la foire qui a fait la prospérité de La Martyre. Même si elle se tenait bien avant cette date, c'est le 4 août 1476 que Jehan, duc de Rohan « se démunit en faveur de l'église N.D. de La Martyre des droits d'applacements et étaux qu'il levait de tout tems sur les marchands qui venaient débiter vins et breuvages et étalaient marchandises aux foires et assemblées qui se tenaient au bourg ». Au XIXe siècle, la foire de La Martyre était encore la plus importante de tout l'Ouest de la France et, à partir du 14 juillet 1843, jour de l'inauguration du premier hippodrome du département du Finistère, des courses célèbres de chevaux y furent organisées.
L'entrée dans l'enclos se fait par une porte triomphale du XV-XVIème siècle, surmontée d'un calvaire à trois croix et d'un chemin de ronde.
Passé la porte, on se trouve face à un insolite double portail : à droite, il s'agit du porche de l'église Saint-Salomon, qui date de 1450-1455 et qui célèbre la Nativité. A gauche, il s'agit de la façade de l'ossuaire, qui date de 1619. Deux anges y tiennent des banderoles où sont gravées des inscriptions bretonnes "Fol est, si son esprit ne prend garde de voir qu'il faut mourir".
Faisons le tour de l'ensemble : la façade ouest de l'ossuaire, très sobre, du début du XVIIème siècle et la tour du XIII-XIVème siècle.
Vers l'est, une sacristie de style jésuite édifiée en 1697 donne à l'ensemble une allure singulière. On remarque aussi que le chevet de la nef sud a été repris en 1530 sur le modèle à pans et pignons multiples dit "Beaumanoir".
Quelques détails extérieurs : la belle nativité du tympan du porche de l'église...
...quelques détails des montants...
...un bénitier avec l'Ankou.
Côté ossuaire, détails de la façade avec les angelots porteurs de devises bretonnes...
...et une belle cariatide.
L'église comprend deux nefs, pour accueillir les villageois mais aussi les nombreux visiteurs des foires. La nef principale avec sa porte triomphale intérieure...
conduisant à un imposant autel du XVIIIème siècle.
et la nef nord , plus sobre, qui se termine sur un chevet plat.
Comme à La Roche Maurice, les sablières sont ornées d'un riche décor.
Sur certaines parois subsistent des restes d'intéressantes peintures murales
Côté mobilier, un beau baptistère baroque...
Des statues de saints dont bien sûr Saint Yves, Sainte Anne (trinitaire) et le patron de l'église, Saint Salomon, roi de Bretagne de 857 au 25 juin 874, date de son sauvage assassinat qui aurait eu lieu à La Martyre, événement auquel la bourgade devrait son nom...
Les vitraux du chœur de la nef principale représentent des scènes de la passion et du crucifiement, datés de 1535-1540.
On reconnaît dans le panneau de gauche - à ses armes - le vicomte René Ier de Rohan (1516-1552, fils de Pierre, maréchal de Gié) et sa femme Isabeau d'Albret, fille de Jean, roi de Navarre, et de Catherine de Foix. L'importance de ces commanditaires justifie la qualité remarquable de leur don. " Les modèles utilisés sont en partie identiques à ceux de la verrière de La Roche-Maurice (1539) mais l'exécution est ici bien plus soignée."
La baie au fond de la deuxième nef (nord), haute de 5,85 m et large de 3,00 m, est occupée par une verrière composite - en bas - de la Dormition de la Vierge (3e quart XVIe siècle) et - en haut - du Jugement Dernier (1562).
Terminons cette visite avec le très bel arbre de Jessé de 1562, qui occupe la baie de la façade nord du choeur de la deuxième nef.