Le Potimarron et ses potes

Le petit bourg de Treouergat accueillait ce dimanche pour sa 6ème édition une sympathique fête autour de la cucurbitacée sous toutes ses formes, au profit de la lutte contre les cancers des enfants.
La plus petite commune - terrestre, car l'Ïle-Molène est moins peuplée - de la Communauté du Pays d'Iroise, avec ses 335 habitants était devenue piétonne et accueillait plus de 2 500 visiteurs pour cette manifestation où petits et grands trouvaient leur compte...
Inutile de préciser que bon nombre de ses habitants s'étaient mobilisés pour cette bonne cause, dans un élan de solidarité très breton.
Un atelier de gravure sur courge était à la disposition des amateurs
Un concours à qui devinera la poids d'un potiron (réponse : 77 kg, avons nous appris lors de la proclamation des résultats)
Un peu partout, des installations rivalisaient de couleurs et d'imagination, de quoi nous faire oublier le démontage inopiné il y a une quinzaine de l'installation phare de la FIAC hors les murs sur la place Vendôme, Life of the Pumpkin Recites, All About the Biggest Love for the People, de Yayoi Kusama.
De vieux tracteurs qui avaient défilé le matin, qui font un peu le tour des animations locales - je les avais vus au Fret il y a quelques années - mais dont on ne se lasse pas.
Une attraction foraine improvisée à partir d'un engin agricole, qui n'avait rien à envier à la Foire du Trône en matière d'émotions fortes...
Un four à pain mobile...
Et naturellement plein de cucurbitacées à vendre, pour le bonheur du chaland et la joie du photographe...
Dorothy Iannone : Toujours de l'audace !

Une petite exposition à l'intérieur du Musée national d'art moderne, au sein du Centre Pompidou, met en ce moment à l'honneur une artiste américaine née en 1933 à Boston, et toujours active : des œuvres de 1963 à 2019 y sont présentées.
Citons le commissaire :
"Influencés par l’expressionnisme abstrait, ses débuts artistiques manifestent une grande maîtrise plastique, mais c’est en s’écartant de l’abstraction qu’elle ouvre sa voie personnelle, liquidant la matière picturale au profit du récit et de son expression graphique. Textes, figures et ornementation exubérante se bousculent jusqu’à la saturation."
Je propose au lecteur de partager cette découverte insolite et rafraichissante...
Dans l'entrée, ce panneau de 2019, acrylique, dimensions variables (édition de 3) I Lift My Lamp Beside The Golden Door
The Olympic Box, 1972, acrylique et encre sur bois, bande son (46')
Woman And Man In Bedroom, 1964, peinture à l'huile et collage sur toile
et sous le panneau de l'entrée de la salle d'exposition, ce bel objet, Stool, 1975, émail sur bois, cuir, plumes
Dans la salle, Armchair, 1975, peinture laquée sur bois, cahoutchouc et cuir, et sur le mur derrière ce fauteuil, Peacock ; Majestic ; Regal ; Swing, circa 1976, pointe feutre sur papier bristol, plastification
Des figurines (feutre et encre sur carton, bois laqué) intitulées People :
Circus Man With Rubber Skin, 1967
Many Layered Lady, 1967
Bacchus, 1967
Circus Man Without Bones, 1966
Giant Circus Lady, 1967
Dancing Woman, 1966-1967
Les planches du Book of Bern publié en 1970 à Düsseldorf et relatant les mésaventures de l'artiste, censurée en 1969 lors d'une exposition à la Kunsthalle de Berne...
Dans le fond de la salle, le grand triptyque Follow Me, 1977, acrylique, encre sur bois, moniteur, lecteur DVD, vidéo (9'12")
All, 1967, peinture à l'huile sur toile
The White Goddess, 1971, crayon, feutre et encre sur carton
C'Est La Vie Maman, 1975, encre sur carton
Forget Media, circa 1970, crayon, feutre et encre sur carton
Don't Kill Me If I Betray You, 1976, gouache et feutre sur carton monté sur bois
Un diptyque, L'Adorable Trixie, 1975-1978, gouache, encre et feutre sur Bristol et bois
All Our Strenght And All Our Sweetness, 2019, acrylique, graphite et encre sur bois
et terminons sur une sorte de calendrier, Always Alluring, 1980 / 2019, acrylique sur bois
Prix Marcel Duchamp 2019

Chaque année depuis 2000, est organisé avec le concours du Centre Pompidou le Concours Marcel-Duchamp visant à sélectionner de jeunes artistes dans tous les modes d'expression des arts plastiques et visuel. Dans sa forme actuelle, un jury international dont la composition change chaque année nomme quatre artistes et une exposition collective de ces derniers est présentée pendant trois mois au Centre Pompidou au sein des 650 m2 de la Galerie 4. (voir notre billet du 21 décembre 2016)
Ida Tursic et Wilfried Mille, nés en 1974, respectivement à Belgrade et à Boulogne-sur-Mer, vivent et travaillent à Mazamet. Ils "se livrent à une exploration jubilatoire de la condition du médium pictural à l'ère post-historique", pour citer le dépliant de l'exposition.
If Rothko Was a Carpenter, à partir d'un souvenir lointain d'une peinture de Malévitch, sans vérifications préalables, accompagné de son bichon, 2019, huile sur bois (murs d'atelier), cadre en chêne
Huit ou neuf peintures pour réfléchir si l'on peut continuer ainsi, 2019, huile sur bois (murs d’atelier découpés)
Quelques canards et quelques cubes rouges surfant ensemble sur deux vagues distinctes amis en parfaite synchronisation, 2019, acier, socle en cèdre, cubes en acajou, huile sur bois tronçonnés
Paysage vert et encadré, 2019, huile sur bois (murs d'atelier), cadre en chêne
Jeune fille pleurant son canard, 2019, huile sur bois (murs d'atelier)
Marguerite Humeau, née en 1986 à Cholet, vit et travaille à Londres. Nous avions repéré certaines de ses œuvres dans l'exposition Préhistoire - une énigme moderne (notre billet du 31 août 2019)
L'œuvre présentée ici est une installation, avec un fond sonore "qui évoque un déluge spéculé", mais que nous ne pouvons vous faire entendre...
The Dead (A drifting, dying, marine mammal), 2019, polystirène, résine polyuréthane, fibre de verre, acier, pompe à air, composants électroniques, latex, CO
Katinka Bock, née en 1976 à Francfort-sur-le-Main, vit et travaille à Paris et Berlin.
La salle qui lui est consacrée est principalement occupée par une grande installation, Landumland, qui s'articule autour d'un damier de plaques se cuivres laissées à oxyder pendant plusieurs mois sur une des terrasses du Centre Pompidou, sur lequel est disposé un radiateur emprunté à un résident du quartier et mis en fonction grâce à un circuit hydraulique fermé.
A voir également : Paris balancé, 2019, acier, bronze, céramique, eau
et Le grand citron, 2019, céramique, acier, cuivre

Eric Baudelaire , né en 1973 à Salt Lake City, cinéaste, vit et travaille à Paris.
L'oeuvre présentée dans l'exposition (affiche ci-contre), intitulée "Un film dramatique", a une durée de 114 mn. La production en a commencé il y a quatre ans, avec 21 élèves du collège Dora Maar, à cheval entre Saint-Denis et Saint-Ouen, qui en sont à la fois les sujets, les acteurs et les auteurs.
Nous en avons vu une bonne partie, mais nous vous en proposons un court extrait qui sert de trailer au film :
Bacon en toutes lettres

Une exposition assez exceptionnelle à Beaubourg cet automne. Son titre exprime qu'elle "met en relation six ouvrages poétiques, littéraires, philosophiques, extraits de la bibliothèque de Francis Bacon avec les peintures qu'il a produites de 1971 à 1992"(année de sa mort). Nous devons au lecteur d'avouer ne pas être entré dans la logique des organisateurs et d'avoir boudé les six salles qui ponctuent le parcours de l'exposition et "sont consacrées à la lecture d'extraits de textes dont l'atmosphère, les images ont façonné les peintures de Bacon".
Nous nous contenterons d'essayer, sur le plan visuel, d'essayer de voir "la mutation stylistique survenue dans sa peinture après l'exposition rétrospective que lui consacrent les galeries nationales du Grand Palais en 1971"...
Study of Red Pope, 1962, Second Version, 1971.
Second Version of 'Painting', 1946, Museum of Modern Art, New York, 1971
Triptyque, août 1972
Triptyque, mai-juin 1973
En souvenir de George Dyer, 1971
Autoportrait, 1971
Etude pour Autoportrait, 1976
Peinture mars 1985
Etude d'après le corps humain, 1975
Triptyque inspiré par l'Orestie d'Eschyle, 1981
Eau s'écoulant d'un robinet, 1982
Dune de sable, 1981
Triptyque 1986-1987
Œdipe et le Sphinx, d'après Ingres, 1983
Dune de sable, 1983
Personnage assis, 1974
Trois portraits : portrait posthume de Georges Dyer, autoportrait, et celui de Lucian Freud, 1973
Nu féminin se tenant dans l'embrasure d'une porte, 1972
Etude pour une corrida n°2, 1969
Triptyque, 1976
Etude d'après le corps Humain, 1986
Etude pour corps humain, 1991
Homme au lavabo, 1989-1990
Triptyque, 1970
Etude pour les Euménides, 1982
Etude du corps humain, 1981-1982
Carcasse de viande et oiseau de proie, 1980
Seconde version du triptyque de 1944, 1988
Etude d'après le corps humain et portrait, 1988
Three Studies of the Male Back, triptyque de 1970
Trois personnages et un portrait, 1975
Etude d'un taureau, 1991
Portrait de George Dyer dans un miroir, 1968
L'exposition se termine sur cet autoportrait de 1973.
Au total, beaucoup d’œuvres, mais sans doute de la période la moins créative de l'artiste ; un accrochage arbitrairement rythmé par des textes que l'on a pas forcément envie d'écouter quand on visite une exposition de peinture ; des tableaux intéressants mais tous recouverts de vitres qui sont autant de miroirs dans les grandes salles très lumineuses du centre Pompidou et empêchent de profiter vraiment des tableaux...
Une attraction cependant lors de notre visite : nous y avons rencontré Eva et Adèle, couple d'artistes un peu particulier mondialement connu qui effectuaient la visite en même temps que nous...
L'Âge d'or de la peinture anglaise, de Reynolds à Turner

Commençons la série des billets consacrés aux expositions de l'automne avec celle consacrée par le Musée du Luxembourg à la peinture anglaise, en liaison avec la Tate Britain.
Elle vise à "mettre à l'honneur un moment phare de la peinture anglaise, peu représentée dans les collections publiques françaises", et se concentre sur le règne de George III (1760-1820), "période décisive de l'évolution de la société, d'affirmation du pays sur la scène internationale et d'essor artistique et culturel." Nous en suivrons le parcours à travers ses 7 salles.
1. Reynolds et Gainsborough, face à face
Pour le non spécialiste, l'opposition sur laquelle insistent les commissaires de l'exposition reste ténue...
Joshua Reynolds : Autoportrait, vers 1775
Johan Zoffany : Portrait de Thomas Gainsborough, vers 1772
Joshua Reynolds : Lady Bampfylde, 1776-1777
Thomas Gainsborough : Lady Bate-Dudley, vers 1787
Thomas Gainsborough : Gainsborough Dupont, vers 1770-1775
Joshua Reynolds : Mr. Huddesford et Mr. Bampfylde, vers 1778
Joshua Reynolds : L'Honorable Miss Monckton, 1777-1778
Thomas Gainsborough : John Needham, 10ème vicomte Kilmorey, vers 1768
Thomas Gainsborough : Un officier de dragons du 16ème régiment de cavalerie légère, vers 1765
Joshua Reynolds : L'Amiral vicomte Keppel, 1780
Joshua Reynolds : Frederick Howard, 5ème comte Carlisle, 1769
2. Portraits, images d'une société prospère
Apparaissent Francis Cotes, malheureusement disparu précocement, Johan Zoffany, "d'origine allemande et très en grâce auprès de la reine Charlotte", et surtout George Romney qui "bâtit sa réputation sur son indépendance", contrairement à ses prédécesseurs plus courtisans. La mort de Gainsborough (1788) et de Reynolds (1792) va laisser le champ libre à une nouvelle génération : John Hoppner, William Beechey et surtout Thomas Lawrence...
Johan Zoffany : Mrs Woodhall, vers 1770
Francis Cotes : Portrait de dame, 1768
George Romney : Mrs Robert Trotter of Bush, 1788-1789
Gilbert Stuart : Benjamin West, futur président de la Royal Academy, probablement exposé à la Royal Academy en 1781
William Beechey : Thomas Law Hodges, probalement exposé à la Royal Academy en 1795
John Hoppner : Jane Elizabeth, comtesse d'Oxford, 1797
Thomas Lawrence : Mrs Siddons, 1804
3. Dynasties et familles, images d'un entre-soi
"L'évolution du portrait traduit l'importance accrue donnée à l'espace privé, à la vie intérieure..."
Joshua Reynolds : Master Crewe, en Henry VIII et Miss Crewe, vers 1775
George Romney : Mr et Mrs William Lindow, 1772
Francis Cotes : Anna Maria Astley, à l'âge de sept ans, et son frère Edward, à l'âge de cinq ans et deli, 1767
Joseph Wright of Derby : Trois enfants de Richard Arkwright avec une chèvre, 1791
Joseph Wright of Derby : Trois enfants de Richard Arkwright avec un cerf-volant, 1791
Ramsay Richard Reinagle : Garçon lisant, vers 1795
John Hoppner : Miss Harriet Cholmondeley, exposé à la Royal Academy en 1804
Francis Wheatley : Famille dans un paysage, vers 1775
Johan Zoffany : Mr et Mrs Dalton avec leur nièce Mary de Heulle, vers 1765-1768
4. le spectacle de la nature
On assiste à cette époque à la remise en question radicale de la position subalterne qu'occupait jusqu'alors le paysage par rapport au portrait. Par ailleurs, la période des guerres contre la France révolutionnaire, puis napoléonienne, restreignant les possibilités de séjour sur le continent et aux "trésors de l'art classique" donne aux vues champêtres, aux scènes de la vie rurale anglaise, une importante inédite...
Joshua Reynolds : Le colonel Acland et Lord Dudley dit aussi Les Archers, 1769
Francis Cotes : Paul Sandby, 1761
George Stubbs : Couple de Foxhounds, 1792
George Stubbs : Un Hunter gris avec un palefrenier et un lévrier à Creswell Crags, vers 1762-1764
Francis Wheatley : Homme avec un chien, vers 1775
Richard Wilson : La Tamise, près de Marble Hill, Twickenham, vers 1762
George Morland : Intérieur d'une écurie, exposé à la Royal Academy en 1791
Thomas Gainsborough : Paysage boisé avec un bâtiment, vers 1768-1771
Thomas Barker of Bath : Paysage avec des figures et un troupeau de moutons, vers 1815
Joseph Mallord Willam Turner : La Tamise près de Walton Bridges, 1805
John Constable : Malvern Hall, dans le Warwickshire, 1809
5. Peindre à l'aquarelle
Cette technique, jusque là cantonnée à l'apport de couleur aux dessins, va fortement évoluer avec des artistes comme Francis Cowes, Alexander Cozens, John Robert et bien sûr le grand Joseph Mallord Willam Turner. "Mécontents de la manière dont leurs oeuvres étaient accrochées, notamment à la Royal Academy, les aquarellistes se regroupent dans la Society of Painters in Water Colours et organisent leurs propres expositions à partir de 1805.
John Constable : Vue vers l'église de Stratford St Mary, vers 1805
Joseph Mallord Willam Turner :
Lac et Montagnes, vers 1801
Chamonix et le Mont Blanc, depuis les versants de Montenvers, 1801
Partie de la façade de Saint-Pierrede Rome, avec l'Arco delle Campane, 1819
On pourra trouver d'autres aquarelles de Turner dans la collection de Sir Stephen Courtauld (notre billet du 20 avril 2019)
6. Aux frontières de l'Empire
Après le traumatisme qu'a représenté l'indépendance des Etats-Unis, l'Empire se tourne vers l'Est et en particulier vers l'Inde.
Thomas Daniell : Eidgah à Amhora, 1810
Johan Zoffany : Le Colonel Blair avec sa famille et une servante indienne, 1786
John Downman : Sir Ralph Abercromby (?) en compagnie d'un homme, vers 1795-1800
Agostino Brunias : Scène de danse dans les Caraïbes, 1764-1796
William Hodges : Tombe avec une vue au loin sur le massif de Rajmahal Hills, 1782
Thomas Daniell : Ponr près de Rajmahal, dans le Bihar, 1827
7. La peinture d'histoire, contradictions et compromis
Après un déclin de l'intérêt pour la peinture d'histoire, "au sommet de la hiérarchie académique mais qui ne correspondait pas aux besoins de la société marchande britannique", un regain d'intérêt populaire se porte sur les thèmes inspirés du théâtre, avec notamment le peintre d'origine suisse Henry Fuseli, "fin connaisseur de Shakespeare et de Milton, doté d'une imagination fertile".
"C'est dans ce contexte que s'explique le succès de Turner qui repose en partie sur le brillant compromis qu'il sut trouver entre une peinture ambitieuse, résolument construite sur le modèle des grands maître su XVIIème siècle comme Claude Lorrain, et des vues franchement spectaculaires destinées au grand public."
Cette dernière salle débute avec un clin d’œil, cet Autoportrait (1776) de Daniel Stringer, ancien élève de la Royal Academy aspirant à faire de la peinture d'histoire, en attente d'inspiration et de commande devant une toile encore intacte, dans un atelier lugubre qui évoque ses ambitions déçues.
Henry Fuseli : Le Rêve du berger, inspiré du "Paradis perdu" de Milton, 1786
George Romney : Tom Hayley en Robin Goodfellow, 1789-1792
William Blake : Homère et les poètes antiques, 1824-1827
Philippe-Jacques de Loutherbourg : La Vision du Cheval blanc, 1798
Edward Dayes : La Chute des anges rebelles, 1798
Joseph Mallord Willam Turner : La Destruction de Sodome, probablement exposé dans la galerie personnelle de Turner en 1805
L'exposition se termine sur un spectaculaire tableau de John Martin (1789-1854) qui fit sensation lors de sa première exposition personnelle 1822 : La Destruction de Pompéi et d'Herculanum.

Si vous avez une petite faim en sortant de l'exposition, vous pourrez prolonger votre visite au salon de thé Angelina installé dans l'enceinte du Musée, à côté de l'entrée et qui a créé, comme cela devient à présent son habitude, une pâtisserie spéciale pour l'événement...
Patrimoine

Contrairement à notre habitude, nous n'avons pas publié de blog sur les dernières journées européennes du patrimoine, pour la bonne raison que nous en avons très peu profité..
Cependant, nous vous proposons quelques images de deux sites. Le premier était ouvert à l'occasion des JEP, mais nous l'avions visité la semaine précédente, en assistant à un mariage dans une propriété voisine.
La Commanderie d'Arville (Loir-et-Cher)
Fondée par les Templiers au début du XIIème siècle, elle a été reprise par l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem lorsque l'ordre du Temple a été dissous dans les circonstances tragiques que l'on sait par Philippe le Bel en 1307. L'ordre de Saint-Jean, devenu ordre de Malte au XVIème siècle, l'a conservée jusqu'à la Révolution, et sa vente comme bien national l'a transformée en ferme, ce qui l'a relativement préservée jusqu'à son rachat et sa restauration en 1979 par un syndicat intercommunal. Elle forme un ensemble jugé comme unique et l'une des commanderies les mieux conservées de France. Seule l'église des Templiers a été conservées, les autres bâtiments ayant été rénovés ou rebâtis au fil du temps par les chevaliers de Malte, mais l'ensemble a gardé beaucoup de charme.
De l'extérieur, on remarque l'église du XIIème siècle - à présent église paroissiale...
et le très beau porche, dont la base est d'époque templière (XIIème siècle) et les tourelles ont été érigées aux XVème et XVIème siècle
Passé le porche, les anciennes écuries - nous sommes aux portes du Perche - reconstruites au XVIème siècle, abritent aujourd'hui un musée.
Le pigeonnier est majestueux...
avec sa belle charpente et ses 2000 boulins représentant chacun un arpent de terre (environ 50 ares) soit 1000 hectares qui correspondaient à l'étendue de l'exploitation agricole des templiers.
Au centre de l'enceinte, la grange dîmière, magnifique bâtiment reconstruit par les Hospitaliers.
Un jardin médiéval a été reconstitué, offrant des vues sur le reste de l'ensemble...
Terminons la visite avec l'église à nef unique, très sobre, avec un clocher unique dans la région, dû sans doute au commandant qui soit venait du Sud-Ouest, soit avait été séduit par ce style sur la route de la Terre-Sainte...
La voûte en forme de bateau retourné daterait du XVIIème siècle, les poutres seraient du XIIème.
Ressortons par le porche, aussi élégant de l'intérieur que de l'extérieur,...
...et avant de partir vers l'autre site patrimonial que nous vous proposons, un coup d'oeil sur la Seigneurie d'Alleray, à quelques kilomètres d'Arville, où avaient lieu les festivités du mariage qui nous a permis de revoir et visiter enfin la commanderie...
L'autre site, visité lui une semaine après les JEP, se situe quelques centaines de kilomètres plus au sud, dans l'agglomération d'Angoulême : la commune de La Couronne.
Au cœur du bourg, l'église Saint-Jean-Baptiste, très bel édifice roman du 12e siècle surmonté par une flèche conique à écailles, appuyée sur un tambour octogonal percé d'arcatures formant, à la base de la flèche, un motif ornemental continu.
Elle n'était certainement pas ouverte pour les JEP, car elle subit actuellement une rénovation complète. La façade présente une ordonnance continue d'arcatures surmontant les trois arcs du rez-de-chaussée dont le principal est ouvert et donne accès à la nef.
Un coup d’œil sur le chevet, difficilement visible à cause des travaux, avec deux absidioles symétriques.
En quittant le centre du bourg pour aller vers le centre d'Angoulême, on passe devant les vestiges de l'abbaye Notre-Dame de La Couronne.
Un peu d'histoire :
La première abbatiale a été élevée au début XIIe siècle : pose de la première pierre le 12 mai 1118, par Lambert, leur supérieur, et les religieux de La Palud. Le 12 mars 1122, jour de la Passion, les religieux font leur entrée dans l’église primitive de La Couronne, en présence de Guillaume, évêque de Périgueux, Girard, évêque d’Angoulême et légat du Saint-Siège et Vulgrin II, comte d’Angoulême. Lambert, élu abbé, est consacré le jour de Pâques.
Cette première église abbatiale est remplacée par une seconde, consacrée en 1201, due à l’abbé Junius à la fin du XIIème siècle. La comtesse Isabelle d'Angoulême, veuve du roi d'Angleterre Jean Sans Terre fait édifier à ses frais en avant du collatéral sud de la façade une chapelle funéraire sous le vocable de saint Nicolas, où les restes de son père, Aymar Taillefer, grand protecteur de l'abbaye, ont été transférés en 1218.
Au XVIIe siècle, l’abbaye revient aux chanoines réguliers de la congrégation de France, les génovéfains. Elle est vendue comme bien national à la Révolution et a servi de carrière de pierres jusqu’à son classement Monuments Historiques en 1903.
Les ruines de l'abbatiale, qui appartiennent au département de la Charente, sont d'une grandiose beauté.
Les bâtiments abbatiaux du XVIIIème siècle, qui appartiennent au groupe "Ciments Lafarge" abritent des bureaux afin d'en garantir la conservation et sont utilisés pour des manifestations culturelles.
L'entrée en est particulièrement majestueuse avec ses volutes monumentales.