Degas à l'Opéra

Nous n'avions pas encore rendu compte de l'exposition organisée jusqu'au 19 janvier 2020 à l'occasion du trois cent cinquantième anniversaire de l'Opéra de Paris par les musées d'Orsay et de l'Orangerie, Paris - et la National Gallery of Art, Washington où elle sera présentée du 1er mars au 5 juillet 2020.
Comme le précise le commissariat, aucune exposition jusqu'ici n'a envisagé l'Opéra globalement, étudiant tout à la fois le lien passionné que Degas avait avec cette maison, ses goûts musicaux, mais aussi les infinies ressources de cette merveilleuse "boîte à outils". A travers l'oeuvre d'un immense artiste, le portrait de l'Opéra de Paris au XIXe siècle.
Si les danseuses sont naturellement très présentes, surtout à la fin du parcours, c'est aussi l'occasion de (re?)découvrir de très belles œuvres de jeunesse, comme, à l'entrée de l'exposition, ces Petites filles spartiates provoquant des garçons (vers 1860-1862),
Portrait de Mlle E(ugénie) F(iocre) à propos du ballet de "La Source" (1867-1868), et un tableau représentant Lorenzo Pagans et Auguste De Gas (son père), vers 1871-1872,
ou La Répétition de chant, vers 1869, avec deux dessins d'esquisses préparatoires.
Joséphine Gaujelin, 1867
Mademoiselle Dihan au piano, vers 1870
Le Violoncelliste Louis-Marie Pillet, vers 1868-1869
Musiciens à l'orchestre, vers 1870
L'Orchestre de l'Opéra, 1870
Les Musiciens, 1872-1873
Le Ballet de Robert le Diable : deux tableaux, l'un de 1871-1872, conservé au MOMA à New York, l'autre de 1876 conservé au Victoria & Albert, à Londres, et un dessin sur le même thème.
Beaucoup d'objets sur l'Opéra à l'époque de Degas : la grande maquette de l'Opéra Garnier conservée à Orsay, des dessins de costumes comme ceux d'Alfred Albert (1814-1879) pour le ballet "La Source" de Ludwig Minkus et Léo Delibes, 1866, des maquettes de décors comme celle de Jean-Louis Chéret (1820-1882) pour l'acte I de l'opéra "La Favorite" de Donizetti, 1875.
Violoniste assis (étude pour La Leçon de danse du MOMA) vers 1878-1879
Le Violoniste, 1879
La suite de l'exposition fait la part très belle à la danse - et surtout aux danseuses - à commencer par La Classe de danse, 1873-1876, une esquisse du maître Jules Perrot pour ce tableau, Répétition au foyer de la danse, 1873-1875
D'autres tableaux dans la même veine...
Des danseuses en coulisses...
Des études et dessins de 1873...
Quelques tableaux évoquant le côté interlope du milieu qui gravite autour des danseuses...
Toujours des années 1870, ses amis Ludovic Halévy, Albert Boulanger-Cavé, des petites danseuses avec leurs "protectrices", la petite danseuse à l'éventail, pastel de 1879...
La célèbre statue de la Petite danseuse de quatorze ans et une étude pour cette statue (vers 1878-1879), devant une vitrine d'autres bronzes.
Encore quelques vues de la scène ou évocations de l'Opéra, avec ou sans danseuses...
Une série de tableaux en longueur, des années 1880-1890...
Des dessins et esquisses de danseuses plus ou moins vêtues...
Des dessins rehaussés et des pastels...
Quelques huiles des années 1890-1900
Et terminons ce tourbillon étourdissant avec une petite huile sur bois de 1891, Danseuse bleue et contrebasses.
Champagne !

En cette période des fêtes de fin d'année, nous vous proposons un peu de Champagne, non pas de vin mais de province profonde, au sud est de Troyes.
Avec ses 866 ha de vignes, la commune des Riceys, dans l'Aube, est celle qui possède la plus importante superficie viticole de toute la Champagne. Outre notre producteur préféré - ce n'est pas celui de l'affiche, déjà servie dans notre billet sur Mucha - elle recèle des merveilles patrimoniales, comme son Eglise Saint-Pierre-ès-Liens, classée monument historique dès 1840.
Elle était malheureusement fermée, et nous avons été éconduits par la mairie lorsque nous avons dès la veille au téléphone demandé s'il était possible d'en avoir la clé, ce qui interroge sur la capacité de l'administration communale à promouvoir le tourisme dans une commune qui compte pourtant beaucoup de producteurs à vivre de la vente directe...
Selon la base Mérimée, "l'église date des 15ème et 16ème siècles et comporte les éléments de deux édifices différents. La partie du chœur, élevée au 15ème siècle, est assez modeste dans sa composition. La nef, les bas-côtés et le portail datent de la Renaissance. A l'intersection des nefs, s'élève une tour supportée par quatre gros piliers et couronnée par une flèche en charpente de 42 mètres de haut, flanquée de quatre clochetons également en bois".
La façade Renaissance...
...avec la voûte à caissons du portail et une statuaire intéressante.
Face à l'église, de vieilles maisons pittoresques
et à deux pas, le château de Riceys-Bas, dit aussi de Taisne, partiellement classé, et qui se visite en été ou sur rendez-vous.
Le pavillon de l'entrée et les bâtiments les plus anciens, au bord de la Laigne.
Sur la route de Chaource, une petite halte à Pargues, avec sa curieuse église de la Nativité de la Vierge.
Là encore, mélange des époques : un clocher trapu du 13ème siècle voisine avec une abside des 17-18ème siècles, surmontée d'une coupole flanquée de quatre tourelles.
Autre monument remarquable de Pargues, la pompe communale de 15 mètres de haut, conclue par une éolienne. Selon la base Mérimée :
"Le château d'eau et l'éolienne ont été construits entre 1901 et 1903 par la commune pour fournir une eau propre aux abreuvoirs du village toute l'année. L'architecte Ludovic Sot conçoit un bâtiment pourvu d'un décor de pierre de taille et arcatures en brique. L'éolienne, fournie par le fabricant Henri David d'Orléans, présentait une grande roue aux ailettes de bois de 9,50 mètres de large. Le système fut entièrement refait en 1923, en utilisant une machine dite " aermotor ", fournie par la société belge Van Sante-Baëtens. La roue est plus petite (4,50 mètres de diamètre), en acier, avec un mécanisme de graissage automatique."
Nous terminerons avec Chaource, commune connue pour son fromage (AOP) célébré dans un musée, et pour son église Saint-Jean_Baptiste, remarquable édifice du 16ème siècle classé lui aussi dès 1840. (ici, le portail latéral nord)
L'église est un véritable musée, rempli d'objets - statues, tableaux - plus remarquables les uns que les autres.
L'heure tardive et l'obscurité qui gagnait rendent difficile de faire partager au lecteur cette richesse et nous contenterons des plus importantes.
Dans une chapelle latérale, une remarquable crèche du 16ème siècle. A gauche, l'adoration des bergers, à droite, celle des mages, et quelques détails, comme ce chameau qui tient du dinosaure...
Les vitraux de la chapelle...
et en face de la crèche, un magnifique retable en pierre sculptée
Dans une crypte, une impressionnante mise au tombeau
surveillée par des gardes non moins imposants.
Parmi les statues qu'un peu de lumière nous a permis de photographier, une Vierge et Sainte Barbe..
et de très belles piétas...
Quelque vitraux pour finir, recueillant les derniers rayons du soleil...
Le monde nouveau de Charlotte Perriand (II)

Nous poursuivons la visite de l'exposition consacrée par la Fondation Louis Vuitton à Charlotte Perriand, commencée dans notre billet du 7 décembre dernier.

Le dialogue des cultures
Début 1940, Charlotte Perriand reçoit une invitation du gouvernement japonais, encore neutre, à venir conseiller la production industrielle du Pays. Quand elle arrive, le pays a rejoint l'Axe et la situation devient compliquée : elle rejoindra l’Indochine en 1942. Entre temps, elle parcourra le pays en se formant et en donnant des conférences. Une exposition, synthèse de ses recherches, aura lieu en 1941 à Tokyo et Osaka (affiche ci-contre et présentation ci-dessous)
Lit bambou et bois avec appuie-tête
Lampe sur pied en bambou
Tabouret-table de chevet
(1940)
Devant une tapisserie Un Enfant de Saburo Hasegawa (1940) choisie par Charlotte Perriand,
Chaise longue basculante bambou,
Chaise bambou à porte-à-faux, placet standard lattes de bambou,
Table à plateau en planches de pin rouge montées sur châssis, piétement fuselé en cerisier,
Fauteuil bambou à porte-à-faux, placet standard lattes de bambou
(1940)
Détail de la chaise longue et d'une chaise en lattes de bambou (1940)
Dans le mur du fond de cette salle, Composition aux deux perroquets (1935-1939), huile sur toile de Fernand Léger
Repenser le monde
Cette section, qui évoque le retour en France de Charlotte Perriand après six années passées au Japon puis en Indochine, s'ouvre sur un clin d’œil, Le Ministère des femmes, gouvernement entièrement féminin imaginé en 1947 par le magazine Elle : on lui a attribué le ministère de la reconstruction et de l'urbanisme (n° 15)
Reconstitution d'une chambre d'étudiant de la Maison du Mexique à la Cité Internationale Universitaire de Paris. (architectes : Jorge et Roberto Medellin, aménagement intérieur : Charlotte Perriand et Jean Prouvé, 1953)
Reconstitution d'une chambre d'étudiant de la Maison de la Tunisie à la Cité Internationale Universitaire de Paris aménagée par Charlotte Perriand. (architecte : Jean Sebag, 1953)
Dans la salle, une affiche de Jacques Nathan-Garamond pour l'exposition de l'Union des artistes modernes de 1949-1950 (Cf notre billet du 11 août 2018)
Dans cette section, des œuvres de Fernand Léger :
Élément mécanique dans l'espace, huile sur toile,1951
Deux maquettes pour la mosaïque de l'hôpital de Saint-Lô, vers 1953 et 1955
La Danseuse au cheval, huile sur toile,1953
Les Boucliers, mobile sur pied d'Alexander Calder, 1944
et deux tapisseries:
Le Corbusier : Nature morte, 1954
Joan Miró : Hirondelle d'amour, 1980

Synthèse des arts
Cette section est avant tout une reconstitution de l'exposition Proposition pour une synthèse des arts, Paris 1955 organisée à Tokyo en 1955 par Charlotte Perriand, Le Corbusier et Fernand Léger.
Elle présente des créations de Charlotte Perriand, des aménagements intérieurs sur une grande plate-forme située au centre de la salle, et de très nombreuses peintures, sculptures et tapisseries...
Ci-contre, une Bibliothèque / Meuble écran de 1954.
Ci_dessous, Plots aluminium laqué, 1952
Fauteuil empilable, 1954
Guéridon Air France, 1954
Double chaise longue, 1953
Bureau...
Salle à manger
Salon, bibliothèque
Des céramiques polychromes de Fernand Léger :
La Fleur qui marche, 1952
Sans titre. Les Femmes au perroquet sur fond rouge, vers 1953
Visage à la main sur fond rouge, vers 1954
Sans titre. L'Oiseau à la Fleur, L'Oiseau et la fleur, 1953
Composition végétale 2ème état (Le Tournesol), 1952
D'autres œuvres de Fernand Léger :
Une huile sur toile de 1942-1946, Les Plongeurs polychromes
Une tapisserie de 1951, L'Homme à la pastèque ou Personnage et Nature morte
Un projet de vitrail pour l'église d'Audincourt, gouache sur papier, vers 1950
Des toiles du Corbusier :
Arbalète Londres II (1953)
Taureau VII (1954)
Taureau V (1954)
De nombreuses tapisseries du même auteur ;
Les Huit, 1963
Présence, 1951
Et l'ennui régnait au-dehors, 1954
Les Musiciennes (2ème version), 1953
Deux bouteilles et compagnie, 1953
et des artistes moins présents dans le reste de l'exposition, Hans Hartung et Pierre Soulages.
Le catalogue de l'exposition de 1955 à Tokyo :
Un nouvel art de vivre
Cette petite section évoque la galerie Steph Simon, qui à partir des années 50, sur le Boulevard Saint Germain, joua pendant une dizaine d'années un rôle de premier plan dans le mobilier design, avec comme têtes d'affiche Charlotte Perriand et Jean Prouvé.
Isamu Nogusci : Luminaires, vers 1958
Charlotte Perriand : Table de forme libre, 1956
Hisao Domoto : Peinture, 1962
Charlotte Perriand : Bibliothèque Nuage, édition Steph Simon, vers 1958
Charlotte Perriand :
Appliques à volet orientable, édition Steph Simon, 1962
Applique à volet orientable double ou Lampe de chevet, 1963
Bahut Bloc, édition Steph Simon, vers 1960
Bahut en forme, édition Steph Simon, vers 1958
Vivre au Brésil
Charlotte Perriand, pour meubler l'appartement de fonction de son mari à Rio, où il représentait Air France pour l'Amérique du Sud, adapta ses créations à l'ambiance et aux matériaux locaux.

Habiter la montagne
A partir de 1934, Charlotte Perriand conçut avec Pierre Jeanneret des constructions préfabriquées pour les loisirs. La Maison au bord de l'eau en est un exemple.
Savoyarde d'origine, alpiniste chevronnée, elle conçut plusieurs projets de refuges de taille et de forme variables. Ce Refuge Tonneau (1938), non réalisé à l'époque, est dans doute le plus remarquable.
Les visiteurs de l'exposition peuvent y pénétrer pour en apprécier l'ingéniosité des détails, et l'esthétisme...
Voir et montrer les arts
Cette section montre à travers trois exemples comment Charlotte Perriand mettait l'architecture au service de l'art.
L'aménagement de l'appartement parisien d'un collectionneur, Maurice Jadot, en réduisant au minimum le mobilier pour mettre en valeur les œuvres.
Buffet pour Maurice Jardot de Charlotte Perriand, 1977
Sur le buffet, bronzes de Henri Laurens, vers 1945
Au dessus du buffet, Paysage romantique, toile de Fernand Léger, 1946
Autour du lit de Charlotte Perriand pour Maurice Jadot (1939), des toiles de 1961 de Fernand Léger et de Picasso
Ornant le meuble à classeurs de Charlotte Perriand pour l'appartement de Maurice Jadot, des dessins, lavis et gouaches de Picasso, de 1965 à 1972
Parmi les œuvres présentes dans l'appartement, plusieurs tableaux de Fernand Léger :
Feuilles de Houx, étude, 1930
Composition au compas, 1932
Composition Bleu et jaune, 1929
Le deuxième exemple est la nouvelle conception de la galerie Louise Leiris (1986). Il sera évoqué ici avec quatre œuvres de l’exposition inaugurale de cet aménagement, consacrée à Pisasso. Les visiteurs de la fondation Louis Vuitton peuvent les admirer assis dans de confortables fauteuils de Charlotte Perriand.
La Pisseuse, 16 avril 1965
Femme couchée sur un divan bleu, 20 avril 1960
Les Femmes d'Alger (Version "M"), 1955
Le déjeuner sur l'herbe d'après Manet, Mougins, 12 juillet 1961
Le troisième exemple est la mission d'aménagement de l'entrée du Musée National d'Art Moderne, alors abrité par le Palais de Tokyo, confiée à Charlotte Perriand en 1965.
Banquettes réparties dans tous les espaces d'exposition, et notamment dans le hall d'accueil muni d'un grand comptoir de 7 m de long. Derrière le comptoir, Tabula,, #135, bleu, de Simon Hantaï, 1976. Sur les côtés, Relief pour l'escalier du Palais des Chemins de Fer (panneaux 1, 2, 4), 1937 de Robert Delaunay, et un grand panneau réalisé par Fernand Léger pour la Triennale de Milan de 1950. Suspendu, un mobile de Calder, 1961.
Construire la montagne
C’est avec l’opération des Arcs que Charlotte Perriand réalise sa plus grande œuvre. Cette opération complexe d’urbanisme et d’architecture en site vierge est celle qui l’a mobilisé le plus et le plus longtemps, puisqu'elle y consacre vingt ans de sa vie, entre 1967 et 1989. La station des Arcs s’appuie sur les principes de la « zone de loisirs de haute montagne » développée dans la période pionnière de l’avant-guerre pour répondre aux préoccupations d’une société d’abondance confrontée aux besoins nouveaux issus des loisirs de masse.
Salle de bains et cuisine préfabriquées, 1975
(réalisées aux chantiers de Saint_Nazaire, montées aux Arcs en containers)
Les principaux bâtiments de la station sont présentés sur une immense maquette au dessus de laquelle est projeté un film de vues aériennes.
Charlotte Perriand et Gaston Regairaz : Maquette du projet de Chantal-Haut, Arcs 1800 / Chantal-Haut, Résidence hôtelière, non réalisé, 1980

Harmonie et Paix
En 1993, Charlotte Perriand réalisa dans les jardins de l'Unesco cet espace thé, dans le cadre de la manifestation japonaise Dialogue des cultures coordonnée par Hiroshi Teshigahara. C’est avec cette installation que nous conclurons cette visite.
Le monde nouveau de Charlotte Perriand (I)

A l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, la fondation Louis Vuitton présente cet automne une grande exposition consacrée à Charlotte Perriand (1903-1999). L'exposition entend aborder les liens entre art, architecture et design, en retraçant le travail de cette architecte, en présentant des reconstitutions, et en intégrant de nombreuses œuvres d’arts de ses contemporains et amis (notamment Léger, Le Corbusier, ...) afin d’incarner sa "vision de la synthèse des arts".
Nous avons commencé la visite par La maison au bord de l'eau, projet de maison préfabriquée dessiné par Charlotte Perriand en 1934 et jamais réalisé jusque là, posée à l'extérieur du bâtiment de Gehry au bord de la cascade.
Les deux corps du bâtiment encadrent un patio, muni d'un dispositif pour recueillir les eaux de pluie...
D'un côté, chambres et salle d'eau
de l'autre pièces à vivre et cuisine
L'art d'habiter
L'accueil de l'exposition, dans un grande salle dominée par le monumental Transport des forces réalisé par Fernand Léger pour l'exposition internationale de 1937 à Paris, sous lequel sont posés le Fauteuil pivotant (1927) de Charlotte Perriand et la Chaise longue basculante B 306 (1928) qu'elle a réalisé avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret.
Devant la verrière, sous Noir, bleu, rouge (1954) d'Alexander Calder, le Guéridon Air France (1953) et la Chaise Ombre (1954) de Charlotte Perriand.
Sur les deux autres murs de la salle, Les Mains (1951), tapisserie de Le Corbusier et Femmes devant la mer, 16 février, 1956 de Pablo Picasso.
Construire la modernité
L'atelier Saint-Sulpice (1927) : dans la salle à manger reconstituée, une sculpture de Jacques Lipschitz Homme assis à la guitare (1920), le phonographe intégré au décor...
Fernand Léger : Femme sur fond rouge. Femme assise (1926) et Nature morte (Le roulement à billes) - 1926
Pablo Picasso : Dora Maar à la plage (1936)
Alexander Calder : Joséphine Baker (III), vers 1927 - fil de fer
La très belle reconstitution de l'appartement modèle conçu pour le salon de 1929...
Si certains meubles originaux sont seulement pour la vue, les rééditions du living de l'appartement du salon de 1929 sont à la disposition des visiteurs...
Une Femme engagée
La maison du jeune homme, exposition internationale de Bruxelles, 1935
Charlotte Perriand, René Herbst et Louis Sognot ont imaginé ce studio de 63 mètres carrés. Sont reconstituées ici les salles d'études et de gymnastique, surplombées par l'immense peinture réalisée par Fernand léger à la demande Charles Perriand.
Bureau Boomerang pour Jean-Richard Bloch, Charlotte Perriand, 1938
Pablo Picasso : Cabeza de caballo, Boceto para Guernica, 1937
Au mur, une copie du tableau entier
La France Industrielle, panneau réalisé par Charlotte Perriand et Fernand Léger pour l’Exposition universelle, Paris, 1937.
La Grande Misère de Paris
Sur une douzaine de mètres, une reproduction à 80% de l'original d'une grande fresque réalisée par Charlotte Perriand avec la collaboration de Jean Bossu, Emile Enci, Jacques Woog et Georges Pollack pour le Pavillon des arts ménagers en 1936, qui dénonce dans un langage proche des photomontages soviétiques un urbanisme favorisant l'insalubrité.
Se ressourcer dans la nature
Cette section, la dernière du rez-de chaussée du bâtiment de la Fondation, et aussi de ce billet, est inspirée par une sorte de retour à la nature qu'effectua Charlotte Perriand dans les années 30, avec ses expéditions avec Pierre Jeanneret et quelquefois Fernand Léger pour photographier et ramener des "trésors"...
Dans cette section, à la fois des créations de Perriand où domine le bois :
Bureau en forme (1939)
Bahut en Forme ou Étagère casier mural (1939)
Console sous fenêtre avec tiroirs de rangement, Coquatrix, 1950
Table en forme ou table à six pans, Montparnasse, 1938
On remarquera à droite sur la photo la pierre de grès modelée par le vent, trouvée dans la carrière de sable de Bourron, près de Fontainebleau, un des objets fétiches de Charlotte Perriand
Table basse ovale, conçue pour l'exposition Charlotte Perriand au Musée des arts décoratifs, 1984
Tapis (Billy) conçu par Charlotte Perriand pour la même exposition.
Table Éventail , 1972, prototype en bois massif ayant appartenu à Charlotte Perriand
Table basse Tranche, vers 1950
Beaucoup de toiles et divers objets d'art aussi. Fernand Léger :
Composition avec des troncs d'arbre, 1933
La Baigneuse, 1932
Tronc d'arbre, 1931
Les Troncs d'arbre sur fond gris, 1952
Composition au parapluie, 1932
et un Paravent, Composition sur fond marron, vers 1930
De nombreuses toiles de Le Corbusier :
Le Bûcheron, 1931
Le Déjeuner près du phare, 1928
Harmonie périlleuse à la lanterne, 1931 (tableau qui a appartenu à Charlotte Perriand)
Nature morte à la racine et au cordage jaune, 1930
Deux femmes, la corde et le chien, 1935
et des sculptures :
La Mer (1964) bois naturel et métal
Ozon, Opus I (1947) bois peint
Nous poursuivrons dans un prochain billet la visite des autres étages de l'exposition.