Toulouse-Lautrec - Résolument moderne (II)

Nous terminons dans ce billet la visite de la grande rétrospective présentée cette saison au Grand Palais (cf notre billet du 18 janvier 2020)
Après un Profil de Toulouse-Lautrec, huile sur carton, vers 1898, par Edouard Vuillard (1868-1940),
Henri Samary, huile sur carton, 1889
Madame Berthe Bady, huile sur carton, 1897
Portrait d'André Rivoire, huile sur toile, vers 1901
Des illustrations :
Une lithographie de 1899 pour illustrer Histoires Naturelles de Jules Renard
La Coiffure, Programme du Théâtre Libre, lithographie, 2ème état, 1893
La chanteuse Yvette Guilbert (ci-dessous dans un médaillon en grès polychrome de Henri Nocq, Emile Muller et Cie (1893)...
...occupe le centre d'une salle de l'exposition :
Yvette Guilbert chantant Linger, Longer, Loo, peinture à l'essence sur carton, 1894
la couverture d'un livret de Gustave Gefroy
un projet d'affiche, huile sur carton de 1894
et Divan Japonais 75 rue des Martyrs, lithographie en quatre couleurs au crayon, au pinceau et au crachis, 1893, qui réunit deux des modèles fétiches de Toulouse-Lautrec, la chanteuse Yvette Guilbert dont on aperçoit les gants noirs et la danseuse Jane Avril, avec sa chevelure rousse
Clownesse Cha-Hu-Kao, huile sur carton, 1895
Femme de profil (Madame Lucy), huile sur carton, 1896
Deux femmes assises au café, fusain, peinture à l'essence et aquarelle, 1893
La suite Elles (1896) est à la fois caractéristique des thèmes favoris de Toulouse-Lautrec (à l'exception de la clownesse, toutes les femmes qu'il représente appartiennent en effet au monde des maisons closes) et de sa pratique de l'estampe (ce sont des lithographies en couleurs, comme la plupart de ses œuvres).
Couverture, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, en trois couleurs
La Clownesse assise, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, en cinq couleurs
Femme au plateau, lithographie au crayon avec grattoir, épreuve en sanguine
Femme couchée, réveil, lithographie au crayon avec grattoir en couleurs, épreuve en gris olive
Femme au tub, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, en cinq couleurs
Femme qui se lave, lithographie au crayon en deux couleurs
Femme à la glace, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis en trois couleurs
Femme qui se peigne, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, en deux couleurs
Femme au lit, profil, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis avec grattoir en quatre couleurs
Femme en corset, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis avec grattoir en cinq couleurs
Femme sur le dos, lithographie au crayon en deux couleurs
Conquête de passage, étude pour Elles, craie bleur et craie noire, huile sur papier marouflé sur toile, éclaboussures avec un matériau de couleur sombre en bas à droite
Sur le même thème :
Seule, huile sur carton, 1896
Dans le lit, huile sur carton marouflé sur bois parqueté, vers 1892
Le Divan, huile sur carton, vers 1893
Au Salon de la Rue des Moulins, fusain et huile sur toile, 1894
Femme qui tire son bas, huile sur carton, 1894
Femme tirant son bas, huile sur carton, vers 1893-1894
Ces Dames au réfectoire, huile sur carton, 1893-1895
Femme de maison blonde, étude pour L’Inspection médicale, huile sur carton, vers 1893-1894
Débauche, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis en 3 couleurs, 2ème planche, 1896
Quelques œuvres où l'on retrouve le cheval, un des thèmes de prédilection de l'artiste :
Artilleur sellant son cheval, huile sur toile, 1879
Nice, souvenir de la promenade des Anglais, huile sur toile, 1880
Allégorie, un enlèvement, huile sur toile, 1883
Le Jockey, lithographie au crayon en cinq couleurs, 1899
Autour du Music Hall, à nouveau :
Confetti, affiche, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, pierre de trait en vert olive foncé, pierre de couleur jaune et rouge brun, 1894
La Troupe de Mlle Églantine, lithographie au crayon, au crachis et au pinceau en quatre couleurs,remarque en noir. Remarque tirée seule en noir sur papier simili Japon, 1896
Jane Avril (La Mélinite dansant), huile sur carton, 1892
Jane Avril dansant, peinture à l'essence sur carton, 1892
Mademoiselle Marcelle Lender, en buste, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, épreuve d'essai VI en huit couleurs sur velin, 1895
La Roue, huile et tempera sur carton, 1893
Loïe Fuller aux Folies Bergère, huile sur carton, 1893
et dans une salle, une vidéo colorisée des Frères Lumière de Loïe Fuller de 1899...
Dans les dernières salles, des œuvres diverses :
Autour de la bicyclette (Louis Bouglé est le fabricant de la chaîne Simpson)
Bruant à bicyclette, huile sur carton, 1892
La Chaîne Simpson, affiche, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis, pierre de trait tirée en bleu, pierre de couleur en rouge et jaune
Louis Bouglé, huile sur bois, 1898
Portrait de Louis Bouglé, huile sur bois, 1898
L'Automobiliste, lithographie au crayon, 1898
Au Bois, lithographie, 1897
Jane Avril, affiche, lithographie en couleurs, pinceau, 1899
Elsa, dit La Viennoise, lithographie au crayon, au pinceau et au crachis en quatre couleurs, 1897
Le Margouin (Mlle Louise Blouet), lithographie au crayon avec grattoir tirée en noir, 1900
L'Anglaise du Star au Havre, sanguine et rehauts de craie sur papier Ingres, 1899
L'Anglaise du Star au Havre, huile sur bois, 1899
Théâtre Antoine "La Gitane" de Richepin, lithographie en couleurs, crayon, pinceau et crachis, 1899-1900
La Gitane, Théâtre Antoine, huile sur carton, 1900
Un dernier regard vers le cirque :
"Chocolat Dansant", estampe, dans la revue Le Rire, n° 73, 28 mars 1896
Au Cirque : Chocolat, crayon noir et crayons de couleur avec rehauts de gouache sur papier, 1899
Au Cirque : le pas espagnol, graphite, pastels noir et de couleur, et fusain sur papier vélin beige
Parmi ses dernières productions,
Un examen à la faculté de médecine, huile sur toile, 1901
Repos pendant le bal masqué, huile et gouache sur carton, vers 1899
Messaline descend l'escalier bordé de figurants (L'Opéra Messaline à Bordeaux), huile sur toile, 1900-1901
Messaline assise sur un trône, huile sur toile, 1900-1901
et, pour finir,
M. Maurice Joyant, esquisse sur papier et huile sur bois, 1900
Paul Viaud en tenue d'amiral, huile sur toile, 1901
Toulouse-Lautrec - Résolument moderne (I)

La dernière rétrospective française de Toulouse-Lautrec remontait à 1992. D'autres expositions ont eu lieu depuis, mais leur approche axée sur les attaches de son oeuvre avec la « culture de Montmartre » est trop réductrice.
L’exposition du Grand Palais, qui réunit environ 225 oeuvres, se veut beaucoup plus large et entend dégager la singularité. de cet artiste, qui a ambitionné de traduire la réalité de la société contemporaine dans tous ses aspects : "l'exposition montre comment cet aristocrate du Languedoc, soucieux de réussir, a imposé son regard lucide, grave et drôle au Paris des années 1890 et pourquoi Toulouse-Lautrec s’inscrit comme un précurseur de mouvements d’avant-garde du 20ème siècle, comme le futurisme."
Le parcours commence de façon chronologique en rappelant ses débuts dans les ateliers de la capitale et sa découverte de la vie parisienne, avec curieusement une affiche de 1896 pour le photographe Sescau, lithographie en couleurs, au pinceau, au crayon et au crachis, avec marque et remarques typiques de Toulouse-Lautrec : "l'éléphant et sa trompe dissimulent un autoportrait tandis que la jeune femme en bas noirs ajoute une nuance de sensualité brute"
Deux autoportraits, une huile sur toile de 1880 et un dessin au dos de l'affiche Le Divan japonais, de 1893
Le jeune Routy à Céleyran, respectivement fusain sur papier et huile sur toile, 1882
Des dessins de la même époque
Un tableau de Puvis de Chavannes Le Bois sacré cher aux Arts et aux Muses (1884) et la Parodie qu'en fait la même année Toulouse-Lautrec de façon piquante, Puvis de Chavannes représentant tout ce que lui et ses condisciples de l'atelier de Cormon abhorrent.
Un portrait de Toulouse-Lautrec fait en 1884 par son ami Henri Rachou (1855-1944)
Etude de nu, femme assise sur un divan, huile sur toile, 1882
Gustave Lucien Dennery, huile sur toile, 1883
Nu féminin, dit anciennement La Grosse Maria, premier chef d'oeuvre du jeune Toulouse-Lautrec, véritable manifeste naturaliste (1884)
Des portraits de ses camarades,
Emile Bernard, huile sur toile,1885
Albert René Grenier, huile sur toile,1887
Une série de dessins de femmes :
Jeune fille tenant une bouteille, sanguine, 1886
Gueule de bois, crayons noir et bleu, pinceau et encre noire sur papier décoloré, vers 1887-1888
La Blanchisseuse, fusain sur papier Ingres, 1888
Boulevard extérieur, (A Montrouge, Rosa la Rouge), encre de Chine sur papier Gillot, 1889
Tête de femme, vue de trois-quart à gauche, sanguine sur carton gris
Des modèles récurrents ;
Carmen Gaudin, huile sur toile, vers 1884
Carmen Gaudin, huile sur toile,1885
Portrait de Jeanne Wentz, huile sur toile,1886
A la Bastille (Jeanne Wentz), huile sur toile,1888
A Grenelle, huile sur toile, vers 1887
Femme rousse en caraco blanc, huile sur toile, 1889
Rousse (la Toilette), huile sur carton, 1889
Femme se frisant, huile sur carton, vers 1891
Carmen en caraco blanc, huile sur toile, 1887
La comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec dans le salon du château de Malromé, huile sur toile, vers 1887-1888
Femme rousse assise, huile sur toile, 1889
Femme se coiffant, huile sur carton, 1891
Au cirque Fernando : écuyère, huile sur toile, 1887-1888
Cette toile d'un format important, réalisée par Toulouse Lautrec pour sa participation à l'exposition du groupe des XX à Bruxelles, marque une étape dans la carrière du peintre.
Au Nouveau Cirque, la clownesse aux cinq plastrons, fusain, gouache et huile sur papier, 1892, servit de carton à un vitrail réalisé par la maison Tiffany, dans une série avec Bonnard, Vuillard, et Denis.
Portrait de Vincent van Gogh, craie colorée sur carton, 1887
Femme dans le jardin de M. Forest, huile sur toile, 1889-1891
Justine Dieulh, huile sur carton, 1891
Femme au boa noir, huile sur carton, 1892
Les Vieilles Histoires, lithographie, vert olive, gris, brun curry, mauve, vert, crayon, pinceau et crachis, 1893
Au cirque : personnages en mouvement, plume, 1896
Moulin Rouge, La Goulue, affiche, lithographie en quatre couleurs au pinceau et au crachis, 1891, avec une esquisse (fusain avec rehauts de couleur sur papier)
Aristide Bruant dans son cabaret, affiche, lithographie en couleurs, 3ème état, pinceau et crachis, 1893
Jeanne Avril Jardin de Paris, affiche, lithographie en quatre couleurs, 1893
May Milton, affiche, lithographie en cinq couleurs au crayon, au pinceau et au crachis, 1895
Miss May Belfort (grande planche), lithographie, 3ème état, 1895
May Belfort, affiche, lithographie en couleurs, pinceau, crachis et crayon, 1895
Aux Ambassadeurs - Chanteuse au Café-Concert, lithographie en six couleurs au crayon, au pinceau et au crachis, 1894
Bal du Moulin de la Galette, huile sur toile, 1889
Au Moulin Rouge, huile sur toile, 1892-1895
Monsieur Delaporte au Jardin de Paris, gouache sur carton contrecollé sur bois, 1893
Portrait de Paul Leclerc, huile sur carton, 1897
Salon des Cent, 31 rue Bonaparte, Exposition internationale d'affiches, lithographie en sept couleurs au crayon, au pinceau et au crachis, 1896
Deux affiches de promotion de livres de Victor Joze
La Loge au mascaron doré, lithographie, 1893
Affiche de promotion de La Revue Blanche, 1895
Nous terminons cette première partie de l'exposition avec deux panneaux peints par Toulouse-Lautrec en 1895 pour la baraque de la Goulue à la Foire du Trône :
La Danse au Moulin Rouge, dit aussi La Goulue et Valentin le
désossé
La Danse mauresque, dit aussi Les Almées
Raghu Rai - Voyages dans l'instant
Pour la première édition du Prix de la photographie de l’Académie des Beaux-Arts William Klein, créé en 2019 avec le soutien du Chengdu Contemporary Image Museum, c’est le photographe Raghu Rai qui a été remarqué. Récompensant un ou une photographe pour l’ensemble de sa carrière, doté de 120 000 euros et d’une exposition, ce Prix très important sera décerné tous les deux ans à l’Académie des Beaux-Arts à Paris en alternance avec le Prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière.
C'est dans le pavillon Comtesse de Caen, récemment rénové, qui constitue l'aile gauche du palais de l'Institut que s'est tenue l'exposition des œuvres de celui qui est considéré comme le meilleur photographe indien et un des meilleurs du monde, ce dont nos lecteurs, à la vue de ce billet, pourront juger eux-mêmes.
Né en 1942, à Jhang (Inde britannique - actuel Pakistan), il est devenu photographe de presse à l’âge de 23 ans. En 1971, à la suite de son exposition à la Galerie Delpire à Paris sur les réfugiés pakistanais du Bengale, Henri Cartier Bresson lui a proposé d’intégrer Magnum Photos dont il est toujours associé aujourd’hui. En 1992, il a été désigné « Photographe de l’année » par les États-Unis pour son travail relatif à la « Gestion humaine de la faune en Inde », publié dans le magazine National Geographic. En 2009, il est a été nommé Officier des Arts et des Lettres par le gouvernement français.
L'exposition ouvre sur la première photo prise par l'auteur, dans sa jeunesse...
Le parcours est à peu près chronologique, en commençant par des clichés en noir et blanc qui vont jusqu'aux années 70.
On passe à la couleur dans la salle suivante...
Dans la pluie et le vent...
Autour du fleuve sacré...
Dans un village avec les décors d'un autre photographe...
Au bord des routes et des rues...
Mineurs, lutteurs et militaires
Dans la dernière salle, retour au noir et blanc, avec, entre autres, Indira Gandhi...
Terminons ce parcours un peu chaotique, où nous avons préféré les images aux légendes, avec ces quelques clichés où le photographe s'exprime à sa manière inimitable...
Christian Boltanski - Faire son temps

Comme le souligne le commissaire de l'exposition, Bernard Blistène, directeur du Musée national d'art moderne, "trente-cinq années se sont écoulées depuis la première exposition de Christian Boltanski au Centre Pompidou. Conçue par Boltanski lui-même comme une vaste déambulation au cœur de son œuvre, cette nouvelle exposition se veut moins une rétrospective qu’une suite de séquences marquant les étapes et les métamorphoses de son propos.
En quelque cinquante œuvres rythmant le parcours de Christian Boltanski, cette ample traversée de l’œuvre d’une des plus grandes figures de la création de notre temps permet d’en mesurer l’ampleur et l’ambition marquées par son histoire et un demi-siècle de méditations sur la fonction et la parole de l’artiste dans nos sociétés." Sans forcément partager l'enthousiasme de Bernard Blistène, qui organisa d'ailleurs, jeune conservateur, cette première exposition en 1983, nous nous devions d'en rendre compte à nos lecteurs, en en suivant le parcours.
27 possibilités d'autoportraits, 2007
Cette oeuvre propose toutes les combinaisons possibles à partir de trois ou quatre photographies de l'artiste, prises à différents âges et coupés en trois morceaux.
La Chambre ovale, 1967, peinture acrylique sur isorel
L'Homme qui tousse, film 16 mm, couleur, sonore de 2 mn 44 s
Essai de reconstitution, 1970-1971, fer blanc, bois, grillage, pâte à modeler
Boltanski a cherché à se remémorer les objets de son enfance en pâte à modeler (avions en papier, bouillotte, rails de chemin de fer jouet - voir les étiquettes)
Les 62 membres du club Mickey en 1955, les photos préférées des enfants, 1972, photographies en noir et blanc encadrées, cadre en fer blanc
L'œuvre réunit plusieurs portraits d’enfants publiés dans le magazine Club Mickey, que Boltanski a coservé depuis sa jeunesse
Albums de photos de la famille D., 1939-1964, 1971
Ces photographies, tirées de l'album de famille de Michel Durand, sont légèrement agrandies et floues. (présenté à la Documenta de Cassel en 1972)
Vitrine de référence, 1972, Bois, Plexiglas, photos, cheveux, tissus, papier, terre fil de fer (12 x 120 x 59,5 cm)
Boîte en bois peinte sous plexiglas et contenant 15 éléments de la vie de l'artiste : photos noir et blanc, cheveux, bribes de vêtements de l'artiste, échantillon de son écriture, page de son livre de lecture, entassement de 14 boulettes de terre, un piège composé de trois objets faits de morceaux de tissu, fil de fer, épingles
La Mort du grand-père, 1974, 4 photographies noir et blanc rehaussées de pastel sur papier et légendes
Les Habits de François C., 1971, tirages noir et blanc encadrés de fer blanc
"Boltanski photographie les habits de son neveu âgé de six ans. Ce portrait en creux est prémonitoire des inventaires réalisés par la suite et de toutes les pièces qui dans les années 90 impliquent des vêtements usagés comme trace d'un corps humain disparu"
Entre-temps, 2003, vidéoprojection noir et blanc sur rideau de cordes
On le traverse pour atteindre la suite de l'exposition.
Théâtre d'ombres, 1984-1977, figurines en carton, projecteurs, plate-forme mobile, structures en métal, ventilateurs, dimensions variables
Miroirs noirs, 2005, miroirs peints en noir de plusieurs dimensions
entourant
Cœur, 2005, ampoule, amplificateurs, boîtier pour transformer le son des battements de cœur en lumière clignotante, enregistrements
Réserve des Suisses morts, 1990, photographies, lampes à pinces, fils électriques, échelles en bois, linge blanc
A partir de 1990, Boltanski commence à utiliser les photographies des défunts parues dans les pages nécrologiques du journal suisse Le Nouvelliste du Valais ...
Le Manteau, 1991, manteau noir, ampoules LED, câbles noirs
Monument collège d'Hulst, 1986, Photographies, douilles, ampoules, fil électrique
Dans salle 21 Les Reliquaires, plusieurs installations de 1988-1990 avec des caractéristiques très boltanskiennes comme les photographies, les lampes de bureau qui éblouissent les personnages comme dans les interrogatoires policiers, les boîtes à biscuit rouillées qui représentent à la fois la boîte à trésors de l'enfance et l'urne funéraire...C'est la première fois que Boltanski se sert de documents ayant un lien direct avec la Shoah
Aux murs du couloir qui mène à l'installation suivante, Les Portraits noirs, 1993, photographies d'enfants souriants en train d'assister à un spectacle...
Les Regards, 2011, Voiles, filins métalliques, ampoules, ventilateur, dimensions variables
Une installation qui a eu plusieurs variantes, en particulier de grand format dispersés dans des villes
Réserve : Les Suisses Morts, 1991, boîtes en métal, photographies noir et blanc
Boltanski a réalisé plusieurs compositions autour des Suisses morts, en particulier en collant des photographies sur des boites empilées sous forme de tours qui, à l'image de l'existence, peuvent s'écrouler à tout instant.
Le Vie impossible de C. B., 2001, bois, grillage métallique, tubes fluorescents, papier, photographies
Cette œuvre est l'unique autobiographie de Boltanski. Elle est emblématique de l'illusion de représenter sa vie à travers des restes dérisoires. Les vitrines contiennent des pièces lisibles et illisibles : tickets de train, photographies de personnes que Boltanski a aimées, lettres de gens chers à l'artiste ou de conservateurs de musée.
Misterios, 2007, vidéoprojection sur 3 écrans, format 19/9, son stéréo, couleur, 720 mn
À la recherche d'une réponse à la question de la destinée, Boltanski s'est rendu au nord de la Patagonie, où les baleines, dont la légende dit qu'elles recèlent les secrets de l'univers, se réunissent à certains moments de l'année. Avec l'aide d'ingénieurs acousticiens, il y a installé des trompes dont la forme a été étudiée pour que le vent s'y engouffre et émettent des sons très proches du chant des baleines. Ces objets sonores, situés dans un désert, sont voués à la disparition : il n'en restera que le récit. Les écrans synthétisent trois concepts : le questionnement (les baleines), le vide (le manque de réponse) et l'image de la mort (la carcasse).
Mes Morts, 2002, panneaux métalliques, tubes fluorescents, câbles électriques
Il s'agit des portraits de personnes disparues, chères à Boltanski. Les plaques contiennent deux dates : celle de la naissance et celle de la mort, séparées par un tiret qui symbolise lui seul une vie entière.
Dans une salle, l'installation Les Concessions, 1996, (des photographies de cadavres tirées du magazine El Caso sont accrochées au mur et recouvertes d'un tissu noir que les visiteurs soulèvent pour apercevoir ce qui est caché) entoure une installation de la même année, Les Tombeaux (de hauteurs différentes, recouverts de tissu noir, ces tombeaux sont éclairés par des ampoules à filament qui descendent sur chaque pièce, renforçant leur individualité)
Après, 2016, photographies imprimées sur voile, plexiglas, ampoules transparentes, lampes à pince
Tirés d'après la photographie dite de la Hamburger Strasse, les visages de ces jeunes filles sont imprimés sur des voiles très fins qui sont déchirés et abîmés, comme pour signaler les transformations inéluctables causées par le temps.
Crépuscule, 2005
Chaque jour une des ampoules composant l'installation s'éteint. Le temps d'une exposition, l'œuvre, qui au début est très éclairée, s'assombrit progressivement. Avec cette œuvre, Boltanski apporte une autre image à sa réflexion sur le passage du temps et la précarité de l'existence
Dans le passage qui débouche sur la dernière grande salle de l'exposition,
Menschlich, 1994
Menschlich comprend 1200 photographies en noir et blanc prises entre 1970 et 1994, représentant des gens d'âge, de sexe ou d'origine différents et dont on ne discerne que le visage. Cette œuvre emblématique a été exposée pour la première fois à Aix-la-chapelle en 1994.
Le centre de la dernière salle de l'exposition est occupé par
Le Terril Grand-Hornu, 2015, vêtements noir en tissu, lampe, dimension variable
Créée pour le musée des arts contemporains du Grand-Hornu, cette œuvre, composée d'un tas de manteaux noirs et d'une lampe, fait référence aux mineurs de cette région belge.
Autour,
Les Registres du Grand-Hornu, 1997, boîtes en fer blanc, étiquettes, photographies noir et blanc, lampes de bureau
Pour cette commande, Boltanski a réuni des documents d'archives relatifs aux ouvriers travaillant dans les mines du Grand-Hornu en Belgique 1920 à 1940 : des milliers de fiches comportant un nom et la date d'engagement, parfois accompagnées d'une photographie.
et, disséminés dans la salle,
Prendre la parole, 2015
Chaque personnage composé de planches de bois, pourtant un manteau et une lampe, est muni d'un boitier où sont enregistrés des mots et qui se déclenche quand un visiteur s'approche. Rappelant L'homme qui marche (1962) d'Alberto Giacometti, ils posent des questions sur la vie et son passage.
De chaque côté de la sortie, deux vidéos de Boltanski :
Animitas Chili, 2014 (vidéo) et Animitas blanc, 2017 (photo)
C'est dans le désert d'Atacama, lieu historiquement chargé, que Boltanski crée Animitas dont le titre vient du nom donné par les chiliens aux autels religieux édifiés au bord des routes à l'endroit des accidents. De petites clochettes accrochées à de longues tiges bougent et sonnent au rythme du vent.