Musée départemental breton à Quimper

Pour ce dernier billet édité en Bretagne, encore un sujet local : à l'occasion de la visite d'une exposition temporaire au musée départemental breton à Quimper, dont un prochain billet rendra compte, nous proposons un aperçu de ses collections permanentes.
Le rez de chaussée du musée, installé dans l'ancien évêché, est consacré à l'archéologie et à l'art ancien. La statuaire du moyen-âge et des XVIème et XVIIème siècle y occupent une place privilégiée. On remarquera, à côté de la statue de Jésus sortant du tombeau, celle de Sainte Apolline et ses bourreaux.
Montant au premier étage,
on découvre une belle collection de costumes traditionnels des différents pays qui composent le département.
Elle est entourée d’œuvres illustrant le regard porté sur eux par des sculpteurs : René Quillivic (La fille du pêcheur, 1909, La coiffe de Grand-mère, 1929)...
ou des peintres : Pierre de Belay (La Carriole - mode du pays bigouden, 1923, Procession de la mer à Douarnenez,1926)
Lucien Simon (Bal bigouden, vers 1925)
Henri Guinier (La bigoudène au travail, 1936)
Georges Lygrisse (Pardon à Penhors, Pays bigouden, 1969)
ou même Bernard Buffet (Bigoudène, 1950, Fouesnantaise, 1950)
Passant par l'étonnante "salle des fresques" (1700) du palais épiscopal...
une galerie présente du mobilier. On découvre l'art-déco à la mode bretonne, avec ces très beaux meubles de 1925 dus à la collaboration de Jeanne Malivel, René-Yves Creston et Gaston Sébilleau, figures du mouvement des Seiz Breur...
Le plat au décor géométrique posé sur la table est dû à Suzanne Candré, épouse Creston, et la Bigoudène assise en céramique qui trône sur l’armoire à Georges Robin, tous deux membres des Seiz Breur.
et un style tout à fait étonnant, le mobilier "breton moderne" des années 30 à 50, rattaché au mouvement du celtisme qui s'inspire de l'art irlandais du moyen-âge. On y retrouve René-Yves Creston et Gaston Sébilleau, auteurs du fauteuil Nomenoe (1930)
Un paravent "Bretagne", en laque bleu cobalt et coquille d’œuf de 1926 par Jean Dunant
Un plateau de table en faïence émaillée collée sur support en contreplaqué, cerclage en acier inoxydable 1980 par Guy Trévoux
Dans l'escalier qui mène au deuxième étage où sont les collections de faïence et de céramique, d'important bas-reliefs en terre chamottée émaillée réalisés en 1952 par Pierre Toulhouat (1923-2014)
Jour de Pardon en Cornouaille (porteurs de la statue de Saint-Corentin), Groupe de cinq sonneurs, Au Café du Port
Retour de pêche, La Cueillette du gui sacré, Légende de la ville d'Ys (Le roi Gradlon et Saint Guénolé rejetant Dahut dans les flots)
Au milieu des collections de faïence quimpéroises traditionnelles...
...quelques coups de projecteurs :
Faïences des deux guerres mondiales, certaines patriotiques sur le mode "ceci n'est pas une pipe" :
d'autres plus sulfureuses, allant carrément jusqu'à la collaboration avec les sous-mariniers allemands :
Des vues de cités bretonnes (Morlaix et Quimper)
De beaux panneaux décoratifs de Mathurin Méheut (1925)
Une vitrine consacrée à "l'art colonial dans la faïence de Quimper" dans les années 30
Terminons avec la très belle collection de faïences de Paul Fouillen (1899-1958) récemment léguée au musée par un collectionneur américain, Antony Graviano.
Autour de Brignogan
Dans la continuité du billet précédent, quelques autres vues de bord de mer, prises plus au nord, autour de la charmante bourgade de Brignogan-plages, commune créée en 1934 par détachement de la commune de Plounéour-Trez dont elle était un hameau et qui a fusionné le 1er janvier 2017 avec cette dernière dans la nouvelle commune de Plounéour-Brignogan-plages.
Vers l'est : depuis la plage du Garo, on aperçoit la cale du Castel-Regis, ancien hôtel-restaurant qui nous faisait rêver autrefois, fermé depuis des années, mais où un chantier est en cours...
La marée étant basse, on peut contourner la pointe de Coat Tanguy en marchant au milieu des rochers, avec un très belle vue sur ce qui fut le port historique de Pontusval, avec la belle balise de bâbord An Neudenn (le fil) belle tourelle construite en 1880 et rebâtie à plusieurs reprises.
Au bout de la très longue plage du Lividic...
On atteint le calvaire de Pont-ar-Croaz qui domine la baie de Goulven, dont on aperçoit au loin le clocher
Partant à présent de Brignogan vers l'ouest, depuis notre petite plage préférée au pied des élégantes villas...
La plage des crapauds, seule baignade surveillée à la ronde...
En suivant le GR 34, on retrouve d'autres vues sur la balise An Neudenn...
Le sémaphore de Brignogan, en service actif (à différentes heures de la journée)
Le nouvel hôtel de la Mer, ancienne colonie de vacances de Renault, où le GR passe entre la salle et la terrasse...
Quelques vues du et sur le phare de Pontusven...
Variations sur le thème de la mer et des rochers...
Terminons en apothéose au point le plus occidental de notre promenade, avec une vue jusqu'aux rochers de Meneham
Cartes postales

Avec la trêve du mois d'août, la série habituelle de cartes postales, depuis la villégiature de l'auteur dont le jardin a comme un peu partout particulièrement bénéficié des conditions de cette année.
Sur le thème "vues de la côte", à commencer bien sûr par Saint-Pabu...
En descendant vers le sud, Portsall...
La côte au sud de Portsall et la chapelle Saint-Samson
Porspoder derrière les bruyères...
Toujours à Porspoder, le petit port Mazou et ses pieux d'amarrage, système traditionnel dans les pays nordiques mais qu'on ne rencontre plus qu'en deux endroits en Bretagne : au port de Gwin Zegal, à Plouha en Côtes d'Armor, et ici.
et celui de Melon, avec sa guérite du XVIIème siècle qui vit passer le 16 juillet 1644 Henriette de France, épouse en fuite du roi Charles 1er d'Angleterre, dont le bateau s'était échoué faute de vent.
Quelques kilomètres plus au sud, un autre petit bâtiment de guet de la même époque à Lanildut, à l'entrée de l'Aber Ildut
Quelques images plus insolites : un petit "fleuve côtier" enjambé par un pont à Lampaul-Ploudalmézeau, juste au-dessus des plages
Sans légende :
Les curieuses statues du Koréjou (Plouguerneau)
Dans la série "bateaux"
sans oublier le bateau de promenade des Abers
et la vedette de la SNSM "La Portsallaise"
Terminons avec la série des "Phares et Balises", du nord au sud, avec "36" vues du phare de l'Île Vierge
Dans l'Aber Wrac'h, le petit (cardinale) et le grand (rouge de chenal) Pot-de-Beurre
A l'entrée de l'Aber Benoît, Kervigorn (verte de chenal) et le Chien (danger isolé)
à l'entrée de Portsall, Besquel (danger isolé) et, avec la vedette de la SNSM, La Pendante (cardinale). Un peu plus à l'ouest, le petit et le grand Men Louet.
et pour finir, au loin entre les rochers de Pospoder, on peut deviner le phare du Four...
Patrimoine breton
Profitant de la visite de l'exposition Enki Billal à Landerneau (notre billet du 1er août) nous proposons au lecteur quelques images de la ville, au patrimoine particulièrement riche (ci-contre, le clocher de l'église Saint-Houardon, sur la rive gauche de l'Elorn), en nous accompagnant le long des rues.
Au fil des rues de Landerneau...
Le très beau pont "habité" de Rohan qui enjambe l'Elorn au coeur de la ville...
et l'église Saint-Thomas, rive droite.
Un peu de patrimoine immatériel au passage avant de quitter Landerneau...
... pour Sizun et son très bel enclos paroissial, avec son arc de triomphe...
le traditionnel ossuaire...
sa flèche élancée...
son architecture raffinée...
une belle pietà.
A l'intérieur, élégante décoration...
et riche mobilier.
Nous terminerons cette excursion au cœur des Monts d'Arrée, à Commana. L'ensemble est d'un abord plus austère...
mais les riches décorations du portail de l'église Saint-Derrien...
laissent augurer des trésors qu'elle contient.
Trois retables remarquables, celui des Cinq-Plaies...
celui du Rosaire...
et celui de Sainte-Anne, le plus beau mais dont la scène centrale a été momentanément retirée pour restauration.
Dans les merveilles de l'église Saint-Derrien de Commana, une mention spéciale pour le baptistère, avec ses deux cuves et au plafond la scène du baptême du Christ...
et, pour terminer ce billet, les cinq statues de vertus qui en ornent les piliers : la charité, l'espérance...
...la justice, la foi...
...et bien sûr, avec une attention spéciale pour certains de mes fidèles lecteurs, la tempérance.
Enki Bilal à Landerneau
Le fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture présente cette année une exposition consacrée pour la première fois à un artiste connu surtout comme auteur de bandes dessinées, même s'il est aussi réalisateur de cinéma et si son oeuvre graphique déborde le 9ème art. Enki Bilal est né en 1951 à Belgrade, est venu enfant à Paris, où son père opposant au régime a demandé l'asile politique et a été naturalisé français avec sa famille.
Nous suivrons le parcours proposé par les organisateurs et l'artiste.
SUJETS
L'Humain
Bleu sang, 1994, mine de plomb et crayon bleu sur calque
Bugs, Livre 1, 2017, illustration de couverture, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Autoportrait pour l'exposition enkibilalinbarcelona à la galerie Maeght de Barcelone, 2002, technique mixte
Deux tableaux présentés dans l'installation Inbox à la biennale de Venise, 2015, acrylique et pastel gras sur toile
Divers dessins, dont un miroir au milieu de la seconde verticale (vous-même...)
Dans chaque section sont présentés en "résonance" des œuvres d'art ou des films, comme ici ces sculptures de Bourdelle
La Ville
Deux planches de la trilogie Nikopol (Froid Equateur, 1992)
Tétralogie du monstre - Acte 1 Le Sommeil du monstre, 1998, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Trilogie Nikopol, La Femme piège, 1986, encre de chine, gouache et crayon
Avec des images du film d'Enki Bilal "Bunker Palace Hotel" (1989)
Le Cosmos
Trois images de Bug - Livre 1, 2017, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
La Machine
Bateau, 1992, encre de Chine, gouache et crayon
Trilogie Coup de sang, Julia et Roem, 2011, crayon gras sur papier teinté, rehauts de pastel
Tétralogie du monstre - Acte 2, 32 décembre, 2003, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Avec des images du film d'Enki Bilal "Bunker Palace Hotel" (1989)
L'Animal
Chessboxer, Oxymore, 2012, acrylique et pastel gras sur toile
Inbox Hybridization in Love, Exposition Chanel, Tokyo, février 2016, acrylique et pastel gras sur toile
Trilogie Coup de sang, La Couleur de l'air, 2014, Couverture, acrylique, pastels gras et crayon
FORMES
Le Dessin
Le Vaisseau de pierre, 1976, encre de Chine et gouache blanche
Crux Universalis, 1976, encre de Chine
Les Phalanges de l'Ordre noir, 1979, encre de Chine et gouache blanche
Trilogie Nikopol La Foire aux immortels, 1980, encre de Chine, gouache et crayon
La composition
Tétralogie du monstre - Acte 3 Rendez-vous à Paris, 2006, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Tétralogie du monstre - Acte 4 Quatre?, 2007, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Partie de chasse, 1983, encre de Chine, gouache de couleur et crayon
Imbroglio, 1990, dessin pour une sérigraphie de la série Transit, mine de plomb sur calque
La Couleur
Bleu sang, 1994, Œuvre de couverture, acrylique sur toile
Inbox Hybridization in Love, Exposition Chanel, Tokyo, février 2016, acrylique et pastel gras sur toile
La Grisaille
Trilogie Coup de sang, Julia et Roem, 2011, crayon gras sur papier teinté, rehauts de pastel
Trilogie Coup de sang, La Couleur de l'air, 2014, crayon gras sur papier teinté, rehauts de pastel
THÈMES
La Violence
Tétralogie du monstre - Acte 1 Le Sommeil du monstre, 1998, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Le Vaisseau de pierre, 1976, encre de Chine et gouache blanche
Les Phalanges de l'Ordre noir, 1979, encre de Chine et gouache blanche
Partie de chasse, 1983, encre de Chine, gouache de couleur et crayon
Trilogie Nikopol La Femme piège, 1986, encre de Chine, gouache et crayon
Tétralogie du monstre - Acte 3 Rendez-vous à Paris, 2006, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Parmi les nombreuses œuvres installées en "résonance", Les Grandes Misères de la guerre (1633) de Jacques Callot
La Métamorphose
Mécanhumanimal, 2013, Couverture, acrylique et pastel gras sur toile
Trilogie Coup de sang, Amimal'Z, 2009, crayon gras sur papier teinté, rehauts de pastel
Whiter Queen Black King, Oxymore, 2012, acrylique et pastel gras sur toile
Fin de partie, Oxymore, 2012, acrylique et pastel gras sur toile
Tétralogie du monstre
Acte 1 Le Sommeil du monstre, 1998
Acte 4 Quatre?, 2007
acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Revue Les Arts dessinés, Illustration de couverture, 2019, technique mixte
En "résonance" avec cette section, Francis Bacon et Rébecca Horn (La Petite Veuve, 1988, sculpture murale mobile, plumes, mécanisme en laiton, moteur électrique)
La Géopolitique
Tétralogie du monstre - Acte 1 Le Sommeil du monstre, 1998, Planche 54 case 1, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Bug - Livre 1, 2017, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine sur fonds d'impression photographique
Trilogie Nikopol La Foire aux immortels, 1980, encre de Chine, gouache et crayon
Die Mauer Berlin, 1982, encre de Chine, gouache et crayon
Illustration pour Amnesty International, 1997, encre de Chine, gouache et crayon
Dans cette section, quatre des cinq portraits apocryphes inspirés à Enki Bilal par des voyages en ex-Yougoslavie, son pays natal, au moment de l'indépendance du Kosovo (Libération 29 et 30 décembre 2007)
L'intimité
Les clandestins du rail, 2000, dessin pour une sérigraphie éditée par Christian Desbois, acrylique, pastel gras, et crayon
Tétralogie du monstre - Acte 1 Le Sommeil du monstre, 1998, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Inbox Hybridization in Love, Exposition Chanel, Tokyo, février 2016, acrylique sur toile
Tétralogie du monstre - Acte 2, 32 décembre, 2003, acrylique, pastels gras, crayon et encre de Chine
Trilogie Coup de sang, Julia et Roem, 2011, crayon gras sur papier teinté, rehauts de pastel
Bleu sang, 1994, acryliques sur toile
Un peu en dehors de cette approche par Sujets, Formes, et Thèmes, la série Les Fantômes du Louvre, publiée en 2012 aux éditions Futuropolis, autour de personnages imaginés par Enki Bilal
Aloyisias Alevratos - La Victoire de Samothrace, acrylique et pastels gras sur impression photographique sur toile
Hécube - Casque de type corynthien, acrylique et pastels gras sur impression photographique sur toile
Djeynaba - Salles rouges, acrylique et pastels gras sur impression photographique sur toile
Antonio di Aquila - Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, dite Mona Lisa, la Gioconda ou la Joconde, Léonard de Vinci, acrylique et pastels gras sur impression photographique sur toile
Terminons sur Guernica, une installation réalisée spécialement pour cette exposition par Enki Bilal, présentée dans une salle où le visiteur est invité à se placer sous des "douches sonores", accompagnement parlé de chacun des trois tableaux inspirés par l'oeuvre de Picasso.