Dans les rues de Honfleur
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A deux heures de Paris, en ces derniers jours de l'été, la côte normande attire toujours autant les parisiens en mal d'air marin et de promenades sans masque (espoir cependant déçu dans le centre de la ville de Honfleur, où la densité l'a rendu obligatoire...)
Nota : pour les puristes, nous avons opté pour un H aspiré dans le titre et le texte de ce billet. Flaubert lui-même a écrit dans "Un coeur simple", à quelques pages d'intervalle, "les Ursulines d'Honfleur" et "les lumières de Honfleur"...
Le monument le plus emblématique de la ville est sans doute l'église Sainte-Catherine, dédiée à sainte Catherine d'Alexandrie, qui a la particularité, rare en France, d'être construite pour la plus grande partie en bois. Elle a aussi la particularité de comporter deux nefs parallèles, celle de gauche, la plus ancienne (deuxième moitié du XVème siècle), sur le modèle d'une halle de marché où ont été utilisés des éléments servant à la construction navale, le tout donnant l'aspect d'une coque de bateau renversée et l'autre, ajouté au XVIème siècle pour agrandir l'église, avec une voûte conforme aux voûtes en bois des églises gothiques, avec une forme plus arrondie et une disposition de charpente, sans rapport avec la structure d'un navire. L'église est dépourvue de transept et de chapelles latérales ; le clocher est séparé, face au portail, sans doute pour réduire les risques d'incendie si la foudre venait à le frapper.
Le portail et le chevet reflètent la structue si particulière de l'édifice.
L'intérieur, un peu défiguré par des plafonniers de chauffage plutôt agressifs, et le sens "giratoire" imposé par les mesures sanitaires...
La beauté du travail du bois est partout présente, que ce soit dans le structure du bâtiment ou le balcon renaissance de la tribune de l'orgue.
Le clocher vaut à lui seul la visite...
Les rues de Honfleur forment un paysage urbain invitant le promeneur à la flânerie...
Quelques façades, typiques...
ou plus insolites.
Beaucoup de plaques commémoratives du séjour des peintres, y compris, dans deux maisons côte à côte, avec un peu d'ironie...
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Honfleur aime beaucoup les plaques commémoratives, que ce soit pour des événements (avec une illustration complémentaire tirée de l'Album des Hommes utiles de l'Imagerie Pellerin à Epinal, clin d'œil à certains des fidèles lecteurs)...
...ou pour les enfants du pays, comme Alphonse Allais...
et Eric Satie : la boucle est ainsi bouclée avec la maison d'Arcueil où il vécut à la fin de sa vie (voir notre billet du 11 avril 2020)
Avant de quitter Honfleur, quelques vues du vieux bassin...
avec la skyline inimitable de ses maisons aux façades couvertes d'ardoise
Sur le chemin du retour, la charmante petite église Saint Martin de Cricquebœuf, dite Chapelle aux lierres (XIIème-XIIIème siècle)
et la petite localité balnéaire de Villerville, avec sa plage et ses villas cossues...
très animée ce soir de grande marée de septembre par les pêcheurs à pied
Là encore, on aime commémorer :
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C'est en effet à Villerville qu'a été tourné le film d'Henri Verneuil, Un Singe en hiver (1962), tiré du roman d'Antoine Blondin, réunissant Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, immortalisés sur un mur voisin.
Saint-Jacques des Guérets
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La commune de Saint-Jacques-des-Guérets est la plus petite en superficie (181 ha) du département du Loir-et-Cher, et une des moins peuplées (91 habitants en 2017). Son église, très simple, date du XIIème siècle où elle dépendait de l'abbaye Saint-Georges-des-Bois.
Elle abrite cependant des peintures murales d'une grande beauté, découvertes à la fin du XIXème siècle sous la chaux qui les dissimulait depuis le XVIIème siècle.
La modeste mais élégante silhouette de l'église Saint-Jacques se découvre depuis le tumulus de Trôo qui la domine depuis l'autre rive du Loir...
...ou, depuis l'amont, en cheminant le long de la rive droite de la rivière.
Pénétrons à l'intérieur pour en détailler les peintures murales...
Sur le mur de gauche, la Nativité : l'enfant Jésus dans un couffin tressé, au centre, est veillé par l'âne et le boeuf ; à droite, saint Joseph, debout ; en bas, la Vierge, allongée ; l'étoile et la lampe suspendue accompagnent une architecture feinte isolant la scène.
La partie supérieure est occupée par le Massacre des Innocents : soldats saisissant les enfants, femmes effondrées à terre, implorant ou pleurant près de leurs enfants égorgés.
En face, la Descente du Christ aux Limbes : à droite, le Christ, aux grandioses proportions, en compagnie des anges, fait sortir Adam et Eve des Limbes et leur fait passer la porte du Paradis ; en haut, les patriarches assis côte à côte dans la béatitude céleste ; au centre, les Limbes, lieu d'attente et de souffrance ; en bas, dans l'enfer, les réprouvés sont torturés par des diables et des bêtes au pelage moucheté de brun.
Dans le chœur, à droite, le Christ en majesté, dans une mandorle, est accompagné du tétramorphe. Les vêtements aux couleurs variées sont doublés d'étoffes richement brodées de petits motifs.
Au registre inférieur, la Cène : le Christ et les apôtres sont rassemblés autour d'une table sur laquelle on distingue pains, poissons, plats, pichets et coupes.
Dans le choeur, à gauche, la Crucifxion : le Christ est représenté sur une croix pattée, mi-partie émeraude, mi-partie noire, ornée de cabochons ; la Vierge et saint Jean se tiennent de part et d'autre ; dans la partie supérieure, la lune et le soleil se voilent la face tandis que les nuées envahissent le ciel.
Au registre inférieur, la Résurection des morts est accompagnée d'un ange vétu d'un manteau bleu à l'ample drapé.
Quelques belles scènes à l'entrée du chœur, à droite : le Martyre de saint Jacques, grande scène où les trois personnages (le roi Hérode, le bourreau et le martyr) sont comme saisis dans l'instantané du geste fatal. À droite de la tête du Roi apparaît une tête d'ange, élément d'un décor antérieur non dégagé.
Le Miracle de saint Nicolas : le saint évêque, à gauche, lance trois pièces d'or au père de trois jeunes filles pour les sauver de la prostitution ; sous une architecture feinte, le père est assis près de ses filles endormies, chacune dans une couverture aux savants enroulements ; à droite, la Vierge accompagne la scène.
En dessous, la Résurrection de Lazare : le sarcophage orné de strigiles, au centre, est ouvert par un serviteur et Lazare, assis, est encore entouré de bandelettes ; le Christ, face à lui, lui tend la main pour l'inviter à reprendre vie ; à droite, les sœurs de Lazare sont étonnées et émerveillées ; à gauche, deux apôtres observent la scène.
Terminons sur un beau fragment isolé à l'entrée du chœur à gauche.
L'église renferme aussi un peu de mobilier, comme ces statues d'un saint évêque (non identifié) et de saint Jacques en pèlerin...
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Avant de quitter Saint-Jacques, un coup d’œil, en face de l'église, sur un vieux lavoir au bord du Loir...
d'où l'on aperçoit un moulin à aube situé juste en amont.
Rentrée
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Quelques images de la rentrée en région parisienne en cette curieuse fin d'été.
Commençons par les traditionnelles vendanges sur le coteau de Cachan. L'ambiance a changé depuis celles que nous relations dans notre billet du 27 septembre 2015 : beaucoup plus précoces suite aux évolutions climatiques, la situation sanitaire a fait renoncer aux flonflons, au cortège qui accompagnait la charrette tirée par des chevaux - et même dans les années fastes par des bœufs - vers le centre de la ville où le raisin était égrappé, éraflé et pressé, et le vin de l'année précédente proposé à la dégustation...En revanche, ces opérations sont réalisées cette année sur place, en haut de la parcelle...
Comme d'habitude, enfants des écoles et parents s'affairent sous la conduite des jardiniers de la ville...
...avec un masque pour les plus de 11 ans
Sur pied ou en panier, le raison a belle allure
La table d'égrappage...
et la machine à érafler. Les enfants sont trop passionnés par le pressage pour qu'il soit possible de l'illustrer...
Arboretum de l'Ecole du Breuil
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Quelques images de notre découverte de l'arboretum de Paris (arboretum de l’école Du Breuil), moins pittoresque à nos yeux que celui des Hauts-de-Seine à la Vallée-aux-Loups, que nous avons plusieurs fois évoqué auprès de nos lecteurs, même s'il est aussi riche en espèces et en arbres remarquables (1 400 arbres, appartenant à 112 genres : 485 espèces et 400 cultivars et variétés, soit un total de 885 taxons)
Nous avons longtemps cherché un des "arbres remarquables", au curieux nom d'arbre aux mouchoirs : nous n'avons pu le reconnaître que grâce à une étiquette de forturne accrochée à un jeune spécimen, portant son seul nom latin Davidia involucrata...
en revanche, le fouillis qui y règne est propice au dépaysement...
Crataegus speciosa Sargent (aubébine), Koelreuteria paniculata (savonnier), Sophora pendulata (Pendula)
On y retrouve un Cedrus atlantica glauca pendula (Cèdre bleu pleureur) , beaucoup moins spectaculaire que celui de la Vallé-aux-Loups...
Versailles
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Terminons ces images de rentrée avec, pour respirer plus librement, une évasion vers un département proche où l'obligation du port du masque n'est pas (encore ?) généralisée.
La pièce d'eau des Suisses a gardé sa majesté...
offrant un cadre unique pour fixer les moments heureux...
ou accueillir des performances sophistiquées...
Dans les "carrés" si typiques du quartier Saint Louis, les curieuses maisonnettes construites sous Louis XV, initialement prévues pour abriter les commerces d'un marché complémentaire de celui du quartier Notre-Dame et transformées en habitations un peu plus tard, en surélevant les "baraques" d'un comble mansardé qui donne aux toits une allure disproportionnée. Beaucoup, devenues vétustes, furent démolies, mais celles qui restent sont désormais protégées au titre des monuments historiques...
et cohabitent dans les carrés avec de vieilles demeures plus aristocratiques.
Émile Simon - Madeleine Fié-Fieux

Au musée département breton de Quimper (cf notre dernier billet) se tenait une exposition (prolongée jusqu'à ces derniers jours) consacrée à Emile Simon, peintre "post-impressionniste", et à son élève Madeleine Fié-Fieux.
Comme l'indique le directeur du musée : "En 1995, Madeleine Fié-Fieux léguait au Conseil départemental sa propriété de Squividan et l’importante collection de tableaux qu’elle et son invité et maître Emile Simon y avaient créés. Depuis ce cadre enchanteur, Madeleine Fié-Fieux (1897-1995) et Émile Simon (1890-1976), accompagnés par Philippe Fieux, l’époux de Madeleine, avaient parcouru inlassablement, durant trente ans, le Finistère et la Bretagne. Ils fixaient sur leurs toiles les mille aspects colorés des paysages et de leurs habitants. Véritable témoignage visuel sur une population parmi laquelle le port des costumes traditionnels était encore très répandu, leur œuvre forme un remarquable et attachant reportage humain, sans doute sans équivalent dans les collections publiques bretonnes." Dans la première salle, des toiles d'Émile Simon :
Trois autoportraits d'Émile Simon datant de 1910, 1913 ("En rentrant d'Égypte), 1943.
le premier portrait de Madeleine Fié-Fieux peint par Émile Simon, en 1938
et celui de son mari L'Amateur (Portrait du Docteur Philippe Fieux), daté de 1944.
D'autres portraits :
Portrait de ma mère (1918)
L'Atelier ou Jeune fille à la cravate bleue (1921)
Dans de vieux atours (1926),
Ex-voto (non daté) et son étude
Sur le départ (septembre 1939)
L'Île-de-France dans les écluses de Saint-Nazaire (vers 1927-1929)
Place du Tertre à Montmartre (1939)
Deux petites pochades plus osées :
Le Modèle au chausson rouge (vers 1930)
Nu au turban (vers 1930-1940)
et Nu de dos, la Madeleine repentante (1947) représenté sur l'affiche de l'exposition.
Dans la deuxième salle, Gens de Bretagne, se mêlent les œuvres du maître et de l'élève.
De Madeleine Fié-Fieux :
Marin breton (1939)
Biniou Breton (1943)
Paysanne de Guéméné-sur-Scorff (1943)
Printemps ou Jeune Bretonne en costume de Fouesnant (1944)
Étude de Breton (Région de Quimper) _ 1946
Un même sujet par les deux peintres en 1941, Le Père Le Gouriellec
D'Émile Simon, dans la même salle :
Breton de Penmarc'h (vers 1932)
Vieille Bretonne du pays Bigouden (1959)
Des compositions d'Émile Simon :
Orchestre breton ou Le Repos des musiciens (1936)
L'Espoir ou Le Retour des Champs (1939)
Le Trait d'union ou La tabatière (1946)
et terminons cette salle avec Madeleine Fié-Fieux :
Monsieur le Maire (1941)
Breton au panier (1948)
Des toiles évoquant la vie à Squividan où le couple Fieux et Émile Simon s'installèrent à partir de 1945.
Émile Simon : Le Manoir du Squividan (vers 1950) et Le Goûter ou Le Thé à Squividan (1950)
Madeleine Fié-Fieux : Le Turban vert (Autoportrait) - 1952
et des natures mortes de fleurs, par Émile Simon :
et par Madeleine Fié-Fieux :
Explorer le Finistère
Émile Simon s'installe définitivement en 1947 à Squividan chez Madeleine et Philippe Fieux. Pendant plusieurs dizaines d'années, conduits en automobile par Philippe Fieux, les deux peintres explorent le territoire breton et en représentent les paysages, le travail quotidien ou les fêtes. Toutes les huiles de cette section sont d'Émile Simon
Pardon de Sainte-Anne-La-Palud (vers 1932)
Jour de Troménie à Locronan (vers 1935-1940)
Locronan (1937)
La Plage et le village du Gored à Plozévet (vers 1950)
Douarnenez (vers 1932)
La Chapelle du Drennec (vers 1950)
La Chapelle du Drennec sous la neige (vers 1956)
Brûleurs de goëmon à Porzembréval (Plozévet) (1932)
Le Maréchal-ferrant (Pont-Croix) (vers 1934-1940)
Les Roulottes bleues, Sainte-Anne-La-Palud (1959)
Tréboul, Douarnenez (vers 1934-1940)
Le Petit port de Poulhan près de Plozévet (vers 1935-1940)
Dans le vent, Caslel-ar-Roc'h en Goulien (1966)
Bretagne mystique ou Entrée de la Messe à Pont-Croix (1934)
Le Chantier, Camaret (1930)
Les Manèges (1940)
L'exposition se termine sur une salle intitulée Émile Simon, aquarelliste
Grâce au concours de la Fondation de France, des aquarelles du peintre ont pu être restaurées en 2019 et sont dévoilées au public pour la première fois dans cette exposition.
Pont-Croix, années 1930, crayon et aquarelle
Le Port de Concarneau, années 1930, crayon et aquarelle
Sainte-Marine, années 1930-1950, crayon et aquarelle
La Chapelle Saint-Philibert à Moëlan-sur-Mer, années 1930, crayon et aquarelle
Calvaire et chapelle Notre-Dame de Tronoën (Saint-Jean-Trolimon), années 1950, crayon et aquarelle
Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté à Combrit, années 1950, crayon et aquarelle
Le Cirque bigouden, années 1950, crayon et aquarelle
Brûleurs de goëmon à Porzembréval (Plozévet), 1932, dessin au crayon et à l'aquarelle
L'Arbre, vers 1920, crayon et aquarelle