Encore une bolée d'air marin
Prolongeons le billet de la semaine dernière avec quelques vues de la côte du Pays d'Iroise et du Pays des Abers, du sud vers le nord.
Commençons par la presqu'île Saint-Laurent, à Pospoder, avec de multiples points de vue sur le phare du Four, sous un éclairage qui ce jour-là variait d'une minute à l'autre.
Le contour tourmenté de la presqu'île...
offre des vues sur l'île Yok,
le village de Pospoder,
et, au retour, sur la plage "des Dames", sur un des côtés de l'isthme qui rattache la presqu'ile au continent.
Au nord de Portsall, une pittoresque petite crique précède l'île Carn, accessible à pied à marée basse...
et un peu plus loin, le rocher de Rocervo qui semble avoir servi de modèle à ceux qui vers 4000 avant notre ère ont édifié le cairn qui a donné son nom à l'île.
Un autre jour, par temps un peu plus gris et venteux, Rocervo et l'île Carn.
La rive nord de l'Aber Benoît, le long de la presqu'île Sainte Marguerite...
Terminons ce petit billet au port de l'Aber Wrac'h (Commune de Landéda), où sous le soleil quasi-printanier s'élancent à l'eau quelques jeunes qui s'initient au Hobby Cat
Depuis le sentier qui démarre à la plage des Anges...
...au nord de l'aber, l'île Vierge et son grand phare moderne, l'île Wrac'h et son petit phare à l'ancienne.
Plus près de notre rive, le fort Cézon, construit par Vauban pour défendre l'accès de l'Aber.
Les mêmes en prenant de la hauteur, depuis la route qui domine le sentier, et l'hôtel de la Baie des Anges.
Un peu d'air marin
Un court billet pour partager avec le lecteur le plaisir de quitter pour la première fois depuis de longs mois la région parisienne et le froid, et de respirer, sans masque, le grand air en Bretagne.
Dès l'arrivée à la maison, nous sommes accueillis par le camélia rouge que nous avions planté il y a plus d'une dizaine d'années...
Et nous réalisons qu'en 2020, nous n'avions pas vu les camélias en fleur...
L'embouchure de l'Aber, même sous le soleil hivernal, garde tout son charme...
et depuis le quai du Stellac'h, de l'autre côté de la rivière peu encombrée par les bateaux à cette saison, la villégiature de notre chanteuse et actrice favorite, et à côté l'ostréiculteur qu'elle a rendu célèbre dans tout Paris...
Depuis la côte au sud de Portsall, les nuances de gris et de bleu...
...s'estompent dès que le soleil émerge des nuages.
Les familles en vacances arpentent joyeusement le GR 34
La vue sur les balises du petit et du grand Men Louet, avec rochers en premier plan...
ou derrière un ancien four à goëmon.
En marchant vers Trémazan, on s'approche de Portsall, avec les balises Besquel et la Pendante, et, à l'ancre, la vedette SNSM tout-temps La Portsallaise.
Terminons sur la charmante petite guérite de la pointe de Beg ar Galeti.
Thierry Diers à la Galerie Convergences
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En cette période où les musées et grandes expositions restent désespérément fermés, les galeries offrent heureusement la possibilité de contempler autre chose que des reproductions, et même de rencontrer les artistes, comme lors du vernissage de l'exposition que la galerie Convergences, à l'ombre du musée Picasso désert, consacre ce mois de février à Thierry Diers.
Thierry Diers, né en 1954 à Dunkerque, a étudié à l’Institut Saint-Luc de Tournai, en Belgique, où il suivra les cours d’Yvan Theys. Sa première exposition en galerie a lieu en 1975 à Lille au côté d’Eugène Dodeigne et Eugène Leroy. En 1978, il s’installe à Paris et passe de la figuration à un «expressionisme abstrait» et collabore dans les années 80 avec la Galerie Le Dessin (Claire Burrus), la Galerie Jacob (Denise Renard) et à la Galerie Diane Manière. Les années 90 seront marquées par ses voyages en Egypte, au Japon, en Chine et en Mongolie, il expose en Allemagne, Belgique et Irlande. En 2000, il installe son atelier à Belleville.
Les œuvres présentées ont toutes été réalisées en 2019 dans son nouvel atelier en Charente Maritime, et si nous aimions les toiles de son atelier parisien, cette nouvelle production semble baignée de la lumière paisible des bords de l'embouchure de la Gironde.
Le tableau (huile sur toile, 60x73cm) qui nous accueille dans la vitrine de la galerie donne le ton dès l'attente dans la rue, de rigueur en ces temps de distanciation sociale où la petite galerie de Valérie Grais ne peut accueillir à l'intérieur qu'une poignée de visiteurs à la fois.
Au rez-de-chaussée, des huiles sur toile de même format que cette dernière (73x60 ou 60x73)
Deux huiles sur toile de 81x100cm
Trois huiles sur toile de 130x97 ou 97x130 cm
Technique mixte sur papier, 100x150 cm
Au mur du rez-de-chaussée, d'autres œuvres de petite dimension :
De nombreuses petites aquarelles sur papier 12x14 cm
Encre sur carton, 5x8,5 cm
Mine de plomb et gouache sur papier et mine de plomb, sanguine et gouache sur papier, 9,7x21 cm
Encre de chine sur papier et encre de chine et feutre sur papier, 29,7x42 cm
Technique mixte sur papier, 29,7x42 cm
Dans la petite salle à l'étage...
...un grand panneau de 150x205 cm, technique mixte sur papier
Mine de plomb sur papier, 75x110 cm
et une huile sur toile de 89x116 cm
L'exposition, prévue initialement en novembre dernier, se tient jusqu'au 27 février à la galerie Convergences, 22 rue des Coutures-Saint-Gervais, à Paris 3ème (06 24 54 03 09, graisvalerie@yahoo.fr)
Citons pour conclure Yves Michaud, philosophe qui a dirigé l'École nationale supérieure des beaux-arts de 1989 à 1997 : Diers pratique une abstraction profondément "personnelle", où sont enfouis des signes, des rêveries, des souvenirs, des moments de pensée - une abstraction poétique et rêveuse - pas divagante ni extravagante, encore moins surréelle, sans rien de forcé ni de démonstratif.
Hôtel abbatial de Lunéville
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Un retour sur un petit musée plein de charme découvert en juin, lors de notre voyage en Lorraine à la sortie du premier confinement.
L'hôtel abbatial de l'abbaye Saint-Rémy de Lunéville a été construit à partir de 1730, en même temps que l'église de l'abbaye, dans le style sage et modeste des maisons de ville de Lorraine du XVIIIème siècle (comme la maison où l'auteur a passé son enfance). Si sa façade donne directement sur la rue qui longe l'église, ...
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un petit jardin à l'arrière est ouvert au public, dans le style "jardin de curé" de mise pour la circonstance...
Vue sur le jardin depuis les fenêtres de l'hôtel :
Dans le jardin...
Depuis le jardin, l'arrière de l'hôtel, dominé par les imposantes tours de l'ancienne église de l'abbaye, à présent église paroissiale Saint-Jacques.
Le rez-de-chaussée a conservé des éléments de décoration de l'époque, comme ce bel escalier monumental à la rampe sortie des ateliers de Jean Lamour ou ce salon orné d’une frise stuquée avec des motifs de putti et ce trumeau de cheminée à l’héraldique ecclésiastique.
Il accueillait une exposition sur Voltaire, avec cet écritoire, ces gravures, cette figurine
et ce portrait de son amie Emilie du Châtelet, dont la pierre tombale est dans l'église attenante.
mais le musée est surtout consacré à la reconstitution d'appartement de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie vers 1750 : lieux de vie, comme la chambre, le bureau ou les salons qui illustrent, à leur manière, l’art de vivre à cette époque. Ce musée dit de period rooms a été pensé pour permettre au mieux l’immersion du visiteur dans la vie au XVIIIe siècle.
Salles à manger aux tables dressées avec de la vaisselle de la faïencerie de Lunéville,
pièces de service,
chambres à coucher,
bureau et cabinet de curiosités,
salons un peu chargés pour accueillir les beaux objets mis à disposition par les collectionneurs qui alimentent ce musée participatif.
Au passage, un poêle de faïence
un panneau décoratif au héron
des cartels
une jardinière d'inspiration asiatique en clin d'œil au titre de ce blog...
Pour nos jeunes lecteurs, une très belle collection de jouets de l'époque, avec des dinettes en faïence de Lunéville, dont on reconnaît les motifs traditionnels
du mobilier miniature
et notamment des cuisinières et fourneaux
Terminons ce billet avec un regard sur l'église Saint-Jacques.
L'abbaye Saint-Rémy remonte au Xème comme la ville de Lunéville elle-même. Après des moines puis des moniales, elle fut desservie à partir de 1140, jusqu'à sa sécularisation à la Révolution, par des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Les chanoines entreprirent de reconstruire l'ensemble (église, hôtel abbatial, et bâtiments conventuels qui abritent à présent l'hôtel de ville de Lunéville) à partir de 1730. Les travaux de l'église, vue ici depuis l'hôtel abbatial, ne furent terminés qu'en 1747, avec des période d'arrêt, faute d'argent.
Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine en 1737, intervient dans le chantier de l'église de l'abbaye en 1743 : afin d'y transférer l'église paroissiale Saint-Jacques, il en finance le parachèvement, la construction des tours, de l'orgue et des ornements, et il confie les travaux à son architecte Emmanuel Héré (1705-1763), auteur des grandes places monumentales de Nancy. C'est ce dernier qui fait réaliser les deux imposantes tours de 52 mètres, surmontées des statues de saint Michel terrassant le Dragon et de saint Jean Népomucène dues au sculpteur Barthélemy Guibal.
L'imposante façade baroque de l'église Saint-Jacques
L'intérieur est lui-aussi de facture baroque, assez sobre. Le badigeon coloré procure une agréable lumière jaune "Marie-Thérèse".
C'est également à Héré que l'on doit la tribune et le buffet de l'orgue, très rare exemple d'instrument sans tuyaux apparents. Une fresque en trompe-l'œil y représente "l'entrée du Paradis".