Marais
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Retour dans ce billet sur un Paris confiné, mais qui heureusement tient tout entier dans le rayon des dix kilomètres alloué à la promenade : une flânerie hors du temps à travers le quartier du Marais et ses trésors architecturaux.
Dès la sortie du métro Pont-Marie, la majestueuse façade sud de l'hôtel d'Aumont, qui abrite à présent le tribunal administratif de Paris.
Remontant la rue des Nonnains d'Hyères, l'hôtel des archevêques de Sens, qui héberge à présent la bibliothèque Forney, bibliothèque de la ville de Paris consacrée aux arts décoratifs, aux métiers d’art et à leurs techniques, aux beaux-arts et aux arts graphiques.
Un peu plus haut dans la rue, la Maison européenne de la photographie, installée dans l'ancien hôtel Hénault et ses extensions modernes, annonçant les expositions Moriyama et Tomatsu dont les dates "restent à confirmer" selon le site de l'institution...
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Passant devant la belle façade baroque de l'église Saint-Paul, initialement église Saint-Louis-des-Jésuites, construite pour la Maison professe des Jésuites, à présent occupée par le lycée Charlemagne, nous nous enfonçons dans le Marais jusqu'au Musée Carnavalet, qui occupe deux anciens hôtels, Carnavalet et Le Peletier de Saint-Fargeau.
Sa rénovation touche à sa fin : un artisan doreur apporte la dernière touche à la grille située à l'entrée du Musée rue des Francs-Bourgeois.
En face, l'hôtel de Lamoignon, site de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Au passage, la petite place Sainte Catherine, où il était si agréable de s'attabler aux terrasses...
...le bel Hôtel Duret de Chevry, un des derniers hôtels en briques de la période du règne d'Henri IV et de la Régence construit par Jean Thiriot entre 1618 et 1620, qui abrite l'Institut historique allemand de Paris, et à deux pas le magasin des fameuse gaufres lilloises Méert, installé depuis quelques années à peine mais qu'on croirait là depuis des décennies, tant la patine de la boutique semble authentique.
Depuis le square qui le borde à l'arrière, la haute silhouette de l'hôtel Salé qui héberge le musée Picasso,
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La fontaine des Haudriettes, à l'angle de la rue éponyme et de la rue des Quatre-Fils, avec sa naïade, bas-relief de Pierre-Philippe Mignot (1715-1770).
Le Street Art contemporain y est aussi présent.
En lien avec le dernier billet, la place des Vosges, dans le soleil déclinant, ancienne Place Royale renommée ainsi en 1800 en l'honneur du département des Vosges, le premier à s'être acquitté de l'impôt sous la Révolution française et à avoir envoyé de premiers volontaires, issus de l'arrondissement de Remiremont, pour défendre la patrie en danger. Même sous ses arcades le Street Art est présent.
Nous traversons, depuis un passage donnant sur la place des Vosges, le jardin puis la cour de l'hôtel de Sully, siège du Centre des Monuments Nationaux...
Avant de reprendre le métro à Sully-Morland, un coup d'œil à la belle façade latérale de l'hôtel Fieubet (ou hôtel Combourg, ou hôtel Lavalette selon ses propriétaires successifs) à présent École Massillon où la fille de l'auteur a passé ses années de lycée.
Vosges : nouvel épisode
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En appendice au billet de la semaine dernière, écho d'un beau week-end dans le département des Vosges, encore quelques images, en commençant par la préfecture, avec ci-contre la "tour chinoise", folie du XVIIème siècle qui permet de monter jusqu'au parc du château, et qui se dresse derrière la maison où l'auteur a passé son enfance : elle avait alors un aspect beaucoup moins pimpant, car elle a été depuis l'objet d'une belle restauration. Peut-être est-elle à l'origine de son attrait pour l'étude du chinois !
La maison familiale, contemporaine de la tour et qui a depuis changé de propriétaires, a gardé son cachet de l'architecture urbaine lorraine du XVIIème siècle.
A deux pas, l'imposante basilique Saint-Maurice, dont l'architecture intérieure retiendra notre attention, avec sa belle nef aux hautes voûtes en plein cintre,
et son élégant choeur gothique.
Pour faire le lien avec le billet précédent, elle recèle une mise au tombeau du XVIème siècle, d'une facture à nos yeux moins fine que celle de Domjulien.
On y retrouve les mêmes personnages, Marie-Madeleine étant placée cette fois en deuxième position des saintes femmes, du côté de Joseph d'Arimathie. Un seul ange est présent.
Au passge, nous remarquons qu'une belle statue, qui n'y figurait pas du temps de notre enfance, a été posée dans une niche extérieure...
L'excursion du deuxième jour avait un objet très précis : les croix de chemin trilobées avec Adam et Eve.
Dans tous les cas, elles présentent d'un côté une crucifixion, de l'autre une pietà ; Adam et Eve font face au côté pietà.
A Vincey, difficile de voir la pietà, collée au toit d'une maison, mais Adam et Eve sont très expressifs.
A Evaux-et-Ménil, c'est la Pietà qui fait face à la rue, mais on peut se faufiler derrière la croix pour apercevoir le côté crucifixion, un peu dégradé, et Adam et Eve de dos.
Enfin, à Brantigny (encore un lien avec le billet précédent, le curé de Brantigny étant à l'origine du beau retable de l'église de Domjulien), le côté pietà fait face à la rue.
La croix étant derrière l'église, l'accès au côté crucifixion, un peu dégradé, est bien dégagé
et on a tout loisir de voir Eve, Adam, ainsi qu'une représentation de Saint-Nicolas qui orne le piédestal.
Sur le chemin du retour, au milieu d'une ferme située à l'emplacement d'une ancienne commanderie de templiers, le chevet de l'église de la commanderie a été préservé
Terminons ce billet par un passage à Charmes, dont l'église Saint Nicolas, malheureusement fermée, ne laisse apercevoir que l'extérieur de la belle chapelle Renaissance des Savigny (1537), dite aussi de saint Hubert
et la façade "moderne" de son clocher réédifié après les destructions de la dernière guerre.
A Charmes aussi , une belle maison Renaissance dite "des Loups".
Autour de Domjulien (Vosges)
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Aujourd'hui, un billet autour d'une petite commune des Vosges, Domjulien, qui comptait au dernier recensement 175 habitants curieusement surnommés queuches de bian polain, cuisses de blanc poulain en patois local. C'est le patrimoine exceptionnel de son église qui en motive le sujet.
Vues extérieures de l'église, dont le chœur gothique est inscrit au titre des monuments historiques :
L'intérieur lumineux, qui n'a pas dû beaucoup changer depuis le XVIIIème siècle avec son badigeon "Marie-Thérèse"
Le premier sujet d'émerveillement est ce retable qu'on découvre à gauche dès franchi le porche d'entrée.
Une inscription, qu'un cartel aide le visiteur à déchiffrer, permet de le dater précisément en 1541.
Ce retable a malheureusement été exposé de longues années à l'extérieur de l'église, où l'action des pluies n'a pas été sans effet, mais il reste très beau, comparable à ceux de l'église de Gugney-aux-Aulx, à quelques dizaines de kilomètres.
Au centre, la crucufixion :
Les panneaux latéraux avec les apôtres
L'ornementation de la partie supérieure
L'église recèle aussi une remarquable mise au tombeau du XVIIème siècle.
(avec un clin d'œil à notre ami historien qui tente de se substituer à Joseph d'Arimathie)
- Joseph d'Arimathie
- Deux saintes femmes (Marie Jacobé et Marie Salomé)
- Marie et Jean
- Marie-Madeleine, "en cheveux" et près des pieds du Christ, selon la tradition, et Nicodème
S'ajoutent aux personnages traditionnels deux anges de part et d'autre de la scène, portant les instruments de la Passion.
Non loin, une statue de Saint Georges terrassant le dragon, un peu dégradée mais très expressive, notamment pour ce qui concerne le dragon
Sur l'autel à l'extrémité du bas-côté gauche, une belle statue de Saint-Julien, dans une curieuse tenue de chasseur
Au mur à côté de cet autel a été posée la dalle funéraire d’Antoine de Ville, seigneur de Domjulien mort en 1425. Il s'agit du grand-père ou de l'arrière-grand-père d'Antoine de Ville (né à Domjulien vers 1450 et mort à Naples en 1523), capitaine de Charles VIII, premier alpiniste à gravir le mont Aiguille en 1492, et considéré comme un pionnier de l'alpinisme.
Sur l'autel symétrique, au fond du bas-côté droit, une très belle statue de la vierge à l'enfant, probable œuvre d'un sculpteur rhénan.
Dans le chœur, des restes de peintures murales et une intéressante descente de croix. On remarque une clé de voûte aux armes de la famille de Ville, aux couleurs curieusement inversées, probablement repeinte à une époque où le souvenir des seigneurs de Ville était déjà lointain...
Dans une petite chapelle fermée où l'aimable Mme Claudel, qui nous avait ouvert le bâtiment, nous a conduits, un autel avec une expressive statue de Saint-Antoine aux ardents
et quelques statuettes de confrérie :
- Sainte Anne, représentant l'éducation de la Vierge
- Sainte Philomène,
- Saint Julien, dans un costume de soldat romain plus conforme à la tradition de Saint Julien de Brioude
Quelques maisons du village avant de le quitter...
Tout près de Domjulien, sur les collines, nous découvrons un paysage viticole un peu inattendu dans ce département peu réputé pour sa production
Les vignes dominent le village de La Neuveville-sous-Monfort,
avec sa cave coopérative viticole. L'auteur a conservé une étiquette de "vin de table des Vosges" datant de quelques dizaines d'années, et conserve dans sa cave - sans oser les boire, peut-être de peur d'être déçu - quelques bouteilles d'une production plus récente.
Autour de Paimpol
Encore un billet breton, avec cette fois un photographe invité, dont l'auteur espère que le talent ne fera pas trop paraître trop ternes les images qu'il propose habituellement au lecteur, comme celle qui fait la couverture de ce billet.
Il s'agit de photographies prises autour de Paimpol il y a quelques jours.
Plage de la Tossen, avec sa piscine d'eau de mer
Pors Guyon (Commune de Lanmodez)
L'Armor Pleubian, au bout de la Presqu'île Sauvage vers le Sillon du Talbert
La plage Bonaparte à Plouha, avec son entrée par un tunnel sous la roche, haut lieu de la Résistance vers lequel le réseau Shelburn convoyait les aviateurs alliés recueillis en France pour les faire évacuer vers le Royaume-Uni.
Pour faire le lien avec nos billets sur les Abers, où se trouve la maison de Jane Birkin, mentionnons que son père David commandait un des navires qui effectuaient le rapatriement de ces aviateurs.
Côté terre :
Côté mer :
Pors Hir (Commune de Plougrescant)
Paimpol, son cimetière de bateaux...
et en s'avançant vers la sortie du port
Ploubazlanec : vers Pors Even , la Croix des Veuves, la chapelle...
Toujours à Ploubazlanec, le site de Loguivy-de-la-Mer
Plouezec : la pointe de Bilfot...
et Port Lazo
Un dernier regard, avant le retour, sur Pleubian sur le chemin du sillon de Talbert...