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Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

25 Décembre 2021 , Rédigé par japprendslechinois

Encore un artiste britannique cette semaine, avec la première exposition institutionnelle en France de Damien Hirst, né en 1965.
Cerisiers en Fleurs, à  la Fondation Cartier, s'inscrit dans la lignée des recherches picturales que Damien Hirst mène depuis la début de sa carrière sur la couleur et le geste de l'artiste, qui la présente en ces termes :
« Les Cerisiers en Fleurs parlent de beauté, de vie et de mort. Elles [les toiles] sont excessives - presque vulgaires. Comme Jackson Pollock abîmé par l'amour. Elles sont ornementales mais peintes d'après nature. Elles évoquent le désir et la manière dont on appréhende les choses qui nous entourent et ce qu'on en fait, mais elles montrent aussi l'incroyable et éphémère beauté d'un arbre en fleurs dans un ciel sans nuages. C'était jouissif de travailler sur ces toiles, de me perdre entièrement dans la couleur et la matière à l'atelier. Les Cerisiers en Fleurs sont tape-à-l'œil, désordonnées et fragiles, et grâce à elles je me suis éloigné du minimalisme pour revenir avec enthousiasme à la spontanéité du geste pictural. »

Dès la grande salle du rez-de-chaussée, le visiteur est invité à la contemplation sereine des arbres en fleurs, à la manière des Japonais chaque année au printemps.

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Au fond de cette salle, un grand tableau sur quatre toiles juxtaposées, Greater Love Has No-One Than This Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Face à lui, le dyptique Spiritual Day Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Hanami Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Screaming New Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Precious Moments Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Kanji Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Dans l'autre salle du rez-de-chaussée, 

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

le tryptique Sakura Life Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Le dyptique Renewal Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Fragility Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Wonderful World Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Quelques close-up des tableaux de cette salle...

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

La féérie continue à l'étage inférieur du bâtiment de la Fondation avec 14 tabeaux dans le grand salle.

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Wisdom's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Queen's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Mother's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Late Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Celebratory Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Truth's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Morning Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Fantasia Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Imperial Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Colorful Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Love's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

God's Blossom

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs

Terminons avec un tour dans le jardin de la Fondation : le bâtiment est lui-même agrémenté de reproductions de close-up des tableaux de Hirst.

Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
Damien Hirst - Cerisiers en fleurs
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David Hockney. A Year in Normandie

18 Décembre 2021 , Rédigé par japprendslechinois

Nous avions découvert le peintre britannique David Hockney, né en 1937, avec la grande rétrospective que lui avait consacrée le Centre Pompidou il y a quelques années (notre billet du 7 août 2017). Nous le retrouvons cette saison au musée de l'Orangerie.

Installé dans le Pays d’Auge depuis début 2019, sa maison, son jardin et la campagne environnante sont devenus ses motifs de prédilection. David Hockney  "peint" sur iPad, technique qu’il utilise depuis plus de dix ans comme nous l'avions vu dans sa rétrospective.

Inspiré par la tapisserie de la reine Mathilde exposée au musée de Bayeux, il a formé le projet de dépeindre sous la forme d’un cycle narratif l’arrivée du printemps. À peine le cycle est-il initié, qu’est décrété, en mars 2020, le confinement national. Tandis que le monde s’immobilise, Hockney réalise sur iPad, en l’espace de quelques semaines, plus de cent images. Pour reprendre le commentaire des organisateurs, à la manière des impressionnistes, il capture les effets de lumière et les changements climatiques avec dextérité selon toutefois une palette vive et lumineuse, des compositions en aplats juxtaposés aux accents pop. Les jours s’égrènent, le confinement s’achève et le printemps laisse place à l’été, à l’automne puis à l’hiver. Hockney n’a pas seulement peint le printemps, mais une année entière.

Sur 80 mètres, la frise court le long des murs de la longue galerie du musée qui accueillait avant la rénovation des derniers mois des toiles de la collection Guillaume.

David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie

Quelques extraits du mur de gauche, de l'hiver au printemps...

David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie

Un demi-tour vers le mur de droite...

David Hockney. A Year in Normandie

et retour avec des extraits estivaux, automnaux, avant de retrouver l'hiver.

David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie

A l'entrée des salles des Nymphéas de Monet, auxquels la frise de Hockney fait contrepoint, trois autres installations du peintre britannique, réalisées selon la même technique ( peintures sur iPad imprimées sur papier, montées sur aluminium, assemblées par 6 ou par 8).

David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
David Hockney. A Year in Normandie
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Françoise Pétrovitch à Landerneau

11 Décembre 2021 , Rédigé par japprendslechinois

Renouons dans ce billet avec les expositions de "demi-saison"  à la Fondation Leclerc à Landerneau, qui présente jusqu'au printemps une belle artiste, Françoise Pétrovitch, née en 1964. Elle est presque notre voisine, vivant et travaillant à Cachan - et aussi à Verneuil-sur-Avre (27) - et enseigne depuis 30 ans à l'école Estienne (École supérieure arts et industries graphiques) à Paris.

Dessiner dans les marges

Les premières œuvres de Françoise Pétrovitch se placent littéralement dans les marges de cahiers ou de livres imprimés qu'elle a trouvés en chinant et qu'elle réinvestit. Elle dit répondre alors à des «injonctions écrites », en mettant en place un vocabulaire graphique récurrent. On le retrouve ensuite, étonnamment, dans tout son oeuvre: certaines de ses figures apparues très tôt deviennent des « motifs-traits » qui circulent de son œuvre graphique à son œuvre peinte et sculptée. Parallèlement, très vite son travail change d'échelle : du tout petit et contraint par la page du livre. il s'agrandit et devient monumental. Le dessin, un choix primordial et ancien qui remonte à son enfance, lui permet ce jeu d'échelle.

Cahiers d'écolier (1994-1995) (La grève, Adam et Eve, Sois douce, discrète et modeste, On recueille ce que l'on a semé, Dans le champ du paresseux)

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Les regards d'Ingres, ensemble de cinq dessins, crayon de couleur sur papier, 1992

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

L'accouchement (dédicacé à Lucie), ensemble de15 dessins, technique mixte sur papier, 1992

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Série Herbier, crayon et collage sur papier, 1994

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Dans la même salle introductive,

Dans mes mains, lavis d'encre sur papier, 2013

Françoise Pétrovitch à Landerneau

et les deux grands oiseaux de

Vanité, lavis d'encre sur papier, 2020

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Les âges de la vie

Françoise Pétrovitch a travaillé sur tous les âges de la vie notamment la vieillesse dans un de ses nombreux livres d'artiste. On l'associe pourtant à l'enfance et à l'adolescence, alors qu'elle représente aussi de jeunes adultes, dont elle livre un portrait complexe. On hésite à donner un âge à ces figures graves ou à les assigner à un genre. Elles ont en commun une certaine fragilité, une forme d'hésitation, un repli sur elles-mêmes et sont posées sur des fonds toujours indistincts, silencieux, comme perdues dans des narrations volontairement suspendues. 

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Trois Fumeur, lavis d'encre sur papier, 2018 et 2019

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Série Supporter, lavis d'encre sur papier, 2002-2003

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Quatre Féminin / Masculin, lavis d'encre sur papier, 2007 et 2012

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Sans titre, lavis d'encre sur papier, 2016

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Sans titre, lavis d'encre sur papier, 2018

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Sans titre, huile sur toile, 2016

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Série Poupée, lavis d'encre sur papier, 2005-2010

Citons F. Pétrovitch : « Dans les séries, il n'y a pas d'idée de progression: dès le premier dessin, il y a tout. Ici, la poupée et son appendice, des membres manquants et la gamme colorée. Ensuite ce sont des variations. L'appendice amène de la complexité, comme un besoin d'annexe à soi-même: la poupée en elle-même n'est pas suffisante. Elles ont aussi comme des bleus qui se diffusent dans le corps; certaines ont des têtes noires, comme carbonisées. Ce sont des femmes blessées, je parle de la condition féminine, des femmes battues. Mais pas seulement. Les Poupées peuvent être inquiétantes mais jamais morbides: je n'ai pas de plaisir à aller vers la morbidité et l'effroi. Je reste dans la possibilité. »

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Le double


Qu'il s'agisse d'une figure dédoublée, d'une ombre qui se dissocie de la personne ou d'un masque qui prend la place du visage, le double est un sujet important du travail de Françoise Pétrovitch. Le lavis d'encre, ses transparences et ses jeux de coulures, permettent de donner corps à l'indécision En peinture, la dissociation du trait et du fond crée un motif de duplication. Ainsi, quelle que soit la technique utilisée, les fonds s'infusent et glissent à l'intérieur des figures pour produire une surface commune et lui permettre de matérialiser l'hésitation, la disparition et la mémoire.

Deux Nocturne, aquatinte sur papier Hahnemühle, 2017

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Deux Masqué, lavis d'encre sur papier, 2017 et Fille au masque, bronze peint, 2017

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Fille au squelette, lavis d'encre sur papier, 2019
Garçon au squelette, lavis d'encre sur papier, 2020

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Garçon au squelette, huile sur toile, 2012
Nocturne, huile sur toile, 2017

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Sans titre, lavis d'encre sur papier, 2017

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Tenir Debout, lavis d'encre sur papier, 2008
Batman, lavis d'encre sur papier, 2020

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

La Colère et Sans titre, lavis d'encre sur papier, 2020

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

La salle suivante réunit trois sections de l'exposition, mêlant dessins et sculptures.

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Les Gestes

avec des céramiques et des sculptures :

Garçon à la poupée, bronze, 2019
Tenir, grès émaillé, 2020

 

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Derrière les paupières, grès émaillé, 2019

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Aveuglé (Paul) et Aveuglée (Lucie), huiles sur toile, 2021

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Deux Sans titre, lavis d'encre sur papier, 2012 et2018

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Dans mes mains et Tenir, huiles sur toile, 2018

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Série des Effacements, deux huiles sur toile de 2018, une de 2015

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Hybrides

On y trouve souvent dans le travail de F. Pétrovitch des figures hybrides, qui renouent avec la mythologie, l'univers des contes et des fables, dont l'artiste assume la continuité et la confusion volontaire. C'est au moment où le dessin se prolonge en peinture et en sculpture que se développent ses personnages-animaux. 

De gauche à droite :

Caprices, grès émaillé, 2019
Lapin-Oiseau, bronze, 2018
Sentinelle, bronze, 2015

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Peau d'Âne, grès émaillé, 2018
Lapin témoin, bronze, 2015
et le Lapin-Oiseau en gros plan

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Nocturnes

Les Nocturnes sont un hommage clair à la peinture, que l'artiste embrasse enfin comme une technique à elle. Le sujet récurrent de la nature morte (animaux morts, fleurs) ainsi que la préparation rouge du fond évoquent la peinture classique et ses genres. L'éclairage, à la fois faible et précis, les tonalités mates et denses, contrastent avec ses œuvres précédentes.

Au centre de ce recoin plongé dans la pénombre, L'Ogresse, grand bronze (135x107x60 cm) de 2021

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Toutes les huiles sur toile de cette salle sont intitulées Nocturne. Elles sont datées de 2010 à 2017.

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

La dernière salle de l'exposition est intitulée

Dialogues entre peinture et dessin

A mieux y regarder, nombre des motifs de Françoise Pétrovitch sont des variations sur les grands genres de la peinture: le portrait dans les âges de la vie, la nature morte dans les Nocturnes, la peinture vénitienne avec des personnages masqués, tandis que plus récemment la série des Îles renoue avec le paysage. Ses Étendus rappellent les gisants gothiques sculptés ou les Dépositions du Christ de la peinture; qu'elle travaille le lavis d'encre ou la peinture, à l'horizontale ou à la verticale, ses sujets sont épurés à l'extrême, grâce à la synthèse des couleurs et du trait. 

La série Saint-Sébastien, lavis d'encre sur papier, 2019-2021, est inspirée par 21 toiles de maîtres du passé dépeignant son martyre (Titien, Schongauer, Mantegna, Georges de la Tour, Botticelli, Van Dyck, pour n'en citer que quelques-uns)

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Elles, ensemble de 9 figurines en céramique, 2004

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau

Presence in the corner, bronze, 2010

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Île, lavis d'encre sur papier, 2019

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Sans titre, huile sur toile, 2011
 

Hommage au tableau Le Plaisir de René Magritte, que nous avions vu dans notre billet du 26 juin 2021.

Françoise Pétrovitch à Landerneau

Terminons sur trois Étendu, lavis d'encre sur papier, 2015, 2020 et 2018

Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
Françoise Pétrovitch à Landerneau
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La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

4 Décembre 2021 , Rédigé par japprendslechinois

Terminons dans ce billet le parcours commencé dans notre billet des 20 novembre et 27 novembre derniers.

Une petite salle est consacrée à un seul tableau, La Ronde des Prisonniers, peint en 1890 par Vincent Van Gogh, quelques mois avant sa mort.

La Ronde des prisonniers se réfère à l'internement subi volontairement par le peintre à l'asile psychiatrique d'Aix-en-Provence, et ses personnages évoquent le cercle d'aliénés solitaires qui l'entourent. Privé de ses marches picturales à travers le paysage provençal, en manque de modèles, pauvre en papier, toile et couleurs, Van Gogh se tourne vers la copie de photographies ou de gravures en noir et blanc que lui envoie son frère Théo (ici, le dessin de Gustave Doré, Newgate, la Cour d'exercice (1872). Par sa charge émotionnelle et symbolique ce tableau occupe une place à part dans l'oeuvre ultime de Van Gogh. Ivan Morozov achètera l'œuvre en octobre 1909 afin de parachever sa collection de toiles de l'artiste, appartenant toutes à la période arlésienne où culmine l'art de Van Gogh.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Entre les mondes / Henri Matisse

Dans la galerie de peintures de la rue Pretchistenka, dix natures mortes incarnent le goût commun d'Henri Matisse et d'Ivan Morozov pour la contemplation rêveuse de ces univers clos, composés d'objets rares au coloris saturé et savamment mis en scène. La succession de ces toiles, acquises entre 1907 et 1913, frappe par la transformation rapide de l'art du peintre au tournant du siècle. Depuis La Bouteille de Schiedam (1896), dans laquelle les qualités picturales de Matisse s'inscrivent encore dans la grande tradition française (Chardin) ou hollandaise (Jan Davidsz de Heem), on assiste avec Pot bleu et Citron (1897) ou Fruits et Cafetière (1901) à l'intrusion violente de la couleur dans sa palette.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Nature morte à la cruche bleue (1898) ou Bouquet (Vase aux deux anses) (1907) marquent la précoce prédominance de la référence à Cézanne dans sa recherche.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Peu après avoir acquis son premier Matisse en 1907, Ivan Morozov rencontre l'artiste par l'entremise de Chtchoukine et lui commande deux toiles, Nature morte à La Danse (1909) et Fruits et Bronze (1910) qui enregistrent l'évolution du peintre vers un art toujours plus complexe dominé par la couleur pure.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

En 1911, il lui fait une nouvelle commande de deux natures mortes et d'un paysage qui conduira le peintre à la réalisation de l'un des chefs-d'œuvre de cette période, le Triptyque marocain. Cet énigmatique montage des genres entrelaçant paysage, nature-morte et portrait, est peint à l'hiver 1912-1913 lors du second voyage du peintre à Tanger. 

 

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Des nus dans l'atelier

Fait rarissime pour la Russie de l'époque, les collections de Mikhaïl et d'Ivan Morozov consacrent au genre du nu de nombreux dessins, sculptures et peintures. Que ce soit avec les pastels de Degas, les sculptures de Rodin et Claudel, ou à travers la séquence de peintures de Bonnard, Denis, Matisse, Friesz, Manzana-Pissarro, Manguin, Guérin ou Puy, ces œuvres de la collection Morozov participent d'une tentative de saisie du mouvement dans les suspens, torsions et tensions extrêmes des poses observées, ou de l'énigme de ces figures à la fois surexposées et détournées, cachées, tronquées.

Edgar Degas (1834-1917) :

Après le bain, pastel, tempera, gouache, fusain sur papier brun contrecollé sur carton, 1895
Femme s'essuyant, pastel sur papier brun, 1884

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Parmi les nombreuses sculptures exposées dans la salle, ce bronze de 1884 d'Auguste Rodin, L'Éternel Printemps

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Pierre Bonnard : La Glace du cabinet de toilette, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Maurice Denis : Plage à Perros-Guirec. La Plage verte, 1909

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Henri Matisse : Jeanne nue, 1908

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Émile Othon Friesz : Tentation, 1910

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Georges Manzana-Pissarro (1871-1961) :

Zèbres à la source, 1906
Paon et un nu. Anis al Djalis, conte arabe, 1907

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Henri Charles Manguin (1874-1949) : La Baigneuse, près de Saint-Tropez, 1906

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Charles Guérin (1875-1939) : Le Modèle, 1910

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Jean Puy (1876-1960) [voir notre billet du 28 Août dernier] : Scène d'atelier, 1912

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Trois nus de Sergueï Konenkov

Ivan Morozov porta un intérêt continu au genre du nu et réunit une collection de sculptures occidentales et russes qui lui est dédiée. On compte dans la collection russe d'lvan Morozov un important ensemble de nus de Sergueï Konenkov (1874-1971), sculpteur à la légende sulfureuse dont la première œuvre fut jugée si provocatrice qu'elle fut littéralement détruite « à coups de marteau » par ses furieux professeurs de l'École de peinture, sculpture et architecture de Moscou. Surnommé à Moscou « le Rodin russe », il deviendra au début des années vingt l'un des artistes officiels du régime soviétique. Sont présentées ici trois œuvres issues de la collection Morozov pour la période 1913-1916. On pourra les confronter aux grands nus classicisants d'Aristide Maillol, rendus également «à l'échelle humaine» et antérieurs de quelques années à peine, présentés dans la salle suivante.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

L'histoire de Psyché
Maurice Denis, Aristide Maillol

La dernière salle du parcours est grandiose. Elle fait référence au salon de musique d'Ivan Morozov, décoré par Maurice Denis à partir de ses panneaux de 1908 retraçant l'Histoire de Psyché , complété par de grands vases et de nouveaux panneaux réalisés en 1909, et un groupe de sculptures commandé à Aristide Maillol par l'intermédiaire de Denis.

En juin 2019, le Salon de musique d'Ivan Morozov, avec son décor et son mobilier, est recréé dans le parcours des collections permanentes du musée de l'Ermitage. Cette opération de restitution patrimoniale incluant les 13 peintures originales a été réalisée grâce au mécénat du groupe français LVMH.

Aujourd'hui, l'exposition «La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne», permet pour la toute première fois depuis 1918 de contempler ensemble la totalité des panneaux de Maurice Denis, deux de ses grands vases et le groupe des sculptures en bronze « à l'échelle humaine » d'Aristide Maillol.

(au dessus de la porte de sortie, le panneau additionnel 1 Abandon de Psyché, 1909)
 

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Aristide Maillol (1861-1944) :

Pomone et Flore
Le Printemps et l'Été

Bronzes (1911-1912) commandés en janvier 1909 par Ivan Morozov

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

L'entrée de la salle, avec le panneau additionnel 2 L'Amour emporte Psyché au ciel, 1909

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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deux panneaux décoratifs latéraux

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

et deux des grands vases de Maurice Denis.

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Panneau I L'Amour s'éprend de la beauté de Psyché, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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Panneau II Zéphir transporte Psyché dans une île de désir, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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Panneau III Psyché découvre que son mystérieux amant est l'Amour, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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Panneau IV La Vengeance de Vénus, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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Panneau V Jupiter en présence des dieux, 1908

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Avant de terminer cette série de billets sur ce que nous considérons comme l'événement de la saison, quelques tableaux des salles précédentes qui avaient échappé à notre parcours : en effet, le décalage des dates dû à la pandémie a fait que les toiles de Mikhaïl Vroubel présentes dans les deux premiers billets ont dû repartir à la Galerie Trétiakov à Moscou pour une rétrospective de l'œuvre de ce peintre . Elles ont été remplacées par d'autres toiles d'artistes russes de la collection, que nous avons découvertes lors d'une autre visite :

Pas moins de trois toiles pour remplacer le grand tableau Lilas :

Valentin Sérov : Sirène, 1896

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Boris Anisfeld (1878-1973) : Étude en vert. Midi, 1906

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

Alexandre Golovine : Paysage. Pavlovsk, 1911

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)

et à la place du Portrait du poète Valeri Brioussov :

Natalia Gontcharova (1881-1962) : Le Fumeur, 1911

La collection Morozov - Icones de l'art Moderne (suite et fin)
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