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Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

26 Mars 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Au musée de l'Orangerie, très belle exposition explorant un pan méconnu de l'impressionnisme, en rassemblant des œuvres ornementales exécutées par ces artistes, avec en point d'orgue le plus ambitieux des décors impressionnistes, les Nymphéas de Monet, "grande décoration" installée à l'Orangerie depuis plus d'un siècle, avant même que celle-ci ne devienne le musée actuel.

«Peintures idiotes»

Dès la fin des années 1850, Pierre Auguste Renoir, Claude Monet ou encore Camille Pissarro exécutent leurs premières œuvres décoratives. Ce sont des commandes souvent amicales ou familiales, des expédients alimentaires caractéristiques des années de formation des artistes à l'époque. Cette «peinture idiote, [ces] dessus de portes, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires», chantés par Arthur Rimbaud, incorporent un nouveau langage pictural, plus réaliste et aux couleurs franches. Les futurs impressionnistes explorent la thématique florale, traditionnelle dans les décors des demeures privées. Avec le paysage, Pissarro et Monet introduisent dans la peinture décorative le plein air et les tons clairs. Ces panneaux se distinguent du reste de leur production par leurs formats, oblongs ou carrés. De son côté, le jeune Paul Cézanne couvre les murs du salon de la maison familiale près d'Aix-en-Provence : l'ensemble, puissant et expressif, reste une expérience singulière.

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) :
Le Clown musical, huile sur toile, 1896, probable décoration pour le café du Cirque Napoléon (aujourd'hui Cirque d'Hiver) à Paris

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

- Nature morte : Fleurs, dit aussi Fleurs dans la serre, huile sur toile, 1864

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Claude Monet (1840-1926) : Fleurs de printemps, huile sur toile, 1864

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Édouard Manet (1832-1883) : Vase de pivoines sur piédouche, huile sur toile, 1864

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Paul Cézanne (1839-1906) : Dahlias dans un grand vase de Delft, huile sur toile, vers 1873

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Camille Pissarro (1830-1903) :
- Vaches s'abreuvant dans l'étang de Montfoucault, automne
- L'Étang de Montfoucault en hiver, effet de neige

Décoration pour la salle à manger de la maison d'Alfred Nunès, cousin de l'artiste, à Yport
Huile sur toile, 1875

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Claude Monet :
- L'Aiguille vue à travers la porte d'Amont
- L'Aiguille vue à travers la porte d'Aval 

Décorations sur porte d'armoire pour la salle à manger de l'Hostellerie des Vieux-Plats à Gonneville-la-Mallet
Huile sur bois, 1885-1886

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Charles Le Cœur (1830-1906) : Projet pour l'Hôtel du Prince Georges Bibesco, 22 boulevard de Latour Maubourg, Paris, 1870-1872
Cheminée de la salle d'armes, coupe transversale, vue de la galerie Crayon graphite, plume et encre, aquarelle et lavis d'aquarelle, pastel, gouache dorée
Plafond du Grand Salon, coupe sur le grand escalier, plafond de la salle à manger et plafond de la salle d'armes Plume, encre noire, aquarelle, rehauts d'or et de gouache blanche

Grâce à son ami l'architecte Charles Le Cœur, Renoir obtient une commande qui pour la première et unique fois de sa carrière l'associe à la décoration d'une grande demeure aristocratique. A partir d'un projet initié en 1868, le peintre exécute trois ans plus tard les plafonds de deux salons et la cheminée de la salle d'armes, libre interprétation du blason d'un ancêtre du commanditaire. Renoir passe ainsi des arts industriels - c'est-à-dire de la décoration appliquée à des objets fabriqués mécaniquement dans des manufactures - à la « grande » décoration. Il n'y laisse toutefois guère transparaître sa personnalité artistique. L'hôtel et ses décors sont détruits en 1911 sans que le peintre semble s'en émouvoir.

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Armand Guillaumin (1841-1927) : Pissarro peignant un store, huile sur toile, vers 1868

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Camille Pissarro : Les Quatre Saisons

Dessus-de-porte probablement pour la salle à manger de la maison de Gustave Arosa, 14 rue du Calvaire à Saint-Cloud, huile sur toile

Le Printemps (1872) - L'Été (1872-1873) - L'Automne (1872-1873) - L'Hiver à Louveciennes (1872-1873)

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Dans une alcôve au fond de cette première salle, les décorations peintes par Paul Cézanne pour le grand salon du Jas de Bouffan, propriété de ses parents.

En 1860, le jeune Cézanne, encore étudiant en droit à Aix mais bien résolu à devenir artiste, se lance dans l'exécution de peintures décoratives pour les murs du salon de la maison familiale récemment acquise par son père. Dans cette vaste pièce désaffectée qui lui sert également d'atelier, il peint un cycle allégorique des saisons ornant une alcôve à fond plat. Signées « Ingres » en un hommage distancié au maître, ces quatre grandes figures aux proportions imparfaites témoignent de l'ambition de Cézanne qui se mesure ici, non sans ironie, au défi de la peinture décorative. Quelques années plus tard, le peintre exécutera dans cette alcôve un portrait de son père, peint dans une tout autre manière.

Il s'agit d'huile sur plâtre transposée sur toile au moment où ces œuvres ont été retirées des murs et dispersées vers 1912.

Les Quatre saisons datent de 1860-1861

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Le portrait de Louis Auguste Cézanne, père de l'artiste, vers 1865

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Deux autres décorations murales un peu plus tardives (vers 1869) :

-Le Christ aux Limbes, copie d'après Sebastiano del Piombo
- La Madeleine, dit aussi La Douleur

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Le décor de la vie moderne

Au cours des années 1870, au fil d'expositions indépendantes, les impressionnistes affichent leurs ambitions dans le domaine de la décoration. Ils y montrent des œuvres que leurs titres et leurs dimensions désignent comme « décoratives ». Certains reçoivent des commandes, comme Monet, mais le plus souvent ces panneaux ne semblent pas être conçus pour des lieux prédéterminés. Ces peintures ornementales visent sans doute à attirer l'attention d'acheteurs potentiels; et peut-être aussi celle des pouvoirs publics qui multiplient alors les commandes officielles de «grandes décorations ». Malgré leurs appuis, les impressionnistes ne participent pas à ces projets. Leurs sujets, modernes et ordinaires, leur touche libre et esquissée, ainsi que leurs couleurs, claires et vibrantes, déconcertent le public. Leurs expérimentations décoratives se cantonnent donc à des cercles privés et restreints, à l'exception de l'artiste américaine Mary Cassatt qui en 1893 exécute pour Chicago une gigantesque peinture murale, décor célébrant la «femme moderne».

Claude Monet :
- Les Dahlias, Montgeron, dit aussi Les Rosiers dans le jardin de Montgeron
- La Mare à Montgeron
, dit aussi Coin d'étang à Montgeron
Ces deux huiles sur toile de 1976 sont des études, respectivement pour Coin de jardin à Montgeron et pour L'Étang à Montgeron, décoration pour le château de Rottembourg, propriété d'Ernest et Alice Hoschedé a Montgeron.

Hoschedé ayant fait faillite peu de temps après, on ne sait si les tableaux définitifs ont été installés, mais ils ont changé de propriétaire et on les retrouve dans la collection Morozov actuellement exposée à la fondation Louis Vuitton ! Les études sont très belles, mais les œuvres définitives (voir notre billet du 20 novembre 2021) sont de pures merveilles. Notons aussi qu'après la mort d'Ernest Hoschedé, sa veuve Alice et Claude Monet se marièrent.
 

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Toujours de Claude Monet, une autre décoration pour le château de Rottembourg, non terminée celle-ci, Les Dindons, huile sur toile, 1877...

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

... Panneau décoratif, dit aussi Le Déjeuner, huile sur toile, 1873...

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

...et deux huiles sur toile de 1886, joyaux du musée d'Orsay :

- Essai de figure en plein air : femme à l'ombrelle tournée vers la droite
- Essai de figure en plein air : femme à l'ombrelle tournée vers la gauche

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Un très bel ensemble de trois panneaux décoratifs de Gustave Caillebotte (1848-1894), huiles sur toile de 1878 :

Périssoires. Panneau décoratif dit aussi Périssoires sur l'Yerres
Baigneurs. Panneau décoratif dit aussi Baigneurs, bord de l'Yerres
Pêche à la ligne. Panneau décoratif
 

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

et une décoration pour l'appartement de Martial Caillebotte (frère de l'artiste), rue Scribe :

La Berge du Petit-Genevilliers et la Seine, huile sur toile, 1890

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Deux huiles sur toile d'Édouard Manet :
Jeanne, dit aussi Le Printemps (Jeanne Demarsy), 1881-L'Automne, dit aussi - L'Automne (Méry Laurent), 1882

Les deux élégantes représentées ici sont Jeanne Demarsy, jeune actrice en vue, symbolisant le printemps ; et Méry Laurent, amie du peintre, incarnant l'automne. Exécutées à la demande d'Antonin Proust, proche de Manet, ces oeuvres devaient former deux éléments d'un ensemble décoratif sur le thème traditionnel des saisons, représentées par des femmes vêtues à la dernière mode. En situant ses modèles devant un arrière-plan de verdure ou une étoffe richement ornée, Manet exploite brillamment les ressources décoratives de ces motifs, régénérant ainsi le genre convenu du cycle des saisons.

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Cette section se termine avec Mary Cassatt (1844 - 1926) :
Jeunes femmes cueillant des fruits, huile sur toile, 1891-1892

Dans un verger verdoyant, deux jeunes femmes vêtues à la mode du jour cueillent des fruits, l'une transmettant à l'autre sa récolte - fruit réel ou allégorie de la connaissance. Installée près de Paris, Cassatt traite ce thème sur le panneau central d'une gigantesque peinture décorative (aujourd'hui disparue) sur laquelle elle est alors au travail. Pour l'exposition universelle de Chicago en 1893, l'artiste américaine reçoit en effet la commande d'une « grande décoration » devant rejoindre la cour d'honneur du Woman's Building, bâtiment entièrement dédié aux réalisations des femmes. Āgée de presque 50 ans, et sans expérience de la décoration murale, Cassatt achève cette oeuvre colossale en six mois seulement. Moderne par son thème et son traitement, il s'agit du seul décor public exécuté par un(e) impressionniste.

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Sens et fonction de l'objet

Au cours de leur carrière, les impressionnistes conçoivent des petits objets de nature et statuts divers. Leurs motivations sont multiples. Pissarro s'inquiète de l'« état mental de l'art industriel qui s'effondre de plus en plus », sur fond de mécanisation en plein essor ; tandis que Renoir milite pour un retour aux pratiques de l'Ancien Régime, quand la création des objets résultait «d'un cerveau et d'une main ». Il se proclame « peintre ordinaire » de ses mécènes les Charpentier, pour qui il exécute un cadre de miroir dans un matériau inhabituel: le « ciment marbre », qu'il fait le pari d'importer et de diffuser en France. Tenté lui aussi par les expérimentations techniques, et par la promesse de revenus stables, Pissarro exécute des carreaux de céramiques. Avec Edgar Degas, entre autres, il se tourne également vers la production d'éventails, objets décoratifs « portables » très en vogue. Leur format en demi-lune stimule la créativité de ces artistes, autorisant des jeux de composition décentrée et des perspectives hardies, proches de celles de leurs tableaux de chevalet.

Marie Bracquemont (1840 - 1916) : Les Muses des arts, dessin préparatoire pour une peinture sur faïence, crayon noir sur papier, 1877-1878

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Marie Bracquemont, auteure du décor, Haviland & Cie, éditeur Barluet & Cie, fabricant :  Quatre assiettes du Service à fleurs et rubans, faïence fine, décor imprimé à partir d'eaux-fortes et peint sous couverte, 1879
La Lecture, Marchande de fleurs, Le Volant, Exposition de fleurs

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Félix Bracquemont (1833-1914), auteur du décor,  Eugène Rousseau (1827-1890), fabricant : Deux assiettes plates du Second Service Rousseau, faïence fine, 1869-1870
La Pluie, Notre-Dame

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Pierre-Auguste Renoir : Cadre de miroir, huile sur ciment, vers 1877

Exécuté pour Madame Charpentier
 

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Camille Pissarro :
La Cueillette des pommes,  peinture sur carreau de faïence, vers 1883-1884
Elément provenant d'une jardinière rectangulaire exécutée par l'artiste, composée de quatre carreaux de céramique.

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

De Pissarro également, trois éventails :

Coteaux de Chaponval, gouache et pastel sur soie, vers 1882
Travailleurs dans les champs, gouache sur soie, vers 1883
Gardeuse d'oies, gouache sur soie, 1890

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)
Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Terminons cette première partie de la visite avec un éventail d'Edgar Degas (1834-1917) : Deux danseuses, aquarelle et rehauts d'or et d'argent sur soie contrecollée sur carton, 1878.

Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (1/2)

Nous terminerons la visite de cette exposition dans un prochain billet.

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Deux expositions au Palais Galliera

19 Mars 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Deux expositions au Palais Galliera

Le Palais Galliera, qui abrite le musée de la mode de la Ville de Paris, présente actuellement deux belles expositions : l'une à caractère historique, Une histoire de la mode, occasion d'un parcours historique des collections du musée, et Love Brings Love, un hommage au créateur Alber Elbaz, directeur artistique de la maison Lanvin pendant quatorze ans et emporté par la covid en avril dernier à l'âge de 59 ans.

L'occasion de faire partager au lecteur quelques photographies, même si elles ne rendent compte que très partiellement de la magie du lieu.

Dans les sous-sols du palais, l'exposition sur l'histoire de la mode commence au XVIIIe siècle : robes, casaquin, négligé, gilets...

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

Robes de chambre et bonnets

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

Robes du XIXe siècle

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

Les années 1910

Deux expositions au Palais Galliera

Les années 1920

Deux expositions au Palais Galliera

Les années 1930, "consécration de la ligne et de la coupe"

Deux expositions au Palais Galliera

Les années 1950, "le retour au faste"

Deux expositions au Palais Galliera

Les présentations se diversifient avec les années 1960 "le renouveau de la haute couture". La nouvelle génération de couturiers est influencée par les recherches de Cristóbal Balenciaga sur la construction du vêtement comme par celles de Gabrielle Chanel sur le confort et le mouvement incarnées par le tailleur.

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

À partir des années 1970, la diversité des modèles présentés explose.

À droite, la robe Tertulia, prêt à porter de la maison Chloé, par Karl Lagerfeld. La maison Chloé, créée en 1952 par Gaby Aghion, peut être considérée comme l'une des premières griffes de prêt-à-porter de luxe. La robe « Tertulia » est l'une des premières créations attribuées avec certitude à Karl Lagerfeld, styliste de la maison Chloé depuis 1964. Très courte, l'ourlet à mi-cuisses, elle illustre la mode de la minijupe qui bat alors son plein. Les motifs, peints à la main, révèlent le goût de Karl Lagerfeld pour l'histoire de l'art. Ils évoquent autant les décors du Wiener Werkstätte du début du XXe siècle que l'op art, alors contemporain.

Deux expositions au Palais Galliera

Les années 1980 :

Au fond, la robe Cage de Jean-Paul Gauthier, prêt à porter, printemps-été 1989, collection "voyage autour du monde en 168 tenues", satin de fibres artificielles, baleines plastiques. Dans un savant mélange entre dérision et provocation, Jean Paul Gaultier bouleverse les normes en s'inspirant de la lingerie qu'il détourne en vêtement. La robe corset, emblème du créateur, s'inspire de la guêpière de sa grand-mère paternelle, Marie Garrabé, chez laquelle il passe une grande partie de son enfance à Arcueil. Apparues en 1983, ses robes corset évoluent en robes cage en 1989, uniquement constituées d'une structure baleinée rappelant la crinoline et portées sur des combinaisons couleur chair.
 

Deux expositions au Palais Galliera

Ces quelques explications illustrant la richesse de l'exposition, nous nous contenterons pour la suite de la poésie des images, non sans remarquer, sur les deux dernières de la série suivante, la robe Yves Klein de la maison Céline, sur laquelle se déploie l'empreinte d'un corps féminin, d'après le tableau Anthropométrie de l'époque bleue ANT 82, créé par Yves Klein
et conservé au centre Pompidou. 

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

Une galerie d'œuvres graphiques conduit à la dernière partie de l'exposition.

- Planche "La Cage", Lithographie rehaussée au pochoir, 1911,  tirée de Les Choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape, outil de communication du couturier Paul Poiret.
- Illustration de mode de Jean Pagès, 1937, encres colorées et gouache sur papier gris.

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

- Robe de cocktail et manteau vu de dos, un dessin exécuté en 1949, lors d'un dîner avec Jean-Louis Barrault et Louis Jouvet, quelques heures avant son décès, par Christian Bérard, peintre, décorateur, illustrateur dont l'esthétique est indissociable de ce qu'on appelle "le style 40".

Deux expositions au Palais Galliera

- René Gruau :  Rouge Baiser, 1949-1950, encre noire, crayon graphite et gouache rouge sur papier.
- Hélène Majera :  projet d'affiche pour les grands magasins New Melsa, Tokyo, 1983, crayons de couleur, pastel, aquarelle sur papier vélin contrecollé sur carton.

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

L'exposition se termine sur une très belle mise en scène de créations de haute couture,

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

avec notamment ces créations de Worth vers 1926 

Deux expositions au Palais Galliera

et ces créations (1924, 1926) de Sonia Delaunay, artiste aux multiples talents.

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera

Sous le titre Love Brings Love, la deuxième exposition célèbre Alber Elbaz (1961-2021) avec une exposition d’un format inédit qui restitue le défilé hommage au créateur présenté le 5 octobre 2021 au Carreau du Temple à Paris.

Après la disparition d’Alber Elbaz, la maison AZ Factory qu’il avait récemment fondée a fait appel à d’anciens proches collaborateurs et a organisé et réalisé un défilé hommage en son honneur. Un show qui a réuni la participation de 46 designers qui ont toutes et tous ont été invité.e.s à créer une silhouette inspirée par Alber Elbaz et son œuvre : robes fluides à longue traîne, robes courtes réveillées par des jeux de volants ou des grands noeuds, robes imprimées de dessins ou du portrait du créateur.

 

Deux expositions au Palais Galliera

L'exposition occupe deux grandes salles, où sur des écrans géants se déroule le défilé-hommage d'octobre 2021, plongeant le visiteur dans son ambiance sonore. Première salle :

Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
Deux expositions au Palais Galliera
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Au "verso" :

Deux expositions au Palais Galliera
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La deuxième salle :

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Terminons sur l'effigie d'Alber Elbaz sur une robe animée par le souffle d'un ventilateur

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James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

12 Mars 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Une exposition petite par la taille mais qu'il ne faut pas manquer. Henry Clay Frick (1849-1919) est de ces « self-made-man » américains de la fin du XIXe siècle, qui ont fait fortune dans l'industrie et ont rassemblé de formidables collections d'œuvres d'art. Constituée pour l'essentiel entre les années 1890 et 1919, la collection Frick comprend des peintures, des sculptures, des œuvres sur papier et des objets d'art européens du début de la Renaissance à la fin du XIXe siècle. Selon ses dernières volontés, elle a ouvert au public en 1935 dans la maison des Frick à New York.
À la faveur de la fermeture pour travaux du site historique de la Frick Collection, un ensemble d'œuvres du peintre américain James Mc Neill Whistler (1834-1903) fait le voyage jusqu'au musée d'Orsay. Henry Clay Frick, surtout connu comme amateur d'art ancien, avait aussi réuni plus d'œuvres de son contemporain Whistler que de tout autre artiste. Sans doute avait-il la conviction que ce peintre, célèbre pour sa modernité radicale, était aussi le dernier maillon d'une tradition, celle de Velázquez, Rembrandt ou Gainsborough, dont il possédait aussi des chefs-d'œuvre.
La venue de ces œuvres au musée d'Orsay est un évènement exceptionnel. Certaines n'ont pas été vues à Paris depuis la rétrospective posthume de Whistler à l'École des beaux-arts en 1905, et d'autres n'ont même jamais été exposées en France. Elles viennent ici dialoguer avec Arrangement en gris et noir n°1: portrait de la mère de l'artiste, icône de l'art américain et des collections nationales.

Les Palais,  Deux porches, Le Porche, 1880,  Eau-forte et pointe sèche sur papier vélin dans Venice, A Series of Twelve Etchings (First Venice Set)

À Venise, Whistler s'intéresse aux façades et porches de palais décatis et révèle la poésie de ces lieux rarement représentés. Dans Le Porche, il joue du contraste entre une façade richement ornée et l'intérieur obscur et simple où s'aperçoit l'atelier d'un fabricant de chaises. Le peintre a animé le premier plan d'une silhouette de jeune fille qui apporte une touche de lumière au centre de la composition. Cette gravure est caractéristique du style de Whistler qui varie les traits longs ou courts, précis ou tremblés, et les types de hachures, parallèles ou croisées, supprimant même parfois les contours des objets pour n'en garder que les ombres.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

- Le Cimetière : Venise, 1879, Pastel et traces de dessin au crayon graphite sur
papier teinté brun
- Canal vénitien, 1880,  Craie noir et pastel sur papier teinté brun
Nocturne: Venise, 1880, Pastel sur papier teinté brun

À Venise, Whistler travaille sur le motif malgré le froid de l'hiver, sa boite de pastels ou sa plaque de cuivre et son stylet de graveur en poche. À la recherche de visions nouvelles de la ville, il s'aventure sur les petits canaux où se trouvent des façades décaties et des cours secrètes, loin des clichés touristiques. Il multiplie les points de vue en dessinant depuis une gondole, tel Le Cimetière, réalisé lors d'un déplacement vers l'ile de San Michele, ou d'une fenêtre, dans Canal vénitien.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Les Mendiants, La Traghetto, n°2, La Riva, n°1, 1880,  Eau-forte et pointe sèche sur papier vélin dans Venice, A Series of Twelve Etchings (First Venice Set)

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Dans le fond de l'unique salle de cette exposition, trois grands portraits en pied, spécialité de l'artiste.

Arrangement en noir et or : comte Robert de Montesquiou-Fezensac, 1891-1892, huile sur toile

Ce portrait, l'un des derniers grands portraits réalisés par Whistler, représente Robert de Montesquiou-Fezensac, membre d'une grande famille aristocratique française, et flamboyant dandy homosexuel du Paris fin-de-siècle. Poète et esthète décadent, il inspire a Huysmans le personnage de Des Esseintes et à Proust celui du baron de Charlus. Fasciné par Whistler, Montesquiou lui commande un portrait qu'il veut unique et atemporel. Whistler le peint en habit de soirée, portant au bras un manteau en chinchilla appartenant à sa nièce la comtesse Greffulhe, fixant le spectateur. L'or mentionné dans le titre du tableau serait celui du cadre, qui contribue à l'harmonie générale de l'œuvre. Par sa luminosité, il tient à distance le modèle qui reste enveloppé d'une aura de mystère et dont seul le visage, la cravate blanche et le gant gris émergent véritablement de l'ombre.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Symphonie en couleur chair et rose: portrait de Mrs. Frances Leyland, 1871-1874, huile sur toile

Ce portrait est celui de l'épouse du riche armateur et amateur d'art de Liverpool Frederick Leyland, l'un des principaux mécènes de Whistler. Dans sa quête de perfection formelle, le peintre a choisi chaque élément du tableau : la décoration de la pièce (le salon de Whistler à Londres), la pose originale, de dos, avec le visage de profil, qui met en valeur la robe qu'il a lui-même dessinée. À l'opposé des silhouettes corsetées de la mode victorienne, l'artiste choisit une robe d'intérieur (tea gown) fluide et ample, en mousseline blanche et rose, parsemée de fleurs. A partir de la chevelure auburn et du ton de chair de la jeune femme, l'artiste compose une «Symphonie en couleur chair et rose » rehaussée par des tons de blancs, de gris et quelques touches de vert.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Arrangement en brun et noir: portrait de Miss Rosa Corder, 1876-1878, huile sur toile

Avec ce portrait de la peintre anglaise Rosa Corder, Whistler prolonge ses recherches sur les « Arrangements en noir » débutés avec le portrait de sa mère. La palette est réduite aux bruns, aux noirs avec quelques touches de rose et de blanc. Le modèle est vêtu d'un ensemble de jour à la mode proche d'une tenue d'amazone, dont la sobriété et la monochromie plaisent à Whistler. Perfectionniste, l'artiste épuise par quarante séances de pose la jeune femme qui, après plusieurs malaises, ne revient à l'atelier que sur ses supplications. La critique est enthousiaste lors de l'exposition du tableau à Londres en 1879 ; elle y voit un «grand morceau d'exécution digne de Velázquez ».

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Sur l'autre mur latéral, on retrouve le reste des estampes de la série des douze du First Venice Set. À la fin des années 1870, Whistler est ruiné par un procès retentissant engagé contre le critique Ruskin, qui l'avait qualifié d'escroc. Il perd aussi le soutien de son mécène Leyland, avec qui il s'est querellé. La commande par la Fine Art Society d'une série d'eaux fortes de Venise vient à point nommé et lui permet de séjourner dans la cité des doges de septembre 1879 à novembre 1880. Il en revient chargé de quelques peintures, d'une centaine de pastels et de près de cinquante estampes.

Le Mât, Le Petit Mât, La Piazzetta, 1880, Eau-forte et pointe sèche sur papier vélin dans Venice, A Series of Twelve Etchings (First Venice Set)

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Nocturne, La Petite Lagune, La Petite Venise, 1880, eau-forte et pointe sèche sur papier vélin dans Venice, A Series of Twelve Etchingsc(First Venice Set)

Dans le domaine de la gravure, Whistler se montre particulièrement novateur dans son emploi d'encres de surface. Laissant sur certaines zones, voire sur la totalité de la plaque, une fine couche d'encre, il fait apparaître des zones ombrées, des reflets, des effets de crépuscule ou de nuit, comme dans Nocturne. eau-forte dont on connait des variantes, parfois très obscurément encrées. Qualifiée d'impure ou de trop picturale par certains graveurs ou critiques du temps, cette technique héritée de Rembrandt est également prisée par Edgar Degas.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Une dernière œuvre de la collection Frick :

Symphonie en gris et vert : l'Océan, 1866, huile sur toile

Lors de la guerre de 1866 entre le Chili et l'Espagne, Whistler fait un incroyable voyage, participant à une expédition à Valparaiso planifiée par d'anciens soldats américains confédérés (dont son propre frère), pour vendre des torpilles aux chiliens. Le projet avorte, mais l'artiste reste à Valparaiso d'où il ramène une série de marines qui ne laissent rien deviner du bombardement de la ville par les Espagnols, dont il a été témoin. Whistler réduit la composition en grandes zones colorées simplement animées par une jetée, quelques vagues et la discrète silhouette de navires tournés vers l'horizon.
 

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Terminons avec, en regard, les trois œuvres de Whistler détenues par le musée d'Orsay. Au XIXe siècle, l'art américain est largement ignoré des collectionneurs et des musées français. En 1891 quelques personnalités influentes proches de Whistler, dont le poète Mallarmé, œuvrent à ce que l'une de ses toiles entre au musée du Luxembourg à Paris (« musée des artistes vivants »). Whistler est alors âgé d'une cinquantaine d'années et, espérant voir un jour une de ses œuvres au Louvre, accepte de vendre pour une somme modeste l'Arrangement en gris et noir n°1, qu'il considère comme son chef-d'œuvre. Il s'agit d'une des premières peintures américaines acquises par l'Etat, et sans nul doute de la plus importante. En 1909, L'homme à la pipe est légué au musée du Luxembourg, et en 1995 les musées nationaux font l'achat de Variations en violet et vert.

Arrangement en gris et noir ou Portrait de ma mère, dit aussi Arrangement en gris et noir no1 : portrait de la mère de l'artiste, 1871, huile sur toile

Anna McNeill a 67 ans lorsqu'elle pose pour ce portrait. Veuve, elle s'est installée chez son fils à Londres. Elle s'occupe de la maison, se passionne pour son art et tente aussi de lui faire adopter une vie plus chrétienne. Dans une lettre à sa sœur, Anna McNeill dit avoir occupé ses séances de pose à prier. Whistler représente sa mère dans son atelier, simplement décoré d'un textile japonais et de quelques-unes de ses gravures. Il supprime tout détail narratif ou sentimental. Renouant avec l'austérité des portraits hollandais et espagnols du XVII siècle, et regardant aussi du côté de Fantin-Latour et de Manet, il réduit sa palette à une austère harmonie de tons noirs, gris et blancs tout juste rehaussée des tons de chairs. Réduit à quelques lignes, formes et couleurs, le tableau proclame la supériorité des éléments plastiques de l'œuvre sur le sujet. C'est dans cet esprit que Whistler expose pour la première fois le tableau sous le titre abstrait Arrangement en
gris et noir
en 1872.
 

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

Tête de vieux fumant une pipe dit aussi L'Homme à la pipe, vers 1859, huile sur toile

Arrivé à Paris en 1855, à vingt-et-un ans, Whistler apprend le dessin et la peinture dans l'atelier du peintre académique Charles Gleyre, mais il trouve ses véritables maîtres parmi les peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle vus au Louvre, et auprès de Courbet et des « réalistes » français. On décèle ces influences dans cette « trogne » d'un colporteur rencontré aux Halles qui est aussi l'une des premières peintures connues de l'artiste qui pratiquait alors surtout la gravure. Whistler finit par prendre ses distances avec le réalisme et rejette même à partir de 1867 toute influence de Courbet sur son art.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay

et enfin

Variations en violet et vert, 1871, huile sur toile

Au début des années 1870, Whistler renoue avec l'inspiration de ses paysages chiliens (voir Symphonie en gris et vert: l'Océan), en peignant un ensemble de vues de la Tamise, à partir d'esquisses faites lors de ses excursions nocturnes où de mémoire. Ces peintures seront très critiquées lors de leur première présentation à Londres en 1872, puis à Paris l'année suivante.

James Whistler (1834-1903) : Chefs d'œuvre de la collection Frick à Orsay
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Le long de l'Aber Ildut

5 Mars 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Un billet "touristique", à l'occasion des vacances scolaires de février : quelques images d'une randonnée le long de l'aber Ildut, en Pays d'Iroise, par une belle journée ensoleillée mais si venteuse que le sentier côtier était impraticable sauf en des endroits abrités comme celui-là.

Au point de départ, face à la mairie de Lanildut et surplombant l'aber, une réplique au 1/7 de l'obélisque de Louxor, érigée en 2015 en hommage aux ouvriers et tailleurs de pierre des carrières de la région de Lanildut, très actives jusqu'au milieu du siècle dernier, et à qui en 1835 avait été confiée la tâche de fournir le socle qui supporte, place de la Concorde, l'obélisque offert par Méhémet Ali.

Le long de l'Aber Ildut

Nous suivons le sentier dans le bourg.

Le long de l'Aber Ildut

Le port dans le soleil, à l'embouchure de l'aber, avec une mer déjà assez basse.

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

C'est à partir de la petite église paroissiale Saint-Ildut (1786),

Le long de l'Aber Ildut

qu'après avoir traversé le cimetière qui l'entoure nous descendons vers la berge sauvage de l'aber.

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

Quelques curiosités en cheminant : les vestiges du moulin seigneurial du Roudouz, avec sa roue horizontale en pierre de Rouen,

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

un pigeonnier, privilège de la noblesse, aux abords d'un manoir dominant l'aber.

Le long de l'Aber Ildut

Plus curieux, cet arbre aux fruits étranges dans le jardin d'une maison d'hôtes

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

et un œil, mosaïque d’éléments récupérés (tessons de bouteilles, fragments de faïence polis et glanés sur le littoral, éléments d’isolateur électrique) et scellés avec du sable et de l'argile, posé par l’artiste Pierre Chanteau, qui a décidé d’offrir 115 yeux aux 115 communes littorales et insulaires du Finistère. 

Le long de l'Aber Ildut

Le paysage et la lumière changent à mesure qu'on progresse vers le fond de l'aber.

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

Les oiseaux se rassemblent par colonies sur les sables de l'aber découverts à marée basse...

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

Quelques plantes au bord du chemin : un magnifique camélia rouge au bord d'un pignon...

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

des ajoncs surplombant l'aber...

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

l'épine-vinette de Darwin...

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

et de simples roseaux dans le soleil.

Le long de l'Aber Ildut

Magie de la lumière sur un petit bateau.

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut

De retour vers le port, le soleil déclinant renouvelle la vue sur l'embouchure.

Le long de l'Aber Ildut
Le long de l'Aber Ildut
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