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Mur Lennon éphémère à Paris

29 Octobre 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Mur Lennon éphémère à Paris

Un court billet au milieu de ces vacances scolaires, pour un événement lui aussi très court : du 20 au 21 octobre, devant le Panthéon, une version gonflable du "Mur Lennon", site praguois emblématique, a été installée, dans le cadre de la présidence tchèque le l'Union européenne.

En passant par hasard sur la place du Panthéon, nous avons pu assister à son inauguration.

Quelques mots sur l'original praguois : situé dans le quartier historique de Malá Strana, en face de l'ambassade de France, ce mur de clôture d'un jardin appartenant à l'Ordre de Malte a été orné, à la mort de John Lennon, ancien chanteur des Beatles assassiné à New York en 1980, d'un portrait en hommage au chanteur par un artiste anonyme. À partir de ce moment, d'autres graffiti ont continué à remplir ce mur, régulièrement effacés par le pouvoir communiste en place, et il est devenu un symbole de la révolte des étudiants contre le régime. Après la chute du mur de Berlin, ce mur, lui, est resté debout, et les slogans contre le régime ont cédé peu à peu la place au registre Peace and Love. Protégé maintenant comme une œuvre d'art - seuls les artistes invités peuvent à présent contribuer au renouvellement de cette œuvre en perpétuelle évolution, il est une attraction qui attire un grand nombre de touristes (cinquième attraction touristique de Prague par la fréquentation).

Quelque clichés du mur original, à différentes époques :

Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris

Le "mur" parisien bénéficie d'un site particulièrement grandiose...

Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris

Sur le mur éphémère de Paris sont intervenus un artiste pour chacun des 27 pays de l'Union Européenne, plus deux artistes invités, pour l'Ukraine et la Norvège.

Mur Lennon éphémère à Paris

Quelques détails du mur, en commençant par la contribution française, par Annaëlle Bouard :

Mur Lennon éphémère à Paris

La contribution hongroise, par Imre Fork

Mur Lennon éphémère à Paris

Viktoriia Savchuk, Ukraine :

Mur Lennon éphémère à Paris

Denis Klatt, Allemagne :

Mur Lennon éphémère à Paris

Andrea Klváčková, Slovaquie :

Mur Lennon éphémère à Paris

Hugo Lami, Portugal :

Mur Lennon éphémère à Paris

Aikaterini Kanakaki, Grèce :

Mur Lennon éphémère à Paris

Jesse Safier, Pays-Bas :

Mur Lennon éphémère à Paris

Robert Obert, Roumanie :

Mur Lennon éphémère à Paris

Sur cette photo, en partant de droite dans le sens des aiguilles d'une montre : Azram Ramz, Slovénie, Ettoja, Lituanie et Yeti Yeti, Chypre...

Mur Lennon éphémère à Paris

entourant le portrait énigmatique réalisé par Boris Bare, Croatie.

Mur Lennon éphémère à Paris

Sous l'animal fabuleux de Garance Coppens (Belgique), la graphie de Vanessa Power (Irlande) côtoie le portrait de John Lennon par Lenka Brázdilová (dont le nom d'artiste est Charlien), République tchèque.

Mur Lennon éphémère à Paris

Jan Wessel, Danemark :

Mur Lennon éphémère à Paris

Mariano Grandval (Autriche),  Sara Pace (Malte) et peut-être d'autres...

Mur Lennon éphémère à Paris

et enfin le personnage peint par Eriks Caune (Lettonie) porte un regard effaré sur la figure tentaculaire peinte par Maria Wolfram (Finlande).

Mur Lennon éphémère à Paris

Quelques images de l'inauguration, avec les interventions de l’ambassadeur de République tchèque en France Michal Fleischmann qui s'est exprimé en français (il y a fait toutes ses études et y a travaillé jusqu'en 1990), du curateur du projet, l'artiste tchèque Pavel Šťastný avec son interprète, et de la maire du Vème arrondissement Florence Berthout (LR).

Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris
Mur Lennon éphémère à Paris

La cérémonie s'est achevée en musique.

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Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

22 Octobre 2022 , Rédigé par japprendslechinois

À l'occasion des dernières journées européennes du patrimoine, nous avons visité l'ancien hôpital Laennec, dont les services ont été déplacés en 2000 à l’hôpital européen Georges-Pompidou.

Fondé en 1634 par François de la Rochefoucauld, cardinal et grand aumônier de France, comme hôpital pour les pauvres affligés de maux incurables, il était appelé à l'époque hospice des Incurables. Un hôpital succédera à l'hospice des Incurables en 1873, lorsque celui-ci sera transféré, pour ce qui concerne les femmes, à Ivry. En 1878, il sera renommé en l'honneur de René Laennec (1781-1826), créateur du diagnostic médical par auscultation grâce à l'invention du stéthoscope. Le site a fait l'objet d'une opération immobilière de grande ampleur de 2010 à 2014 : la partie la plus ancienne du site - la chapelle et les bâtiments appelés les "croix", a fait l'objet d'une belle restauration et abrite le siège du groupe de luxe Kering (propriétaire notamment des marques Gucci, Bottega Veneta, Saint-Laurent, Balenciaga, Alexander McQueen, Boucheron, etc...)

L'entrée sur la rue de Sèvres, donnant sur la cour de la chapelle.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Celle-ci a été sobrement restaurée.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Elle abrite au moment de notre visite une exposition, Aria of Inertia, de l'artiste belge Edith Denkyndt (née en 1960).

Au fond du chœur, Underground (Le Val St Germain), 1922, toile de coton, sédiments de terre et de végétation.

Sur une paroi verticale, un tissu s'étend vers le plafond bleu de la chapelle. Le tissu est bleu lui aussi; il est présenté aujourd'hui après avoir été enfoui pendant plusieurs mois dans un bois du Val-Saint-Germain, non loin de Paris. Des minéraux, des racines, des insectes et des bactéries ont transformé son apparence en un paysage venu de la terre. Ce processus est une pratique récurrente de l'artiste dont l'absence quasi complète de contrôle du résultat l'a amenée à réitérer l'expérience dans différents lieux.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Au mur :

The Kingdom (Morsum 08), 2017, peau d'agneau, agraphes, bois

Une peau animale est transpercée par des milliers d'agrafes. Ce geste violent mis en œuvre sur ces peaux tendres questionne notre rapport d'objectivation aux êtres non-humains.

Winter Drums 04, 2016, soie transparente, colle de peau, altuglas

La structure de la peinture occidentale de chevalet (un châssis de bois sur lequel est tendu un tissu) est souvent constitutive des pièces d'Edith Dekyndt. Elle utilise ces éléments comme une sorte d'engagement à la non-représentation figurative du monde et les manipule en tant que révélateurs silencieux des matières dont est fait le monde. La matérialité de Winter Drums est inspirée à la fois des membranes animales utilisées depuis des millénaires pour la confection d'objets (instruments de musiques, vêtements) mais aussi des verres plats soufflés placés aux fenêtres dès le Moyen Âge.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Sur le sol au milieu de la chapelle, une œuvre complexe, statique au moment de notre visite, dont nous ne donnons qu'un aspect, attirés par les pommes saumurées...

Visitation Zone, 2020, installation, chorégraphie, vivariums, tubes fluorescents, pommes saumurées.

Posés sur le sol de la chapelle Laennec, des vivariums sont éclairés par des tubes fluorescents qui soulignent le vide laissé par les animaux y ayant jadis vécu. Une jeune femme déplace, d'un contenant à l'autre, lentement et avec précaution, des pommes, les unes après les autres, qui seront à nouveau déplacées, indéfiniment. La lenteur des gestes et des déplacements de la jeune femme donne une dimension hiératique au nettoyage, à l'entretien, à la préservation des choses et des êtres. La pièce - inspirée par le passé soviétique de Riga ainsi que par le roman Soviet Milk de Nora Ikstena, et le film Stalker d’Andrei Tarkovski – est reconfigurée dans la chapelle, entrant ainsi en résonance aussi bien avec l'histoire de cet ancien hôpital qu'avec les épreuves subies au cours de l'Histoire par les habitants des pays de l'Est de l'Europe.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Que le lecteur se rassure, nous continuerons ce billet avec des considérations moins ésotériques. Le passage entre la chapelle et les anciennes salles de l'hospice est décoré de tapis du graphiste Cayetano Ferrer (né à Hawaï en 1981)

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Le siège de la Maison Balenciaga, qui fait partie du Groupe Kering, occupe la Croix Est de Laennec. Ce vaste espace voûté autrefois rempli des lits des pensionnaires de l'hospice des incurables constitue durant l'année un cadre pour la présentation des collections aux acheteurs venus du monde entier.

Il abrite pour la circonstance une exposition, Balenciaga, des robes au-delà du temps, qui présente des pièces créées au long de son activité par Cristóbal Balenciaga,  issues de archives de la maison qui porte son nom.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

La Maison Balenciaga est fondée à Saint-Sébastien, en Espagne, en 1917, par Cristóbal Balenciaga (1895-1972).
Contraint de fuir la guerre civile espagnole, ce dernier s'installe en 1937 à Paris où il connaît un succès immédiat. Reconnu comme précurseur, il révolutionne la silhouette féminine. Son incroyable maîtrise lui permet de créer un style avant-gardiste, très épuré et fondé sur l'utilisation de tissus innovants. Sa capacité à aller à contre-courant et à inventer sans cesse suscite l'admiration de ses pairs. Christian Dior disait de lui : « c'est notre maître à tous » et Gabrielle Chanel affirmait qu'il était « le seul véritable couturier ». Cristóbal Balenciaga habille les femmes emblématiques de son époque, comme Grace Kelly, Ava Gardner ou encore Marlene Dietrich.
Par la qualité exceptionnelle de ses créations, la radicalité de son style et de ses silhouettes, ainsi que par le refus des compromis et le silence que s'était imposés Cristóbal Balenciaga, qui n'accorda que deux interviews durant toute sa carrière, la Maison fut, et est encore aujourd'hui, considérée comme tout aussi mythique qu'énigmatique.
En 1968, quatre ans avant son décès, Cristobal Balenciaga, alors âgé de 73 ans, refuse de compromettre son exigence et sa vision en faisant du prêt-à-porter et décide de fermer la Maison. La marque sera relancée en 1997.

Certaines robes et manteaux sont présentés sur des mannequins sommaires :
 

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

D'autres robes sont trop fragiles pour cela et sont présentées étendues sur un support textile

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Des explications et démonstrations sont données par des couturières du service des archives de la Maison

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Terminons par un ensemble de "petits hauts" tous plus beaux les uns que les autres.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Quelques vues extérieures des bâtiments restaurés 

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Le chevet de la chapelle et sa pointe

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Des jardins dans chaque cour délimitée par les ailes des bâtiments

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

et par des passages bénéficiant de la lumière douce des jardins.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec

Avant de ressortir dans la cour, le hall d'accueil des visiteurs du siège de Kering.

Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
Journées du Patrimoine 2022 : ancien hôpital Laennec
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Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

15 Octobre 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Exposition hors du commun à la Fondation Cartier, l'artiste aborigène Sally Gabori.

Considérée comme l'une des plus grandes artistes contemporaines australiennes de ces deux dernières décennies, Sally Gabori commence à peindre en 2005, vers l'âge de 80 ans, et atteint rapidement une renommée artistique nationale et internationale. En quelques années d'une rare intensité créatrice, jusqu'à sa disparition en 2015, elle élabore une œuvre unique aux couleurs vibrantes, sans attache apparente avec d'autres courants esthétiques, notamment au sein de la peinture aborigène contemporaine.
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori est née vers 1924 sur l'île Bentinck, dans le golfe de Carpentarie, au nord de l'Australie. Elle appartient au peuple kaiadilt et parle la langue kayardilt. Son nom, Mirdidingkingathi Juwarnda, est issu de la tradition kaiadilt qui veut que chacun soit nommé en fonction de son lieu de naissance et de son ancêtre totémique. Ainsi, Mirdidingkingathi indique que Sally Gabori est née à Mirdidingki, une petite crique située au sud de l'île Bentinck, et que son « totem de conception > est juwarnda, le dauphin.

Pendant les neuf années de son activité artistique, Sally Gabori peint plus de 2000 toiles explorant comme en accéléré les multiples ressources de l'expression picturale. Son œuvre est titrée selon le lieu, chacun représenté plusieurs centaines de fois. Le parcours d'exposition en dévoile les plus importants : au rez-de-chaussée est présenté un ensemble de toiles principalement liées au lieu Thundi.
 

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Toutes sont des peintures polymères synthétiques sur toile de lin ; nous les classons par ordre chronologique :

Thundi, 2008 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Thundi, 2010 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

De 2010 également, ce tableau est titré Thundy - Big River

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Thundi, 2011 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Thundi, 2012 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Dans cette salle, deux autres lieux sont aussi présents :

Ninjilki, 2006 et 2011 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

et Dibirdibri Country, 2010 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

L'autre grande salle du rez-de-chaussée est consacrée surtout à des Oeuvres collectives.

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

L'installation la plus spectaculaire est faite de deux toiles monumentales de 2m par 6 m, réalisées avec six autres femmes artistes, dont ses sœurs et nièces :  Thunduyingathi Bijarrb May Moodoonuthi, Wirrngajingathi Bijarrb Kurdalalngk Dawn Naranatjil, Kuruwarriyingathi Bijarrb Paula Paul, Rayarriwarrtharrbayingathi Mingungurra Amy Loogatha, Birrmuyingathi Maali Netta Loogatha et Warthadangathi Bijarrba Ethel Thomas.

En haut : Makarrki - King Alfred's Country, 2008
En bas : Sweers Island, 2008

 

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Une toile réalisée avec ses filles Amanda et Elsie :
Pat et Sally's Country, 2011

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Dans cette salle, également, deux toiles titrées Thundi, 2010 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

et une toile intitulée Dibirdibi Country, 2011

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Au sous-sol, la grande salle est principalement consacrée à Dibirdibi.

Inépuisable source d'inspiration, c'est Dibirdibi que Sally Gabori a le plus souvent représenté. Les toiles réunies ici sont à la fois des célébrations du récit fondateur de son île natale et des portraits de son mari bien-aimé, Pat Gabori.

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Par ordre chronologique, Dibirdibi Country, 2008 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

De la même année, Outside Dibirdibi, 2008 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

et Ninjilki, 2008 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Dibirdibi Country, 2009 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

De la même année, Nyinyilki - Main Base, 2009

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Dibirdibi Country, 2010 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

et, sur quatre panneaux, Dibirdibi Country, 2012 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Terminons avec la petite salle du sous-sol, où Sally Gabori évoque Nyinyilki.

À Nyinyilki, sur la côte sud-est de l'île, se trouve un lagon d'eau douce jonché de nénuphars, d'où se dégage une atmosphère douce et humide. Issue d'un bras mort d'une rivière ou d'un cours d'eau, cette étendue d'eau est aussi appelée billabong, typique des paysages australiens.
La mer, dans ses différents tons de bleu, est morcelée par endroits par un vaste système de pièges à poissons composés de murets de pierres, construits par les kaiadilt sur les pourtours de l'île. Sally Gabori, comme la plupart des femmes Kaiadilt, était chargée de la pêche et de l'entretien de ces pièges. Ce motif figure en abondance dans les tableaux de Sally Gabori, le plus souvent sous forme d'épais traits noirs qui tranchent avec les couleurs vives et pastel de ces paysages.

 

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

Nyinyilki, 2009 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier

et quatre toiles Nyinyilki, 2010 :

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Fondation Cartier
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Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

8 Octobre 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Nous poursuivons dans ce billet le parcours de la rétrospective que consacre au peintre Gérard Garouste, né en 1946, le Centre Pompidou (cf. notre billet du 1er octobre), en essayant de faire partager au lecteur toute la variété de la palette de cet artiste si complexe, et en réduisant les commentaires au maximum, donnant seulement quelques clés pour comprendre sa démarche :

Gérard Garouste approfondit, dans les années 1990, sa connaissance de la Bible hébraïque et la richesse de son exégèse, à travers les études talmudiques. En 1995-1996, un ensemble de tableaux sur le thème de «Tal la rosée » (Tal en hébreu signifie « rosée ») marque le début d'un dialogue assumé entre image et mot. Les personnages ressemblent souvent à des lettres, et leurs bras sont démesurés, tordus, de même que leurs jambes. Les thèmes récurrents de cette série sont Adam, la mort, la résurrection, le châtiment, le feu et, surtout, l'eau.

L'Adam purifié, 1995-1996, huile sur toile
L'Ève à la fontaine, 1995-1996, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Il établira, 1995-1996, huile sur toile
L'Adam et les trois lumières, 1995-1996, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Chien au baptême, 1995-1996, huile sur toile
Entre chien et loup, 1995-1996, huile sur toile
Le Guérisseur, 1995, huile sur toile
Le Berger, 1998, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

La redécouverte du Don Quichotte de Miguel de Cervantes (XVII° siècle) par Gérard Garouste, à la lumière de la thèse selon laquelle l'auteur aurait pu être un marrane - un Juif d'Espagne ou du Portugal converti de force au christianisme et pratiquant en secret sa religion -, a suscité une nouvelle thématique, qui ressurgit à plusieurs reprises dans l'oeuvre du peintre. Dans cette scène, les personnages du livre forment un défilé tragi-comique. L'artiste s'y est représenté en bouffon diabolique aux côtés de l'ange qui confie des secrets à l'âne.

Don Quichotte et les livres brûlés, 2013, huile sur toile
Le Théâtre de Don Quichotte, 2012, huile sur toile
La duègne et le pénitent, 1998, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Adam Quichotte, 1998, huile sur toile
Le Masque, 1998, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Vol du Grison, 1998, huile sur toile
La Ville mensonge, 1999-2000, huile sur toile
L'Alliance, 1999-2000, huile sur toile
Le Vieillard et la prostituée, 1999-2000, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

L'Antipode, 1999-2000, huile sur toile
La Croisée des sources, 1999-2000, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Garouste commence en 2002 une série de portraits de proches et de personnalités du monde de l'art. Il part d'une photographie du modèle auquel il fait subir des déformations grâce à un logiciel informatique. Puis il le fait poser à nouveau en cherchant à lui faire atteindre la posture suggérée, et le photographie à nouveau. La peinture issue de ces images parachève la torsion et le démembrement des corps, laissant le visage presque intact et reconnaissable. Elizabeth, l'épouse de l'artiste, s'est prêtée au jeu, ainsi que leurs fils Guillaume et Olivier, et leurs belles-filles, Stéphanie et Noémie.

La Mouche (Portrait de Guillaume), 2003-2004, huile sur toile
Sans titre (Portrait de Stéphanie). 2003, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Mat et le Fou (Portrait d'Olivier), 2003-2004, huile sur toile
Portrait d'Elizabeth, 2005, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

En 2005, Gérard Garouste réalise une série d'œuvres sur le thème de « L'ânesse et la Figue ». Il remarque qu'en hébreu, il existe une proximité consonantique entre les mots «ânesse » et «figue », et qu'ils sont mis en relation dans le Talmud. Ce constat déclenche dans la peinture de Garouste une kyrielle d'associations entre ânesse et figue, ainsi que d'innombrables digressions autour de la figure animale de l'âne, que l'artiste affectionne tout particulièrement. Les Libraires aveugles met en image les propos méprisants de saint Augustin concernant le rapport des Juifs aux écritures saintes. Les Juifs seraient en effet les dépositaires des livres (l'Ancien Testament) qui portent en germe la venue du Messie. Mais ils n'ont pas été capables de le comprendre. Ils sont comme des libraires aveugles qui diffusent des livres qu'ils ne savent pas lire. L'idée de la preuve, réclamée par les chrétiens, est ici mise à mal avec ironie comme procédant d'une quête dangereuse.

Le Masque de chien, 2002, huile sur toile
L'ânesse et la Figue, 2005,huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Balaam, 2005, huile sur toile
Ave Eva, 2005, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Alma, 2005, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Épaule fils d'âne (Autoportrait), 2005, huile sur toile
Passage, 2005, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Les Libraires aveugles, 2005, huile sur toile
Dina, 2005, huile sur toile
L'Étudiant et l'Autre lui-même, 2007, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Chartres, 2007, huile sur toile

Les années 1970 et le début des années 1980 sont marqués, pour Gérard Garouste, par une forte instabilité psychique. Après une longue période de répit, une nouvelle crise survient en 1991, à laquelle ce tableau renvoie directement. L'artiste a maintes fois raconté sa route vers Chartres, dictée par une pulsion incontrôlable qui le conduit dans la cathédrale au fameux labyrinthe, où il interrompt un mariage, casse des cierges, sème le désordre, puis se retrouve interné.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Isaïe d'Issenheim, diptyque, 2007, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Coup de l'étrier, 2007, huile sur toile
Garouste se réfère à un épisode terrifiant de son enfance. Son père, dont le comportement conduisit les médecins à le qualifier de « psychopathe», menaça un jour sa mère avec un révolver, agacé de la voir tenir l'aiguière par le goulot. Rétrospectivement, l'artiste s'amuse du titre de la tapisserie accrochée dans la salle à manger où la scène s'était déroulée : Le Coup de l'étrier.

Le Cirque Rosselin, 2007, huile sur toile
La Bourgogne est l'un des trois termes du titre d'une nouvelle série commencée en 2007 : La Bourgogne, la famille et l'eau tiède. Cette région était, dans l'enfance de Garouste, le doux lieu de séjours répétés chez la tante Eléonore et l'oncle Casso, artiste brut sans le savoir. Garouste transpose dans l'époque contemporaine un souvenir de cirque où, âgé de 6 ans, il faisait le pitre affublé d'une peau d'âne et agitant un balai entre ses jambes. C'est donc un homme de 60 ans que l'on voit entouré de sa mère, son oncle et ses tantes, plus jeunes que lui, comme pour signifier la capacité de l'artiste à conserver éternellement une âme d'enfant.
 

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Caved, 2007, huile sur toile
Cette peinture évoque une des nombreuses violentes disputes entre Garouste et son père, survenues tout au long de leur vie. Au sol, le sous-main renvoie aux biens que le père de l'artiste avait spoliés aux Juifs pendant la guerre, fait dont Garouste n'a pris conscience qu'à l'âge adulte. Le titre du tableau, Caved, qui en hébreu signifie « honorer » mais dont la racine comporte le mot « lourd », dit la difficulté du rapport parental.

Le Lit en portefeuille, 2011, huile sur toile
Parmi ses souvenirs d'enfance de Bourgogne, Garouste se rappelle la cuisine de la maison à la fois chaleureuse et inquiétante, comme dans un conte de fées, où le lit de sa tante était toujours en portefeuille. L'artiste apparaît comme enserré dans les montants du sommier métallique que dévoile le matelas roulé, suggérant le refus de se reposer afin de privilégier la quête de la connaissance, à laquelle il semble s'atteler avec un compas.

Le Joueur de flûte, 2007, huile sur toile
De son premier internement à Villejuif, Garouste se souvient d'un malade accroupi, telle une gargouille, sur un meuble et jouant de la flûte avec une règle. L'artiste reprend cette vision qu'il fait incarner par son ami l'acteur Denis Lavant, mais un pinceau remplace la règle. La folie et l'inspiration se confondent dans un personnage que l'on peut rapprocher de la figure de l'Indien forgée par Garouste.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Véronique (Autoportrait), 2005 gouache sur papier
Allongé telle une odalisque, Garouste, qui s'est portraituré avec un sexe féminin, dévoile par le truchement d'un miroir un sexe masculin. Il n'y a donc pas de vérité, ou bien elle doit être sans cesse remise en question. L'allusion, dans le titre, à Véronique - nom dérivé de Vera Icon, l'image fidèle –, celle qui dans la Bible aurait recueilli sur un linge l'effigie du Christ, est une référence critique à la volonté de représentation chrétienne, comme preuve, comme gage de vérité.

Le Golem, 2011, huile sur toile 
La scène est inspirée d'un passage du Journal de Franz Kafka. Elle représente autour de la bête informe le maître, incarné par Garouste en alchimiste dément, et les étudiants, dont les visages sont ceux de familiers de l'artiste : l'avocat Olivier Coutard, le médecin et philanthrope Francis Charhon, le réalisateur Joël Calmettes, Guillaume et Elizabeth, fils et épouse de Garouste, et le collectionneur Stéphane Magnan.

La Guitare brisée, 2009, huile sur toile
A la fin des années 2000, Gérard Garouste choisit de s'approprier le Faust de Goethe (19e siècie), dont la légende et les personnages variés sont autant de sujets pour cette série qu'il intitule Songe d'une nuit de Walpurgis. La guitare brisée se réfère directement à une scène de la pièce de théâtre. 

L'Harfang et la Souris rouge, 2011, huile sur toile
 

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Pacte, 2011, huile sur toile
Le « pacte» est celui conclu entre Faust, incarné par Garouste, et Méphistophélès, sous les traits de son ami l'homme de théâtre Jean-Michel Ribes.

Dérive, 2010, huile sur toile
Garouste se projette dans la dérive des continents dans des millions d'années, et en a reproduit sommairement la modélisation sur une sphère. Il représente son ami mathématicien Henri Berestycki dans une scène où le scientifique perplexe contraste avec un grand singe satisfait, une banane à la main, qui semble peu perturbé par ce phénomène inéluctable.

Wagner, Méphistophélès et l'Homonculus, 2013, huile sur toile

Pinocchio et la partie de dés, 2017, huile sur toile
Pinocchio est un personnage récurrent chez Garouste, symbole de la remise en question de la vérité.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Marguerite-Elizabeth, 2009, gouache sur papier
L'Étudiant et l'Oie grasse, 2017, huile sur toile
La Marionnette à la robe rouge, 2015, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Pont de Varsovie et les  Ânesses, 2017, huile sur toile
Le Centaure et le Nid d'oiseaux, 2013, huile sur toile
Le Rabbin et le Nid d'oiseaux, 2013, huile sur toile
Le philosophe et rabbin Marc-Alain Ouaknin, grand commentateur de l'ouvre de Garouste, incarne ici le thème du nid d'oiseau.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Pêche nocturne, 2017, huile sur toile
Actéon et le Repentir, 2017, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Les Trois Maîtres et les oies grasses, 2017, huile sur toile
Midrash, 2016, huile sur toile
Balaam et le sous-main, 2017, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

La Martre et la Toupie, 2020, huile sur toile
La Martre sur la corniche, 2020, huile sur toile
La Branche brisée et les deux pies, 2019, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Alt-Neu Shul sur le Pont-Neuf, 2020, huile sur toile
La Martre et l'Écureuil (Portrait de Kafka et Chouchani), 2019, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Talmudiste et l'Oie grasse, 2020, huile sur toile
Le Caroubier, la Canne et la Besace, 2020, huile sur toile
Job, 2020, huile sur toile
Milena, 2020, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Puits, la Belette et le Shulamit, 2021, huile sur toile
H'avrouta (la Martre et Pinocchio), 2019, huile sur toile
Deux compères, qui ne sont autres que Gérard Garouste et Marc-Alain Ouaknin, semblent partager un moment d'exception dans un échange joyeux.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Aboulafia, 2021, technique mixte sur papier
Garouste rend hommage à Abraham Aboulafia, exégète talmudiste du 13e siècle.
Milena et Kafka, 2021, gouache sur papier

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Le Clown blanc et l'Auguste, 2019, diptyque, huile sur toile
La boucle est bouclée : deux personnages très identifiables, le Clown blanc et l'Auguste, à la fois opposés et complémentaires comme le sont le Classique et l'Indien.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)

Terminons avec un très beau triptyque :

Le Banquet, 2021, triptyque, huile sur toile
(de gauche à droite : 1er panneau : Pourim - 2e panneau : Festin d'Esther - 3e panneau : Le Don de la manne)
Le triptyque Le Banquet, œuvre majeure de la série consacrée à Franz Kafka, renvoie à de multiples clés de lecture : la fête de Pourim, avec ses confettis, qui célèbre le festin d'Esther ; le glissement de sens du mot confetti, soit « coriandolo » en italien, qu'on peut rapprocher des grains de coriandre de la manne céleste ; le tableau La Récolte de la manne (1577) du Tintoret qu'inspire le panneau de droite... Kafka, dans le panneau central, est entouré, en plus des personnages du livre d'Esther, de la psychanalyste Éliane Amado Levy-Valensi, de l'historien de la Kabbale Gershom Scholem, du philosophe Martin Buber, de deux de ses fiancées, Dora Diamant et Milena, de ses trois sœurs, du philosophe Walter Benjamin, de l'acteur yiddish Itshaq Löwy.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
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Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (suite et fin)
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Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

1 Octobre 2022 , Rédigé par japprendslechinois

Une des expositions phares de cette rentrée est la rétrospective présentée, avec la concours de l'artiste, de l'œuvre de Gérard Garouste. nous lui consacrerons, compte tenu de son volume, plusieurs billets.

Gérard Garouste, né en 1946, est l'un des plus importants peintres contemporains français, adepte d'une figuration sans concession. Sa peinture, qui puise dans la mythologie, la littérature, le récit biblique et les études talmudiques, questionne sans relâche, dérange, mais sur le mode d'un jeu dont les règles seraient sans cesse à réinventer. La rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou permet de saisir toute la richesse du parcours inclassable de Garouste, «l'intranquille ».

Pour notre part, nous chercherons surtout à faire partager au lecteur notre découverte d'une œuvre foisonnante, mise en scène de façon magistrale. 

Au début de l'exposition, des œuvres des années 1970 rassemblées sous le titre Le Classique et l'Indien.

Issues d'un rêve, apparaissent au milieu des années 1970, sur l'échiquier de Garouste, les figures du Classique et de l'Indien, reprenant la dichotomie du dionysiaque et de l'apollinien de la philosophie nietzschéenne. Ce mythe intemporel structure sa pensée. On le retrouve dans les personnages de Don Quichotte et Sancho Panza ou encore de Faust et Méphistophélès ; il ressurgit récemment en Clown blanc et en Auguste.

Le Classique, années 1970, huile sur papier marouflé sur toile
Odalisque, 1970, mine de plomb et pastel gras sur panneau
Le Masque, 1980, mine de plomb sur papier
 

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Une installation réunissant :

Le Jeu avec ses 16 combinaisons, 1980, 10 toiles d'une série de 16, huile sur toile et papier kraft enduit marouflé sur toile
La Neuvième Combinaison, 1980, 9 toiles, huile sur toile

avec un gros plan sur :

Le Manipulateur, 1981, huile sur toile
La Règle du jeu, 1979, bronze et terre cuite

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Comédie policière, 1978, 4 huiles dur toile

Bouchon de Champagne
Rouge à lèvres
Cavalier
Rouge à lèvres et bouchon de Champagne

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Adhara, 1981, huile sur toile (trois toiles, assez dissemblables...)

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Vénus et le Pendu, 1984, sanguine sur papier monté sur chassis

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

L'Indien, le Chien et le Miroir, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orion le Classique, Orion l'Indien, 1981, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orthros et le Classique, 1981-1882, fusain sur papier

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Déjeuner sur l'herbe, 1982, mine de plomb sur papier

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Incendiaires, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Colomba, 1981, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Lutteurs, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Chambre rouge, 1982, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La section suivante est intitulée La Bourgogne et les Mythes

Sainte Thérèse d'Avila, 1983, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Commandeur et la Règle du jeu, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Pendu, le Vase et le Miroir, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Barque et le Pêcheur, la Douleur, 1984, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

La Barque et le Pêcheur, le Pantalon rouge, 1984, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Le Commandeur et le Vase bleu, ou Le Commandeur renversé, 1985, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Orion, Maera et le miroir, 1984, diptyque, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Une salle intitulée Dante réunit sur ses murs neuf toiles de la fin des années 1990 inspirées par la Divine Comédie de Dante, et en son centre quatre sculptures de 1990-1991 qui prolongent cette inspiration.

Gérard Garouste s'inspire de La Divine Comédie de Dante, poème écrit au XIVe siècle, pour une série majeure qui l'initiera aux différents niveaux de lecture biblique. Ce monument littéraire raconte, dans les chants de l'Enfer. le parcours initiatique de Dante, conduit par Virgile, des limbes jusqu'au centre de la terre. La descente de Dante aux Enfers se fait depuis la forêt obscure par une longue route qui traverse les neuf cercles concentriques menant au Diable. Chaque palier, correspondant à l’expiation de péchés, est une scène où se jouent les supplices sur fond de fange, de pluie, de vent, d'eau boueuse, de fleuves de sang, de terre brûlante, de fossés, de ravins. Des formes, souvent indistinctes, que l'oeuvre de Dante inspire à Garouste émergent par moments des personnages plus ou moins nets que l'on pourrait associer, comme certains titres le suggèrent, à un épisode donné du récit, mais là n'est pas l'essentiel. Avec La Divine Comédie, Garouste développe une peinture de l'imprécision d'une force saisissante.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Dante et Cerbère, 1986, huile sur toile
Trois oeuvres Sans titre, 1986-1987, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Phlégyas, Dante et Virgile, 1986, huile sur toile
Manto, 1986, huile sur toile
Les Rives de l'Eunoé, 1986, huile sur toile
Inferno, Dante et Virgile, 1986-1987, huile sur toile
La Visitation, 1987, huile sur toile

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les quatre sculptures, sans titre, 1990-1991

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Terminons ce premier billet par une très belle salle intitulée La Dive Bacbuc. Cette installation (1998, acrylique sur toile et structure en fer battu) en occupe le centre, et ses murs sont tendues de grandes toiles intitulées Indiennes (acrylique sur toile, 1987-1988).

Vers la fin des années 1990, Gérard Garouste conçoit La Dive Bacbuc, une œuvre circulaire monumentale dont les parois sont des tentures rappelant la série des «Indiennes », initiée en 1987, mais qui sont peintes sur les deux faces. La face interne est cachée au regard puisque l'on ne pénètre pas dans le cylindre. Elle se découvre grâce à des œilletons disposés le long des parois. L'œuvre est inspirée de celle de Rabelais: elle en transmet la trivialité, l'humour caustique, la jouissance vitale et aussi la dimension mystique. Elle nous place en situation de voyeur, mais le dispositif nous empêche de suivre le fil du récit imagé de façon continue: le hiatus entre deux visions, cet espace mental que nous cherchons à combler, devient alors le moteur de l'œuvre.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Quelques vues de l'extérieur de La Dive Bacbuc.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

À travers les œilletons...

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

Les Indiennes le long des murs de la salle...

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)

et pour finir ce premier aperçu, les indiennes les plus spectaculaires.

Gérard Garouste au Centre Pompidou (1ère partie)
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