Alice Neel - Un regard engagé
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Belle rétrospective au Centre Pompidou, qui nous a fait découvrir une artiste américaine que la commissaire de l'exposition présente en ces termes :
« I am the century » (Je suis le siècle) disait Alice Neel, qui naît le 28 janvier 1900 et meurt en 1984. Longtemps ignorée de son vivant, Neel compte aujourd'hui parmi les peintres les plus marquants de l'art américain du 20e siècle. Vivant à New York, elle réalise d'innombrables portraits de toutes les classes sociales, de ses proches - amis, amants, voisins, artistes, poètes, critiques d'art -, mais aussi des délaissés et ignorés de la société - les immigrés latino-américains et portoricains, les Noirs, les petites frappes dont la rue est le royaume ou la mère de famille qui peine à élever ses enfants. Sympathisante communiste, Neel s'intéresse tout au long de sa vie aux injustices et aux inégalités, épinglant la ségrégation raciale comme la discrimination à l'encontre des femmes et des homosexuels. Ses nus féminins, peints sans concession, font d'elle une icône du féminisme. Portée par un regard empathique, ses portraits frappent par leur grande intensité. L'acte de peindre s'est mû chez Neel en une recherche de la vérité, en un acte politique.
L'exposition comporte deux parties la première axée sur l'aspect social de son œuvre.
Beggars, Havana Cuba, 1926, huile sur toile
Puerto Rico Libre, 1936, aquarelle sur papier
Cityscape, 1933, aquarelle sur papier
West 17th Street, 1936, aquarelle
The Synthesis of New-York (The Great Depression), 1933, huile sur toile
Longshoreman Returning from Work, 1936, huile sur toile
Magistrate's Court (The Courtroom Scene), 1936, huile sur toile
Uneeda Biscuit Strike, 1936, huile sur toile
Support the Union, 1937, crayon de couleurs sur papier
Man Behind Bars, 1936, encre sur papier
Untitled (Bowery), 1936, encre sur papier
Bowery, 1936, encre sur papier
Nazis Murder Jews, 1936, huile sur toile
Mother with Children, 1943, encre sur papier
Spanish Mother and Child, 1942, encre sur papier
A Quiet Summer's Day, 1948, encre et gouache sur papier
The Spanish Family, 1943, huile sur toile
T.B. Harlem, 1940, huile sur toile
Georgie Arce N°2, 1955, huile sur toile
Mercedes Arroyo, 1952, huile sur toile
Black Spanish-American Family, 1950, huile sur toile
Quelques portraits de figures du parti communiste des Etats-Unis :
Art Shields, 1951, huile sur toile
Mike Gold, 1952, huile sur toile
Gus Hall, 1981, huile sur toile
Death of Mother Bloor, vers 1951, huile sur toile
Fondatrice du Parti communiste américain et membre du Comité central de 1922 à 1948, Ella Reeve Bloor (surnommée « Mother Bloor », 1802-1951) est l'une des rares femmes à accéder à un poste de direction. Féministe convaincue, elle se bat pour l'obtention du droit de vote des femmes ainsi que pour leur représentation au sein du parti et des organisations syndicales.
Save Willie McGee, 1950, huile sur toile
Sam, Snow (How Like the Winter), 1945, huile sur toile
Sam Brody (1907-1987), photographe et cinéaste engagé, eut de 1940 à 1955, une liaison cahotique (et un fils, Hartley Neel) avec Alice Neel.
Harold Cruse, vers 1950, huile sur toile
James Hunter Black Draftee, 1965, huile sur toile
Neel rencontre James Hunter par hasard en 1965 et lui demande de poser pour un portrait. Comme à son habitude, elle commence à tracer le contour du corps sur la toile, puis peint la tête et une main. Mobilisé pour la guerre du Vietnam, Hunter ne se rend pas à la deuxième séance de pose. Neel laisse le tableau inachevé et le signe au dos.
Abdul Rahman, 1964, huile sur toile
Carmen and Judy, 1972, huile sur toile
The Family (John Gruen, Jane Wilson and Julia), 1970, huile sur toile
Spanish Party, 1939, huile sur toile
Eisenhower, McCarthy, Dulles, 1953, huile sur toile
Alice Neel fait ici allusion au coup d'État au Guatemala fomenté en pleine guerre froide par la CIA, dont Allen Dulles est alors le directeur.
The Great Society, 1965, huile sur toile
Le président démocrate Lyndon B. Johnson lance en 1964 sous le nom de « Great Society » un ensemble de programmes nationaux dont l'objectif est de lutter contre la pauvreté et l'injustice raciale.
Che Guevara, 1967, encre et gouache sur papier
La deuxième partie de l'exposition traite de l'aspect sociétal de l'oeuvre d'Alice Neel, considérée comme une icone du féminisme. Ci-contre, une couverture du magazine Time figurant un portrait par elle de l'écrivaine activiste Kate Millett.
Ci-dessous :
The Intellectual, 1929, aquarelle, encre et graphite sur papier
Christopher Lazare, 1932, mixed média, aquarelle et collage
Ethel Ashton, 1930, huile sur toile
Nadya and Nona, 1933, huile sur toile
Ruth nude, 1964, huile sur toile
Benny and Mary Ellen Andrews, 1972, huile sur toile
David Bourdon and Gregory Battcock, 1970, huile sur toile
Rita and Hubert, 1954, huile sur toile
Geoffrey Hendricks and Brian, 1978, huile sur toile
Geoffrey Hendricks (1931-2018), artiste américain, figure phare du mouvement Fluxus et son compagnon, l'artiste Brian Buczak (1954-1987) sont représentés ici attablés dans la cuisine d'Alice Neel.
The Family (Algis, Julie and Bailey), 1968, huile sur toile
Pregnant Julie and Algis, 1967, huile sur toile
Margaret Evans Pregnant, 1978, huile sur toile
Andy Warhol, 1970, huile sur toile
Frank O'Hara, No. 2, 1960, huile sur toile
Ron Kajiwara, 1971, huile sur toile
Fils d'immigrés japonais, Ron Kajiwara (1944-1990) a été marqué, alors qu'il était enfant, par l'internement de sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale dans un camp en Californie. Figure homosexuelle du milieu de l'art, il travaille comme graphiste chez Vogue. Il en deviendra plus tard le directeur artistique. Il meurt du Sida en 1990.
Gerard Malanga, 1969, huile sur toile
Figure emblématique de la Factory d'Andy Warhol dont Alice Neel est proche, Gerard Malanga (né en 1943) est un poète, danseur, réalisateur et photographe.
Jackie Curtis as a Boy, 1972, huile sur toile
Jackie Curtis (1947-1985). Actrice, écrivaine et chanteuse transgenre, active dans la contre-culture du New York des années 1960 et 1970, Jackie Curtis est l'une des « super stars » de la Factory d'Andy Warhol. Elle meurt d'une overdose en 1985 à l'âge de 38 ans.
Degenerate Madonna, 1930, huile sur toile
Childbirth, 1939, huile sur toile
Cindy Nemser and Chuck, 1975, huile sur toile
Historienne de l'art et écrivaine, Cindy Heller Nemser (1937-2021) fonde en 1972 le Feminist Art Journal. En 1975 elle publie Art Talk: Conversations with 12 Women Artists, qui comprend un entretien avec Alice Neel.
Wellesley Girls (Kiki Djos '68 and Nancy Selvage '67), 1967, huile sur toile
Peggy, vers 1949, huile sur toile
Mary D. Garrard, 1977, huile sur toile
Mary DuBose Garrard (née en 1937) est une historienne d'art américaine et professeur émérite à l'American University. Elle est reconnue comme l'une des fondatrices de la théorie féministe de l'art et est particulièrement réputée pour son travail sur la peintre baroque Artemisia Gentileschi.
Linda Nochlin and Daisy, 1973, huile sur toile
Linda Nochlin (1931-2017). Pionnière de l'histoire de l'art féministe, elle publie en 1971 un essai dans Artnews « Why Have There Been No Great Women Artists? » (« Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grandes artistes femmes ? »), où elle dénonce la notion masculine du génie artistique conduisant à l'exclusion des femmes dans l'art.
Marxist Girl, Irene Peslikis, 1972, huile sur toile
Irene Peslikis (1943-2002) est une artiste américaine, membre du groupe féministe radical « Redstockings » et l'une des fondatrices de la revue Women and Art Quarterly. Dès le premier numéro (hiver 1971), elle publie un article sur Alice Neel, puis sa conférence doctorale ainsi qu'une pétition réclamant la présence d'œuvres de l'artiste à l'exposition annuelle du Whitney Museum.
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Avec ce billet "double", l'auteur souhaite à ses lecteurs de bonnes fêtes de fin d'année et leur donne rendez-vous au samedi 7 janvier 2023.
Rosa Bonheur (1822-1899)
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À l'occasion des deux cents ans de la naissance de Rosa Bonheur, le musée d'Orsay présente une rétrospective de l'oeuvre de cette artiste hors du commun, la première organisée à Paris depuis plus d'un siècle.
Sans être aussi exhaustif qu'à l'accoutumée, nous en donnerons un aperçu, tant la personnalité de Rosa Bonheur est originale et le succès que son oeuvre a rencontré immense.
De Marie Rosalie à Rosa Bonheur
Marie Rosalie Bonheur naît à Bordeaux en mars 1822 d'un père peintre et d'une mère musicienne. Elle est l'aînée d'une fratrie de quatre enfants, qui deviendront tous artistes. La famille Bonheur s'installe en 1829 à Paris. Passionnée dès l'enfance par les animaux qu'elle dessine inlassablement, la jeune Rosa Bonheur quitte l'école à 13 ans pour rejoindre l'atelier de son père. Sa vie s'organise alors entre les leçons de dessin, de modelage et les séances de peinture en plein air dans les bois environnants l'appartement familial. Son père l'encourage à copier les maîtres anciens au Louvre. Elle participe pour la première fois au Salon en 1841 avec son œuvre Deux lapins. Deux ans plus tard, elle signe pour la première fois « Rosa Bonheur » en souvenir du diminutif que lui donnait sa mère, décédée prématurément en 1833.
Édouard Dubufe (1819-1883) et Rosa Bonheur : Portrait de Rosa Bonheur, 1857, huile sur toile (l'animal est peint par Rosa Bonheur, elle-même par Dubufe)
Consuelo Fould (1862-1927) Portrait de Rosa Bonheur, 1893, huile sur toile
Rosa Bonheur : Portrait de Nathalie Micas (1850-1875), 1837, fusain sur papier
Deux lapins, 1841, huile sur toile
La Famille heureuse, vers 1840, encre sépia, lavis, crayon graphite sur papier
Les travailleurs de la terre
Rosa Bonheur observe avec le plus grand intérêt les relations qu'entretiennent les animaux et les hommes. Elle représente leurs interactions, en insistant soit sur le rapport de pouvoir exercé par l'homme sur l'animal soit sur l'harmonie qui semble les relier. Elle illustre le quotidien des bergers et des pâtres, le labeur des charbonniers et les travaux des champs. Dans les années 1840, elle poursuit ses recherches en sillonnant les campagnes d'Auvergne, des Pyrénées ou dans le Nivernais. Elle étudie chaque race rencontrée. Au Salon de 1845, elle reçoit une médaille de troisième classe, avant d'être la grande révélation du Salon de 1848. L'État lui commande alors son premier chef-d'œuvre : Labourage nivernais, hommage au travail des animaux, devenu icône d'une ruralité heureuse.
Labourage nivernais, dit aussi Le Sombrage, 1849, huile sur toile
Le Labourage, 1844, huile sur toile
Bœufs au pâturage, esquisse pour La Fenaison en Auvergne, vers 1855, huile sur toile
Dans cette salle également, de petits bronzes d'animaux réalisés par Rosa Bonheur et une Étude de fleurs et chardons, non datée, huile sur papier
Le Marché aux chevaux
Rendue célèbre grâce au Labourage nivernais, Rosa Bonheur connaît ensuite un triomphe lors de l'exposition de son Marché aux chevaux au Salon de 1853. Elle s'impose comme une créatrice de talent, car elle s'attaque à un genre traditionnellement réservé aux hommes et en utilisant le très grand format de la peinture d'histoire. L'artiste peint la puissance des chevaux et la violence des hommes. Elle se souvient des frises antiques du Parthénon tout en se mesurant aux peintres romantiques du XIXe siècle comme Théodore Géricault (1791-1824). Pour préparer cet immense tableau, elle dessine beaucoup, réalise des études de détails et de compositions qui sont ici réunies avec une esquisse sur toile. Le tableau original, conservé au Metropolitan Museum of Art de New York, n'a pu voyager en raison de sa fragilité mais une réplique peinte par Rosa Bonheur elle-même avec l'aide de son amie Nathalie Micas est exposée.
Rosa Bonheur et Nathalie Micas : Le Marché aux chevaux, 1855, huile sur toile
Une eau-forte de Thomas Landseer (1793-1880), The Horse Fair in Paris, d'après Rosa Bonheur
Un succès populaire
Très rapidement, Rosa Bonheur connaît un grand succès grâce à la reproduction de ses œuvres en gravure et lithographie. Elle collabore avec des marchands qui travaillent aussi dans l'édition d'estampes comme Ernest Gambart (1814-1902). La vente de ces planches est un tel succès qu'elle permet à l'œuvre de Rosa Bonheur d'être diffusé dans les intérieurs des particuliers en Europe et aux États-Unis. Elle illustre aussi des ouvrages liés à l'agriculture ou au monde animal. Il naît une vraie « rosamania » : ses œuvres sont reproduites sur des objets du quotidien (papier peint, boîtes d'allumettes, etc.). Sa personnalité fait figure de modèle à suivre : une figure du féminisme en pantalon et aux cheveux courts dont l'effigie orne les cahiers d'écoliers.
Toutou, le bien aimé, 1855, huile sur toile
Cet engouement reste vif auprès des enfants qui visitent l'exposition, auxquels on propose une tablette et du papier pour s'exercer au dessin des animaux d'après Rosa Bonheur...
Georges Achille-Fould (1865-1951) : Rosa Bonheur dans son atelier, 1893, huile sur toile
« C'est sauvage et beau, mille fois beau » : voyages en Ecosse et dans les Pyrénées
Rosa Bonheur voyage pour observer, comprendre la vie des animaux et des hommes dans les campagnes ou dans les montagnes, et pour exprimer ensuite dans sa peinture l'essence des différents terroirs et les spécificités de tel animal ou de telle pratique agricole. L'artiste se rend particulièrement en France : en Auvergne, dans le Nivernais et dans les Landes. Les Pyrénées restent une destination importante pour la peintre où elle étudie les ânes et les moutons. En 1856, elle va en Écosse et y découvre les races écossaises dont elle rapporte des études qu'elle utilisera toute sa vie.
Le Sevrage des veaux, 1879, huile sur toile
Pâturage dans le montagne, non daté, huile sur carton marouflé sur toile
Berger landais, après 1859, huile sur toile
Muletiers des Pyrénées, 1879, huile sur toile
Moutons au pâturage dans les Pyrénées, non daté, huile sur toile
Le Berger des Highlands, 1859, huile sur toile
Parc à moutons, 1858, huile sur toile
Changement de pâturages, dit aussi Une barque (Écosse), 1863, huile sur toile
Vaches et bœufs traversant un lac à Ballachulish, 1867-1873, fusain, pastel, encre et craie sur papier coloré
Les Poneys de l'île de Skye, 1861, huile sur toile
L'atelier des animaux
Dans les années 1850, la renommée médiatique de Rosa Bonheur s'accompagne d'un succès commercial. La vente de ses toiles et de leurs versions gravées lui permet d'acquérir le château de By, en lisière de la forêt de Fontainebleau. La peintre cherche une maison isolée et proche de la nature. Un grand atelier est adjoint à la maison. Elle emménage en 1860 avec Nathalie Micas et sa mère qui s'occupent de la gestion du château et du soin des animaux permettant ainsi à l'artiste de peindre librement. Le domaine est conçu comme le « Domaine de la Parfaite Amitié » et « une véritable arche de Noé » où Rosa Bonheur étudie les animaux au quotidien. Chiens, chevaux, moutons, fauves, cerfs et sangliers sont des modèles, des amis et des muses.
Étude de renard, 1869, huile sur toile
Étude de renard, non daté, huile sur toile
Tête de bouc - Etude, 1869, huile sur toile
Portrait de taureau, esquisse, vers 1857, huile sur toile
Cheval blanc dans un pré, non daté, huile sur toile
Barbaro après la chasse, vers 1858, huile sur toile
Tête de chien, 1869, fusain et pastel sur papier marron
L'étude au cœur de la création
A By, Rosa Bonheur étudie ses modèles quand elle le souhaite et observe les animaux dans leur cadre naturel. Elle étudie aussi la terre, les arbres et leur feuillage. Elle croque tous les jours les attitudes des animaux. Elle accumule les études de détails, au crayon, à l'huile ou à l'aquarelle, qui lui serviront pour créer de nouvelles compositions. La peintre avait baptisé son atelier « le sanctuaire » : c'est le lieu, quasi sacré, de la liberté absolue de l'artiste. Elle y élabore de grandes toiles, sous le regard d'animaux naturalisés, parallèlement au travail d'après nature qui vise à capter l'étincelle de vie de chaque animal.
Études de bouc, un mouton, un perroquet, non daté, crayon graphite sur papier
Études de tête et d'œil de bœuf, non daté, huile sur toile
Études de tête de bœuf et d'encolure de bœuf brun, non daté, huile sur toile
Études de cerf, non daté, aquarelle, encre et crayon sur papier
Études de Barbaro, vers 1858, huile sur toile
Animaux en majesté
Sous l'œil de Rosa Bonheur, les animaux deviennent les sujets de portraits grandeur nature. Elle emploie des grandes toiles avec des cadrages atypiques, des formats panoramiques, qui révèlent la vie des animaux de la forêt de Fontainebleau. Rosa Bonheur porte une grande attention à leur regard, qui agit comme un lien entre les humains et les animaux qui les entourent. Pour l'artiste, les animaux ont une âme, visible à travers leurs yeux. Par son art, elle tente de rendre la vérité de cet instant fugace où les mondes se rejoignent.
Le Roi de la forêt, 1878, huile sur toile
Une famille de cerfs, ou Cerfs dans un espace découvert, ou Les Longs rochers, 1865, huile sur toile
Un cerf, 1893, huile sur toile
L'Aigle blessé, vers 1870, huile sur toile
Les fauves
Parmi les animaux peints par Rosa Bonheur, les lions occupent une place de choix. L'artiste commence son étude des grands fauves à la ménagerie du Jardin des plantes. Puis elle héberge des lions et des lionnes à By. Elle les dessine au quotidien et crée une réelle relation avec eux. Pierrette, Brutus, Néro et Fathma lui ont été offerts par des directeurs de cirques et de ménageries. Rosa Bonheur admire leur intelligence et leur noblesse et s'identifie à leur puissance. Elle produit de nombreuses esquisses sur le vif pour réaliser ses grands tableaux de lions.
Tête de lion, 1870-1891, huile sur toile
(pour la première fois, nous voyons apparaître sur le cartel de cette toile "Royaume-Uni, prêté par Sa Majesté le Roi Charles III")
El Cid, tête de lion, 1879, huile sur toile
Chat sauvage, 1850, huile sur toile
Étude de lions, non daté, huile sur toile
Études de lion, non daté, crayon graphite sur papier
Études de lions, non daté, crayon graphite et rehauts de gouache blanche sur papier
Le Lion chez lui, 1881, huile sur toile
Le rêve de l'Ouest américain
Rosa Bonheur est très célèbre aux États-Unis dès les années 1860, pour son talent de peintre et son statut d'artiste femme libre. Malgré son souhait, elle n'a jamais pu s'y rendre. Elle est fascinée par les grands espaces de l'Ouest autant que par la population autochtone d'Amérique et la faune, particulièrement les chevaux sauvages et les bisons. William Cody (1846-1917), dit Buffalo Bill, installe en 1889 son Wild West Show à Neuilly : Rosa Bonheur y assiste et y rencontre les acteurs lakotas. Elle s'inquiète de la disparition de ces peuples ainsi que des bisons décimés dans les plaines de l'Ouest.
Affiche du spectacle, associant Napoléon, Rosa Bonheur et Buffalo Bill
Colonel William F. Cody, 1889, huile sur toile
Dans ce rare portrait d'humain peint par Rosa Bonheur, et qui est devenu le plus célèbre portrait de Buffalo Bill, on remarque que ce dernier est traité avec moins de précision que sa monture. Le cheval - et en particulier son regard - capte en effet toute l'attention de l'artiste, dans un renversement du rapport traditionnel d'importance entre l'animal et le cavalier.
Peau-Rouge assis [Rocky Bear?], 1889, huile sur bois
Peau-Rouge à cheval [Red Shirt?], 1889, huile sur bois
Rocky Bear and Red Shirt, 1890, huile sur carton
Rocky Bear and Red Shirt, 1890, huile sur toile
L'appel du monde sauvage
Plutôt qualifiée de réaliste, l'artiste use parfois d'effets évoquant le romantisme: atmosphères brumeuses et propices au rêve où elle joue des contrastes entre noir et blanc; animaux énigmatiques et fascinants. Son amour pour les chevaux est imprégné de la vision de Géricault, dont elle possédait des estampes, ou encore de celles de George Stubbs (1724-1806). Dans l'inachevée Course de chevaux sauvages, elle rend compte du mouvement d'un troupeau de mustangs. Plus que leur rendu, c'est la liberté de ces chevaux dans un espace infini qui devient le véritable sujet.
Le Duel, 1896, fusain et rehauts de craie blanche sur papier
Troupeau de bisons, vers 1889, pastel et fusain sur papier
Nous terminons cet aperçu par un des derniers tableaux de Rosa Bonheur, laissé inachevé sur son chevalet :
Chevaux sauvages fuyant l'incendie, vers 1890-1899, huile sur toile
Joan Mitchell : Rétrospective
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Nous avons déjà évoqué dans ce blog l'artiste américaine Joan Mitchell (1925-1992), que nous avions découverte à l'occasion d'une exposition à la Fondation Leclerc à Landerneau (notre billet du 4 mars 2019).
Son œuvre fait l'objet d'une très belle rétrospective dans un étage de la Fondation Louis Vuitton, prélude à la magistrale exposition Monet - Mitchell qui occupe les autres étages du bâtiment de la Fondation, et qui fera l'objet d'autres billets dans les semaines à venir.
La chronologie sera respectée dans ce parcours : seule œuvre faisant exception, ce polyptyque de 1980, huile sur toile, intitulé Minnesota bien que peint à Vétheuil.
NEW YORK
En 1947, après des études à Chicago, Joan Mitchell s'installe à New York avant de partir à Paris. Elle rentre après un peu plus d'un an et confirme son souhait de se tourner vers l'abstraction la plus vivante de la période en visitant les ateliers de Franz Kline, Willem de Kooning et Philip Guston. Dès 1951, elle est reconnue de ses pairs, participant au «Ninth Street Show », exposition collective considérée comme l'acte de naissance officiel de l'expressionisme abstrait américain.
Sans titre, 1950, huile sur toile
Cette peinture est très proche de celle présentée par Joan Mitchell en 1951 lors du « Ninth Street Show. » Cette exposition collective de plus de soixante-dix artistes, organisée par Leo Castelli, est un des actes de naissance historiques de l'expressionnisme abstrait américain. Mitchell y expose notamment avec Jackson Pollock, David Smith, Robert Motherwell. Avec ses contemporaines - Grace Hartigan, Helen Frankenthaler, Elaine de Kooning et Lee Krasner-, elle est une des rares femmes présentes et côtoie sur un pied d'égalité Willem de Kooning et Franz Kline, qu'elle admire.
City Landscape, 1955, huile sur lin
Sans titre, 1953-1954, huile sur toile
Après les couleurs vives de ses premières abstractions, Mitchell réalise un groupe de peintures bâties à partir d'une palette subtile de gris, de blancs, de beiges hachurés. Les marques de pinceau créent une sensation d'espace complexe et dense, avec des formes qui donnent l'impression de s'avancer puis de s'éloigner les unes des autres. Cette complexité de couches deviendra une caractéristique de son œuvre. Bien que les marques et les coulures donnent à penser qu'elle travaillait rapidement, le processus de peinture de Mitchell était en fait tout à fait délibéré et réfléchi.
Swamp, 1956, huile sur toile
TRANSATLANTIQUE
En mai 1955, Mitchell opère un premier déplacement à Paris. « Je pense qu'il serait plus facile de vivre une vie de peintre ici - le travail continu sans exposer pendant des années. Elle est acceptée et a sa dignité », écrit-elle lors de son départ. Les allers-retours avec New York sont fréquents jusqu'en 1959. Si The Bridge (1956) peut être lu comme un symbole de ces passages, Mitchell y démontre sa capacité à penser sa peinture dans un format alors rare, le polyptique, qui deviendra une de ses marques de fabrique. Datant de ces années, Hemlock, peinture nourrie par le poème « Domination of black » de Wallace Stevens (1879-1955), où il est question de lourds sapins, situe son œuvre au-delà de la dichotomie entre abstraction et figuration.
The Bridge, 1956, huile sur toile
The Bridge est le premier polyptyque de l'artiste, un format impliquant plusieurs toiles juxtaposées qui va devenir une forme de signature au début des années 1960. Le titre appelle des références mêlées aux ponts construits par son grand-père à Chicago, à son premier appartement new-yorkais sous le pont de Brooklyn et aux ponts parisiens. Peinte en France et exposée à la Stable Gallery de New York, l'œuvre incarne les mouvements transatlantiques de Mitchell et signifie l'importance de la mémoire et du mouvement dans son œuvre.
Harbour December, 1956, huile sur toile
Water Gate, 1960, huile sur toile
Hemlock, 1956, huile sur toile
Evenings on 73rd Street, 1957, huile sur toile
FRÉMICOURT
En 1959, lorsqu'elle trouve un atelier définitif à Paris, rue Frémicourt, Joan Mitchell développe une grammaire basée sur des marques moins conventionnelles. Les couleurs qui se chevauchent sont parfois étalées au chiffon, projetées sur la toile. La peinture elle-même, sa matière, devient un des sujets de son œuvre. Son vocabulaire est vaste, elle emploie aussi bien des pigments très dilués qu'une huile tout juste sortie du tube. Rock Bottom, comme Bonhomme de Bois sont exemplaires de son œuvre, alors inscrite dans le double contexte de l'expressionisme abstrait américain et de la peinture lyrique européenne.
Mud Time, 1960, huile sur toile
Significative des peintures réalisées par Mitchell lors des premiers mois suivant son installation rue Frémicourt, son premier atelier pérenne à Paris, Mud Time est une véritable explosion de marques, de touches, de traits, qui démontrent l'étendue et la vélocité dominantes et caractéristiques du travail au pinceau de Mitchell à cette époque. Le titre, lui, provient du poème de Robert Frost « Two Tramps in Mud Time », qui évoque la transition grise et humide entre l'hiver et le début du printemps. Des rouges et des violets brillants sont posés sur des teintes plus sombres d'olive terne, de gris et de noir profond.
Rock Bottom, 1960-1961, huile sur toile
Bonhomme de bois, 1961-1962, huile sur toile
Sans titre, 1961, huile sur toile
VÉTHEUIL
En 1967, Joan Mitchell acquiert La Tour, une importante propriété à Vétheuil dominant la Seine. Vétheuil, avec ses masses fluviales, sa construction entre deux rives, témoigne de ses premiers séjours dans la maison. Lorsqu'elle s'y installe définitivement à la fin de l'année 1968, le paysage produit un effet immédiat sur son œuvre. D'énormes tournesols atteignant près de trois mètres entourent la maison et raniment sa passion presque adolescente pour Van Gogh. « Ils ont l'air si merveilleux quand ils sont jeunes, et ils sont si émouvants quand ils meurent. Je n'aime pas les champs de tournesols. Je les aime seuls, ou, bien sûr, peints par Van Gogh » disait-elle.
Sans titre, triptyque, 1969, huile sur toile
Also Returned, 1969, huile sur toile
Girolata Triptych, 1963, huile sur toile
De gauche à droite :
Vétheuil, 1967-1968, huile sur toile
Russian Easter, 1967, huile sur toile
My Landscape II, 1967, huile sur toile
L'emploi du possessif dans le titre est révélateur du sentiment d'appropriation et de création du paysage par Mitchell. Enchevêtrement de verts et de bleus lumineux, cinglés de rouge carmin, My Landscape Il a été peint à Paris alors que Mitchell commence à explorer la campagne environnante à la recherche d'une maison. La toile est presque recouverte d'une maille de gestes. Cette densité contraste avec les formes plus distillées, observées plus tard dans Vétheuil, la peinture réalisée alors que l'artiste ne travaille pas encore dans la demeure acquise en 1967.
Little Trip, 1969, huile sur toile
CHAMPS ET TERRITOIRES
Mitchell parlait de « fields or territories », champs ou territoires, pour évoquer ces peintures du début des années 1970. Le paysage agricole des alentours de Vétheuil, saisi dans une perspective presque aérienne, les reflets de la Seine, sont à l'origine de ces œuvres. Mais elles sont aussi nourries des lectures poétiques de l'artiste. La dimension immersive de ses toiles les rapproche d'environnements physiques.
Ode to Joy (A Poem by Frank O'Hara), 1970-1971, huile sur toile
Le décès accidentel du poète Frank O'Hara en 1966 est une perte immense pour Mitchell. Sans doute se remémore-t-elle les premiers vers de son « Ode to Joy » (1957) quand elle titre son œuvre : « Nous devrions tout avoir et il n'y aura plus de morts ». Moderniste par son usage du collage, empreinte d'instantanés, de conversations, de bruits de la ville, la poésie de Frank O'Hara n'en est pas moins lyrique dans ses soulèvements et ses célébrations. Les trois strophes du texte trouvent-elles une équivalence dans la construction de cet imposant triptyque ?
La Ligne de la rupture, 1970-1971, huile sur toile
Œuvre centrale de l'exposition parisienne de Joan Mitchell en 1971 à la galerie Jean Fournier, La Ligne de la rupture est traversée de tensions entre des surfaces transparentes et d'autres texturées, des halos de bleu et des jaunes contrastés. Titré à partir d'un poème, « La ligne de rupture » de Jacques Dupin - poète, critique, collaborateur de la galerie Maeght, cofondateur de la galerie Lelong - dont le manuscrit a été conservé par la peintre, cette composition peut s'apprécier en écho aux structures brisées des vers de Dupin : « Détruire l'écriture de cet espace oppressif et se perdre en l'écrivant pour l'indivision dans le feu [...] »
Bonjour Julie, 1971, huile sur toile
Plowed field, 1971, huile sur toile
Chasse interdite, 1973, huile sur toile
L'atelier de Vétheuil ne permet pas à Mitchell de travailler simultanément sur plus de deux panneaux côte à côte ; elle les manipule donc pour y peindre par paire, ne s'interdisant pas les permutations. Chasse interdite montre cette partition : au centre, deux temps où la peinture est active, bruissante. Sur les panneaux latéraux, des masses de couleur plus posées. La longueur de l'œuvre, plus de sept mètres, incite à une déambulation, une marche physique et visuelle inscrite dans la durée. « Un territoire d'un type très spatial existe dans Chasse interdite. Un lieu sûr y est envisagé pour les animaux et, surtout, pour Mitchell elle-même - un royaume où elle aimerait être dans sa propre vie » notera, en 1988, l'historienne de l'art Judith Bernstock, à la suite de ses nombreux entretiens avec l'artiste.
MÉMOIRE
« La musique, les poèmes, les paysages, et les chiens me donnent envie de peindre... et la peinture est ce qui me permet de survivre ». À Vétheuil, Mitchell travaille de manière assez solitaire, accompagnée de quelques proches, musiciens, poètes, jeunes artistes qui résident ponctuellement chez elle. Travaillant souvent séparément les panneaux qui composent ses polyptiques, elle les réarrange progressivement, créant des connexions de mémoire avant de les joindre dans une composition finale. Je cherche à « arrêter le temps, à l'encadrer », expliquait Mitchell.
Sans titre, 1979, huile sur toile
Cypress, 1980, huile sur toile
Two Sunflowers, 1980, huile sur toile
Aires pour Marion, 1975-1976, huile sur toile
No Room at the End, 1977, huile sur toile
Red Tree, 1976, huile sur toile
La Lande, 1977, huile sur toile
La Lande a été accrochée dans la salle à manger de Mitchell pendant des années. Des photographies montrent le tableau parfois accompagné d'un bouquet en accord avec la vivacité de la peinture. La structure de l'œuvre en trois bandes, écho des trois plans vus de la maison de Vétheuil (la Seine, les champs, le ciel) se retrouve dans de nombreuses œuvres de plus grande envergure. Bien qu'elle soit réalisée à une échelle réduite, La Lande partage la puissance émotionnelle de ses toiles plus vastes.
Merrily, 1982, huile sur toile
Petit matin, 1982, huile sur toile
Gently, 1982, huile sur toile
PEINDRE
La dernière décennie de l'œuvre de Mitchell est celle d'une énergie paradoxale. Souffrante, gênée dans ses mouvements, elle continue pourtant d'œuvrer à de larges formats et poursuit avec passion les dialogues qu'elle entretient avec ses aînés (Van Gogh pour No Birds, Cézanne pour South). Elle livre alors des œuvres où sa maîtrise des couleurs n'a d'égale que sa faculté à maintenir la lumière par des rehauts de blancs.
No Birds, 1987-1988, huile sur toile
En 1947, dans Van Gogh le suicidé de la société, un des textes sur l'art favori de Joan Mitchell, Antonin Artaud supposait que Champ de blé aux corbeaux (1890) était le dernier tableau du peintre. Avec cet hommage direct, Joan Mitchell, alors malade, anxieuse des préparatifs de sa première rétrospective aux États-Unis, ne cache guère ses inquiétudes. Au contraire, elle souligne avec bravoure sa relation particulière avec la peinture de Van Gogh. Utilisant le format du diptyque pour approcher la composition presque stéréoscopique de l'original, elle emprunte également au hollandais l'énergie du V central qui unit les deux panneaux, la fougue des touches vers le sommet et la partition marquée de la terre et du ciel.
Sunflowers, 1990-1991, huile sur toile
Before, Again IV, 1985, huile sur toile
South, 1989, huile sur toile
Cette toile est un hommage à Cézanne que Mitchell a regardé tout au long de sa carrière, admirative de sa façon de travailler par touches pour construire ses paysages. Ici, les gestes se fondent dans des monticules discernables surmontés de sommets peu structurés, écho au premier plan rocheux de la montagne Sainte-Victoire, sujet de prédilection du maître d'Aix. Mitchell a peint le sommet deux fois, répétant ou échangeant les couleurs, comme si elle offrait deux vues du même sujet - peut-être à des moments différents de la journée - tout en joignant très légèrement les deux panneaux par des traits carmins qui viennent à la fois agiter la peinture et la structurer. South est une leçon de peinture à ciel ouvert. En comparant les deux panneaux l'œil peut suivre le dialogue intérieur de l'artiste, sa manière d'amener la couleur vers l'avant tout en maintenant la lumière, notamment par l'usage du blanc.
La rétrospective s'achève sur un des derniers tableaux de Joan Mitchell, morte en 1992
Sans titre, 1992, huile sur toile
Cette toile, se rapproche plus d'une représentation directe des tournesols que toute autre peinture de son œuvre. Réduits et placés sur un simple champ de blanc et de gris, les jaunes et les ors lumineux se rassemblent en de gracieuses têtes animées par des bandes de vert, de rouge et de violet vifs. Ce tableau puissant et élégiaque cristallise nombre des préoccupations de Mitchell : le monde naturel, les tournesols, Van Gogh, la beauté, les cycles de la vie et de la mort, et l'immense capacité de la peinture à transmettre la complexité des émotions et des expériences humaines.
Face à Faces - les figures des Hauts-de-Seine
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Comme de temps à autre dans ce blog, un billet sur une exposition photographique, parmi celles présentées régulièrement dans le parc de Sceaux par le département des Hauts-de-Seine. (cf. par exemple notre billet du 17 octobre 2020)
Elle présente des photos de statues visibles dans le département, prises par les photographes Julia Brechler, Stéphanie Gutierrez-Ortega, Willy Labre et Olivier Ravoire.
Elle comporte 37 panneaux et débute par des statues présentes dans le parc :
Fontaine de jouvence
Auguste Rodin (1840-1917) : Mascarons, fonte, 1878. Buffet d’eau des cascades, Domaine départemental de Sceaux. (photo Willy Labre)
Dans l'ombre de l'effroi
Raymond Corbin (1907-2002) : Maquis, bronze, 1960. Mont-Valérien, Suresnes. (photo Olivier Ravoire)
La Légende d’un siècle
Arnaud Kasper (né en 1962) : La colonne du savoir – Victor Hugo, bronze, 2002. Rue de Colombes, bibliothèque de Courbevoie. (photo Olivier Ravoire)
Perspective secrète
Antonio Canova (1757-1822) : Buste de Napoléon Ier, marbre, entre 1802 et 1811. Escalier du château de Malmaison, Rueil-Malmaison. (photo Olivier Ravoire)
Le corps de l'histoire
Félix Joffre (1903-1989) : Monument commémoratif de la Résistance, 1956. Esplanade Henri Rol-Tanguy, Gennevilliers. (photo Olivier Ravoire)
Le chêne et le bronze
Charles Correia (1930-1988) : Charles de Gaulle et André Malraux, bronze, 1982. Place de la Station, Asnières-sur-Seine. (photo Olivier Ravoire)
Lou Tresor dóu Felibrige
Félix Charpentier (1858-1924) : Buste de Frédéric Mistral, bronze, vers 1911. Jardin des Félibres, Sceaux. (photo Willy Labre)
En avant !
Les frères Jan et Joël Martel (1896-1966) : Monument au Maréchal Leclerc, 1950. Avenue de la Division-Leclerc, Antony. (photo Olivier Ravoire)
Une figure d’homme
Paul Ducuing (1867-1949) : Monument à Jean Jaurès, bronze, 1929. Cité-jardin, place Jean-Jaurès, Suresnes. (photo Olivier Ravoire)
Couleurs d'enfance
Paul Belmondo (1898-1982) : Têtes en plâtre. Musée Paul-Belmondo, Boulogne-Billancourt. (photo Olivier Ravoire)
Biscuit rose
Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) : Le Printemps, ou Flore accroupie, biscuit de porcelaine, après 1873. Manufacture de Sèvres. (photo Willy Labre)
Le rescapé de l'Enfer
Auguste Rodin (1840-1917) : Le Penseur, bronze, 1904. Jardin de la Villa des Brillants, musée Rodin, Meudon. (photo Olivier Ravoire)
La République, c’est lui !
Auguste Bartholdi (1834-1904) : Monument à Léon Gambetta, bronze, 1891. Avenue Gambetta, Sèvres. (photo Julia Brechler)
Le peuple des ombres
Crispin Guest (né en 1947) : Mémorial des martyrs de l’Holocauste, bronze, 1996. Cimetière nouveau de Puteaux. (photo Julia Brechler)
Mère courage
Émile Derré (1867-1938) : Louise Michel, bronze, 1920. Parc de la Planchette, Levallois-Perret. (photo Stéphanie Gutierrez-Ortéga)
Une question de point de vue
Charles Yrondy (1885-1960) : Monument aux morts, bronze, 1923. Place du Souvenir, Colombes. (photo Julia Brechler)
C’était à Mégara…
Auguste Carli (1868-1930) : Praxitèle, ou le Penseur, pierre. Parc Henri-Barbusse, Issy-les-Moulineaux. (photo Julia Brechler)
Un chagrin de pierre
Charles Yrondy (1885-1960) : Monument aux morts, pierre, 1924-1926. Cimetière de Levallois-Perret. (photo Olivier Ravoire)
Mythe équestre
Carlo Marochetti (1805-1867) : Monument au duc d’Orléans, bronze, 1844. Place du Duc-d’Orléans, Neuilly-sur-Seine. (photo Olivier Ravoire)
L'homme qui vole
France et Hugues Siptrott (nés en 1950) : Les Hommes de la cité, bronze, 1991. Entrée de la station de métro Esplanade de La Défense. (photo Olivier Ravoire)
Entendez-vous dans les campagnes
Auguste Rodin (1840-1917) : Projet pour le monument à La Défense de Paris, bronze, 1879. Escalier extérieur de La Seine Musicale, Boulogne-Billancourt. (photo Julia Brechler)
La Fontaine aux roses
Jules Dechin (1869-1947) : Buste de Jean de La Fontaine, pierre, vers 1945. Cour du Château Laboissière, Fontenay-aux-Roses. (photo Olivier Ravoire)
Habiter le ciel
Hippolyte Lefebvre (1863-1935) : Jules Janssen, pierre, 1920. Terrasse de l’Observatoire, Meudon. (photo Julia Brechler)
Le détective qui met le mystère KO
Nacéra Kainou (née en 1963) : Buste de Léo Malet, terre cuite, 2018. Maison du Patrimoine, Châtillon. (photo Olivier Ravoire)
Une volonté en action
Fernand Chailloux (1878-1904) : Monument à Louis Pasteur, pierre, 1903. Square Pasteur, Marnes-la-Coquette. (photo Stéphanie Gutierrez-Ortéga)
L’homme aux mains d’argile
D’après Lyle Barcey (artiste active dans les années cinquante) : Marcel Cerdan, bronze. Depuis 2003, rue Marcel-Cerdan, Levallois-Perret. (photo Olivier Ravoire)
Un conte de Noël
Charles Théodore Perron (1862-1934) : Statue d’André Theuriet, bronze, 1913. Place de la Gare, Bourg-La-Reine. (photo Olivier Ravoire)
Charles Théodore Perron (1862-1934) : Statue d’André Theuriet, bronze, 1913. Place de la Gare, Bourg-La-Reine.CD 92 / Olivier Ravoire
Côté cour
D’après Auguste Ottin (1811-1890) : Molière, moulage en résine d’un plâtre du XIXe siècle. Place Émile-Cresp, Montrouge. (photo Stéphanie Gutierrez-Ortéga)
L’Enchanteur
David d’Angers (1788-1856) : Buste de Chateaubriand, plâtre, 1829. Tour Velléda, Maison de Chateaubriand, Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry. (photo Julia Brechler)
L’une d’entre elles
Raoul Larche (1860-1912) : Reine des prés, grès, vers 1900. Manufacture de Sèvres. (photo Julia Brechler)
Une femme puissante
Eugène Bénet (1863-1942) : Geneviève à l’âge de 12 ans, marbre, 1923. Cathédrale Sainte-Geneviève-Saint-Maurice, Nanterre. (photo Olivier Ravoire)
Comme au cinéma ?
Pierre Curillon (1866-1954) : Couple de vendangeurs au retour des vignes, pierre. Parc des Anciennes-Mairies, Nanterre. (photo Olivier Ravoire)
Confusion exotique
Attribué à Henri Le Pecq (1899-1972) : Robinson Crusoé, pierre, vers 1930. Jardin Robinson, Le Plessis-Robinson. (photo Olivier Ravoire)
Drôle de drame
Hans Marks (né en 1946) : Sisyphe heureux, bronze, 1993. Square Saint-Jean, avenue Charles-de-Gaulle, Neuilly-sur-Seine. (photo Julia Brechler)
L’homme perdu
Igor Mitoraj (1944-2014) : Le Grand Toscano, bronze, 1981. Paris La Défense. (photo Olivier Ravoire)
L’aventure d’Icare
Georges Colin (1876-1917) : Monument à Santos-Dumont, bronze, 1913 & 1952. Place Santos-Dumont, Saint-Cloud. (photo Julia Brechler)
Le fou qui brûlait ses meubles
Louis-Ernest Barrias (1841-1905) : Monument à Bernard Palissy, bronze, 1880. Place Bernard-Palissy, Boulogne-Billancourt. (photo Stéphanie Gutierrez-Ortéga)