Cartes postales de Charente Maritime
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Comme de coutume en cette période de vacances de printemps, un billet de cartes postales, malgré le temps maussade de ces derniers jours.
La Rochelle et ses tours : la tour de la Chaîne et la tour Saint-Nicolas, qui assuraient la défense de l'entrée du port, et la tour de la Lanterne, au bout de la Rue-sur-les-murs.
Sous un temps plus clément, elles sont plus photogéniques...
L'approche de la frégate russe Shtandart, construite entre 1994 et 2000 par son capitaine Vladimir Martus, réplique du premier navire de la flotte de la Baltique mis en construction en 1703 par Pierre le Grand.
Le navire à quai. Une pancarte précise que son capitaine "soutient le peuple ukrainien". Ce point fait polémique :
Un autre voilier, à la beauté plus sobre, le cotre Lola.
La cathédrale Saint-Louis, commencée en 1742, inachevée faute de moyens mais ouverte au culte en 1784.
Le palais de justice : reconstruit au XVIIIème siècle sur l’emplacement de l’ancien Palais de Justice érigé par Henri IV, il est achevé au début de la Révolution qui inscrivit sur la façade, après avoir gratté les fleurs de lys, l’inscription encore visible : «Temple de la Justice sous le règne de la Liberté et de l’Égalité, an II de la République Française».
La Grosse Horloge.
L'Hôtel de ville, le plus ancien de France encore en service, restauré après l'incendie qui l'a ravagé en 2013, et pavoisé aux couleurs du Stade Rochelais.
Le Marché.
Quelques vieilles maisons.
Des hôtels : Hôtel Leclerc anciennement Garesché,
Hôtel de Fleuriau, qui abrite le Musée du Nouveau Monde, avec dans la cour la statue monumentale de Toussaint Louverture par Ousmane Sow.
La porte Royale...
et la porte Maubec, dont les voûtes abritent une exposition d'art.
L'île de Ré, avec le port de Saint-Martin :
fortifié par Vauban côté mer...
...comme côté terre.
Son vignoble de cognac.
Le petit village de Loix...
et ses marais salants.
Au dernier jour, le soleil brille enfin sur Rochefort et ses demoiselles.
Si l'Hermione est en grand carénage au bord de l'Adour à Anglet, le bassin de radoub de l'Arsenal, où elle a été construite, est occupé par un spectaculaire "Accro-mâts".
Terminons avec la spectaculaire Corderie royale, longue de 374 m, dont une vue panoramique ornait le début de ce billet.
Matisse. Cahiers d’art, le tournant des années 30
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Belle exposition à l'Orangerie, centrée exclusivement sur l'œuvre de Matisse dans la décennie 1930-1940.
" C’est à travers le prisme de Cahiers d’art, grande revue d’avant-garde créée par Christian Zervos en 1926, que l’exposition aborde l’œuvre de Matisse dans les années 1930. Porte-voix du modernisme international et des courants esthétiques de son temps, la revue rend compte de la production de l’artiste tout au long de l’entre-deux-guerres.
L'exposition permet de voir plusieurs œuvres exceptionnelles, très rarement exposées en France, comme Le Grand nu couché de Baltimore, Le Chant de Houston et d'autres toiles conservées dans différents musées américains.
À l'entrée de la première salle, un tableau des collections permanentes de l'Orangerie, Les Trois soeurs, 1917, huile sur toile.
Ce triple portrait réalisé d'après un unique modèle, Lorette, appartient à un moment charnière de la production de Matisse, vers 1916-1917. Le marchand et collectionneur Paul Guillaume acquiert cette œuvre en 1926. Pièce maîtresse de sa collection, elle est visible dans Cahiers d'art 1927 n°I et reproduite dans l'encart publicitaire de sa galerie, dans le numéro 1931 n°V-VI.
Dans cette salle introductive, trois autres toiles de la deuxième moitié des années 1920 :
Odalisque à la culotte grise, 1926-1927, huile sur toile
Femme à la voilette, 1927, huile sur toile
Odalisque au coffret rouge, 1927, huile sur toile
Une des nombreuses pages présentées de la revue Cahiers d'Art reproduisant des tableaux et des dessins de Matisse...
Trois gravures :
Figure endormie sur fond moucharabieh, 1929, eau forte
Nu accroupi, main sur l'épaule, 1929, eau forte
Nu assis, mains aux genoux, 1929, eau forte
avec, en contrepoint, une eau-forte sur cuivre (19 octobre 1929) de Pablo Picasso, Femme nue assise couronnée de fleurs.
En 1930, Matisse quitte la France pour un voyage à Tahiti, marquant ainsi volontairement une pause dans sa création, et engageant un tournant dans son œuvre. La salle suivante évoque ce voyage, avec des toiles réalisées plusieurs années plus tard :
Fenêtre à Tahiti ou Tahiti I, 1935, huile sur toile
Fenêtre à Tahiti ou Tahiti II, 1935-1936, gouache et tempera sur toile
et ce dessin, réalisé sur place : Tahitiennes, 1930, crayon et encre sur papier.
En septembre 1930, il se rend à nouveau aux États-Unis qu'il avait traversés en train en mars pour se rendre à Tahiti et rencontre le collectionneur Albert C. Barnes qui lui passe commande d’une décoration murale pour sa fondation à Merion, près de Philadelphie.
Une photographie in-situ de The Dance, été 1932-avril 1933, huile sur toile à la Fondation Barnes, à Merion :
La Danse, harmonie grise, 1930-1931, huile sur toile
La Danse, harmonie bleue, 1930-1931, huile sur toile
La Danse, harmonie ocre, 1930-1931, huile sur toile
Étude pour "La Danse", panneau de gauche, novembre 1932, crayon graphite sur papier
Étude pour "La Danse", panneau de gauche, 20 février 1932, crayon graphite sur papier
Une étude pour La Danse, avril 1932, papiers gouachés, découpés et collés sur papier, présentée à l'exposition
La Danse dite de Paris, huile sur toile, photographiée au Musée d'Art Moderne de Paris le 27 janvier dernier
La Danse inachevée, 1931, huile sur toile, photographiée au Musée d'Art Moderne de Paris le 13 avril dernier.
La suite du parcours mêle dessins, tableaux, sculptures des années 1930, une découverte pour beaucoup d'entre eux issus de collections américaines.
Nymphe dans la forêt (La Verdure), 1935-1942/1943, huile sur toile
Ce panneau inachevé, initié pour un projet de tapisserie, mêle des motifs de faunes et de forêts, inspirés de ses illustrations pour Poésies de Stéphane Mallarmé et Ulysse de James Joyce. Resté longtemps accroché sur les murs de l'atelier du Regina à Nice, il ne cesse d'être retouché par le peintre, en recouvrements et effacements successifs.
Nu accroupi, 1936, fusain sur papier
Nu renversé et feuillage, 1936, fusain et estompe sur papier
Nu au collier (Lydia), 1935, encre de Chine sur papier
Nu couché aux coussins fleuris, sur fond de plantes vertes (Lydia), 1936, encre de Chine sur papier
Grand nu couché (Nu rose), 1935, huile sur toile
Grand nu assis, 1922-1929, bronze
Henriette I, 1925, bronze, fonte à la cire perdue
Henriette II, 1927, bronze, fonte à la cire perdue
Henriette III, 1929, bronze, fonte à la cire perdue
Le Chant, 1938, huile sur toile
Portrait au manteau bleu, 1935, huile sur toile
La grande robe bleue et mimosas, 1937, huile sur toile
Dès 1936, Matisse réalise plusieurs portraits de Lydia, parée de colliers et vêtue d'une robe bleue à jabot, confectionnée par ses soins pour les besoins de la peinture. Ce tableau résulte d'une lente genèse, un processus de sublimation au cours duquel la figure devient une icône hiératique qui flotte, très droite, auréolée d'une couronne dorée de mimosas dans un espace de plans colorés symétriques.
La Blouse verte, 1936, huile sur toile
Corselet sur fond de "Tahiti" (La Biche), 1936, huile sur toile
Nu dans un fauteuil, plante verte, 1936-1937, huile sur toile
Femme nue drapée, 1936, huile sur toile
Nu au peignoir, 1933, huile sur toile
La Robe rayée, 1938, huile sur toile
Danseuse au repos, 1940, huile sur toile
Dans l'atelier de Matisse, où l'on distingue à l'arrière-plan le dessin de Nymphe et faune, une jeune femme pose vêtue d'une blouse roumaine, tenue à la mode dans les années 1930 sur la Côte d'Azur. Matisse s'intéresse à la beauté graphique des blouses, à leurs broderies stylisées et à la disposition de leurs détails, qu'il transcrit dans des compositions épurées jusqu'à la version parachevée de La Blouse roumaine de 1939-1940.
Robe rayée, fruits et anémones, 1940, huile sur toile
Odalisque à la robe persane jaune, anémones, 1937, huile sur toile
Intérieur au vase étrusque, 1940, huile sur toile
Femme assise dans un fauteuil, 1940, huile sur toile
Nature morte à la dormeuse, 1940, huile sur toile
À la sortie de l'exposition, en écho aux blouses roumaines portées par les modèles de nombre de tableaux de la fin du parcours, nous retrouvons un tableau bien connu de la collection du Musée national d'art moderne au centre Pompidou, La Blouse roumaine, 1940, huile sur toile.
Les Choses : une histoire de la nature morte
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Nous revenons dans ce billet sur une exposition assez atypique pour le Louvre, terminée depuis déjà quelque temps, mais dont le foisonnement (de l'antiquité à l'art contemporain) et l'intérêt inégal des œuvres présentées nous avait peu enclins à en faire la relation.
Il serait cependant dommage de ne pas faire partager au lecteur les belles images que nous y avions récoltées, sans suivre nécessairement l'argumentaire parfois complexe des commissaires de l'exposition.
Dès l'entrée, des œuvres d'art contemporain...
Christian Boltanski (Paris, 1944 - Paris, 2021) :
Les Habits de François C., 1971-1972, tirages noir et blanc encadrés de fer blanc
Vitrine de référence, 1971, bois, plexiglas, photos, cheveux, tissus, papier, terre, fil de fer
Daniel Spoerri (né à Galaţi, Roumanie, 1930) :
Le Repas hongrois, tableau-piège, 1963, métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint, vaisselle, bouteilles, restes de repas, objets divers
...voisinent avec des œuvres antiques...
Stèle funéraire de l'intendant du trésor Sénouseret, Moyen empire, début de la 12e dynastie (-1963/-1862), calcaire avec restes de polychromie
Flacon en forme de grenade, Chypre, Enkomi, tombe n°5, 14e-15e siècles avant notre ère (bronze récent), verre polychrome fondu sur noyau de sable
Nature morte avec fruits et gibier, Italie, Herculanum, 50-79 de notre ère, peintures murales
Mosaïque avec poissons et oiseaux, Italie, Pompéi, maison
du Grand-Duc de Toscane, 1er siècle avant notre ère
...et, sans que le lien soit évident :
Georges de La Tour (1593-1652) : La Madeleine à la veilleuse, 1642-1644, huile sur toile
Vient ensuite une section sur les objets de la foi que nous épargnons au lecteur, suivie d'une autre intitulée Accumulation, échange, marché, pillage, très abondante et intéressante :
Pieter Aertsen (Amsterdam, 1508 - Amsterdam, 1575) : Fermière hollandaise, 1543, huile sur bois
Joachim Beuckelaer (Anvers, vers 1533 - Anvers, vers 1574) :
La Boutique du boucher, 1568, huile sur bois
Marché aux poissons, 1570, huile sur toile
Scène de cuisine, avec Jésus dans la maison de Marthe et Marie à l'arrière-plan, 1589, huile sur bois
Frans Snyders (Anvers, 1579 - Anvers, 1657) : Nature morte aux légumes, vers 1610, huile sur toile
avec en contrepoint contemporain :
Erró (né à Ólafsvík, 1932) : Foodscape [Paysage de nourriture], 1964, collage marouflé sur toile
Jan Davidsz de Heem (Utrecht, 1606 - Anvers, 1684) : La Desserte [Fruits et riche vaisselle sur une table], 1640, huile sur toile
avec en contrepoint :
Henri Matisse (Le Cateau-Cambrésis, 1869 - Nice, 1954) : Nature morte d'après « La Desserte » de Davidsz. de Heem, fin août - début novembre 1915, huile sur toile
Attribué à Hieronymus Francken II (Anvers, 1578 - Anvers, 1625) : Les Richesses de l'avare et sa mort, vers 1600, huile sur bois
avec en contrepoint :
Esther Ferrer (née à San Sebastián, 1937) : Europortrait, 2002, photographie
Gilles Barbier (né à Port Vila, Vanuatu, 1965) : The Treasure Room II [Salle du Trésor II], 2019, gouache sur papier (4 panneaux)
Dans la section Sélectionner, collectionner, classer :
Anne Vallayer-Coster (Paris, 1744 - Paris, 1818) : Panaches de mer, lithophytes et coquilles, 1769, huile sur toile
Adriaen Coorte (Ysendyck, 1659-1664 - Flessingue, 1707) : Six coquillages sur une table de pierre, 1696, huile sur papier collé sur bois
Atelier de Frans II Francken, dit le Jeune (Anvers, 1581 - Anvers, 1642) : Ulysse reconnaissant Achille (déguisé en femme) parmi les filles de Lycomède, fin des années 1620, huile sur bois
Peintre anonyme néerlandais : Intérieur d'un magasin de porcelaines et d'objets chinois, 1680-1700, feuille d'éventail, gouache sur papier, montée sur panneau de bois
Louise Moillon (Paris, 1610 - Paris, 1696) : Coupe de cerises, prunes et melon, vers 1633, huile sur bois
Juan Sánchez Cotán (Orgaz, Tolède, 1560 - Grenade, 1627) : Fenêtre, fruits et légumes, vers 1602, huile sur toile
Lubin Baugin (Pithiviers, vers 1610 - Paris, 1663) : Nature morte à l'échiquier, vers 1630, huile sur bois
Jacques Linard (Troyes, 1597- Paris, 1645) : Les Cinq Sens et les Quatre Éléments, 1627, huile sur bois
Clara Peeters (Anvers, vers 1588 - La Haye, 1636?) : Nature morte à l'épervier, oiseaux, porcelaines et coquillages, 1611, huile sur bois
Sébastien Stoskopff (Strasbourg, 1597 - Idstein, 1657) : Corbeille de verres et pâté, vers 1630-1640, huile sur toile
en contrepoint :
Salvador Dalí (Figueras, 1904 - Figueras, 1989) : Nature morte vivante, 1956, huile sur toile
Dans la section suivante, intitulée de façon curieuse Tout reclasser :
Giuseppe Arcimboldo (Milan, 1526 - Milan, 1593) :
L'Hiver, 1573, huile sur toile
L'Automne, 1573, huile sur toile
en regard :
Joel Peter Witkin (né à Brooklyn, New York, 1939) : Harvest, Philadelphia [Moisson, Philadelphie], 1983, photographie argentique
Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis (Arsy, 1864 - Villers-sous-Erquery, 1942) : Fleurs ou Grand Bouquet au vase noir et fond bleu ou Fleurs et fruits, 1929, huile sur toile
Luis Egidio Meléndez (Naples, 1716 - Madrid, 1780) : Nature morte avec pastèques et pommes dans un paysage, 1638, huile sur toile
Willem Ormea (Utrecht, 1611 - Utrecht, 1673) : Nature morte aux poissons, 1638, huile sur bois
Jean Siméon Chardin (Paris, 1699 - Paris, 1779) :
Pipes et vases à boire, dit La Tabagie, vers 1737, huile sur toile
Un lapin, deux grives mortes et quelques brins de paille sur une table de pierre, vers 1755, huile sur toile
François Desportes (Champigneulle, 1661 - Paris, 1743) : Nature morte de gibier prêt à mettre en broche, 1716, huile sur toile
Eugène Delacroix (Charenton-Saint-Maurice, 1798 - Paris, 1863) : Nature morte au homard, 1827, huile sur toile
Balthasar van der Ast (Middelbourg, 1593-1594 - Delft, 1657) : Fruits et Coquillages, 1623, huile sur bois
Une section consacrée aux vanités :
Sébastien Bonnecroy (Flandres, vers 1618-1676) : Vanité. Nature morte, 2e quart du 17e siècle, huile sur toile
Franciscus Gijsbrechts (Anvers, 1649 - Anvers, après 1677) : Vanité, vers 1670?, huile sur toile
Les vanités modernes exposées ne sont pas toujours du meilleur goût, aussi nous contenterons-nous du rappel de la mosaïque romaine exposée au début du parcours : Memento Mori, 1er siècle avant JC
Dans la section La bête humaine, des auteurs variés pour des tableaux où prédominent les animaux morts...
Francisco de Goya y Lucientes (Fuentetodos, Saragosse, 1746- Bordeaux, 1828) : Nature morte à la tête de mouton, 1808-1812, huile sur toile
Bernard Buffet (Paris, 1928-Tourtour, 1999) : Nature morte à la tête de mouton, 1952, huile sur toile [en hommage à la toile de Goya]
Théodore Géricault (Rouen, 1791 - Paris, 1824) : Chat mort, vers 1820, huile sur toile
Gustave Courbet (Ornans, 1819 -La Tour-de-Peilz, Suisse, 1877) :
Les Trois Truites de la Loue, 1872, huile sur toile
La Truite, 1873, huile sur toile
Francisco de Zurbarán (Fuente de Cantos, Badajoz, 1598- Madrid, 1664) : Agnus Dei, 1635-1640, huile sur toile
Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (Leyde, 1606-Amsterdam, 1669) : Le Bœuf écorché, 1655, huile sur bois
Dans la section La vie simple :
Édouard Manet (Paris, 1832- Paris, 1883) :
Anguille et Rouget, 1864, huile sur toile
Botte d'asperges, 1880, huile sur toile
Les quatre petits tableaux :
Adriaen Coorte (vers 1659 - 1707) : Nature morte aux asperges, 1697, huile sur papier, sur bois
Odilon Redon (Bordeaux, 1840 - Paris, 1916) : Navet, vers 1875, huile sur carton
et de nouveau Édouard Manet :
L'Asperge, 1880, huile sur toile
Le Citron, 1880, huile sur toile
Vincent Van Gogh (Groot-Zundert, 1853- Auvers-sur-Oise, 1890) : La Chambre de Van Gogh à Arles, 1889, huile sur toile
Samuel van Hoogstraten (Dordrecht, 1627 - Dordrecht, 1678) : Intérieur hollandais, dit Les Pantoufles, vers 1655-1662, huile sur toile
Paul Cézanne (Aix-en-Provence, 1839- Aix-en-Provence, 1906) : La Table de cuisine, 1888-1890, huile sur toile
Pierre Bonnard (Fontenay-aux-Roses, 1867 - Le Cannet, 1947) : Coin de table, 1934, huile sur toile
Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau (Laval, 1844 - Paris, 1910) : La Bougie rose, vers 1908, huile sur toile
Paul Gauguin (Paris, 1848 - Atuona, îles Marquises, 1903) :
Mandoline et Pivoines de Chine, 1885, huile sur toile
Le Jambon, 1889, huile sur toile
Henri Matisse : Nature morte aux oranges, début mars - mi-avril 1912, huile sur toile
Émile Bernard (Lille, 1868 - Paris, 1941) : Pots de grès aux pommes, 1887, huile sur toile
Et deux peintres de la "Nouvelle objectivité" (nos billets des 25 juin et du 2 juillet 2022) :
Alexander Kanoldt (Karlsruhe, 1881 - Berlin, 1939) : Nature morte au caoutchouc (Nature morte III), 1921, huile sur toile
Erich Wegner (Altenbögge bei Unna, 1905 - Herssching am Ammersee, 1976) : Wirtshaustheke (Stilleben) [Comptoir d'auberge (Nature morte)], vers 1927, panneau de particules sur contreplaqué
En se rapprochant de la fin du parcours, les noms des sections sont de plus en plus ésotériques. Nous nous contenterons de présenter les œuvres.
Emil Nolde (Hans Emil Hansen) (Nolde, 1867 - Seebüll, 1956) : Nature morte aux danseuses, 1914, huile sur toile
Foujita Tsuguharu (Léonard Foujita) (Tokyo, 1886 - Zurich, 1968) : Mon intérieur, Paris. Nature morte au réveil-matin, 1921, huile sur toile collée sur panneau de bois parqueté
Giorgio De Chirico (Volos, 1888 - Rome, 1978) : Mélancolie d'un après-midi, 1915, huile sur toile
Fernand Léger (Argentan, 1881 - Gif-sur-Yvette, 1955) : Le Réveille-matin, 1914, huile sur toile
Georges Braque (Argenteuil, 1882 - Paris, 1963) : Nature morte à la bouteille, 1910-1911, huile sur toile
René Magritte (Lessines, 1898 - Bruxelles, 1967) : Le Modèle rouge, 1935, huile sur toile marouflée sur carton
Konrad Klapheck (né à Düsseldorf, 1935) : Les Ambitieux, 1959, huile sur toile
Thomas Schütte (né à Oldenbourg, 1954) : No Title x3 [Sans titre x3], 2001, résine, tissu, papiers imprimés, ficelle, ruban adhésif, plâtre, bois, verre, plastique
Niki de Saint Phalle (Neuilly-sur-Seine, 1930- La Jolla, Californie, 2002) : Sans titre, 1959, objets et huile sur plâtre
Alberto Giacometti (Borgonovo, 1901 - Coire, 1966) : Table, dit aussi La Table surréaliste, 1933, bronze
Louise Nevelson (Pereïaslav, 1899- New York, 1988) : Bagage de Lune, 1959, assemblage: coffret, fragments de bois noirci trouvés, collés et cloués
Jean-Pierre Raynaud (né à Courbevoie, 1939) : Croix rouge, 1991, porte d'ambulance militaire
Tetsumi Kudo (Osaka, 1935 - Osaka ou Tokyo, 1990) : Pollution-cultivation-nouvelle écologie, 1971, fleurs et objets divers en plastique, carton et cellulose
Marcel Broodthaers (Bruxelles, 1924 - Cologne, 1976) : Casserole and Closed Mussels [Cocotte de moules fermées], 1964, coquilles de moules, pigments, résine polyester et cocotte en fer avec poignées en bois
Ron Mueck (né à Melbourne, 1958) : Still Life [Nature morte], 2009, édition 1/1, matériaux divers
Jean-Jacques Lebel (né à Paris, 1936) : Vénus endormie de Giorgione rêvant de B. H. (Bernard Heidsieck) et de F. D. (François Dufrêne), 1970-1980, cuir, cuivre, métaux, caoutchouc, système d'éclairage avec deux spots
Glenn Brown (né à Hexham, 1966) : Burlesque, 2008, huile sur toile
Terminons par quelques noms plus connus :
Miquel Barceló (né à Felanitx, 1957) : Grisaille à l'espadon, 2021, huile et fusain sur toile
Joan Miró (Barcelone, 1893 - Palma de Majorque, 1983) : Nature morte au vieux soulier, 24 janvier - 29 mai 1937, huile sur toile
Pablo Picasso (Malaga, 1881 - Mougins, 1973) : Grande Nature morte
au guéridon, 11 mars 1931, huile sur toile
Femme Vie Liberté - en soutien au peuple iranien
La mort de Mahsa Amini, jeune femme kurde tuée par la police des mœurs le 16 septembre 2022, a déclenché un mouvement de protestation qui s'est emparé de toutes les villes d'Iran. Nombre de femmes iraniennes sont descendues dans la rue, soutenues par les hommes pour crier leur colère face au régime et à la loi instaurée depuis la révolution islamique de 1979. Toutes et tous réclament plus de libertés, notamment la fin du port du voile obligatoire, et des changements profonds dans le pays.
Le régime iranien répond par la violence, la répression, la torture et inflige aux personnes arrêtées de lourdes peines, menant parfois à la condamnation à mort.
Depuis le début des émeutes, les galeries, les centres d'art, les fondations, et les théâtres sont à l'arrêt, refusant de normaliser la situation.
En écho, les artistes iraniens et internationaux et notamment les graphistes, soutiennent et documentent ce mouvement révolutionnaire par la création d'images, d'affiches, de vidéos d'animation ou de pochoirs. Puisant dans la culture iconographique iranienne et le langage visuel international (telle que les images de luttes de Cuba, Mai 68...), ces artistes mêlent la calligraphie perse, le graphisme et les codes visuels contemporains pour porter en images sur les réseaux sociaux la voix de celles et ceux qui risquent leur vie au quotidien en Iran.
En affichant et en diffusant ces posters, les institutions et structures culturelles donnent une visibilité aux images de ce combat et réaffirment leur soutien aux Iraniennes et aux Iraniens face à la répression, ainsi que leur attachement aux valeurs d'émancipation et de liberté.
Après le Centre Pompidou où ont été prises ces photos, ce billet contribue à la diffusion de ces 48 posters
L'encre en mouvement, une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle
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Pour une fois, revenons au titre historique de ce blog, avec une belle exposition au musée Cernuschi sur l'encre et la peinture chinoise, entre tradition et art abstrait contemporain, en passant (brièvement) par le "réalisme socialiste"
L'exposition commence par des calligraphies pures, comme celles de Kang Youwei (1858-1927) Souvenir de la Dame Qiao - Réminiscence de la falaise rouge ou de Yao Hua (1876-1930) Sentence parallèles en écriture sigillaire.
La calligraphie n'est jamais absente, mais plus illustrée dans les œuvres suivantes :
Wang Zhen (1867-1938) : Huaisu écrivant sur une feuille de bananier, 1922, encre et couleurs sur papier
Yao Hua (1876-1930) : Paysage, 1926, encre sur papier
Beaucoup de charme dans les œuvres de Qi Baishi (1864-1957) :
Peintures aux sujets floraux et animaliers, 1947, encre et couleurs sur papier
Liserons rouges, 1950, encre et couleurs sur papier
et de Ding Yanyong (1902-1978) :
Après la pluie ,1940, encre et couleurs sur papier
L'influence du japon se retrouve dans l'œuvre de Zhang Daqian (1899-1983) :
Gibbon d'après Li Sheng, 1945, encre et couleurs sur papier
(Li Scheng est un peintre paysagiste du XIVe siècle)
Le Mont Emei, 1955, encre et couleurs sur soie
Lotus sous le vent, 1955, encre et couleurs sur papier
Fu Baoshi (1904-1965) :
Tempête, 1944, encre et couleurs sur papier
Réveur, années 1940, encre et couleurs sur papier
Pu Ru (1896-1963) :
Promenade automnale, 1947, encre et couleurs sur papier
Deux sages, années 1940, encre et couleurs sur papier
La représentation d'un homme contemplant une cascade est un sujet commun dans l'histoire de la peinture chinoise et particulièrement récurrent dans l'œuvre de Pu Ru. Cette insistance sur la figure du sage ou du lettré au milieu d'un paysage relève d'une veine antiquisante de l'artiste, qui perpétue et revivifie des schémas iconographiques traditionnels. De même, l'explicitation ou la coloration de la scène par la citation d'un vers emprunté à un poète du passé, en l'occurrence Bao Zhao (414-466), est un procédé classique de la peinture lettrée.
Yu Fei'an (1889-1959) :
Pivoines et papillons, encre et couleurs sur papier
Deux Oiseaux verts sur un magnolia, 1947, encre et couleurs sur papier
Le choix du sujet, le naturalisme, la méticulosité du trait et le goût pour des couleurs vives sont des références évidentes à la peinture de l'académie impériale des Song (960-1279), dont le réalisme est parfois perçu, dans la première moitié du XXe siècle, comme un possible outil de modernisation de l'art chinois.
Chen Zhifo (1896-1962) :
Oies sauvages, vers 1945, encre et couleurs sur papier
Prunier en fleurs, vers 1945, encre et couleurs sur papier
Chen Zhifo vient à la peinture tardivement, dans les années 1930. Il met alors à profit sa maîtrise du dessin pour réaliser des peintures de fleurs et d'oiseaux dans un style minutieux, dit gongbi. Le choix des sujets et la facture précise et délicate témoignent à la fois du goût de Chen Zhifo pour l'art décoratif et de son observation de la peinture de cour des Song (960-1279). Toutefois, certains modes de traitement et compositions rappellent également la tradition naturaliste japonaise, elle-même inspirée par ces modèles chinois anciens.
Un exil intérieur : à la découverte des peuples de l'Ouest
L'offensive japonaise de 1937 provoque l'installation du gouvernement à Chongqing, qui devient la capitale de la Chine libre. Les écoles des beaux-arts, récemment créées, doivent également se replier vers l'ouest du pays. Toutefois, la guerre ne signifie pas un arrêt de la création. Les territoires où se sont réfugiés les artistes vont même devenir l'une des sources principales de leur inspiration. Le contact avec les populations des provinces de l'Ouest suscite particulièrement l'intérêt des artistes. C'est le cas de Pang Xunqin (1906-1985) qui réalise une importante série de peintures représentant des femmes et des hommes miao. Ces images sont le reflet d'une forme d'exotisme de l'intérieur qui va devenir un genre à part entière pendant la seconde moitié du XXe siècle.
Au début des années 1940, certains artistes découvrent les peintures murales de l'ancien site bouddhique de Dunhuang. Ils sont alors confrontés à un art inconnu qui constitue pour eux une révélation tant par son caractère dynamique que par sa vive polychromie. Zhang Daqian (1899-1983) séjourne à Dunhuang de 1941 à 1943. En s'imprégnant de ces œuvres, il se réapproprie un héritage oublié, celui de la peinture de personnages du premier millénaire, dans ses dimensions sacrée et profane.
Xu Beihong (1895-1953) : Cheval, 1947, encre et couleurs sur papier
Ce cheval au galop est emblématique de l'œuvre de Xu Beihong. Fasciné par les chevaux, l'artiste les a souvent représentés au crayon ou à l'huile. D'abord connu pour sa maîtrise de cette dernière technique à son retour de Paris dans les années 1920, il peint de plus en plus à l'encre au cours de la décennie suivante, marquée par l'essor du guohua (peinture nationale).
Zhang Daqian (1899-1983) :
Deux Tibétaines aux dogues, 1945, encre et couleurs sur papier
Yang guifei jouant avec un perroquet, 1945, encre sur papier
La concubine impériale Yang guifei (719- 756), par sa beauté et son destin tragique, a nourri l'imaginaire de la Chine, depuis l'époque des Tang (618-906).
La représentation des deux femmes tibétaines peut être comparée à la peinture de Yang guifei, exposée à côté d'elle. L'une évoque au moyen de couleurs vives deux femmes tibétaines, vêtues de leur costume traditionnel, que l'artiste a pu observer au cours de ses voyages. L'autre évacue la couleur au profit de la seule ligne, qui confère son dynamisme à la silhouette imaginaire d'une célèbre beauté antique. Pourtant les deux œuvres procèdent picturalement d'une même source : les peintures murales de Dunhuang, où Zhang Daqian a séjourné de 1941 à 1943.
Pang Xunqin (1906-1985)
Femme miao sous un arbre, vers 1940, encre et couleurs sur papier
Danseuse Tang, 1945, encre sur papier
Femme miao portant une hotte, vers 1940, encre et couleurs sur papier
Suite à la mission qu'il exécute pour le compte du Musée central au Guizhou en 1938, Pang Xunqin se familiarise avec les coutumes et l'artisanat des Miao. Entre 1940 et 1946, cette expérience lui inspire des peintures mettant en scène la vie des Miao. Souvent précises dans la description du vêtement, ces œuvres sont aussi l'expression idéalisée d'une vie sociale préservée à la fois de la modernité et des conflits en cours.
L'intérêt de Pang Xunqin pour la danse remonte à son séjour en France, où il avait assisté à des représentations de danse orientale. Ses peintures de danseuses Tang (618- 906) sont influencées par l'art des grottes de Dunhuang. Elles sont également redevables à ses contacts avec les ethnies du Guizhou ou du Yunnan.
Zhang Bide (1921-1953) : Copie de Deux Apsaras et dragon, 1945, encre et couleurs sur papier
Il s'agit d'une copie des célèbres peintures murales de Dunhuang.
Wu Zuoren (1908-1997) : L'Histoire du thé, 1945, encre et couleurs sur papier
Comme de nombreux artistes, Wu Zuoren découvre l'ouest de la Chine pendant la guerre. En 1944, il se rend à Dunhuang, puis, en 1945, au Qinghai et au Tibet, où il réalise croquis, aquarelles et peintures à l'huile inspirés de la vie des populations de ces contrées. Son retour à l'encre, qui date de cette période, trouve son aboutissement dans cette œuvre très originale. L'artiste y utilise la forme classique du rouleau horizontal pour développer une narration moderne, nourrie d'observations ethnographiques, qui constitue une synthèse achevée des techniques européennes et chinoises.
Peindre le nu à l'encre : vers un art universel ?
Synthèse d'un genre occidental et d'une technique orientale, les nus à l'encre sont révélateurs d'un phénomène majeur du XXe siècle : la réception de la tradition européenne par les artistes chinois. Sur une scène artistique républicaine (1912-1949) presque exclusivement dominée par la peinture à l'encre, la maîtrise du dessin et de la peinture à l'huile suppose de longs séjours à l'étranger. Si beaucoup choisissent le Japon, de plus en plus d'étudiants se rendent en Europe: Paris accueille un grand nombre d'entre eux à partir des années 1920. Le nu se présente d'abord à eux comme un exercice incontournable de leur cursus académique. Pour s'approprier ce sujet inconnu ou marginal dans la tradition chinoise, certains artistes délaissent le crayon au profit du pinceau et de l'encre.
Pan Yuliang (1895-1977) :
Modèles nus, 1942, encre sur papier (deux dessins)
Nu assis au qipao rouge, 1955, encre et couleurs sur papier
Sanyu (Chang Yu, 1895-1966)
Nu, années 1930, encre sur papier
Femme dessinant, début des années 1930, encre et crayon sur papier
Tout comme Pan Yuliang, Sanyu est une figure de Montparnasse, où il fréquente l'Académie de la Grande Chaumière. C'est dans ce lieu qu'il se fait connaître dans les années 1920 pour ses représentations virtuoses de modèles vivants au moyen d'encre et de pinceaux chinois.
Hua Tianyou (1901-1986) :
Modèle nu, années 1940, encre et couleurs sur papier
Modèle et dessinatrice, années 1940, encre sur papier
Peinture rouge, dessins et encres révolutionnaires
La période maoïste (1949-1976) est caractérisée par une activité intense dans le domaine des arts. Crédités d'un pouvoir d'entraînement et de formation idéologique de la population, les artistes font l'objet d'un contrôle étroit et constant. Chaque œuvre, avant d'être exposée, passe par un processus de validation au cours duquel elle est soumise à l'avis de représentants du peuple et de cadres du Parti, puis retouchée en fonction des remarques reçues. En outre, nombre de peintres subissent des campagnes de critiques publiques, parfois virulentes et dévastatrices.
Les artistes se doivent d'illustrer les épisodes marquants de l'histoire du Parti communiste chinois et de décrire l'avènement d'une Chine nouvelle. Dans un premier temps, la peinture à l'encre, considérée comme le vestige d'une époque féodale honnie, peine à trouver sa place face à l'imposition d'une peinture à l'huile basée en grande partie sur le réalisme socialiste des modèles soviétiques. Ses praticiens doivent donc lutter pour démontrer sa possible adéquation aux buts artistiques et politiques poursuivis par le maoïsme.
Wang Shenglie (1923-2003) : Esquisse pour Huit femmes se jettent dans le fleuve, 1957, fusain sur papier
Tang Xiaohe (né en 1941) :
Esquisse pour Avancer contre vents et marées, 1971, fusain sur papier
Esquisse pour Pluie de printemps à Jinggang, 1976, fusain sur papier
Cai Liang (1930-1995) : Esquisse pour la Jonction des trois principales forces de l'Armée rouge, 1977, fusain sur papier
Entre deux mondes: dialogue avec l'abstraction
Les années 1950 voient les plasticiens chinois basés hors de la république populaire de Chine être confrontés aux vocabulaires abstraits américains et européens. Une jeune génération d'artistes, pour la plupart nés dans les années 1920 et 1930, se pose alors la question d'une éventuelle intégration à une scène artistique en partie globalisée.
Ces problématiques concernent au premier chef les artistes actifs en Europe, tels que Zao Wou-ki (1920-2013) et Chu Teh-Chun (1920-2014). À partir des années 1950, ces peintres adoptent le langage de l'abstraction. S'ils sont d'abord des praticiens de l'huile, ils réalisent aussi des encres. Entre les créations sur papier ou sur toile se développe un dialogue fructueux, les deux techniques se nourrissant d'emprunts réciproques.
Zao Wou-ki (1920-2013) [voir notre billet du 1er juillet 2018] :
Sans titre, 1972, encre sur papier
Sans titre, 1989, encre sur papier
Chu Teh-Chun (1920-2014) : Paysage abstrait, 1993, encre sur papier
Chuang Che (Zhuang Zhe, né en 1934) : Sans titre, 1963, encre et huile sur toile
Hsiao Chin (Xiao Qin, né en 1935) : Chi-88, 1980, encre et couleurs sur papier
Wu Guanzhong (1919-2010) : Forêt de bambous et champs irrigués, 1992, encre et couleurs sur papier
Walasse Ting (Ding Xiongquan , 1928-2010) :
Beauté, 1970, encre sur papier
Garçon, 1970, encre sur papier
Oiseau, 1970, encre sur papier
La dernière section de l'exposition est intitulée
Couper le fil du cerf-volant ? L'encre des années 1980 et 1990
La fin de l'époque maoïste (1949-1976) et la politique de Deng Xiaoping (1904-1997) permettent une plus grande ouverture sur l'extérieur. Les peintres de Chine continentale prennent alors connaissance des travaux menés en Occident, mais aussi à Hong Kong et à Taiwan. En parallèle, des théoriciens et des artistes affirment la pertinence d'approches formalistes déconnectées de tout contenu politique ou interrogent la place de l'encre dans l'art contemporain.
Les années 1980 et 1990 sont marquées notamment par la volonté de faire évoluer l'encre au moyen de recherches purement plastiques, en rupture avec les vocabulaires et les buts picturaux de l'époque précédente. Nombreux sont les peintres qui se rapprochent progressivement de l'abstraction sans abandonner le cadre technique de la peinture à l'encre et une inspiration puisée dans le monde environnant, ce que Wu Guanzhong (1919-2010) appelle "ne pas couper le fil du cerf-volant".
Ma Desheng (né en 1952) : Sans titre, 1991, encre sur papier
Installé en France depuis 1986, il est l'un des fondateurs du groupe des Étoiles, premier mouvement d'avant- garde de la période postmaoïste.
Yang Jiechang - (Yang Jiecang, né en 1956) : Tout est possible, 2000, encre sur papier
Yang Jiechang est principalement actif en France et en Allemagne. Malgré la grande diversité de son œuvre, l'encre est son médium de prédilection depuis les années 1980.
Zhu Xiuli (né en 1938) : La source claire coule sur le rocher, 1986, encre sur papier
Li Jin (né en 1958) : Le Vrai Corps, encre et couleurs sur papier
Li Jin contribue, à partir des années 1980, au développement en Chine d'une nouvelle peinture de lettrés, qu'il revivifie par le choix d'un style souvent naïf et des iconographies contemporaines volontiers érotiques.
Terminons ce billet avec une œuvre qui nous ramène presque à celles du début de l'exposition :
Li Huasheng (1944-2018) : Dans la crique, 1984, encre et couleurs sur papier
Li Huasheng se forme pendant l'époque maoïste (1949-1976) à la peinture traditionnelle. Dès le début des années 1980, il apparaît en ce domaine comme une des figures les plus prometteuses de sa génération. L'épure de ce paysage, le contraste entre le dessin du personnage et le traitement tachiste des berges ainsi que l'inscription mêlant des éléments de plusieurs styles calligraphiques sont alors perçus comme des audaces formelles. Toutefois, Li Huasheng est surtout connu aujourd'hui pour les œuvres abstraites qu'il commence à réaliser à partir de la fin des années 1990.