Bretagne - été 2023
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Un billet pour faire partager au lecteur quelques moments de notre été breton.
La côte entre Lampaul-Ploudalmézeau et Portsall, près de l'île Cairn.
Le site du Guilliguy, qui domine l'anse de Portsall, avec son dolmen du Néolithique final et son haut calvaire.
Le dolmen est composé d'un couloir de 4 m de long, partiellement détruit par la mise en place d'un caveau à l'Age du Bronze. Par une chatière, on accède à la chambre sépulcrale longue de 6,70 m. Un compartiment fermé complète ce dispositif à l'ouest. Ce monument est en appui sur un affleurement de granite au nord. Il est inclus dans un tertre ceinturé de pierres fichées verticalement en terre et de murettes de pierres sèches, intercalaires. La fouille a livré des fragments de bols hémisphériques et de vases carénés, ainsi que le mobilier en pierres que l'on trouve habituellement dans ce type de monument.
"C'est debout, sur la pointe du Guilliguy, appuyé sur un dolmen et les yeux fixés sur la mer, qu'il faut aller méditer quand la vie étroite du monde vous blesse, on devient fort à cet air de l'océan qui vous coule dans la poitrine. On se sent retrempé et vivace".
Emile Souvestre (avocat, journaliste et écrivain né le 15 avril 1806 à Morlaix et mort le 5 juillet 1854 à Montmorency)
Quelques images du GR 34 entre le petit port d'Argenton et l'estuaire du Penfoul, sur la commune de Landunvez, avec une des guérites du 17e siècle qui parsèment la côte et le phare du Four en arrière-plan.
Au port de l'Aber Wrac'h, rare vision des deux voiliers "historiques" de l'association Les Amis de Jeudi Dimanche du regretté Père Jaouen, Bel Espoir II et Rara Avis, amarrés ensemble à la tonne de marine.
Nous assistons au départ de Rara Avis, et un peu plus tard, nous apercevons Bel Espoir II qui part à son tour, sous voiles.
Au fond de l'Aber Wrac'h, à Paluden, le port de Lannilis, et un peu en aval sur la rive gauche, le chantier du Père Jaouen au lieu-dit Moulin de l'Enfer.
Terminons par l'Aber Benoît.
Comme chaque année (cf par exemple notre billet du 16 juillet 2022) , une exposition est organisée sur ses rives par la commune de Saint-Pabu. Elle est cette fois un peu complexe, réalisée par plusieurs artistes en résidence à la Maison des Abers - Ti an Aberioù à Saint-Pabu. Nous en donnons quelques exemples :
Près de la cale du passage, l'installation Action de voir de Nesrine Mouelhi.
À divers endroits de la côte, des rituels proposés par Marie-Michèle Lucas, extraits de son livre Rituaire réalisé entre avril 2022 et juin 2023 pour "célébrer l'immensité de la mer."
Encore de Nesrine Mouelhi, des Houses, petites boîtes sculpturales qui accueillent des poèmes écrits par l'artiste. Les textes sont dédiés aux anciennes pêcheries dénommées «korejoù, ar c’horejoù» en breton («kored, ar gored» au singulier). Nesrine s’intéresse à l’histoire de ces pêcheries, leurs origines, leurs fonctionnalités, leurs compositions et ainsi elle se questionne sur la relation qu’entretiennent les humains avec ces pêcheries. En utilisant l’écriture et la peinture elle rend compte de ses propres liens d’attachement avec chaque gored.
(ici, l'installation surplombe la plage de Korn ar Gazel)
Enfin, près de Porz ar Villin, Scoubidou hydraulique, de Marianne Rousseau.
Marianne Rousseau prend pour point de départ un dessin technique d’un scoubidou hydraulique, outil utilisé par les goémoniers pour la récolte des algues marines. Elle présente une sculpture composée de tubes en inox et d’un textile sur lequel elle coud un motif de l’outil mécanique. Cette oeuvre rend hommage au travail des goémoniers et à l’histoire de ce métier qui s’est vu facilité par l’arrivée de la machine.
Naviguons sur l'aber pour voir le canot historique de sauvetage Yvon Salaün ou pour emmener nos petites-filles en pèlerinage vers la maison de la regrettée Jane Birkin, sur la rive droite.
Terminons ce billet en empruntant le sentier qui débouche au dessus de la plage de Béniguet...
...pour des vues sur l'embouchure de l'Aber, à la lumière et aux couleurs jamais semblables d'un jour à l'autre.
Norman Foster au Centre Pompidou
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Le Centre Pompidou présente cet été dans un de ses grands halls une exposition consacrée à un architecte britannique, Norman Foster. Né en 1935 à Manchester, Foster était un ami de Richard Rogers (1933-2021), architecte italien naturalisé britannique, qui avait conçu avec Renzo Piano le Centre Pompidou. Foster et Rogers, avec leurs épouses respectives, également architectes, Wendy Cheesman Foster et Su Rogers - le milieu de l'architecture est particulièrement endogame - le cabinet Team 4, de 1963 à 1967. En 1967, Rogers s'est associé à Renzo Piano et Foster a monté avec son épouse le cabinet Foster Associates, depuis rebaptisé Foster+Partners. L'exposition débute par une salle pleine de dessins, dont nous retiendrons, en guise de transition avec d'autres billets, deux croquis de la chapelle de Ronchamp, de Le Corbusier, par le jeune Foster...
Nous suivrons ensuite le parcours, en présentant quelques maquettes.
Chapelle du Vatican, pavillon du Saint-Siège à la Biennale de Venise en 2018.
Siège de Bloomberg, Londres, 2009-2017
Apple Park, Cupertino (USA), 2009-2017
Centre de distribution Renault, Swindon (Royaume-Uni), 1980-1982
Table Nomos, 1986, structure en acier et aluminium, plateau en verre
Deux réalisations au Château La Coste, Aix-en-Provence :
- Terrasse d'observation (2019-en cours)
- Maison autonome (2019-en cours)
The Sage Gateshead, Gateshead (Royaume-Uni), 1997-2004
(centre musical régional)
Musée national Zayed, Abu Dhabi (Émirats arabes unis), 2017-2024
Opéra Winspear, Dallas (USA), 2003-2009
Lycée Albert Camus, Fréjus, 1991-1993
Cour suprême de Singapour, Singapour, 2000-2005
La plus belle salle de l'exposition présente de nombreux points d'intérêt :
Des œuvres de la collection de Foster : Ai Weiwei, Brancusi :
Des hommages à ses inspirateurs :
Le Corbusier (1887-1965) avec le nombre d'or et sa voiture, la Voisin C7
et l'américain Richard Buckminster Fuller (1895-1983) :
- 12-Foot Fly's Eye Dome, 1975, fibre de verre
- Voiture D-45, 2 places, 1943, maquette (recréée en 2010) résine, métal, laiton, acrylique
Richard Buckminster Fuller et Starling Burgess (1878 – 1947) :
- Dymaxion Car #4, 1933-1934 (2010)
Toujours dans le panthéon du design de Norman Foster :
- Glasflügel H-201B Standard Libelle, planeur, 1967
- Rudolf Uhlenhaut (1906-1989) : Châssis tubulaire de la Mercedes-Benz 300 SL Coupé (W 198), 1954
- Colin Chapman (1928-1982) : Chassis de la Lotus Elan, Type 26, 1962
Dans cette grande salle, devant les fenêtres et le panorama de Paris, une séries de tours réalisées (ou non) par Foster+Partners.
Tour Hearst, New York, 2000-2006
Tour Millenium, Tokyo, 1989 (projet non réalisé)
30 St Mary Axe, Londres, 1997-2004
Siège de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation, Hong Kong, 1979-1984
Century Tower, Tokyo, 1987-1991
Siège de la Commerzbank, Francfort (Allemagne), 1991-1997
425 Park Avenue, New York, 2016-2022
Banque Nationale du Koweit, Koweit, 2008-2022
DJI Sky City, Shenzen (Chine), 2016-2022
50 Hudson Yard, New York, 2016-2022
270 Park Avenue, New York, 2018-2025
et de Sol LeWitt (1928-2007) : Quatre tours structure, 2007, bois de balsa, peinture
Sur un côté de la salle, quelques autres projets originaux :
Plan directeur pour la ville de Masdar et Institut Masdar, Abu Dhabi (Émirats arabes unis), 2007-2013
Maison des éléphants du Zoo de Copenhague (Danemark), 2002-2008
Grande serre du Jardin botanique du Pays de Galles, Llanarthney (Royaume-Uni), 1995-2000
American Air Museum, Duxford (Royaume-Uni), 1987-1997
Chesa Futura, Saint-Moritz (Suisse), 2000-2004
Rénovation du Reichstag, siège du Bundestag, Berlin, 1993-1999
Grande cour du British Museum, Londres, 1994-2000
Dans la dernière salle, l'incontournable viaduc de Millau, œuvre la plus connue de Foster en France :
Dans cette salle, également quelques autres projets :
Aéroport de Londres-Stansted (Royaume-Uni), 1981-1991
Technodôme Hancook, Daejeon (Corée du Sud), 2013-2016
Et, en cette période de vacances en bord de mer, trois projets marins de Foster + Partners :
Flotte Yachtplus, 2005-2009
Yacht à voiles Panthalassa, 2007-2009
Yacht à moteur Izanami, 1991-1993
Portraits au Musée d' Orsay
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Un billet pour une fois consacré non à une exposition, mais à deux petites salles du musée d'Orsay, exemples des accrochages variés que ce dernier réalise pour présenter ses collections permanentes d'une façon toujours renouvelée.
La tradition du portrait (1850-1875)
Dans cette salle, des peintures et des sculptures.
Trois toiles de Léon Bonnat (1833-1922) :
Jules Grévy, 1880, huile sur toile
Madame Pasca, 1874, huile sur toile
Armand Fallières, 1907, huile sur toile
Deux toiles d'Édouard Dubufe (1819-1883) :
Madame Édouard Dubufe, vers 1845, huile sur toile cintrée
Madame F..., entre 1850 et 1851, huile sur toile
Ernest Hébert (1817-1908) : Comtesse Audouin de Dampierre, née Marie-Joséphine Fouache d'Halloy, 1880, huile sur toile
Alexandre Cabanel (1823-1889) : La Comtesse de Keller, 1873, huile sur toile
Paul Baudry (1828-1886) : Madeleine Brohan, 1860, huile sur toile
Madeleine Brohan (1833-1900) était sociétaire de la Comédie française
Élie Delaunay (1828-1891) : Charles Hayem, 1865, huile sur toile
Charles Hayem était un négociant et collectionneur parisien (1838/39-1902)
John Singer Sargent (1856-1925) : Édouard Pailleron, 1879, huile sur toile
Édouard Pailleron (1829-1899) était un dramaturge, poète et journaliste français
Dans cette salle, des bustes également, tous de Jean-Baptiste Carpeaux, né le 11 mai 1827 à Valenciennes et mort le 12 octobre 1875 à Courbevoie.
Anna Foucart, 1860, bronze [fondeur : Thiébaut Frères, Paris]
Amélie de Montfort en toilette de mariée, 1869, plâtre
Eugénie Fiocre, 1869, plâtre
Amélie Clothilde de Montfort (1847-1908) était l'épouse de Carpeaux
Eugénie Fiocre (1845-1908) était une première danseuse du Ballet de l'Opéra de Paris
La Princesse Mathilde, 1862, marbre
La Marquise de La Valette, 1861, plâtre
Alexandre Dumas fils, 1873, plâtre
Mathilde Bonaparte (1820-1904), cousine de Napoléon III, joue un rôle actif dans la société du Second Empire, notamment par son salon littéraire qui accueille des écrivains de tous bords politiques.
La marquise de La Valette était l'épouse de l'ambassadeur de France près du Saint- Siège.
Alexandre Dumas fils était proche de Carpeaux, il a été témoin à son mariage avec Amélie de Montfort
Terminons la visite de cette salle avec un autre marbre de Carpeaux qui assurera la transition avec la suite de ce billet :
Le Prince impérial et le Chien Néro, 1865, marbre
En 1864, Carpeaux donne des leçons de dessin et de modelage au prince Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879), fils unique de Napoléon III et de Eugénie de Montijo.
Le portrait d'enfant
La sensibilité à l'enfance reste ambivalente au XIXe siècle : l'enfant est un petit adulte qu'on fait travailler à l'usine ou aux champs, malgré des lois qui viennent réglementer son travail dans le dernier quart du siècle; mais, c'est aussi un être à part entière, choyé, auquel on prodigue les soins d'une éducation de plus en plus attentive à son éveil propre. Si la peinture montre peu le premier aspect, elle déploie le second sous diverses formes.
Le portrait d'enfant isolé est plutôt rare, et s'attache surtout à la descendance de l'artiste ou de son entourage, comme ici Maurice Boutet de Monvel ou Armand Seguin. Ou bien, il résulte de la commande d'amateurs fortunés.
L'enfant est plus souvent inscrit dans sa fratrie, vêtue à l'unisson, ou dans sa famille. Besnard montre épouse et progéniture avec le naturel d'un instantané photographique. Le Suédois Oscar Björck représente les enfants du lieutenant Albert Janse en pleine activité, tandis que Maurice Denis dépeint ses amis Mellerio dans une unité familiale dégagée par une enveloppante atmosphère bleuâtre.
Armand Seguin (1869-1903) : Gabrielle Vien connue plus tard comme écrivain sous le pseudonyme de Marie Jade, 1893, huile sur toile
Maurice Boutet de Monvel (1851-1913) : Bernard et Roger à Bourré, 1883, huile sur toile
Albert Besnard (1849-1934) :
Madeleine Gorges dit Fillette feuilletant un livre, 1872, huile sur toile
Une famille dit aussi La Famille de l'artiste, 1890, huile sur toile
Louis Anquetin (1851-1932) : Profil d'enfant et étude de nature morte, non daté, huile sur toile
Oscar Björck (1860-1929) : Dans la nursery, 1889, huile sur toile
Terminons ce billet avec cette toile de Maurice Denis (1870-1943)
La Famille Mellerio, 1897, huile sur toile
Natures Urbaines - un autre regard
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Comme de temps en temps, nous consacrons un billet à l'exposition photographique installée dans le Parc de Sceaux, un de nos lieux de promenade favoris. (voir par exemple notre billet du 17 octobre 2020)
Son thème, à l'occasion du 100e anniversaire de l'entrée du Parc dans le domaine public, peut être résumé par les propos liminaires de l'administration départementale : " faire de la nature en milieu urbain une réalité pour tous, renforcer la place de la nature en ville ". Elle rappelle que plus d'un tiers du territoire du Département des Hauts-de-Seine est végétalisé (proportion certes très inférieure à celle de la plupart des départements français, mis à part Paris et la petite couronne) et qu'on y compte 27 parcs, jardins et promenades départementaux recensant plus de 16 millions de visites chaque année.
Entrée du Domaine départemental de Sceaux
Photo: Willy Labre
Harmonie
Jardin Bellini, La Seine Musicale, Île Seguin, Boulogne-Billancourt
Photo: Olivier Ravoire
J'ai rêvé New-York
Parc départemental André Malraux, Nanterre
Photo: Julia Brechler
Mécanique du vivant
À ras du Jardin des Reflets, Paris La Défense
Photo: Julia Brechler
La meulière, le verre et le vert
Coteau de Sèvres et La Défense
Photo: Olivier Ravoire
Nature en perspective
Création du Parc Paris La Défense
Photo: Julia Brechler
Le petit jardin de dix pas
Jardins familiaux, quartier de la Butte-Rouge, Châtenay-Malabry
Photo: Willy Labre
À l'ombre des souvenirs en fleurs
Ancien château Croux, Arboretum départemental de la Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry
Photo: Willy Labre
Une tristesse de verre
Cimetière américain de Suresnes
Photo: Willy Labre
Vous n'avez encore rien vu!
Observatoire ornithologique, parc départemental des Chanteraines, Villeneuve-la-Garenne
Photo: Willy Labre
Les jardins du T2
Jardins familiaux, Saint-Cloud
Photo: Olivier Ravoire
Vert coquet, vert clairet
Vignes du Pas-Saint-Maurice, Suresnes
Photo: Julia Brechler
Le jardin des merveilles
Collection départementale de bonsaïs, Arboretum départemental de la Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry
Photo: Willy Labre
Le Pavillon de thé
Jardins du musée Albert-Kahn, Boulogne-Billancourt
Photo: Willy Labre
Flèche de pierre
Clocher de l'église Saint-Clodoald, Saint-Cloud
Photo: Julia Brechler
Le voyage en Amérique
Arboretum du Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry
Photo: Olivier Ravoire
Le feu et la glace
Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry
Photo: Willy Labre
Les corbeaux de mer
Parc départemental de l'Île-Saint-Germain, Issy-les-Moulineaux
Photo: Stéphanie Gutierrez-Ortéga
Choses étranges
Parc départemental Pierre-Lagravère, Colombes
Photo: Julia Brechler
Métamorphose nocturne
Parc de Billancourt, quartier Rives de Seine, Boulogne-Billancourt
Photo: Olivier Ravoire
Plumes d'or sur promenade bleue
Parc départemental du Chemin-de-l'île, Nanterre
Photo: Stéphanie Gutierrez-Ortéga
Les derniers feux de l'artifice
Grand rocher du parc départemental de la Folie Sainte-James, Neuilly-sur-Seine
Photo: Willy Labre
Stèle paysagère
Cimetière intercommunal de Clamart
Photo: Olivier Ravoire
Un air de savane
Escaliers du parc de Bécon, Courbevoie
Photo: Julia Brechler
L'Œil était dans la cale
La Seine entre Rueil-Malmaison et Paris
Photo: Willy Labre
Le donjon des légendes
Promenade Jacques-Baumel, parc du Mont-Valérien, Suresnes
Photo: Julia Brechler
Brocéliande
Menhir et Chêne des missions, forêt domaniale de Meudon
Photo: Olivier Ravoire
La Chute de la Maison Chocolat
Château et parc de la Solitude, Le Plessis-Robinson
Photo: Julia Brechler
(ruine du castel néogothique édifié au début du XXe siècle pour l'héritière des chocolats Marquis - fournisseur breveté de toutes les cours d'Europe -aussitôt surnommé le Château Chocolat)
Vivre la nature urbaine
Parc nautique départemental, Île de Monsieur, Sèvres
Photo: Stéphanie Gutierrez-Ortéga
Dans un jardin français
Château du Domaine départemental de Sceaux
Photo: Willy Labre
Nature idyllique
Jardin de l'Île Verte, Vallée-aux-Loups, Châtenay-Malabry
Photo: Willy Labre
L'inattendu de Sceaux
Parc du Domaine départemental de Sceaux
Photo: Julia Brechler
Comme un arbre dans la ville
Paris La Défense
Photo: Olivier Ravoire
Lumière romantique
Étang de Saint-Cucufa, forêt de Malmaison, Rueil-Malmaison
Photo: Willy Labre
Le cavalier de l'aube
Domaine départemental du Haras de Jardy, Mames-la-Coquette et Vaucresson
Photo: Julia Brechler
Voyage d'hiver
Étang de Villebon, forêt domaniale de Meudon
Photo: Willy Labre
Et pour terminer par où nous avions commencé :
Le frisson et la lumière
Parc départemental du Domaine de Sceaux
Photo: Willy Labre
Basquiat x Warhol, à quatre mains (II/II)
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Nous poursuivons la visite de la grande exposition de la Fondation Louis Vuitton commencée dans notre billet du 24 juin 2023.
Galerie 4 : Larger Than Life
Les œuvres réalisées conjointement par Basquiat et Warhol figurent parmi les plus grandes de leurs productions respectives. La peinture de Warhol s'est toujours confrontée au format des publicités, des écrans de cinéma. Basquiat a commencé à créer à l'échelle de la ville, écrivant ses textes sur les murs. Les plus longues de leurs œuvres communes, comme Chair ou African Masks, évoquent des éléments de décors architecturaux. Cet aspect monumental est encore renforcé par le format horizontal des compositions qui se prête particulièrement aux scansions alternées des deux artistes.
Tous les tableaux de la galerie 4 sont dus à la collaboration des deux artistes.
Chair, 1985, acrylique, bâton d'huile et crayon sur toile
African Masks, vers 1984, acrylique et encre sérigraphique sur toile
Le 29 mai 1984, Warhol écrit dans son journal « nous avons peint ensemble un chef-d'œuvre africain. Une trentaine de mètres de long. Il est meilleur que moi ». African Masks est une des collaborations à très grande échelle réalisées avec Basquiat dans les anciens locaux de la Factory après le déménagement des équipes de Warhol pour la 33e Rue. « Voir tout cet espace clair et vide, c'était si beau que maintenant je ne veux plus partir » avait noté ce dernier. Dans African Masks, une multitude de masques et visages bruns, blancs et noirs, apparaissent sur un fond abstrait multicolore. L'œuvre ne se prête pas à une interprétation univoque, mais ses figures font incontestablement référence à la préoccupation de Basquiat pour sa culture et son héritage africains.
Sin More!, 1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Collaboration (Chairs/African), 1984-1985, acrylique et encre sérigraphique sur lin
Quality, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Thèmes et variations
À la fin des années 1970, Warhol réalise des travaux qui se rapprochent du genre de la nature morte. Quartiers de viande, pommes, citrons, choux sont le point de départ de plusieurs des tableaux réa- lisés avec Basquiat. Par le dessin, ce dernier altère et enrichit ces images et compositions d'origine photographique. Figure de style chère aux deux artistes, la répétition ne se joue pas qu'à l'intérieur de chaque tableau, elle est à l'origine de séries qui sont autant de variations autour d'un motif premier.
Don't Tread Tennis, 1985, acrylique sur toile
Apples and Lemons, 1985, acrylique, bâton d'huile et peinture polymère synthétique sérigraphiée sur toile
Eggs, 1985, acrylique, encre sérigraphique et bâton d'huile sur toile
Cabbage, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Dogs, 1984, acrylique et bâton d'huile sur toile
Untitled (Two Dogs), 1984, acrylique et encre sérigraphique sur toile
Dog, 1984, acrylique, encre sérigraphique, bâton d'huile et huile sur toile
Galerie 5 : Michael Halsband, 10 Juillet 1985, NYC
Au printemps 1985, Warhol indique à son galeriste Bruno Bischofberger que Basquiat et lui ont, de leur propre initiative, réalisé de nombreuses collaborations. Ils s'entendent pour en exposer une sélection à la galerie Tony Shafrazi, dans le sud de Manhattan. Pour réaliser l'image qui servira à l'affiche, Basquiat choisit Michael Halsband qu'il a repéré pour son travail avec le chanteur Klaus Nomi. Celle-ci doit évoquer un combat de boxe. Le 10 juillet, Basquiat et Warhol se rendent dans le studio d'Halsband avec gants et shorts. Trois de ces images seront finalement utilisées pour la promotion de l'exposition, le photographe en révèle 86.
Devant l'entrée de cette galerie, une photo par Michel Halsband (né en 1956) : Artist Group Portrait at Mr. Show restaurant, New York City, April 23, 1985
La légende permet d'y reconnaître, outre Basquiat et Warhol, David Hockney, Arman, Keith Haring, Arman, Axel Katz, Julian Schnabel...
Quelques tirages des photographies prises la 10 juillet 1985 par Michael Halsband.
En Série
Créé à la fin du XIXe siècle, le logo de General Electric est l'un des emblèmes de l'American way of life. À partir des années 1950, la marque est présente dans chaque foyer. L'omniprésence du sigle, apposé sur un réfrigérateur comme sur un réacteur d'avion, justifierait à elle seule son choix par Warhol si elle ne se doublait d'un jeu calligraphique propice au plaisir de la peinture. Les deux artistes lui dédient toute une série, remarquable par ses effets de transparences, de juxtapositions et de renversements. La plupart de ces œuvres ont été débutées par Basquiat qui y a inscrit ses dessins en sérigraphie, une technique qui a défini l'œuvre de son aîné.
General Electric, 1985, acrylique sur toile
Sweet Pungent, 1984-1985, acrylique, bâton d'huile et encre sérigraphique sur toile
Ford, 1984-1985, peinture polymère synthétique et encre sérigraphique sur toile
General Electric with Waiter, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
GE/Skull, 1984-1985, acrylique et encre sérigraphique sur toile
General Electric - White, 1984, acrylique et encre sérigraphique sur toile
GE, 1984-1985, acrylique, bâton d'huile, huile et encre sérigraphique sur toile
Bananas, 1985, acrylique, encre sérigraphique et bâton d'huile sur toile
Unit Filter GE, 1984, acrylique et encre sérigraphique sur toile
Highest Crossing, 1984, acrylique sur toile
House Eye, 1984-1985, acrylique, bâton d'huile, encre sérigraphique et collage sur toile
Wood, 1984, huile, bâton d'huile, acrylique et encre sérigraphique sur toile
Stoves, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Hellmann's Mayonnaise, 1984-1985, acrylique, bâton d'huile et crayon sur toile
Taxi, 45th/Broadway, 1984-1985, acrylique, bâton d'huile, peinture polymère synthétique et encre sérigraphique sur toile
Galerie 6 : La scène artistique de Downtown New York dans les années 1980
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Le milieu artistique new-yorkais du tournant des années 1970-1980 se singularise par l'énergie collective qu'il dégage. Plus de dix ans avant, grâce à son ouverture radicale à différentes pratiques artistiques, Warhol avait préparé le terrain pour faire de la collaboration une pratique largement acceptée. Mais ce furent aussi des artistes liés à la scène du graffiti - habitués à travailler ensemble et à naviguer entre les supports et les disciplines - qui firent de la collaboration, bien plus qu'une exception, l'une des caractéristiques essentielles de l'époque.
Jean-Michel Basquiat : 45 Plates, 1983-1986, marqueur sur céramique
Jean-Michel Basquiat, Fab Five Freddy (né en 1959), Tseng Kwong Chi (1950-1990), Futura 2000 (né en 1955), Keith Haring (1958-1990), Eric Haze (né en 1961), LA II (né en 1967), Kenny Scharf (né en 1958) & autres : Untitled (Blue Vase), 1982, technique mixte, acrylique, peinture aérosol et marqueur sur fibre de verre
Futura 2000, Keith Haring : Untitled (Scooter), 1986, peinture aérosol sur scooter
Jean-Michel Basquiat, Keith Haring & autres : Untitled (Symphony No. 1), 1980-1983, technique mixte, bombe aérosol et papier sur contreplaqué
Jenny Holzer (née en 1950) Lady Pink (née en 1964) : I am not free because I can be exploded anytime, 1983-1984, bombe aérosol sur toile
Jean-Michel Basquiat - Andy Warhol : Untitled, 1984, acrylique, huile et encre sérigraphique sur toile - Del Monte Fresh Produce Company, Coral Gables, Floride, États-Unis
A-One (1964-2001) Crash ou John Matos (né en 1961) DAZE (Chris Ellis) (né en 1961) : Untitled, 1984, bombe aérosol sur toile
Jean-Michel Basquiat, Stefano Castronovo (né en 1950) : Leather Jacket, 1983-1985, huile et peinture alkyde sur blouson en cuir
Jean-Michel Basquiat, Keith Haring & autres : Untitled (Fun Gallery Fridge), 1982, technique mixte, acrylique, peinture aérosol et marqueur sur réfrigérateur en métal
Affiche pour l'exposition Warhol / Basquiat : Paintings, Tony Shafrazi Gallery, 1985, lithographie offset sur papier couché
Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Roy Lichtenstein (1923-1997) Yoko Ono (née en 1933), Andy Warhol : Affiche pour Rain Dance, 1985, lithographie offset sur papier couché, signée par les cinq artistes
Guerrilla Girls : Guerrilla Girls Review The Whitney, 1987, impression d'écran sur papier
Jean-Michel Basquiat, Keith Haring : Untitled, 1981, encre et bombe aérosol dorée sur papier (deux tableaux)
A-One, Jean-Michel Basquiat : Portrait of A-One A.K.A. King, 1982, acrylique, bâton d'huile et marqueur sur toile montée sur supports en bois liés ensemble
A-One, Kenny Scharf : Untitled (Graffiti I), 1983, technique mixte sur toile
Dean Chamberlain (né en 1954) : Keith Haring, Nick Rhodes & Simon Le Bon devant le décor peint par Haring pour le passage d'Arcadia sur MTV, 1985, tirage couleur
Galerie 9 : Ten Punching Bags (Last Supper)
Jamais exposée du vivant de Basquiat et Warhol, la sculpture des Ten Punching Bags (Last Supper) est restée en possession de ce dernier jusqu'à sa disparition en 1987. Sur chacun des sacs, Warhol a peint le visage du Christ d'après une reproduction de La Cène de Léonard de Vinci. Sur celui-ci, Basquiat a inscrit de manière répétée, comme autant de coups portés sur les sacs, le mot Judge. Chez lui, l'imaginaire de la boxe est lié à de grandes figures de la communauté africaine-américaine qu'il a érigées en héros et martyrs. La structure même de cette œuvre est de triste mémoire ; elle évoque une potence et sa suite de pendus, ces strange fruits chantés par Billie Holiday. Sincère, la foi catholique de Warhol trouve là une incarnation poignante, évoquant le racisme, la violence et l'injustice dans une période sombre, marquée par l'épidémie de sida et le décès de plusieurs de ses proches.
Dans la même salle, du seul Jean-Michel Basquiat :
Untitled (Mary Boone), 1984-1985, acrylique sur sac de frappe
Headline Paintings
Tout au long de sa carrière, Warhol a traqué dans la presse le sensationnel comme le quotidien, faisant des manchettes de magazines et de journaux un sous-texte de son œuvre. Avec Basquiat, l'usage de ces titres est différent. Ainsi qu'il le disait, « II [Warhol] commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très concret ou de très reconnaissable, comme une manchette de journal ou un logo de produit, et puis je le défigurais, en quelque sorte, et puis j'essayais de le faire retravailler dessus un peu, et puis je retravaillais dessus davantage ». De fait, la lisibilité des textes est totalement amendée au profit de l'impact formel voire sonore du lettrage. Des fragments de mots sont pris dans un nouveau réseau d'informations bâti par les deux artistes.
Tous les tableaux de cette section sont dus à la collaboration des deux artistes.
Collaboration, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur lin
Socialite, 1984, acrylique sur toile
Ailing Ali in Fight of Life, 1984, acrylique, encre sérigraphique et bâton d'huile sur toile
Heart Attack, 1984, acrylique sur toile
Cops, 1984, acrylique et huile sur toile
Win $1,000,000, 1984, acrylique, encre sérigraphique et bâton d'huile sur toile
PE D G Two Heads, 1984-1985, huile, bâton d'huile, acrylique et encre sérigraphique sur toile
OP OP, 1984-1985, acrylique, encre sérigraphique et bâton d'huile sur toile
Collaboration No. 19, 1984-1985, bâton d'huile, collage, encre sérigraphique et peinture polymère synthétique sur toile
Comme toujours, avant le bouquet final des expositions de la Fondation Louis Vuitton dans la galerie 10, nous préférons décrire la petite galerie 11 attenante :
Galerie 11 : Requiem
Les proches de Basquiat ont largement témoigné de son désespoir à la suite du décès de Warhol, le 22 février 1987. Gravestone en est une marque évidente. Sous la forme d'un polyptyque, le peintre a dressé un autel où l'on reconnaît plusieurs références aux travaux de Warhol. Après leur exposition commune en 1985, les deux artistes s'étaient éloignés mais avaient poursuivi leurs échanges. Conservé par Warhol dans ses réserves, Physiological Diagram (1985), par son format et son sujet anatomique, s'apparente à une collaboration restée dans l'attente de Basquiat.
Jean-Michel Basquiat : Gravestone, 1987, acrylique et huile sur panneau de bois
Andy Warhol : Physiological Diagram, 1985, acrylique et encre sérigraphique sur lin
Francesco Clemente : Untitled (Homage to Jean-Michel Basquiat and Keith Haring), vers 1990, gouache sur papier
Scott Covert (né en 1959) : Untitled, 1999-2020, huile et crayon gras sur mousseline
Danseur, musicien, artiste, personnalité de la nuit new-yorkaise, Scott Covert commence en 1985 à réaliser des œuvres à partir de frottages de pierres tombales. Se rendant sur les sépultures de personnalités connues ou appartenant à sa mythologie personnelle, il réalise des compositions complexes où les mémoires s'entremêlent. Ici, Covert a placé Basquiat dans un panthéon comptant aussi bien le jeune Michael Stewart, artiste graffiti décédé après un passage à tabac par la police, que le compositeur italien Nino Rota ou le peintre américain Philip Guston.
Galerie 10 : À Quatre Mains
« Je crois que ces tableaux que l'on fait ensemble sont plus réussis quand on ne peut pas dire qui a fait quelle partie » avait noté Warhol dans son journal. D'abord simples interventions de Basquiat sur des toiles de Warhol, leurs peintures culminent, à la toute fin de leur collaboration, dans un emmêlement complexe où sont abordés des sujets intimes comme le racisme (Felix the Cat) ou le rapport au corps. 6.99 est une stratification de formes et de sens. Le tableau est littéralement couvert de cicatrices - des repentirs - mais celles-ci sont aussi dessinées, en écho aux abdomens balafrés de Basquiat et de Warhol.
Tous les tableaux de cette galerie sont dus à la collaboration des deux artistes.
Mind Energy, 1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Number 1, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Poison (Collaboration No. 62), 1984, acrylique et bâton d'huile sur toile
Collaboration (Pontiac) No. 5, 1984, acrylique sur toile
Third Eye, 1984-1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
Felix the Cat, 1984-1985, acrylique sur toile
Dans les années 1980, la plupart des œuvres de Warhol intègrent des images de la culture populaire américaine, autant de souvenirs et de témoignages de son obsession pour tout ce qui a trait à la célébrité. Dans ce tableau, on trouve ainsi une indication sur la bonne façon de nouer un nœud papillon, renvoi possible à sa carrière d'illustrateur, et surtout Felix the Cat, un des premiers héros de cartoons. À ces images, Basquiat répond avec ses têtes caractéristiques par leur apparence de crâne, ses mots griffonnés et deux grandes figures féminines à la peau mate. L'une est réalisée à partir d'un dessin posé par Warhol - que l'on retrouve dans 6.99 -, l'autre reprend la forme fluide des nœuds papillons et est oblitérée violemment d'un « Negress ».
6.99, 1985, acrylique et bâton d'huile sur toile
6.99 était l'une des collaborations préférées de Warhol, qui l'avait accrochée dans un espace privé à la Factory. A la variété des représentations répond ici la densité du dialogue visuel établi par les artistes. Les chiffres, les deux joueurs de football américain et la figure de femme nue debout, posés par Warhol, contrastent avec les aplats colorés de Basquiat, ses figures, visages, griffonnages, qui sont autant de couches de peinture et de significations. Des flammes semblent sortir du crâne expressif dans le coin droit, elles sont captées par un visage noir sombre au centre. Partiellement recouvert, celui-ci est placé comme au sommet d'une trinité ayant pour base les footballeurs de Warhol, ils sont intégrés par Basquiat dans son discours. À l'arrière-plan, une troisième figure noire coiffée d'un chapeau - peut-être un autoportrait de Basquiat - semble malicieusement observer cette confusion. Comme pour accentuer le propos, les retouches sont signifiées par des cicatrices, renvois possibles aux corps balafrés des deux peintres - celui de Basquiat du fait d'un accident de voiture en 1968, celui de Warhol suite à la tentative de meurtre dont il fut victime la même année.