Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

30 Septembre 2023 , Rédigé par japprendslechinois

L’installation au Louvre des arts d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques sont l’aboutissement d’un long processus. Ils ont fait une première entrée au Louvre en 1827 lorsque le roi Charles X crée le musée de Marine et d’Ethnographie. Les œuvres exposées fascinent le public et le musée connaît un grand succès. Mais, si les civilisations non-occidentales suscitent l’intérêt, rares sont alors les personnes qui reconnaissent une valeur artistique à ces collections. En 1905, les œuvres sont dispersées dans plusieurs musées. Elles quittent le Louvre.

Progressivement, et grâce à des artistes comme Pablo Picasso, ces pièces vont acquérir peu à peu le statut d’œuvres d’art. Dès 1909, le poète Guillaume Apollinaire souhaite que le Louvre accueille de nouveau ces chefs-d’œuvre « dont l’aspect n’est pas moins émouvant que celui des beaux spécimens de la statuaire occidentale ».

Au fil du 20e siècle, l’idée fait son chemin. Enfin, en 1990, Jacques Kerchache, grand spécialiste des cultures extra-occidentales, publie un manifeste signé de 300 artistes, philosophes, anthropologues et historiens d’art : Les Chefs-d’œuvre naissent libres et égaux. Il réclame la création au Louvre d’un département consacré aux arts d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et d’Insulinde qu’il regroupe sous l’appellation Arts premiers.

En 1996, le président de la République Jacques Chirac annonce la création d’un musée qui regroupera les deux collections françaises d’arts premiers : celle du musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie, et celle du musée de l’Homme. C’est la naissance du musée du quai Branly. Il doit donner leur juste place à des cultures et des civilisations trop longtemps méconnues des occidentaux. Jacques Chirac décide aussi de présenter une sélection de chefs-d’œuvre de ces collections au Louvre.

Pour exposer ces 120 chefs-d'œuvre, on choisit le pavillon des Sessions. Ce dernier a été construit sous le Second Empire par Hector Lefuel pour accueillir les sessions parlementaires. Les arts de tous les continents sont maintenant représentés dans ce musée universel.

Les premières salles sont consacrées à l'Afrique.

Sculpture baga, fin du XIXe siècle, Guinée - Masque d'épaules demba, bois, laiton

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture nalu, XIXe - début du XXe siècle, région de Kanfarandé, Guinée - Masque-cimier mbanchong, bois, pigments

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture bidjogo, XVIIIe - XIXe siècle, Île de Caravela, archipel des Bissagos, Guinée-Bissau - Figure d'ancêtre orebok, bois
Sculpture tellem, XVe -début du XVIIe siècle, Falaise de Bandiagara, Mali, Bois, matières sacrificielles
Sculpture tellem ou dogon, XVIe siècle, Falaise de Bandiagara, Mali, Bois, matières sacrificielles
Sculpture djennenké, XIIIe siècle, Mali, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture dogon attribuée au « Maître des yeux obliques », XVIIe - XVIIIe siècle, Mali, bois, métal
Sculpture dogon attribuée au « Maître de Tintam », XIVe siècle, Plateau de Bandiagara, Mali, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture fon attribuée à Akati Ekplékendo, avant 1858, République du Bénin - Statue dédiée à Gou, divinité du fer et de la guerre, fer, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture baoulé, fin du XIXe-début du XXe siècle, Côte d'Ivoire - figure cultuelle asie usu, bois, textile, matières sacrificielles
Sculpture baoulé, seconde moitié du XIXe siècle, côte d'Ivoire - Boîte à divination par les souris, bois terre cuite, kaolin, cuir

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture mossi, fin du XIXe - début du XXe siècle, Burkina Faso - Masque karanga, bois, pigments

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture m'bété, XIXe - début du XXe siècle, Gabon - Sculpture sanaga, XIXe siècle, Cameroun

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Quatre sculptures fang, XIXe siècle, figures de gardiens de reliquaire eyema byeri, Gabon ou Guinée équatoriale, bois avec selon les cas perles de verre ou clous de laiton.

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture fang, XIXe siècle, Gabon - Masque de la société secrète du Ngil, bois, kaolin, clous de laiton

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture yangéré, XIXe siècle, République centrafricaine ou République démocratique du Congo - Tambour à fente, bois
Sculpture vili, XVIIIe-début du XIXe siècle, Côte du Loango, Congo - Statue protectrice nkisi nkondi, bois, métal, porcelaine

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture bangwa, fin du XVIIIe - début du XIXe siècle, Cameroun - Maternité figurant une mère de jumeaux anyi, bois
Sculpture urhobo, XVIIIe siècle, Nigéria - Figure de Emetejev we, nièce du fondateur de la ville d'Eherhe, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Deux sculptures de la culture Nok, VIe siècle avant J.-C.- VIe siècle après. J.-C., Nigéria, terre cuite

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture bamendou, XVIIIe - début du XIXe siècle, Région du Nord-Ouest, Cameroun - Masque royal tukah, bois
Sculpture mbembé, XVIIIe siècle, Région de la Cross River, Nigéria - Fragment de tambour monumental, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture léga, XIXe siècle, République démocratique du Congo - Insigne iginga de la société initiatique du Bwami, ivoire d'éléphant
Sculpture luba, attribuée au « Maître des coiffures en cascade », XIXe siècle, République démocratique du Congo - Appui-tête, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture ejagham, avant le XVIe siècle, Nigéria - Emblème de la société secrète Eblabu, basalte

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Passons à l'Asie du Sud-Est et à l'Océanie

Sculpture, début du XIXe siècle, Île de Malo, Vanuatu - Statue de rituel de prise de grades masculins trrou kôrrou, bois de natora, pigments
 

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture, XIXe siècle, Région centrale du fleuve Sepik, Papouasie- Nouvelle-Guinée - Crochet représentant un ancêtre féminin, bois, cheveux, terre, pigments, coquillages
Sculpture toba-batak, milieu du XVe siècle, Nord-Ouest de l'île de Nias, Indonésie occidentale - Statue magique pangulubalang, bois, patine de suie
Sculpture, XIXe siècle, Nord-Ouest de l'île de Nias, Indonésie occidentale - Statue commémorative du pouvoir d'un chef gowe salawa, grès

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture, XIXe siècle, Sud-Est de l'île de Vanua Lava, Îles Banks, Vanuatu - Statue de rituel de prise de grades masculins kwetie tamat, fougère arborescente
Sculpture, première moitié du XIXe siècle, Ouest de l'île de Gaua, Îles Banks, Vanuatu - Statue de rituel de prise de grades masculins kolkol wutuk, fougère arborescente
Sculpture, XIXe siècle, Est de l'île de Gaua, Îles Banks, Vanuatu - Statue de rituel de prise de grades masculins tamat doro, fougère arborescente

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture, XVIIe siècle, Île de Makira (San Cristobal), Îles Salomon - Poteau de maison cérémonielle, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Transition entre Polynésie et Amériques, l'Île de Pâques :

Sculpture, Île de Pâques, Tête monumentale moai, tuf basaltique
Sculpture, XVIIe-XVIIIe siècle ?, Île de Pâques - Pectoral rei miro, bois (sophora toromiro)

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Amérique centrale :

Sculpture de Chupicuaro, période préclassique récente, VIIe - IIe siècle avant J.-C., État de Guanajuato, Mexique, terre cuite polychrome
Sculpture huaxtèque, période postclassique récente, XIVe - XVIe siècle, Région de Tampico, État de Tamaulipas, Mexique, pierre

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Sculpture aztèque, période postclassique récente, XIVe siècle, Vallée de Mexico, Mexique - Tambour rituel teponaztli, bois
Sculpture aztèque, période postclassique récente, XVe - début du XVIe siècle, Vallée de Mexico, Mexique - Serpent à plumes Quetzalcoatl, pierre (andésite)

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

Vase maya, période classique récente VIIe-Xe siècle, Guatemala ou Mexique - Décor représentant une scène de l'inframonde, terre cuite polychrome
Sculpture aztèque, période postclassique récente, XVe - début du XVIe siècle, Vallée de Mexico, Mexique - Serpent à plumes Quetzalcoatl, pierre (andésite)

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre

et terminons ce tour du monde - et ce billet par l'Amérique du Nord :

Sculpture kwakwaka'wakw (kwakiutl), seconde moitié du XIXe siècle, Colombie britannique, Canada - Pilier de maison gwasila, bois (cèdre)
Sculpture koniag, première moitié du XIXe siècle, Sud de l'Alaska, États-Unis - Masque, bois

Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques au Louvre
Lire la suite

Journées européennes du patrimoine 2023

23 Septembre 2023 , Rédigé par japprendslechinois

Nous avons, comme souvent à l'occasion des journées européennes du patrimoine, découvert deux lieux originaux que nos lecteurs auront peut-être plaisir à découvrir.

Le samedi, excursion dans la vallée de Chevreuse jusqu'à Villiers-le-Bâcle, qui abrite la maison-atelier du peintre Léonard Foujita (1886-1968).

C'est en 1959 que le peintre japonais Yasse Tabuchi fait découvrir à son ami Léonard Foujita une petite maison rurale, située au 7 rue de Gif, à l'époque unique rue du village. Datant du XVIIIe siècle, la modeste bâtisse comprend deux logements mitoyens destinés aux ouvriers agricoles. Quasiment en ruine, elle est bâtie sur un terrain en pente et arboré, offrant une vue imprenable sur la vallée. Séduit par le lieu propice à sa créativité, l'artiste en fait l'acquisition en 1960 et y entame d'importants travaux qui dureront près d'une année. Si depuis la rue rien ne distingue cette maison des autres, la façade côté jardin, a été totalement ouverte sur le paysage et de larges ouvertures révèlent les trois niveaux de la maison. L'étage d'habitation initial, pourvu d'une salle avec cheminée et d'une chambre, devient un lieu de vie comprenant une vaste entrée donnant sur la rue, un salon qui s'ouvre largement sur la chambre et une salle de bain. Les combles sont aménagés en atelier, tandis que la cave est judicieusement transformée en cuisine et en salle à manger. Tous ces travaux ont été réalisés par des artisans locaux, guidés par Foujita qui suit attentivement le chantier. En 1991, Kimiyo Foujita, sa veuve, a fait don de ce lieu de mémoire au Conseil Départemental de l'Essonne. Depuis septembre 2011 ce lieu incontournable de Villiers-le- Bâcle, protégé au titre des monuments historiques, détient le label « Maisons des illustres » décerné par le ministère de la Culture et de la Communication.

De l'extérieur :

Journées européennes du patrimoine 2023

La maison, sur le parc :

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

L'intérieur a été conservé très soigneusement dans l'état où le peintre l'avait aménagé, avec ses objets quotidiens et de nombreux objets, chinés ou confectionnés par Foujita

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Quelques œuvres ou ouvrages de la main de l'artiste... 

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Dans le jardin, des ateliers accueillent les enfants

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Dans un pavillon attenant, des souvenirs de Foujita et une évocation de la vie très riche de l'artiste, depuis le Montparnasse des années folles où il arriva en 1913, eut pour amis et confrères Picasso, Modigliani et bien d'autres, jusqu'à la fin de sa vie où, naturalisé français en 1955, converti au catholicisme en 1959, il décora une chapelle à Reims. Marié quatre fois (à trois françaises puis à la japonaise Kimiyo), il passa le plus clair de sa vie en France, avec une parenthèse pendant la deuxième guerre mondiale au Japon.

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Avant de conclure ce premier volet, une vue de de la petite église Notre-Dame-de-l'Assomption de Villiers-le-Bâcle, près de laquelle se trouve la pierre tombale de Foujita (dont la dépouille a été transférée à Reims en 2003 dans la chapelle qu'il y a décorée, et où les cendres de son épouse Kimiyo décédée au Japon l'ont rejointe)...

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

...et quelques toiles de Foujita photographiées dans d'autres musées :

Mon intérieur, Paris ou Nature morte au réveille-matin, 1921, huile sur toile collée sur panneau de bois parqueté
(Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris)

Nu couché à la toile de Jouy, 1922, huile, encre, fusain et crayon sur toile
(Musée d'art moderne de la Ville de Paris)

Intérieur d'un café, 1958, huile sur toile
(Musée Carnavalet - Histoire de Paris)

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Le dimanche, excursion au Vésinet pour visiter la Villa Berthe, construite en 1896 par Hector Guimard.

La façade sud (côté rue) :

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Quelques détails

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

L'entrée principale, située sur la façade latérale droite (est) :

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Cette entrée donne sur un escalier qui dessert tous les étages

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

La façade arrière (nord) et détails

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

Dans le jardin, une jolie fontaine pas très "guimardienne"...

Journées européennes du patrimoine 2023

Des élévations des quatre façades, issues du site très bien fait de la villa :

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023

En guise de conclusion, quelque images de l'immeuble d'habitation parisien "Castel Béranger", construit de 1894 à 1898 rue La Fontaine à Paris par le jeune Hector Guimard (1867-1942), soit à la même époque que la Villa Berthe.

Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Journées européennes du patrimoine 2023
Lire la suite

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

16 Septembre 2023 , Rédigé par japprendslechinois

Exposition originale au musée du Louvre : à l'occasion de la rénovation du musée napolitain de Capodimonte, qui nécessite sa fermeture temporaire, le Louvre accueille un grand nombre de ses œuvres, en trois endroits du musée.

Premier accrochage, prestigieux, dans la Grande Galerie de l'Aile Denon :

Chefs d’œuvre
de la peinture italienne

Dans cette galerie proche de la salle où est exposée la Joconde,  les peintures du musée de Capodimonte dialoguent avec celles du Louvre : la réunion des deux collections offre un aperçu exceptionnel de la peinture italienne du 15e  au 17e  siècle.

Tommaso di ser Giovanni di Mone Cassai, dit MASACCIO
(San Giovanni Valdarno, 1401-Rome, 1428)
Crucifixion
Tempera et or sur panneau, 1426

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Tommaso di Cristoforo Fini dit Masolino DA PANICALE
(Panicale, 1383- Florence, 1440)
La Fondation de Sainte-Marie-Majeure
Tempera et or sur panneau, 1427-1429
L'Assomption de la Vierge
Tempera et or sur panneau, 1427-1429

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Giovanni BELLINI
(Venise, vers 1430-1516)
La Transfiguration
Huile sur panneau, vers 1478-1479

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

COLANTONIO
(Actif à Naples vers 1440-1470)
Retable de saint Vincent Ferrier
Huile sur panneau, 1456-1458
et détails des panneaux du bas

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Saint Jérôme dans son cabinet
Huile sur panneau, 1444-1450

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Attribué à Jacopo DE' BARBARI
(Venise, 1475-?, vers 1516)
Portrait de Luca Pacioli avec un élève
Huile sur panneau, 1495

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Lorenzo LOTTO
(Venise, vers 1480-Lorette, 1556)
Portrait de Bernardo de' Rossi, évêque de Trévise
Huile sur panneau, 1505

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Girolamo Mazzola BEDOLI
(Viadana, vers 1500-Parme, 1569)
L'Annonciation
Huile sur toile, 1555-1560

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Francesco Mazzola, dit PARMESAN
(Parme, 1503-Casalmaggiore, 1540)
Portrait de Galeazzo Sanvitale
Huile sur toile, 1524
Portrait de jeune femme, dite Antea
Huile sur tolte, vers 1535
Lucrèce
Huile sur toile, 1540

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Tiziano Vecellio, dit TITIEN
(Pieve di Cadore 1488/90-Venise 1576)
Danaé
Huile sur toile, 1544-1545

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Giovanni Battista di Jacopo, dit Rosso FIORENTINO
(Florence, 1494 - Paris, 1540)
Portrait de jeune homme (peut-être Giampaolo dell' Anguillara da Cerveteri)
Huile sur panneau, 1524-1526

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Sebastiano Luciani, dit Sebastiano DEL PIOMBO
(Venise 1485- Rome 1547)
Portrait du pape Clément VII de Médicis sans barbe
Huile sur toile, vers 1526

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit CARAVAGE
(Milan, 1571 - Porto Ercole, 1610)
La Flagellation
Huile sur toile, 1607
Illustrons une fois le principe de l'accrochage en montrant en regard une œuvre du Caravage appartenant aux collections permanentes du Louvre :
La Diseuse de bonne aventure
Huile sur toile, vers 1595-1598

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Guido RENI
(Bologne, 1575-1642)
Atalante et Hippomène
Huile sur toile, vers 1615-1618

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Annibal CARRACHE
(Bologne, 1560 - Rome, 1609)
Hercule à la croisée des chemins
Huile sur toile, 1598
Pietà
Huile sur toile, 1599-1600

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Artemisia GENTILESCHI
(Rome, 1593-Naples, 1652-1653)
Judith décapitant Holopherne
Huile sur toile, vers 1612-1617

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Lionello SPADA
(Bologne, 1576-Parme, 1622)
Cain et Abel
Huile sur toile, vers 1612-1614

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Jusepe DE RIBERA
(Játiva, 1591-Naples 1652)
Silène ivre
Huile sur toile, 1626
Saint Jérôme et l'ange du Jugement
Huile sur toile, 1626
Apollon et Marsyas
Huile sur toile, signé daté 1637

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Luca GIORDANO
(Naples, 1634-1705)
Apollon et Marsyas
Huile sur toile, vers 1660
Notre-Dame du Rosaire ou La Madone au baldaquin
Huile sur toile, vers 1685

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Abraham BRUEGHEL
(Anvers, 1631-Naples, 1697)
Giuseppe RUOPPOLO
(Naples, 1630 ?-1710)
Nature morte avec fruits et fleurs
Huile sur toile, 1680-1685

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Giuseppe RECCO
(Naples, 1634-Alicante, 1695)
Nature morte avec poissons et autres créatures marines
Huile sur toile, 1671

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Francesco GUARINO
(Sant'Agata Irpina, 1611- Solofra, 1654)
Sainte Agathe
Huile sur toile, vers 1637-1640

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

et les deux derniers tableaux exposés à la Grande Galerie :

Mattia PRETI
(Taverna, 1613 - La Vallette, 1699)
Saint Nicolas en extase
Huile sur toile, 1653
Saint Sébastien
Huile sur toile, vers 1656

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Une des trois partie de cette exposition disséminée dans le Louvre est située dans la Salle de l’Horloge de l'aile Sully et intitulée 

Cartons italiens de la Renaissance, 1500 – 1550

Elle se prête mal à la photographie, et nous n'en donnons qu'un aperçu, avec :

Giulio Pippi, dit GIULIO ROMANO
(Rome, vers 1492/1499 - Mantoue, 1546)
Bacchantes, faune, petit satyre et putto dansant
Plume et encre brune, lavis brun, sur deux feuillets de papier beige collés ensemble. Traces d'une mise au carreau (?) à la pierre noire. Piqué pour le report et passé à la ponce avec de la poussière noirâtre.
Carton pour une composition de la frise de la Sala delle Metamorphosi ou
Sala d'Ovidio au Palazzo Te à Mantoue (1527) exécutée, non par Giulio Romano, mais par ses collaborateurs Anselmo Guazzi et Agostino da Mozzanica.

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Au passage, un bleau tableau de RAPHAËL (et son atelier)
(Urbino, 1483 - Rome, 1520)
La Madone de l'Amour divin
Huile sur bois

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Terminons avec la troisième partie, située dans la Salle de la Chapelle de l'Aile Sully :

Des Farnèse aux Bourbons, histoire d’une collection

Des objets d’art, des peintures et des sculptures relatent les grandes étapes de la constitution des collections du musée de Capodimonte autour de deux temps forts : l’héritage des Farnèse et le mécénat des Bourbons de Naples.

L'origine de la collection du musée est la collection de la famille Farnese, dont l'unique héritière, la princesse Élisabeth Farnèse (1692-1766) fut reine d'Espagne de 1714 à 1746, a tout légué à son fils Charles (1716_1788), duc de Parme puis roi de Naples et de Sicile puis roi d'Espagne.

Joos VAN CLEVE (Clève, 1485 - Anvers, 1540)
Triptyque : L'Adoration des Mages
Huile sur panneau, vers 1525

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Bartolomeo SCHEDONI (Modène, 1578-Parme, 1615)
L'Aumône de sainte Élisabeth de Hongrie
Huile sur toile, 1611

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Giovanni LANFRANCO (Parme, 1582- Rome, 1647)
Madeleine portée au ciel par des anges
Huile sur toile, 1616-1617 (détail)

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Tiziano Vecellio dit TITIEN :

Portrait du pape Paul III, tête nue, huile sur toile, 1543
Portrait de Paul III avec ses petits-fils, huile sur toile, 1545
Portrait du cardinal Alexandre Farnèse, huile sur toile, 1545-1546

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Dominikos Theotokopoulos dit GRECO (Candie, 1541- Tolède, 1614)
Portrait de Giulio Clovio, huile sur toile, 1571-1572

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Des objets :

Jacob MILLER L'ANCIEN (Augsbourg, 1548?- 1618)
Diane chasseresse chevauchant un cerf, argent doré, fin du XVI - début du XVII° siècle
Guglielmo DELLA PORTA (Porlezza, 15157 - Rome, 1577)
Buste de Paul III avec chape, marbre, albâtre égyptien, 1546-1549
CEYLAN, fabrication cingalo-portugaise 2e moitié du XVIe siècle
Paire d'éventails, ivoire, argent, saphir
Manno di BASTIANO SBARRI (Florence, 1536 - Florence, 1576)
Giovanni BERNARDI (Castelbolognese, 1494 - Faenza, 1553)
Cassette Farnèse
Argent doré, repoussé et ciselé, cristal de roche gravé, émail, lapis-lazuli, 1548-1561

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Anton Raphael MENGS et atelier (Aussig, 1728 - Rome, 1779)
Portrait du roi Charles III de Bourbon, huile sur toile, vers 1774
 

Le fils et héritier d'Isabelle Farnese est à l'origine de la construction du palais de Capodimonte, conçu notamment pour abriter la collection Farnese.

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Charles III est aussi à l'origine de la création de la fabrique de porcelaine :

Real Fabbrica della porcellana di Capodimonte (1743-1759)
Giuseppe GRICCI (Florence, 1719 - Madrid, 1771)
Bassin en forme de coquille, porcelaine tendre blanche de Capodimonte, 1745-1750
Real Fabbrica della porcellana di Napoli (1771-1806)
Filippo TAGLIOLINI (Fogliano di Cascia, 1745- Naples, 1809)
La Chute des Géants, biscuit de porcelaine, 1785 et années suivantes
et diverses pièces produites par la manufacture.

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

Antonio JOLI (Modène, vers 1700 Naples, 1777)
Départ de Charles de Bourbon pour l'Espagne vu de la mer, huile sur toile, 1759
Ferdinand IV à cheval avec la cour, huile sur toile, vers 1760-1761
Pierre Jacques VOLAIRE (Toulon, 1729 - Naples, 1799)
L'Éruption du Vésuve depuis le pont de la Madeleine, huile sur toile. 1782
Alexandre Hyacinthe DUNOUY (Paris, 1757-Jouy-en-Josas, 1841)
Vue de Naples depuis Capodimonte, huile sur toile, 1813

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte

En guise de conclusion, cette explosion pop invite à méditer avec Warhol sur la silhouette iconique du Vésuve inlassablement reproduite. Cette peinture est aussi un hommage à la politique d'enrichissement des collections du musée et à la place que l'art contemporain continue à occuper à Capodimonte.

Andy WARHOL (Pittsburg, 1928 - New York, 1987) 
Vesuvius, acrylique sur toile, 1985

Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
Lire la suite

Pastels, de Millet à Redon (II/II)

9 Septembre 2023 , Rédigé par japprendslechinois

Nous terminons dans ce billet le parcours amorcé dans notre billet du 4 septembre d'une des expositions phares du printemps dernier, consacrée aux pastels du musée d'Orsay.

Avant de reprendre le parcours, quelques éléments sur un évènement organisé autour de l'exposition : PASTEL XXL.

Huit étudiants des Beaux-Arts de Paris (Mathias Bensimon, Juliette Duchemin, Rusné Gocentaité, Li Jinshuai, Kraus, Hakim Sahiri, Alexandra Willis et Misha Zavalnyi) ont créé, devant les visiteurs, un vaste dessin panoramique au pastel de 10 mètres de long. Cette performance en direct s'est déroulée pendant l'exposition au rythme d'une séance par semaine. Ci-dessous l'état de l'œuvre - par nature inachevée - au 17 mai 2023, lors de notre visite (de gauche à droite)

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Reprenons notre parcours avec la section Intérieurs

Parmi les nouveaux sujets investis par les pastellistes dans les dernières décennies du XIXe siècle figure l’univers domestique. Le portrait devient aussi plus intime, plus informel, reflétant un état d’âme. Le foyer et la vie familiale étant au cœur des valeurs bourgeoises, les artistes se tournent vers les scènes de genre et les intérieurs. Ces sujets semblent particulièrement privilégiés par les artistes femmes qui, dans le contexte de l’époque, restent encore largement associées à cette sphère. Ce phénomène est accentué par la réputation de « propreté » et de facilité d’usage du pastel, considéré encore comme un art d’agrément convenant tout particulièrement aux femmes, jusqu’aux années 1880 – moment où il jouit d’une popularité sans précédent chez les artistes, tous sexes confondus : « Le pastel peut se prendre et se quitter, gardant tout au long du travail toute la fraîcheur de son éclat et la fleur de son velouté » (la Grande Encyclopédie, 1885). Il devient le médium de choix pour créer des instantanés de la vie quotidienne.

Odilon Redon : Camille Redon brodant, 1880, pastel sur papier
Eugène Loup (1867-1948) : Mélancolie, vers 1901, pastel sur toile
Georges Le Brun (1873-1914) : Le Vestibule, 1909, fusain et pastel

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Auguste Renoir (1841-1919) : Portrait de jeune fille brune, assise, les mains croisées, 1879, pastel sur papier
Daniel de Monfreid (1856-1929) : Portrait de sa fille Agnès à trois ans, 1902, pastel sur papier vergé
Étienne Moreau-Nélaton (1859-1927) : Portrait de Raymond Koechlin, 1887, pastel et crayon noir sur papier

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Mary Cassat (1844-1926) :

Portrait de Mademoiselle Louise-Aurore Villebœuf, 1902, pastel sur papier beige et châssis
Mère et enfant sur fond vert, 1897, pastel sur papier beige collé sur châssis entoilé
Femme et enfant devant une tablette où sont posés un broc et une cuvette, 1889, pastel sur papier beige collé sur châssis entoilé

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Paul-César Helleu (1859-1927) :

Femme accoudée à une table, 1889, pastel sur papier chamois collé sur châssis entoilé
Portrait de Madame Paul Helleu, 1894, pastel sur papier bleu

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Édouard Vuillard (1868-1940) :

Bouquet de soucis sur la cheminée, vers 1930, pastel sur papier beige
La Table servie, vers 1915, pastel sur papier beige

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Marguerite Carpentier (1886-1965) : Marguerite Cahun dans l'appartement du boulevard Raspail, 1910, pastel sur papier marouflé sur toile avec cadre
Armand Guillaumin (1841-1927) : Intérieur, 1889, pastel sur papier vergé crème
Eva Gonzalès (1847-1883) : La Matinée rose, 1874, pastel sur papier et châssis entoilé

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Intimités

Le pastel semble plus apte que tout autre médium à rendre le velouté de la peau et les teintes subtiles de sa carnation. Cette qualité explique naturellement sa grande popularité dans l’art du portrait, mais aussi dans celui du nu. Édouard Manet, Maurice Denis et Émile-René Ménard jouent de l’estompe pour donner un aspect poudreux et lumineux à la chair de leurs modèles, tandis que Degas utilise une grande variété de traits et des couleurs franches pour donner du relief à ses baigneuses aux postures prosaïques, sans idéaliser de leur corps.

Édouard Manet (1832-1883) : Buste de femme nue, vers 1875, pastel sur toile et châssis
Émile René Ménard (1863-1930) : Étude de nu dans un intérieur, sans date, pastel sur papier collé sur châssis entoilé

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Edgar Degas (1834-1917) :

Femme nue debout, vers 1880-1883, pastel et fusain sur papier bleu-vert
Danseuse en maillot, vers 1896, pastel sur papier
Baigneuse allongée sur le sol, vers 1886, pastel sur papier beige

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Edgar Degas :

Baigneuse s'essuyant, vers 1900-1905, fusain et pastel sur papier
Femme à sa toilette essuyant son pied gauche, 1886, pastel sur carton
Après le bain, femme nue s'essuyant la nuque, 1898, pastel sur papier vélin fin collé sur carton
Femme se coiffant, 1887-1890, pastel sur papier beige collé sur carton

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Maurice Denis (1870-1943) : Nu, femme assise, de dos, 1891, pastel et fusain sur papier
Edmond Aman-Jean (1858-1936) : Farniente dit aussi Étude de femme drapée les mains levées, vers 1895, pastel sur papier gris-beige collé sur toile

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Arcadies

Le XIXe est un siècle d’instabilité politique et de profonds changements sociétaux. La révolution industrielle et l’expansion rapide des chemins de fer bouleversent le rapport au temps et à l’espace. Vers la fin du siècle émerge la crainte d’un effondrement de la civilisation, comparable à celui de l’Empire Romain. En réponse à cette crise des valeurs et en réaction contre le matérialisme ambiant, certains artistes rejettent les sujets contemporains pour se tourner vers un idéalisme arcadien, rêve antique d’une vie simple, en harmonie avec la nature, hors du temps.
Un artiste comme Osbert développe une vision panthéiste et mystique peuplée de muses sur laquelle s’édifie son œuvre. Dans l’art de Degas, au contraire, le thème des baigneuses dans l’herbe et d’une possible symbiose avec la nature est une véritable rareté. Enfin, chez Desvallières et Rothenstein, la terre idyllique de l’Arcadie n’est pas sans présenter un caractère étrange voire menaçant, comme ébranlée par les secousses du XXe siècle approchant.

Alphonse Osbert (1857-1939) :

Au bord de la mer, 1926, pastel sur papier gris contrecollé sur carton
Muse allongée sous les arbres, vers 1910, pastel sur papier gris

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Henri Fantin-Latour (1836-1904) : Les Filles du Rhin ou L'Or du Rhin, 1876, pastel et fusain sur lithographie sur papier
Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) : Le Berger ou L'Orage, 1887, pastel sur papier beige collé sur châssis entoilé
 Léon Lhermitte (1844-1925) : Deux baigneuses au bord d'un étang, vers 1893, pastel et fusain sur papier brun

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

 Ker-Xavier Roussel (1867-1944) : Scène mythologique, dit aussi Silène et l'Enfant, vers 1916, pastel sur papier
Édouard Vuillard : Deux femmes dans un bois, vers 1890, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Edgar Degas : Deux baigneuses sur l'herbe, 1896, pastel sur papier brun
William Rothenstein (1872-1945) : Femme nue assise, 1892, pastel et peinture dorée
George Desvallières (1861-1950) : Les Tireurs à l'arc, 1895, pastel sur papier gris-beige

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

La dernière section de l'exposition présente des œuvres de deux artistes seulement :

Âmes et chimères

La voie menant à une Arcadie utopique n’est pas la seule qu’aient empruntée les artistes peu enclins à tendre un miroir au monde transfiguré du XIXe siècle. Odilon Redon et Lucien Lévy-Dhurmer, tous deux en quête d’une réalité intérieure, adoptent le pastel pour donner corps à un imaginaire foisonnant, avec un vocabulaire visuel propre à chacun. Après Millet et Degas, ce médium « caméléon » est une nouvelle fois renouvelé par ces deux grands pastellistes symbolistes à la fin du siècle.

Pour Lévy-Dhurmer, l’exploration de la vie intérieure passe souvent par le portrait et la figure humaine, y compris dans la représentation d’êtres hybrides comme sa célèbre Méduse.

Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953) :

Portrait de Georges Rodenbach, vers 1895, pastel sur papier gris-bleu
La femme à la médaille, dit aussi Mystère, 1896, pastel et rehauts d'or sur papier contrecollé sur carton
La Sorcière, 1897, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Lucien Lévy-Dhurmer :

Florence, vers 1898, pastel sur papier
Méduse, dit aussi Vague furieuse, 1897, pastel et fusain sur papier beige contrecollé sur carton
Le Silence, 1895, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Redon exploite quant à lui l’extraordinaire plasticité du pastel pour donner forme à son imaginaire et insuffler une dimension personnelle au mythe, loin de l’allégorie. Son art repose sur l’indéterminé, avec une volonté de se laisser guider par le matériau.

Odilon Redon (1840-1916) :

Parsifal, 1912, pastel sur papier
Femme voilée, sans date, pastel, détrempe, graphite et transferts carbone sur papier beige
Le Bouddha, vers 1906-1907, pastel sur papier beige
La Visitation ou Entretien mystique, sans date, pastel sur papier beige, mise au carreau partielle à la mine de plomb

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)

Odilon Redon :

Char d'Apollon, vers 1910, pastel et détrempe sur toile
Fleur de sang, 1895, pastel sur papier gris
Vision sous-marine, vers 1900, pastel sur papier gris
La Coquille, 1912, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Pastels, de Millet à Redon (II/II)
Lire la suite

Pastels, de Millet à Redon (I/II)

2 Septembre 2023 , Rédigé par japprendslechinois

Au début de l'été, une belle exposition a fermé ses portes au musée d'Orsay. N'en ayant pas encore rendu compte, nous en proposons un aperçu.

Ni véritablement dessin, ni peinture, le pastel est une technique graphique à part unissant la ligne et la couleur. La vibration de la « fleur» des pigments formée à la surface du support offre un rapport direct à la matière et à la couleur pure qui stimule l’œil et en appelle aux sens. L’art du pastel est multiforme, le trait se faisant ondulation, zébrure, strie, hachure, lorsque le pigment n’est pas concentré en aplat ou fondu par l’estompe. Sa souplesse d’utilisation le rend particulièrement apte à rendre les effets de matière ou le velouté de la peau et à créer des effets de trompe-l’œil. Triomphante au XVIIIe siècle,  la technique passe de mode avant de connaître une véritable renaissance au milieu du XIXe siècle. Elle s’affranchit du portrait et s’étend à tous les sujets, comme le montrent la centaine d'œuvres exposées, joyaux de la collection du musée qui en compte plus de 500.

Sociabilités

Dans cette section, des portraits, thème de prédilection du pastel.

Louise Breslau (1856-1927) : La petite fille au chien blanc ou portrait de Mlle Adeline Poznanska, 1891, pastel sur papier
Émile Lévy (1826-1890) : Jeune fille en robe rouge sur fond de fleurs ou Portrait de Marie de Heredia, 1887, pastel sur papier beige
Marie Bashkirtseff (1860-1884) : Portrait de Madame X, 1884, Pastel et fusain sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Édouard Manet (1832 1883) :
Portrait d'Irma Brunner dit aussi La Femme au chapeau noir, vers 1880-1882, pastel sur toile et châssis
Portrait de Madame Émile Zola, vers 1879, pastel sur toile et châssis
Berthe Morisot (1841-1895) : Portrait de Madame Edma Pontillon, née Edma Morisot, 1871, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

George Desvallières (1861-1950) : Portrait d'homme, 1891, pastel sur papier collé sur châssis entoilé
Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929) : Portrait de jeune femme en deuil, 1889, pastel sur papier gris bleu collé sur châssis entoilé
Antonio de La Gandara (1861-1917) : Portrait de Marie-Louise Revillet, dite Sarah Valanoff, vers 1888, pastel sur papier marouflé sur toile

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Karl Bennewitz von Loefen (1856-1931) : Portrait d'Yvette Guilbert, 1899, pastel sur carton
Jacques-Émile Blanche (1861-1942) : Portrait de femme, 1887, pastel sur toile
Charles Milcendeau (1872-1919) : Bretonne devant l'église de Pont-l'Abbé, 1897, crayon et pastel sur papier gris-beige
Paul Gauguin (1848-1903) : La Petite Gardeuse de porcs, 1889, pastel sur papier beige

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Terre et mer

Au milieu du XIXe siècle, l'usage du pastel s'étend à tous les genres. Jean-François Millet l'utilise pour représenter la noblesse de la vie rurale, comme dans ses peintures. Certains critiques, comme Joris-Karl Huysmans, préfèrent d'ailleurs ses pastels à ses huiles.
S'il est un pionnier, Millet n'est toutefois pas seul à s'intéresser aux paysans. Le choix de ces sujets nouveaux coïncide avec une période d'accélération de l'exode rural dans le sillage de la révolution industrielle. Emerge alors la nostalgie d'un mode de vie ancestral qui jusqu'alors semblait éternel. Le travail des moissonneurs et des pêcheurs est tantôt héroïsé, tantôt traité avec pittoresque. Les costumes des bretonnes et leurs coiffes frappent de nombreux pastellistes, qui chercheront à les immortaliser dans tout leur éclat de bleu roi, de jaune vif, et de blanc.
 

Odilon Redon (1840-1916) : Jeune fille au bonnet bleu, début des années 1890, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Giovanni Segantini (1858-1899) : Le Dernier Labeur du jour, dit aussi Porteurs de fagots, 1891, pastel et fusain sur papier
Léon Lhermitte (1844-1925) : Moissonneurs, sans date, pastel sur carton

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Jean-François Millet (1814-1875) :

La Femme au puits, vers 1866-1868, pastel et crayon noir sur papier
La Baratteuse, vers 1866, pastel et crayon noir sur papier brun et châssis entoilé

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Fernand Legout-Gérard (1856-1924) : Port de pêche, vers 1905, pastel sur papier
Piet Mondrian (1872-1944) : Départ pour la pêche, vers 1900, pastel, aquarelle et fusain sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Modernités

Le XIXe siècle est pour le poète Émile Verhaeren celui des « Villes tentaculaires », qui se développent à mesure que les campagnes se vident. La population et le paysage urbains, la vie ouvrière, la société de loisirs et le monde du spectacle offrent autant de nouveaux sujets aux impressionnistes.  Le pastel devient une technique privilégiée pour saisir ce monde en mouvement. Eugène Boudin leur montre la voie avec ses études en plein air.
Degas, s’il a laissé des paysages au pastel, s’intéresse plus encore au travail des femmes, ce qui fait dire aux frères Goncourt que cet « enamouré du moderne » a jeté « son dévolu sur les blanchisseuses et les danseuses ».

Jean-Marie Faverjon (1823-1873) : Autoportrait en trompe-l'œil, vers 1868, pastel, graphite, peinture dorée sur papier gouaché

Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Edgar Degas (1834-1917) :

La Repasseuse, 1869, fusain, craie blanche et pastel sur papier beige
Chez la Modiste, vers 1905-1910, pastel sur papier
Étude d'un nœud de ruban, 1887, pastel bleu et fusain sur papier gris-bleu

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Claude Monet (1840-1926) : Le Pont de Waterloo à Londres, 1900, pastel sur papier vergé beige rosé
Gustave Caillebotte (1848-1894) : Le Nageur, 1877, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Eugène Boudin (1824-1898) :

Plage, 1862-1870, pastel sur papier
Quai, sans date, pastel sur papier beige
Plage, 1862-1870, pastel sur papier bleu

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Degas Pastelliste

Le pastel est fondamental pour Degas: il utilise presque exclusivement ce médium à partir de 1888-1890, comme un aboutissement de ses recherches assidues sur le dessin et la couleur. Le pastel lui permet également de reprendre ses compositions de manière plus aisée que la peinture. Degas avait abordé la technique dans le respect des traditions avant de l'employer de manière radicale: le pastel est utilisé à sec ou délayé à l'eau, écrasé ou travaillé à la vapeur, par gommage, et avec des types de tracés multiples.
L'un de ses principaux apports au renouveau du pastel réside dans les techniques mixtes. Il n'est pas rare que Degas combine pastel et détrempe, ou peinture à l'huile.

Portrait d'amis sur scène (Ludovic Halévy et Albert Boulanger-Cavé dans les coulisses de l'Opéra), 1879, détrempe et pastel sur papier beige
Danseuse assise : penchée en avant, elle se masse le pied gauche, vers 1881-1883, pastel sur papier marron contrecollé sur carton
Danseuses, entre 1884 et 1885, pastel sur papier
Deux danseuses au repos, vers 1910-1912, pastel et fusain sur papier chamois

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Essence de la nature

Le faible encombrement du pastel le rend facilement transportable et adapté au travail en plein air. Réunissant, dans un même outil, la possibilité de la ligne et de la couleur, il est idéal pour transcrire les changements atmosphériques et les effets de lumière en toute rapidité. Des pastellistes comme Pierre Prins, Ernest Duez, ou encore Henri Gervex se mettent à l’école de la nature, sur le motif, dans un même souci de vérité que Boudin et les impressionnistes. Ils produisent des pastels très enlevés, traités avec vigueur. Mais la matière même de ce médium, fragile, éphémère, et sa propension à créer des surfaces aériennes peut aussi conférer au paysage un caractère étrange et éthéré qu’exploitent les artistes symbolistes comme Lévy-Dhurmer et Rippl-Ronaï.

Henri Gervex (1852-1929) : Paysage marin (Dieppe), vers 1885, pastel sur papier
Pierre Prins (1838-1913) : Ciel breton au Pouldu, 1892, pastel sur papier gris
Edgar Degas : Un îlot en pleine mer, vers 1890, pastel et monotype sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Ernest Duez (1843-1896) : Paysage, vers 1885, pastel sur papier
André Devambez (1807 1944) :  Procession au crépuscule, vers 1902, pastel sur toile

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953) :

Le Lac Léman, 1925, pastel sur papier
La Calanque, vers 1936, pastel sur papier et châssis entoilé

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Maria Botkina (1875 1952) : Paysage d'automne, vers 1900, pastel sur papier collé sur carton
József Rippl-Rónai (1861-1927) : Un parc la nuit, vers 1892-1895, pastel sur papier beige, marouflé sur toile
Ker-Xavier Roussel (1867-1944) : La Barrière, vers 1892, pastel sur papier

Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)
Pastels, de Millet à Redon (I/II)

Nous poursuivrons dans un prochain billet le parcours de cette exposition.

Lire la suite