Les Arts de l'Islam au Musée du Louvre
29 Janvier 2013 , Rédigé par japprendslechinois Publié dans #Au fil de l'eau
A la fin de septembre de l'année dernière s'ouvrait au public un nouvel espace du Louvre consacré aux arts islamiques. Nous avions omis de rendre compte au lecteur de cet évènement : une nouvelle visite avec un hôte de passage nous donne l'occasion de réparer cet oubli.
Cet espace, voulu il y a dix ans par le Président Chirac, a finalement été inauguré le 18 septembre 2012 par le Président Hollande. Cet évènement est remarquable à plus d'un titre.
Présentant la plus grande collection européenne d'arts de l'Islam (3000 pièces exposées sur un total de 18000 qui seront présentées par rotation) il a entre autres pour ambition de "redonner sa grandeur à l’Islam et ne pas le laisser aux djihadistes et à ceux qui le salissent" selon les propres termes de Sophie Makariou, directrice du département.
L'exposition permanente retrace ainsi, de l'Inde à l'Espagne en passant par l'Iran, 1200 ans d'histoire et tord le coup à beaucoup d'idées reçues, présentant par exemple des représentations de personnages et des coupes à vin.
Par ailleurs, plus de 23 ans après l'ouverture au public de la pyramide due à l'architecte Ieoh Ming Pei, le bâtiment qui l'abrite constitue la première évolution architecturale d'importance depuis la création du Grand Louvre. L'oeuvre des architectes, le Français Rudy Ricciotti (Bandol) et l'Italien Mario Bellini (Milan) a transformé la cour Visconti du Louvre en y déposant un voile aux formes mouvantes, surmontant un édifice qui se déploie sur deux niveaux, dont l'un au sous-sol.
Le niveau supérieur de l'exposition se trouve directement sous ce voile.
Les fenêtres du premier étage des bâtiments de style Renaissance construits sous le Second Empire qui entourent la cour Visconti permettent d'en apprécier l'audace de la forme.
Mais n'oublions pas les oeuvres mises en valeur par cet écrin. Les murs de carreaux de céramique ont pour moi beaucoup de charme.
Figurent aussi bien des tapis que des armes au travail délicat.
Une mention particulière pour ce portail d'un palais mamelouk du XVème siècle démonté et envoyé en France lors des travaux "hausmanniens" de modernisation du Caire au XIXème siècle pour être remonté dans le cadre de l'exposition universelle de 1889. Il n'y a finalement pas figuré, a dormi plus d'un siècle dans des caisses dans les caves du musée des Arts décoratifs, et retrouve au Louvre, remonté, une nouvelle splendeur...