Continuons à alterner les billets "culturels" et "touristiques", avec quelques images de Pampelune, capitale de la communauté forale de Navarre, surtout connue pour ses fêtes de la Saint-Firmin, où les taureaux dévalent les rues de la vieille ville jusqu'aux arènes.
Commençons par un tour aux Archives de Navarre, installées près de notre hôtel sur les hauteurs de la ville, au bord des remparts, dans un bâtiment où l'architecture moderne (Rafael Moneo, 2003) se mêle aux vestiges de l'ancien palais royal édifié par Sanche VI le Sage, roi de Navarre de 1150 à 1194.
L'entrée abrite un plan de la ville en 1900, qui met en évidence les fortifications "à la Vauban" qui lui donnent un caractère si particulier.
Dans la crypte romane, intacte depuis le XIIe siècle, une exposition sur le libéralisme navarrais au XIXe siècle, un peu délicate à appréhender pour le touriste français peu familier avec l'histoire tourmentée de la péninsule...
À deux pas, les rues étroites de la vieille ville nous mènent à la cathédrale Sainte-Marie, dont nous découvrons la façade néo-classique édifiée au XVIIIe siècle par l'architecte Ventura Rodriguez.
Passé l'entrée néo-classique, le nef gothique, construite à partir de 1395 par Charles III le Noble, roi de Navarre de 1387 à 1425, à la suite de l'effondrement de la nef romane, frappe par son ampleur et sa pureté.
Les nombreuses chapelles latérales abritent des retables d'une richesse qui surprend toujours le visiteur qui comme nous, n'était pas entré depuis quelque temps dans une église espagnole...
Autour du maître-autel, dominé par une statue monumentale de la Vierge du XIIe siècle, un bel ensemble de stalles réalisé autour de 1540 par Étienne d'Obray
Au milieu de la nef, le tombeau en albâtre de Charles III le Noble et de son épouse Éléonore de Castille, par Jamin Lomme de Tournai.
Attenant au bas-côté droit, le cloître gothique édifié de 1280 à 1375, antérieurement à l'effondrement de la nef romane mais qui fut préservé lors de la construction de la nef gothique actuelle. Ses élégantes baies parfois surmontées de gâbles lui donnent une grande légèreté.
Depuis le cloître, on accède à un dédale d'annexes et de cours : une salle voûtée où ont encore lieu des fouilles, le magnifique réfectoire des chanoines, achevé en 1335, avec ses six travées...
...des cours intérieures, dont un curieux jardin rempli de d'anciennes cloches...
Ces annexes abritent le très riche musée diocésain, avec un ensemble de vingt-huit vierges polychromes d'une grande beauté,
et une scénographie très étudiée.
Au gré de nos déambulations dans la vieille ville,
l'hôtel de ville, édifice baroque construit entre 1753 et 1759,
un vieux commerce d'instruments de musique, le centre culturel du Palacio del Condestable avec ses costumes traditionnels de danseurs basques,
la grande Plaza del Castillo, et le Parlement de Navarre tout proche.
Poursuivons notre promenade en direction des remparts, en longeant le petit fortin de San Bartolomé
Une passerelle nous permet d'atteindre le grand fortin du Labrit
d'où nous longeons les remparts, derrière la cathédrale.
De là, un très bel aperçu des fortifications de la ville,
autour de la porte de France, construite en 1553 par le vice-roi Beltrán II de la Cueva y Toledo, duc d’Alburquerque, la mieux conservée des six que comportait autrefois l’ancienne muraille de la ville.
Terminons ce billet en revenant à la tradition tauromachique de la ville évoquée en introduction. Près des arènes, le buste d'Ernest Hemingway, venu à Pampelune en 1923, à l’âge de 24 ans comme reporter du quotidien Toronto Star, en quête de matériel pour ses reportages et qui trois ans après sa première visite à Pampelune, publia ce qui deviendra son premier roman à succès, The Sun Also Rises (Le soleil se lève aussi).
Quelques vues de l'extérieur des arènes.
Dans la ville, le parcours des taureaux (encierro) est balisé, notamment l'angle droit entre la rue des marchands et la rue de l'estafette, où il est précisé en espagnol, en basque, en anglais et en français : "En prenant ici une courbe serrée de 90°, la plupart des taureaux lancés en plein galop patinent et s'écrasent contre les barrières".