Double découverte ce jeudi soir à la suite d'un article dans le Monde d'hier : celle d'un artiste hors du commun, et celle du lieu de l'exposition, le Pavillon Carré de Baudouin,
Je connais pourtant bien ce quartier de Ménilmontant, près duquel j'ai habité de nombreuses années et plusieurs de mes enfants vivent à présent, mais la découverte de cette folie du XVIIIème, si décalée par rapport à l'image actuelle du quartier (au moins à l'époque où j'y vivais, car il est en voie de boboïsation accéléréee...) a quelque chose de magique...
On ne sait presque rien de l'artiste, Marcel Storr (1911-1976).
Le prospectus de l'exposition indique que son oeuvre, clandestine et découverte par hasard par un couple d'amateurs d'art en 1971, n'a presque jamais été montrée, et je ne résiste pas à vous faire partager le lyrisme - et le misérabilisme - de sa présentaion :
"Pourtant Marcel Storr, balayeur au Bois de Boulogne ou cantonnier d'empierrement saisonnier des Parcs et jardins de la Ville de Paris, était un dessinateur de génie. Tout au long de sa vie, il a poursuivi avec obstination la construction d'un univers parallèle au sein duquel il prenait chaque jour sa revanche contre sa condition ingrate et la misère de ses origines.
Enfant abandonné, placé par l'Assistance publique dans des fermes où il était battu, Storr, devenu sourd, condamné à l'illettrisme, a toujours aimé dessiner. Son oeuvre, jardin secret d'un autodidacte visionnaire, obsessionnel et inspiré, est un cas spectaculaire de résilience du don créateur malgré tous les obstacles d'un don contrarié."
Un aperçu de son oeuvre, que je vous convie à aller contempler vous-même :