Un dernier blog de souvenirs de Séville en février 2007, en donnant d'abord un aperçu des multiples bâtiments, patios et jardins de l'Alcazar (Real Alcázar de Sevilla), palais fortifié construit par les Omeyyades d'Espagne à partir de 720 pour leur servir de résidence et protéger la ville (la forteresse aurait permis de contenir en 884 une invasion des Vikings) : modifié à plusieurs reprises pendant et après la période musulmane, il est considéré comme l'exemple le plus brillant de l'architecture mudéjar sur la péninsule ibérique. Il est toujours officiellement résidence royale, même s'il ne remplit plus ce rôle que très rarement.
Après avoir franchi la porte du Lion (ci-dessus), on découvre un ancien petit aqueduc romain
et, juste à gauche, la partie la plus ancienne de l'Alcazar, la cour des stucs (patio del yeso)
donnant sur la salle de justice
Le palais de Pierre 1er dit « le Cruel », roi de Castille et León de 1350 à 1369, est de style mudéjar : en effet, à partir du 14ème siècle, les monarques castillans cessèrent de copier les tendances européennes pour s'inspirer des modèles andalous.
La cour des demoiselles (patio de las Doncellas)
Quelques détails
La cour des Poupées (patio de las Muñecas)
Le dédale des salles du palais
Le salon des ambassadeurs (salón de Embajadores)
Quelques images du Palais gothique (Palacio gótico), construit par Alphonse X de Castille qui régna de 1252 a 1284, mais fortement remanié par Charles Quint au 16ème siècle, et de ses cours
La base des murs est décorée d'azulejos réalisés par Cristóbal de Augusta entre 1577 et 1578, pendant le règne de Philippe II
Ce palais ouvre sur les jardins qui constituent une part fondamentale de l'Alcazar et ont connu divers réaménagements stylistiques — arabes, Renaissance, puis modernes — depuis leur tracé primitif.
Jardin de la Danse (Jardín de la Danza)
Le jardin de la Danse donne accès aux bains de Doña María de Padilla, citerne souterraine couverte de superbes voûtes d’ogive.
Le bassin de Mercure (Estanque de Mercurio) bordé par la galerie du Grotesque (galería del Grutesco), érigée à partir d’un ancien pan de muraille almohade.
La transformation de la galerie du Grotesque en belvédère et en élément décoratif de veine franchement maniériste, date de 1612 environ. Ce belvédère offre une très belle vue sur les jardins et multiples pavilllons avaoisinants.
notamment le Jardin des Poètes (Jardín de los Poetas), synthèse d’influences islamiques, Renaissance et romantiques.
Un peu à l'écart de la ville, sur l'île du même nom, le Monastère de la Cartuja (cartuja signifie chartreuse en castillan), dont le nom complet en espagnol est Monasterio de Santa María de las Cuevas (Monastère de Sainte Marie des Grottes).
En 1810, durant l'invasion française, le monastère fut pillé et utilisé comme quartier général. Les moines furent expulsés et se réfugièrent au Portugal avant de revenir en 1816. Par la suite, les moines furent à nouveau expulsés, cette fois définitivement, en 1835, dans le cadre du désamortissement espagnol (desamortización)
Charles Pickman Jones, commerçant anglais, loua ensuite le monastère abandonné en 1838, avant de l'acheter deux ans plus tard et de le transformer en 1841 en fabrique de faïence et de porcelaine décorées à la main à la façon anglaise.
Pickman fit construire dix fours munis de cheminées et l'usine s'installa dans les cellules et les salles du couvent avant d'empiéter sur les jardins. La fabrication de faïence continua jusqu'en 1982 et le site fut ensuite rendu à la Junte d'Andalousie. Le site connut un nouveau souffle grâce à l'exposition universelle de 1992.
Dans la partie restaurée du monastère, on trouve des styles allant du gothique à l'architecture mudéjare, avec notamment une chapelle gothique avec d'impressionnants gisants
et un beau cloître de style mujédar
Le monastère abrite à présent aussi le Centre andalou d'art contemporain
On y trouve aussi un arbre remarquable, ce Belombra ou Raisinier dioïque (Phytolacca dioica) qui aurait été planté par Fernand Colomb (1488-1539), second fils de Christophe Colomb et de sa maîtresse Beatriz Enriquez de Arana.
Regagnons le centre de Séville avec la place d'Espagne (Plaza de España), un des endroits les plus spectaculaires de Séville. Conçue pour l'Exposition ibéro-américaine de 1929 par l'architecte local Aníbal González (architecte responsable de l'événement), sa construction a commencé en 1914.
Mille hommes ont participé à sa construction qui s'est terminée en 1928. Elle couvre une surface de 50 000 m2, dont 19 000 m2 pour le palais et 31 000 m2 pour la place elle-même et les canaux, qui ont une longueur totale de 515 mètres.
A deux pas, conçu également au même moment par Aníbal González pour la même exposition...
...le palais de style mudéjar qui abrite à présent le Musée des arts et traditions populaires de Séville (Museo de Artes y Costumbres Populares)
Un coup d’œil sur les arènes ( Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballería de Sevilla ) que nous avions apercues du haut de la Giralda dans notre précédent billet
et terminons cette série de billets sur Séville par les rives du Guadalquivir.
On y aperçoit une sculpture de Eduardo Chilida (cf notre billet du 27 mai 2019 ), Monumento a la tolerancia, inaugurée en 1992
Autre monument remarquable - et plus ancien...- la Tour de l'Or (Torre del Oro), tour d'observation militaire construite au début du 13ème siècle, durant la domination almohade, afin de contrôler l'accès à la ville depuis le Guadalquivir.