Créée à San Gimignano (Toscane) en 1990 et installée dans une ancienne salle de cinéma de cette petite ville chargée d’histoire, Galleria Continua s’est développée dans cet endroit tout à fait inattendu et s'est révélée capable de produire des œuvres contemporaines stimulantes et exigeantes là où on les attendait le moins, sans subir les contraintes spatiales et temporelles des institutions artistiques classiques.
Elle est aujourd'hui présente dans sept sites : San Giminiano, Pékin, Les Moulins, La Havane, Rome, Sao Paulo et Paris, dans l'ordre chronologique de l'ouverture de ces sites.
Après Pékin en 2005, c'est en 2007 que Galleria Continua a choisi d'investir une, puis deux sites industriels désaffectés - anciens "moulins à papier" - sur le Grand Morin, à Boissy-le-Chatel, en Seine-et-Marne.
Lorsque nous nous y sommes rendus, nous étions à la veille du vernissage d'une nouvelle exposition et en pleins travaux, mais le personnel de la galerie a eu la gentillesse de trouver quelques instants pour nous permettre de vous présenter le site qui est sur la droite de la carte.
C'est une œuvre in situ de Daniel Buren qui orne le mur du premier bâtiment de ce site Double rythme pour un mur, 2 x 5 couleurs et 2 x 6 formes + une demie, octobre 2015.
Dans ce bâtiment, l'exposition Intersections libres, mise en place le 13 juin 2021.
Un couloir, avec au mur Un Village sans frontières, 2000, chaise d'enfant et bougies colorées, de Chen Zhen, et des Love Letters, 2015, paille, charbon de bois et matériaux divers de Pascale Marthine Tayou, artiste camerounais né en 1966, dont l'oeuvre est très présente sur le site.
au sortir de ce couloir, Brick, 2007, carreaux de céramique, ciment, de Zhanna Kadyrova
et au milieu du grand hall, une installation monumentale de Pascale Marthine Tayou, Home Sweet Home, 2011, 18 troncs d'arbre, environ 40 cages à oiseaux, environ 100 sculptures de colons, environ 15 masques, câbles, microphones, foin, papier haché.
autour de la salle,
Carlos Garaicoa : Deleuze & Guattari arreglando el Rizoma, 2015, marteaux, clous
Loris Cecchini : Rainbow Trusses (studio suggestions creatures III), 2009, un renouveau du cabinet de curiosités, avec l’évocation du monde marin via des spongiaires, des coquillages et des coraux formant une collection à vocation expansive.
José Yaquem : El Río y la fabricas V – series, 2015, matériaux divers et fusain sur papier
à l'entrée de la mezzanine, Rocket Ship, 2011, brouette, guirlande de lumières rouges, de Sislej Xhafa et une photographie sur dibond de Ahmed Mater, Ka'aba, 2012
Sislej Xhafa : Father, 2013, pierre tombale en granit rouge et combiné téléphonique
Michelangelo Pistoletto : Color and light, 2014, jute, miroir, bois doré
Loris Cecchini : Sequential interactions in alfalfa chorus (séquence 105), 2017, 316 modules soudés en acier inoxydable
Serse : Paesaggio adottivo, 2016-2017, mine de plomb sur papier
Susana Pilar : A la historia se le mira de frente, 2017, dessin
On retrouve Pascale Marthine Tayou avec Sisyphus Fabrik, 2018, cinq sculptures en bronze sur une enclume
Avant de quitter ce bâtiment, on retrouve Buren avec une fenêtre dans le bureau au fond du hall...
et c'est une peinture murale de Pascale Marthine Tayou réalisée en 2020, Bogolan Color, qui décore l'extérieur de l'autre bâtiment
La cour est elle aussi décorée par Daniel Buren, Sans toit, mais avec fenêtres, 2020.
Ce bâtiment abrite la grande exposition actuelle de la galerie, Radiant Opacity, consacrée à l'artiste Nari Ward, plasticien né en 1963 à La Jamaïque, qui vit et travaille à New York.
Elle était encore en cours d'installation lors de notre visite, en voici donc un aperçu de ces oeuvres aux techniques extrêmement variées, sans légendes (sauf lorsque nous les avons retrouvées dans d'autres expositions)
Beyond, 2013, métal, bouteilles de verre, cordes, papier...
Back to Nature Treatment, 2018, tuyaux, cuir,...
Ballast of Miracles, 2018, résine, objets trouvés, acier, béton,...
Terminons ce billet avec quelques photos du parc de l'autre site de Boissy-le-Châtel.
Devant le pavillon de gardien de l'ancienne usine, La fée du vieux moulin, 2013, de Jorge et Lucy Orta
Un Skatepark aux contours harmonieux
Le long de la piste, d'étranges silhouettes en métal émaillé
et on retrouve trois des artistes phares de la galerie :
Daniel Buren, avec Trois drapeaux pour un losange, ou le rouge est mis
Pascale Marthine Tayou avec son Arbre à palabres
et Nari Ward avec ses poussettes géantes, les Stallers.